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GHILINI — GIAGOMELLI

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de Milan, il alla à Panne suivre les cours de droit. Devenu veuf, il entra dans les ordres et se fit recevoir docteur en droit canon. Il fut abbé de Saint-Jacques de Cantalupo, dans le diocèse de Naples, protonotaire apostolique et chanoine de Saint-Ambroise de Milan. Il ne resta que cinq années dans cette ville et vint habiter à Alexandrie, où il termina sa vie. J. Ghilini a publié, outre un volume de poésies : Dcl theatro d' uomini klkrati, in-8°, Milan, 1633 ; in-4°, Venise, 1647 ; Annali d' Alessandria délia suo origine flno ail' anno MDCLIX, in-fol.. Milan, 1636 ; Praclabiles casuum conscienliæ resoluliones brevissimis conclusionibus cxplicalæ, in-8°, Milan, 1636.

Ph. Argelati, Bibliothcca scriptorum Mediolanensium, in-fol., Milan, 1745, t. i, col. CS1 ; Tiraboschi, Sloria dcUa Mlcralura italiana, in-8°, Milan, 1824, t. viii, p. 603, 624 ; Nicéron, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres, t. xxxix, p. 123 ; Moréri, Dictionnaire historique, in-fol., 1759, t. v b, p. 184.

B. Heurtebize.

GIACOBAZZI (JACOBATIUS) Dominique appartenait à la noble famille romaine des Iacobacci de Faceschi, dont il fut le premier cardinal. Né vers le milieu du xve siècle, il s'était plus spécialement applique à l'étude du droit et en 1485 il obtenait une place d’avocat consistorial. Quelques années plus tard, on le trouve auditeur de Rote ; en 1503, il est chanoine de Saint-Pierre, avec une dispense pour le cumul des bénéfices. Le 8 novembre 1511, Jules II lui confère le siège épiscopal de Nocera de' Pagani et, comme tel Giacobazzi prend part au concile du Latran. En 1513, nous le voyons revêtu du titre et des fonctions de recteur du Collège romain, de référendaire de la Signature et de vicaire du pape pour le gouvernement spirituel de Rome. Le 16 juillet 1517, Léon X le créait cardinal du titre de Saint-Laurent in Panispcrna, qu’il abandonnait quatre jours après pour celui de Saint-Barthélemy-en-rile. Le 14 août de la même année, il résignait son évèché de Nocera en faveur de son frère André, qui lui succédait également comme vicaire de Rome, et le 20 du même mois il optait pour le titre cardinalice de Saint-Clément. Le 2 décembre 1519, il était pourvu du siège épiscopal de Cassano, dont il se démit en faveur de°son neveu Christophe, le 23 mars 1523, pour reprendre celui de Nocera devenu vacant par la mort du titulaire. La date du décès de Giacobazzi est incertaine ; celle du 2 juillet 1527 paraît la plus vraisemblable, car le 13 janvier 1528 il avait un successeur à Nocera ; on sait seulement qu’il mourut hors de Rome, ce qui a contribué à rendre douteux le lieu de sa sépulture. On vante sa piété, sa science, sa courtoisie et son habileté dans le maniement des hommes et des affaires. Le cardinal Colonna le portait comme pape au conclave où fut élu Clément VII. On attribue à Giacobazzi des écrits De donalione Conslantini imperaloris et De ulroquc gladio in Eeclesia. Son neveu Christophe, devenu cardinal à son tour, édita et dédia à Paul III un volumineux ouvrage qu’il avait laissé manuscrit, De concilia traclalus, in-fol., Rome, 1538. Divisé en dix livres, cet ouvrage a mérité de trouver place dans les grandes collections des conciles : Labbe et Cossart, Apparatus II ; Mansi, Paris, 1903, Introductio. Il avait déjà été réédité dans les Traclalus uniuersi juris in untun collecli, Venise, 1581, t. xiii, et en partie, 1. III-X, par Roecabcrti, Bibliulhcca maxima pontificia, Rome, 1698, t. ix.

Ciacconio-Oldoini, Vite et rcs geslæ ponliflcum romanorum, Rome, 1677, t. iii, col. 383 ; Jos. Carafa, De gijmnasio romano et ejus pro/essoribus, Rome, 1751 ; Moroni, Dizionario di erudizione storico-ecclesiastica, Venise, 1846, t. xxvi ; Ilurter, Nomenclator, Inspruck, 1906, t. ii, col. 1225 ; Paslor, Geschichle der Pàpste, Fribourg, 1906-1907, t. iv a et 6 ; G. Van Gulik et C. Eubel, llierarchia cathoUca medii sévi, Munster, 1910, t. tu. P. Edouard d’Alençon.

