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GERVAIS DE SAINT-ÉLIE — GEZON


    1. GERVAIS DESAINT-ELIE(BIZOZERO)##


2. GERVAIS DESAINT-ELIE(BIZOZERO), carme

déchaussé de la province de Lombardie, était né à Milan le 21 octobre 1631. Il avait à peine quinze ans quand il entra en religion. Il ne tarda pas à s’y distinguer par sa science autant que par sa piété. Professeur et prédicateur éminent, il remplit, pendant de longues années, les charges d’examinateur synodal et de consulteur du Saint-Office à Bologne. Il mourut à Milan, le 8 juillet 1696, après avoir publié : Il falso cd il vzro, in-4°, Bologne, 1680 ; 4 in-12, Monti, 1686. Il laissait en outre trois manuscrits in-fol. qui, malheureusement, ne sont pas encore retrouvés : Tractalus de jure publico et jure privalo, melhodo théologien eonjectus ; Universi juris canoniei compendium ; De theologia parochorum.

Cosme de Yilliers, Bibliotheca carmeliiana, Orléans, 1752, t. I, col. 558-559 ; Henri du Très-Saint-Sacrement, Collectio scriptorum ordinis carmelilarum excalceatorum, Savone, 1884, t. i, p. 239-240.

P. Servais.

    1. GERVAISE Armand-François##


GERVAISE Armand-François, né à Paris en 1660, entra chez les carmes déchaussés, où il reçut le nom d’Agalhange. On lui donna dans la suite une chaire de théologie. Bossuet eut occasion de l’apprécier pendant qu’il gouverna le couvent de Grézy dans le diocèse de Meaux. Au retour d’une mission à Rome, il entra à la Trappe pour mener une vie plus austère (1695). Sa vie exemplaire lui attira la confiance de Bancé, qui, encouragé par Bossuet, le fit nommer abbé régulier de sa maison après la mort de dom Zosime. L’expérience fut malheureuse. Gervaise, après avoir bouleversé la communauté, dut donner sa démission en 1698. Saint-Simon parle de lui en termes fort sévères. Il se retira à Longpont, au diocèse de Soissons. Le reste de sa vie fut employé à travailler et à publier des ouvrages historiques : Histoire de Boèce, avec l’analyse de ses ouvrages et quatre dissertations théologiques, in-12, Paris, 1715 ; La vie de saint Cyprien, dans laquelle on trouvera l’analyse de ses ouvrages, des notes critiques et historiques et des dissertations théologiques, in-4°, Paris, 1717 ; La vie de Pierre Abélard, abbé de Saint- (iildas de Rhuys, et celle d’Héloïse, son épouse, première abbesse du Parælet, 2 in-12, Paris, 1720 ; Lettres d’Héloïse et d' Abélard, traduites en français, 2 in-12, Paris, 1723 ; Histoire de Sugcr, abbé de Saint-Denis, 2 in-12, Paris, 1721 ; Défense de la nouvelle histoire de Suger, avec l’apologie pour feu M. l’abbé de la Trappe contre les calomnies de dom Vincent Thuillicr, in-12, Paris, 1725 ; La vie de saint Irénéc, second évêque de Lyon, 2 in-12, Paris, 1723 ; Vie de Rufin, prêtre de l'église d’Aquilée, 2 in-12, Paris, 1725 ; Vie de saint Paul, 3 in-12, Paris, 1734 ; L’histoire de la vie de saint Épiphane, in-4°, Paris, 1738 ; Vie de saint Paulin, in-4°, Paris, 1743 ; Histoire de l’abbé Joachim, de l’ordre de Cileaux, surnommé le prophète, 2 in-12, Paris, 1745. Comme les biographes de l’abbé de Bancé, de Marsollier et Maupeou, l’avaient fort malmené, il publia sa justification : Jugement critique, mais équitable, des Vies de M. l’abbé de la Trappe, in-12, Troyes, 1742. Sa Vie de M. de Rancé, abbé et réformateur de la Trappe, ne put être publiée. Son Histoire générale de la réforme de l’ordre de Cîlcaux, qui contient ce qui s’y est passé de plus curieux depuis son origine jusqu’en 1728, in-4°, Avignon, 1746, t. i, lui attira de gros ennuis de la part des cisterciens non réformés, qui obtinrent contre lui une lettre de cachet en vertu de laquelle il fut enfermé à l’abbaye du Beclus, au diocèse de Troyes. Ses Lettres d’un théologien à un ecclésiastique de ses amis sur une dissertation touchant la validité des ordinations des Anglais, qui avaient paru à Paris en 1724, furent supprimées par ordre de l’autorité. Il publia une réplique à la traduction de VHisloire du

concile de Trente de Fra Paolo Sarpi par le P. Courayer et aux notes qu’il y avait ajoutées sous ce titre : L’honneur de l'Église catholique et des souverains pontifes défendu contre les calomnies, les impostures et les blasphèmes du P. Le Courayer, 2 in-12, Nancy, 1747. Dom Gervaise est mort à l’abbaye du Beclus en 1751. Ce fut un écrivain fécond, ayant des connaissances étendues. Sa critique est souvent prise en défaut. Il manque de mesure. Ses appréciations se ressentent trop de la passion du moment.

