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HERGENRŒTHER — HERINCX


dcrte der Kirche, Munich, 1870. Mais l’ouvrage qui a consacré sa réputation d’historien est son manuel : Handbuch der allgemeincn Kirchengeschichte, 3 in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1876-1880 (les documents et les preuves sont réunis dans le t. ni) ; 3e édit., 1884-1886 des documents et les preuves sont insérés dans l’ouvrage ) ; 4e édit., 1902-1907, revue par Kirsch ; trad. franc., par l’abbé Belet, 5 in-8°, Paris, 1880. En 1877, Hergenrœther avait été nommé prélat de la maison de Sa Sainteté. Il avait projeté de donner une nouvelle édition du Kirchenlexikon de Wetzer et de Welle ; son élévation au cardinalat l’obligea à laisser à Kaulen l’exécution de son projet ; il rédigea pourtant quelques articles pour cette seconde édition. Le 12 mai 1879, Léon XIII avait conféré la pourpre comme cardinaldiacre de Saint-Nicolas in Carcere au professeur de Wurzbourg, à cause de ses grands mérites à l’égard de la foi et de la science catholique. A Rome, il fut membre des Congrégations du Concile, de l’Index, des Affaires ecclésiastiques extraordinaires et des Études. Il fut nommé préfet des Archives du Vatican, et il établit dans cet important dépôt un ordre nouveau. Il continua ses travaux scientifiques. Il avait commencé la publication du Rcgeslum de Léon X ; il en fit paraître huit fascicules in-fol., Fribourg-en-Brisgau, 1884-1885, formant le t. i ; le t. n parut, après sa mort, en 1891. Il continua aussi la Conciliengeschichte de Hefele, et il publia le t. vin en 1887 et le t. ix en 1890, qui comprennent la période antérieure au concile de Trente. Mais ces volumes sont remplis surtout par l’histoire des antécédents de la Réforme en Allemagne, et les conciles y tiennent fort peu de place. L’exposition est très détaillée et assez mal ordonnée. Aussi la traduction française, parue en 1917, a-t-elle été réduite par la suppression de longueurs inutiles. Le cardinal Hergenrœther avait été frappé d’apoplexie, et pendant les dernières années de sa vie, le travail lui avait été difficile. Il mourut le 3 octobre 1890, à l’abbaye de Mehrerau, où il avait l’habitude de passer ses vacances.

Steiner, Cardinal Hergenrôther, dans Episcopat der Gegenwarl, Wurzbourg, 1882 ; Heinrich, Cardinal Hergenrôther, dans Der Kaiholik, 1890, t. ii, p. 481-499 ; Hollweg, Ein bayerischer Cardinal, dans Hislorisch-polilische Blàtter, 1890, t. evi, p. 721-729 ; Stamminger, Rede zum Gedàchtnisse Cardinal Hergenrôihers, Fribourg-en-Brisgau, 1892 ; Zobl, Trauerrede beim Leichenbegàngnisse Sr. Eminenz des Cardinals Hergenrôihers, Feldkirch, 1890 ; Nirschl, Gedàchtnisserede, Wurzbourg, 1897 ; Lauchert, dans Allgemeine deutsche Biographie, Leipzig, 1906, t. l, p. 228-231 ; Kirsch, dans The catholic encyclopedia, New York, t. vii, p. 262-264 ; Hurter, Xomenclator, Inspruck, 1913, t. v b, col. 1620-1626.

E. Mangenot.

    1. HERIBERT##


HERIBERT, clerc normand, hérétique du commencement du xie siècle. II faisait partie de la maison d’un chevalier nommé Arefast, qui l’envoya aux célèbres écoles d’Orléans pour y compléter ses études. Là, il se lia intimement avec deux professeurs, Etienne et Lisol, qui, malgré leur science et leur réputation de I iété, avaient adopté des doctrines importées d’Italie et renouvelant les erreurs des docètes et des manichéens. Héribert se laissa séduire et, de retour dans son pays, s’efforça de gagner son maître, lui désignant Orléans comme le siège de la science et de la sainteté. Arefast reconnut vite l’hérésie ; mais ne laissant pas voir ses véritables sentiments, il vint à Orléans avec son clerc, se fit présenter aux deux professeurs et gagna promptement leur confiance. Sur ces entrefaites, Robert, roi de France, vint à Orléans, et ordonna de saisir les hérétiques pendant une de leurs réunions. JI les fit ensuite comparaître devant un synode convoqué dans l’église Sainte-Croix d’Orléans sous la présidence de Léothéric, archevêque de Sens. Arrêté également, Arefast expliqua comment il se trouvait

dans cette réunion et dévoila tout ce qu’il avait appris. Le synode condamna ces hérétiques, parmi lesquels se trouvait Héribert. Au nombre de treize ils refusèrent de rétracter leurs erreurs et subirent la peine du feu (1022).

