2205
HERACLEON — HERBORN
2206
Travaux. — Tillemont, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique des six premiers siècles, Paris, 1693-1712, t. ii, p. 264, 604 ; Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés et €cclésiastiques, Paris, 1858-1863, t. ii, p. 536 ; Duchesne, Les origines, Paris, 1886, p. 248 ; Kirchenlexikon, 2e édit., t. v, col. 1782-1783 ; Smith et Wacc, Dictionary of Christian biography, t. ii, p. 897-901 ; U. Chevalier, Répertoire, Biobibliographie, t. i, col. 2108.
G. BAREILLE.
- HERBET Jean##
HERBET Jean, théologien lorrain du xvie siècle,
publia un traité : De cœna Domini, seu demonslratio
veritatis corporis Christi, Paris, 1578.
A. Calmet, Bibliothèque lorraine, in-fol., Nancy, 1751, col. 495 ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, 1823, t. xii, p. 54.
B. Heurtebize.
- HERBORN (Nicolas Ferber de)##
HERBORN (Nicolas Ferber de), frère mineur de
l’observance, ainsi appelé du nom de sa ville natale,
dans le Nassau, avait vu le jour vers 1480. On rencontre
une première fois son nom, avec le titre de gardien
du couvent de Marbourg, au bas d’ure lettre qu’il adressait,
le 10 janvier 1525, à Philippe, landgrave de Hesse,
le suppliant de suivre les traces de ses ancêtres, en particulier
de sainte Elisabeth, et de rester fidèle à la religion
de ses pères. Cet ; it en vain que le P. Nicolas avait
fait appel aux sentiments religieux du landgrave ; l’année
suivante, à la fin d’octobre, celui-ci réunissait à
Homberg une conférence à laquelle le gardien de Marbourg
fut invité, mais il refusa d’entamer devant des
juges incompétents une controverse avec son confrère
apostat, François Lamberti d’Avignon, venu pour
soutenir et développer ses « Paradoxes » . Une fois rentré
dans son couvent, le P. Nicolas publia les Assertionés
trecentx ac viginti sex fratris Nicolai Herbornci
guardiani Marpurgensis, verse orthodoxse advcrsus
Franeisci Lamberti exiticii monachi paradoxa impia ac
erroris plena, in Hombergiana Hessorum congregalione
proposila, ac plus quam hæreticissime deducta et exposita,
in-8°, Cologne, 1526. Dans ce petit volume Herborn
reprend les Paradoxes de son adversaire et y répond
par une ou plusieurs Assertions. Dans les trois dernières
il donne les motifs pour lesquels il refusa d’entrer en
discussion avec Lamberti. Celui-ci fit alors paraître
une Lettre aux habitants de Cologne, en date du 15 février
1527, à laquelle le P. Nicolas, qui avait été transféré
au couvent de Brulh comme gardien, répondit au
mois de novembre par l’Epislola ad Coloniensem felicissimam
urbem, qua hortatur eamdem, uti pergal majorum
suorum inhserere vesligiis… qua item paucis rcspondet
impudenlissimis Franeisci Lamberti seductoris
Hassise mendaciis, Cologne, 1527. Cette lettre était
bientôt suivie d’un opuscule en langue vulgaire sur les
obligations des clercs, accompagné des raisons pour
lesquelles il refusait de soumettre ses écrits au jugement
des protestants : Eyn kurzer Berycht von den dreic n
gelobten der Gegstlichen… Item Ursach, ivarum ich Bruder
Niklas Herborn meine Schrifften den lutherischen
Richtern Lchre und Vrtheil nicht unterwerfen wil und
sol, Cologne, 1527. Bien que gardien de Brùlh, il
demeurait à Cologne en qualité de prédicateur ordinaire,
comme on le lit sur le titre de son autre opuscule :
Locorum communium advcrsus hujus lemporis
hserescs enchiridion, ibid., 1528. L’année suivante il en
donnait une autre édition augmentée de deux opuscules
nouveaux : Tractatulus de notis verse Ecclesiæ ab
adultéra dignoscendse ; Methodus prædicanli verbi divini
concionaloribus cum ulilis tum accommoda. Il éditait
encore un livre apologétique et ascétique, que défigurent
malheureusement les injures contre les novateurs,
intitulé : Monas sacrosanche evangeliese doctriiur
ab orthodoxis palribus in hœc usque sœcula, veluti
per munus tradila. Abslersæ sunt fœculenliores Franeisci
l.ampcrli Aven, aposlalse aspergines, quibus immaculatam
Christi sponsam impudentius fœdare admolilus