Dubois, Histoire de l’abbé de Rancé et de sa réforme, in-8°, Paris, 1866, t. ii, p. 482, 594-616 ; de Boislisle, Mémoires de Saint-Simon, t. v, p. 386-409 ; dom François, Bibliotlièquc générale des écrivains de l’ordre de saint BenoU, t. i, p. 386-388 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire da XVIW siècle, 3e édit., Paris, 1853, t. ii, p. 429 ; Ingold, Un document inédit sur la querelle de Mabillon et de l’abbé de Rancé, dans Mélanges Mabillon, in-8°, Paris, 1908, p. 177-192 ; Hurter, Nomenclator, 1910, t. iv, col. 1444, 1445 ; The catholic encyclopedia, New York, 1909, t. vi, p. 535-536.

J. Besse.

    1. GESVRES François##


GESVRES François, bénédictin, né à Soindres, dans l’ancien diocèse de Chartres, mort près de SaintPourçain, en mai 1705. Après quelques années passées au collège des Grassins, à Paris, François Gesvres alla étudier la théologie en Sorbonne. On lui offrit une chaire de rhétorique à l’université de Paris. Il la refusa pour aller, âgé de vingt-quatre ans, se consacrer au Seigneur dans l’abbave de Saint-Faron de Meaux (13 février 1681). Il fut" ordonné prêtre en 1687 et, pendant quinze années, enseigna la philosophie et la théologie à Saint-Bénigne de Dijon et à Saint-Denis. Ses supérieurs lui demandèrent alors de travailler à une théologie dogmatique pour les jeunes religieux de leur congrégation. Il se mit à ce travail avec une telle ardeur que bientôt il tomba malade. Il se rendait à Vichy sur l’ordre des médecins, lorsque la mort le surprit à une faible distance du monastère de SaintPourçain, où il fut enseveli, le 13 mai 1705. Pendant qu’il enseignait à l’abbaye de Saint-Denis, ses thèses furent attaquées dans un libelle attribué aux jésuites, et qui parut sous le titre : Theologiæ scholasticæ tumulus inlhesibus sandionysianis anni 1699 ; dom Gesvres y répondit aussitôt par un très court écrit : Philosophix sophisticæ in thesibus sandionysianis tumulus sincerior, in-4° de cinq pages. L’année suivante, il publia : Dcfensio Arnaldina, seu analytica synopsis de correptionc et gratia ab Antonio Arnoldo doclore cl socio Sorbonico anno 1664 édita, ab omnibus reprehensiirum calumniis vindicala, in-12, Anvers (Beims), 1700. L’auteur, après avoir exposé la doctrine de saint Augustin sur la grâce, s’efforce de justifier les bénédictins d’avoir introduit dans le t. x de l'édition des œuvres de ce saint docteur l’analyse de son traité De correptionc et gratia par Antoine Arnauld.

Ziegelbauer, llisloria rei literaria ; ordinis S. Benedicti, t. il, p. 106 ; dom Ph. Le Cerf, Bibliothèque historique et critique des auteurs de la congrégation de Saint-Maur, in-12, La Haye, 1726, p. 172-174 ; dom Tassin, Histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, ln-4°, Bruxelles, 1770, p. 195 ; [dom François], Bibliothèque générale des écrivains de l’ordre de saint Benoit, t. i, p. 388 ; Dictionnairc des livres jansénistes, in-12, Anvers, 1755, t. i, p. 386 ; Moréri, Dictionnaire historique, in-fol., 1759, t. v b, p. 180 ; Hurler, Nomenclator, 1910, t. iv, col. 826, note.

B. Heurtibize.

GEZON, premier abbé de Saint-Pierre et de SaintMarien de Tortone, en Lombardie, a écrit son traité de l’eucharistie, comme il le dit dans sa préface, sous le pontificat de Giselprand vers 950. Voir Ughelli, Ilalia sacra, t. iv, p. 855. Il était prêtre de son diocèse, quand cet évêque le revêtit de l’habit bénédictin, pour le mettre à la tête du monastère qu’il venait de fonder. Son traité, De corpore et sanguine Christi,