GIACOMELLI michei-Ange était né à Pistoie le Il septembre 1695. Après avoir appris dans sa ville natale tout ce que ses maîtres lui pouvaient enseigner, il obtint en 1714 une place de boursier au collège de Pise, et là se perfectionna dans les lettres et les sciences, sans négliger la théologie, dont il couronna l'étude par le grade de docteur en 1718. Son évêque lui offrait une situation dans son diocèse, on lui proposait une chaire à l’université de Pise ; comme il préférait étudier, il accepta avec empressement le poste de bibliothécaire près de son compatriote le cardinal Fabroni, qui lui permettrait de vivre au milieu des livres. Il travailla avec le cardinal, qu’il seconda dans sa lutte énergique contre le jansénisme et on lui attribue la rédaction de certains Avvisi dali al crislianesimo intorno gli errori dcl (jianscnismo c quesnellismo. Après la mort de Fabroni (1727), Giacomelli passa au service du cardinal Colligola, qui mourut en 1730 ; il s’attacha ensuite à la famille Sacchetti, s’occupant de l’instruction des enfants. En 1737, Clément XII le mit au nombre de ses chapelains secrets et deux ans après il le faisait bénéficier de Saint-Pierre. Ces faveurs étaient méritées, car tout en cultivant les belles-lettres, Giacomelli mettait sa plume au service de l'Église et l’employait à défendre ses intérêts, comme le montrent les Ragioni délia sede aposlolica nclle presenti controversie colla Corte di Torino, 4 in-fol., Rome, 1732. IJ fut également apprécié par Benoît XIV, dont il traduisit en latin les Commentant de D. N. Jesu Christi Matrisquc ejus jeslis et de missse sacrificio, retraclali atque aucti, in-fol., Padoue, 1745. Clément XII le nommait en 1759 secrétaire pour les lettres latines et en 1762 secrétaire des brefs aux princes. Quatre ans plus tard, il lui donnait une stalle de chanoine à Saint-Pierre et bientôt après, le 3 octobre 1766, il le créait archevêque titulaire de Chalcédoine. Ce fut la fin de la carrière de Giacomelli : Clément XIV, en elîet, circonvenu, dit-on, par des jaloux, ne lui continua pas la confiance de ses prédécesseurs. On a voulu voir dans cette mise à la retraite une disgrâce causée par l’attachement du prélat aux jésuites, mais peut-être fut-elle simplement motivée par ses soixante-quatorze ans. Son esprit de foi et son amour pour les livres lui firent oublier ce que la décision pontificale pouvait avoir de fâcheux, et il continua ses travaux sur Platon, mais la mort ne lui laissa pas le loisir de publier les Réflexions dont il avait préparé le manuscrit. Elle arriva presque subitement, à la suite d’un débordement de bile, le 17 avril 1774.

Très versé dans l'étude des classiques, Giacomelli traduisit et publia en italien les Mémorables de Xénophon, les Amours de Chéreas et de Callirhoé de Chariton, 1752, réédités dans la Collezione degli crolici greci, Florence, 1833, Y Electre de Sophocle, et le Promélhéc enchaîné d’Eschyle, 1754 ; il écrivit en un latin classique des Prologues aux comédies de Piaule et de Térence, Rome. 1738 ; Pistoie, 1774. Ce n'étaient là que les délassements d’un humaniste qui avait fondé à Rome avec des amis un Giornale de' lellerali, auquel il collabora pendant les dix-huit années de son existence (17421760). Il s’occupait, en effet, en même temps de travaux plus ecclésiastiques : au mois de juillet 1741, il lisait, dans une séance au palais apostolique du Quirinal, une dissertation historique De Paulo Samosateno deque illius dogmate et hærcsi. Dans la suite, il édita Di S. Giovanni Crisostomo dcl saccrdo : io libri sei volgarizzalie con annolazioni illuslrali, Rome, 1747, puis S. Patris noslri Modesli archiepiscopi Ilierosolymilani encomium in dormitioncm SS. Deiparœe græco latine reddilum et notis illuslralum, in-4°, Rome, 1760 ; P. G., t. lxxxvi, col. 3277-3312. Son dernier ouvrage, Philonis episcopi Carpasii enarralio in Canticum canticorum græcum texlum adhuc inedilum quamplurimis in locis depravaturn cmendavil et nova interprétation