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HENRI DE HESSE — HENRI DE SAINT-IGNACE

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placent vel displicent in missa per egregium sacras theologiæ et juris cunonici doctorem magistrum Michælem Lochmayer (ou Lochmair) corrccta et in hanc forma m redacla. Dans son Repcrtorium, n. 8375-8388, Hain a signalé les éditions antérieures à 1501, auxquelles il faut ajouter l’édition d’Augsbourg, 1-189, notée par Panzer, Annales, t. i, p. 126, n. 164, note ; Deventer, 1501 ; Leipzig, 1501, 1503 ; Strasbourg, 1502, 1505, 1508, 1516 ; Augsbourg, 1503-1511 ; Nuremberg, 1507 ; Collibus Vallislrumpia’, 1516. 8° Selon M. Roskovany, dom Henri de Hesse, chartreux, a écrit contre les adversaires de l’immaculée conception de la sainte Vierge qui s’appuyaient sur l’autorité de saint Bernard. Son travail traite le même argument que son homonyme, H. de Hesse Langestein, avait déjà traité. Cf. B. V. Maria in suo conceptu immaculata, t. i, p. 259. D’autre part, Simler, Purbach, Possevin et Mabillon, Opéra S. Bcrnardi, Paris, 1719, t. ii, col. 1368, sans faire de distinction entre les deux homonymes et leurs ouvrages, attribuent à dom H. de Hesse, chartreux, les Epistolæ IV contra decerlationes et contrarias prædicationes F. F. nvndicantium super conceptione Marim Virginis et contra maculam S. Bernardo mendaciler impositam, Milan, 1480 ; Strasbourg, 1500 ; Bàle, 1500 ; Strasbourg, 1516. Autrefois, l’ouvrage de dom Henri de Hesse était conservé ms. à la bibliothèque de la chartreuse de Cologne, cf. Opéra S. Bcrnardi, Lyon, 1679, t. i, p. 102 ; la bibliothèque de l’université de Bàle possède deux exemplaires ms. in-fol. du traité De reprehensione eorum, qui dicunt D. Bernhardum post mortem apparuisse cum macula, S. V. 18 et T. V. 27. Cf. Migne, op. cit., t. ii, col. 1536-1604. Enfin, dans le catal. 40* de M. L. Rosenthal, p. 16, n. 238, on a signalé un codex ms. du xv c siècle, in-fol., qui, entre autres ouvrages, comprend aussi : Henricus de Hassia, Contra disceptationes fratrum mendicantium de conceptione B. Marise. 9° Purbach et Possevin attribuent à dom Henri de Hesse un ouvrage sur la théorie des planètes et d’autres écrits sur l’astronomie. Il y a plusieurs autres traités imprimés ou inédits qui sont d’Henri de Hesse, mais à cause de l’homonymie, il est difficile de préciser le véritable auteur de chaque ouvrage en particulier.

Trithème, Possevin, Sixte de Sienne, Bellarmin, Petrejus, Morozzo, dom Le Couteulx, Annales ord. cartus., t. vii, 561 ; Féret, La faculté de théologie de Paris, t. ii, p. 272 ; Kirchenlexikon, t. v, p. 1710 ; Hurter, Nomenclator, 1906, t. il, col. 691, note.

S. Autore.

6 HENRI DE SAINT-IGNACE, théologien carme, naquit à Ath, en 1630. Il appartenait à l’ancienne famille d’Ayméries, dite d’Aumerie ou Daumerie, dont plusieurs membres se qualifiaient seigneurs ou chevaliers d’Ayméries et dont on a retrouvé des ascendants jusqu’en 1169. Il entra chez les carmes en 1646 et il se distingua dans son ordre. Il enseigna la théologie pendant plusieurs années. Le Spéculum carmelitanum, publié en 1680, le fait régent au couvent de l’université de Douai ; en 1700, il était professeur émérite. Il fut trois fois vicaire provincial, notamment en 1685 et en 1700. Il obtint que la province wallonne, récemment constituée, eût siège et voix au chapitre général, et il travailla à accroître le nombre de ses maisons. Le 8 novembre 1685, il acheta aux religieux du Saint-Sépulcre le couvent de la Xhavée, à Souverain-Wandre-lez-Liége, ’et iljen prit possession le 24 du même mois. Voir le bref d’union et de translation d’Innocent XI, du 7 août 1688, dans le Bullarium carmelitanum, t. ii, p. 644. Il en fut le second prieur, 1690-1693. Très instruit et très ardent, il attaqua avec violence la morale des casuistes et il adopta, quoiqu’il s’en défendît, la doctrine janséniste. En 1699, il approuva et loua des opuscules de