est, auquel fait suite une Epislola ad minorilas, quod oplima apologia est veleris vitse emendatio, Cologne, 1529. La même année il faisait encore paraître, In psalmum lxxviii enarratio lamentatoria pro miseranda populi christiani depopulatione instituta ac édita, et un opuscule allemand, Ob eyne weliliche Oberkcyl es mœge hallen voie sie bedunket zu verantworten vor Gott. Pendant que le P. Nicolas se livrait à ces travaux, il était nommé ministre de la province religieuse de Cologne, au mois d’août 1529. Onze mois après, il en partait pour se rendre à Copenhague sur l’invitation de l’évêque d’Aarhus, afin de prendre part à une conférence dans laquelle catholiques et protestants devaient exposer et soutenir leurs raisons (2 juillet2 août 1530). Fidèle à ses principes, le P. Nicolas écrivit un opuscule à présenter au roi, De non agenda disputatione religiosa coram populo judice. Pour répondre au raisons que faisaient valoir les ministres protestants, aidé peut-être par un carme, le P. Paul Hélie, notre infatigable controversiste écrivit une réfutation, dont une partie seulement fut alors imprimée, traduite en danois : Menige Danmarkis Rigis Biscoppers och Prelaters christelige oc relsindige geenswar lill the Lutheriansche artickle, in-4°, Aarhus, 1533. En 1902, le P. Louis Schmitt, S. J., qui avait déjà publié une étude sur l’auteur, l’éditait, d’après le manuscrit de la bibliothèque royale de Copenhague : Conjutatio luthcranismi Danici, anno 1530 conscripta a Nicolao Slagefyr seu Herborneo, in-8°, Quaracchi. Stagefyr ou Stagebrand était un surnom que les protestants danois donnaient dans leurs écrits au P. Herborn. Wadding, Annales, t. xvi, p. 304, rapporte qu’il composa et fit imprimer un traité dans lequel il établissait la validité du mariage du roi d’Angleterre, Henri VIII, traité déjà fort rare de son temps. Il publia aussi une Oratio extemporalis coram clero Groningensis oppidi, Cologne, 31 mai 1531. Un an plus tard nous trouvons le P. Nicolas à Toulouse, où il s’était rendu pour prendre part au chapitre général de son ordre, le 18 mai 1532. Il y était élu commissaire général pour les provinces cismontaines, soit la presque totalité des provinces sises hors d’Italie. L’année suivante, par suite de la déposition du ministre général, il en était nommé vicaire général. Ces fonctions l’avaient retenu en France, où nous le trouvons pendant les dernières années de sa vie, qui s’acheva à Toulouse, le 15 avril 1534. Jusqu’à la fin le P. Nicolas avait continué ses publications, dont voici les dernières qui nous restent à mentionner. Comme commissaire général chargé des missions de son ordre en Amérique, il donna une lettre pastorale aux religieux : Epitome convertendi génies Indiarum ad fldem Christi adeoque ad Ecclesiam sacrosanctam cutholicam et aposlolicam, Cologne, septembre 1532, reproduite dans le volume intitulé : Novus orbis, id est navigaliones primse in Americam, Botterdam, 1616, puis par Wadding dans ses Annales, t. xvi, p. 31 l-2vi. On a encore de lui les Enarraliones lalinse evangclorium qaadragesimatium, Anvers, 1533 ; Paris, 1513, augmentées dans cette seconde édition du Monotessaron passionis Domini nostri Jesu Christi. A Toulouse il as. ait fait la connaissance d’une noble et pieuse femme, Catherine de Byron, edias de Aduranlia, à laquelle il dédiait ses Paradoxa theologica seu theologicæ assertiones divinis eloquiis advcrsus neotericos hsercticos doctissime simul et elegantissime roboratse, que publiait le P. Jean Azafra, in-8°, Paris, 1534. On attribue encore au P. Herborn des Commentaires sur les psaumes, qui auraient été édités à Paris. La Retalio de novis insulis, que l’on dit manuscrite, pourrait bien n’être autre chose que VEpilome que nous avons cité, ainsi que le I er livre, qu’il aurait écrit, d’un Opus tripartiium de conversione gentium.
Wadding et Sbaraglia, Scriptores ordinis minorum, Rome, 1806 ; Nebe, N. Herborn, 1862 ; Louis Schmidt, S. J., Der