D’Achéry, Spicilegium, in-4°, Paris, 1657, t. ii, p. 670 ; Lnbbe, Sacrorum coneiliorum nova collectio, édit. Mansi, in-fol., Venise, 1774, t. xix, col. 373 ; Hefele, Histoire des conciles, trad. II. Leclercq, in-8°, Paris, 1911, t. iv, p. 924 ; Histoire littéraire de la France, in-4°, Paris, 1746, t. vii, p. 101 ; Fabricius, Bibliothcca latina mediæ œtaiis, iu-8°, 1858, t. iii, p. 235.

B. Heurtebize.

    1. HÉRICOURT (Louis d’)##


HÉRICOURT (Louis d’). Louis d’Héricourt du Vatier naquit à Soissons le 20 août 1687, de Charles.Julien, seigneur d’Hédouville, conseiller au siège prêsidial de Soissons et d’une ancienne famille d’Artois. Entré tout jeune dans l’armée, il la quitta pour les bénédictins, où il reçut la tonsure et les ordres mineurs et s’adonna à l’hébreu ; des bénédictins il passa chez les oratoriens, puis se dirigea enfin vers le barreau, où il entra comme avocat en 1712. Il en devait faire partie durant quarante ans et y acquérir une haute réputation de science, en particulier pour les questions de droit canonique ; il mourut à Thiais près Choisy-le-Roi, le 1 8 novembre 1752. Voici l’indication de ses principaux ouvrages : 1° Les lois ecclésiastiques de France dans leur ordre naturel et une analyse des livres du droit canonique conférés avec les usages de l’Église gallicane, in-fol., Paris, 1719, maintes fois réédité du vivant de l’auteur et après sa mort : c’est un excellent résumé de droit canonique appliqué à la situation de l’Église en France au xviiie siècle, et qui permet de saisir exactement et rapidement les relations intérieures de l’Église et de l’État à cette époque. L’édition de 1771, de plus de 1 100 pages, présente en appendice le texte d’un certain nombre de décrets, ordonnances, arrêts rendus sur les matières ecclésiastiques après 1734 ; elle est aussi considérée comme la meilleure ; 2° Traité de la vente des immeubles par décret, in-4°, 1727 ; 3° Observations sur la coutume générale et sur les coutumes locales du Vermandois, in-4°, 1728 ; 4° Abrégé de la nouvelle et de l’ancienne discipline de l’Église, du P. Louis Thomassin, in-4°, 1717 ; 5° addition des livres III et IV au Droit public de Domat ; 6° Œuvres posthumes, publiées en 1759 en 4 in-4°, contenant à peu près par égales parts des consultations sur diverses matières de droit civil et de droit canonique, où il développait et modifiait plus d’une fois les opinions émises dans les Lois ecclésiastiques. Il avait collaboré aussi de 1714 à 1736 au Journal des savants. L’œuvre d’Héricourt est celle d’un jurisconsulte à la fois très religieux et, comme ses collègues et contemporains, très pénétré d’esprit régalien, sur quoi devait déteindre encore le jansénisme de son oncle Louis, promoteur de Soissons. Elle garde une réelle valeur rétrospective par l’ampleur et la sûreté de son information.

Voir surtout la Préface des éditeurs en tête de la publication des Œuvres posthumes ; Lelong, Bibliothèque historique, t. i, p. 467 ; Moréri, Grand dictionnaire historique ; Barbier, Dictionnaire des ouvrages anonymes ; Biographie universelle de Michaud ; Nouvelle biographie générale de Didot.

A. VlLLIEN.

    1. HERINCX Guillaume##


HERINCX Guillaume, né à Helmond dans le Brabant septentrional, en 1621, entra jeune encore chez les frères mineurs récollets de la province de Basse-Allemagne. Nommé lecteur de théologie à Louvain en 1653, il s’acquitta de cette charge avec tant de succès qu’on lui demanda de composer un cours de théologie destiné à servir de manuel pour les jeunes religieux de sa province. Il se mit à l’œuvre et publia une Summ i theologica scolastica et moralis in quatuor parles dislri-