Henri Denys, professeur au séminaire, et de Joseph Navens, chanoine de Saint-Paul à Liège, bien qu’ils fussent accusés de jansénisme. En 1702, il fut un des six religieux qui appuyèrent la requête de plusieurs curés de Liège, signalant à l’évêque la doctrine enseignée au séminaire par les jésuites et le priant d’en faire un examen sérieux. Il séjourna à Rome pendant les premières années du pontificat de Clément XI et il se concilia la considération et l’amitié du pape et des cardinaux. Commissaire général de son ordre un peu avant 1709 et dé finit eur à plusieurs reprises, il mourut le 1 er avril 1719, au couvent de la Xhavée, à l’âge de 89 ans, après 73 années de vie religieuse.

Voici la liste de ses ouvrages : 1° Theologia vêtus, fundamentalis, speculaliva et moralis, ad mentem resoluli doctoris J. de Bacone, carmelilicæ doclrinæ principis, adjuncto ci lumine angelico solis D. Thomæ Aquinalis, t. i, De Deo uno et trino, in-fol., Liège, 1677 (le seul paru) ; 2° Theologia sanctorum veterum et novissimorum circa universam morum doctrinaux adversus novissimas juniorum casuislarum impugnationes slrcnue propugnata, t. x, Circa solemniores hodie controversias de usu sacramentorum pœnilentix et cucharisliæ, in-8°, Paris et Liège, 1700 ; il reparut en 1702 sous un nouveau titre ; 3° Appendix ad theologiam moralem abbreviatam sanctorum seu molinismus profligatus per triumphantem de eo propheticam, evangelicam, apostolicam, ecclesiaslicam sanctorum Auguslini et Thomæ Aquinali’; de gratia doctrinam ; rclunduntur molinianorum maxime Henrici Henrart et Livini de Meyer S. J. de jansenismo accusationcs, 2 in-8°, Cologne, 1700 ; 4° Ethica amoris sive theologia sanctorum, magni præscrtim Auguslini et Thomæ Aquinaiis circa universam amoris et morum doctrinam. adversus novitias opiniones strenue propugnala et in materiis principaliter hodie conlroversis, jundamentaliler discussa, 3 in-fol., Liège, 1709. C’est le principal ouvrage du Père Henri de SaintIgnace. Approuvé par les jansénistes, il fut condamné par l’évêque de Liège, dont le vicaire général n’avait pas donné l’approbation publiée en tête, par le parlement de Paris et l’électeur de Cologne. Le Saint-Office le condamna aussi dans ses décrets du 21 août 1714, du 21 août 1715 et du 27 mai 1722. Les carmes de la province wallonne le firent réfuter par l’un d’eux. Au chapitre tenu à Notre-Dame de Bonne-Espérance auprès de Valenciennes, le 2 octobre 1713, la doctrine de cet ouvrage fut écartée des écoles de théologie de l’ordre. Un confrère, Ambroise Gardebosc, la jugea sévèrement dans son Historiæ ecclesiaslicæ synopsis, Toulouse, 1713. Elle fut réfutée dans les Mémoires de Trévoux, juillet 1713, t. iii, et juillet 1715, a. 100. Le Père de Colonia la blâma. Dans cet ouvrage, Henri de Saint-Ignace reprenait souvent le carme Alexandre de Sainte-Thérèse (van der Berghe), auteur de la Tcmpestas novaturiensis, in-4°, 1686 ; 5° Gratiæ per se cfjicacis scu augustiniano-lhomisticæ adversus jansenismi accusalionem defensio, ubi etiam theologia moralis sanctorum adversus injuslos delraclores defenditur, Louvain, 1713. L’auteur se défendait de l’accusation de jansénisme portée contre lui par le Père H. Henrart, O. M. (1650-1717), dans son court traité sur les 31 propositions condamnées par Alexandre VIII, le 7 septembre 1691, in-12, Namur, 1692. Le jésuite Livin de Meyer répondit à la défense d’Henri de SaintIgnace. Voir C. Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. v, col. 1047 ; 6° Molinismus profligatus, 2 in-8°, Liège, 1715 ; avec l’Appendice, 2 in-8°, Cologne, 1717. Le cardinal de Noailles avait refusé la dédicace de cet ouvrage. Le Père Henri de Saint-Ignace avait publié sous des pseudonymes des écrits violents contre les casuistes jésuites. Sous le nom d’Aletophilus Christianus : Artes jesuiticæ in suslinendis pcrlinaciter novitalibus damnabilibusque