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HÉNOTIQUE


ad Griccos, orc polius proferuntur pacis vola quam pectore, et loquuntur magis jusla quam faciunt ; verbis se vclle iaclant quod nperibus nolle déclarant. Quæ fugiunl, professione diligunt : et quæ damnaverinl, hwe sequentur.

Cependant, saint Hormisdas se décida, en 517, à envoyer à Constantinople une nouvelle ambassade, à la tête de laquelle se trouvaient les évêques Ennodius et Peregrinus. Mansi, Concil., t. viii, col. 412-418.

L’empereur fit traîner les choses en longueur, jusqu’à ce qu’il se sentît de nouveau assez fort. En ce qui concernait spécialement la mémoire d’Acace, il avait d’ailleurs avec lui la plupart des Byzantins. Après la mort de son épouse Ariadne, qui avait été attachée au patriarche Macédonius et avait souvent intercédé en faveur des orthodoxes, Théophane, Chronographia, an 504 ; Cyrille de Scythopolis, Vila S. Sabæ, c. lxxiii ; Marcellinus Cornes, Chronicon, an. 515, Anastase donna aux 200 évêques réunis à Héraclée l’ordre de se séparer sans avoir rien fait. Théophane, P. G., t. cliii, an. 506 ;. Cedrenus, P. G., t cxxi, col. 689. Il chercha à corrompre les envoyés du pape, et, n’y ayant point réussi, il les congédia injurieusement. Les hérétiques purent alors de nouveau persécuter impunément les orthodoxes. Cedrenus, loc. cit., col. 692 ; Zonaras, xiv, 4’; Mansi, Concil., t. viii, col. 425. Voir P. Bernardakis, Les appels au pape, etc., dans les Échos d’Orient. 1903, t. vi, p. 121-122.

Le saint-siège retira néanmoins de ses démarches un résultat appréciable : les évêques orthodoxes d’Orient et un bon nombre d’hommes influents se rattachèrent plus fortement à lui, et le formulaire dogmatique imposant l’obéissance aux décisions romaines trouva de nombreux souscripteurs. Hormisdas, Epist. < d Csesarium Arclalensem ; Jean de Nicopolis et le synode d’Épire à Hormisdas. Cf. Baronius, Annales eccl., an. 516.

IV. La réconciliation avec Rome (519) : le véritable HÉNOTIQUE ORTHODOXE OU FORMULE DU PAPE

Hormisdas. — L’empire se trouvait dans la plus grande confusion, lorsqu’Anastase mourut subitement, en 518, précédé d’ailleurs dans la tombe par les patriarches Jean II Nikaiotès d’Alexandrie et Timothée de Constantinople. Théophane, Chronographia, an. 509, P. G., t. cviii, col. 377-380.

La fermeté des moines et du peuple avait, grâce à l’action persistante de Rome, conservé, en dépit des troubles et des schismes, la foi catholique à Byzance. C’est ce qui permit au nouvel empereur, Justin, d’amener bientôt un complet revirement.

Déjà, lors de l’ordination du patriarche Jean II (17 avril 516), les fidèles de Constantinople avaient exprimé bien haut le désir d’un entier rétablissement de l’orthodoxie. Théophane, an. 510, loc. cit., col. 381 ; Cuper, op. cit.. n. 298. Lorsque, peu de temps après, le nouveau basileus Justin I er, ardent catholique, Théophane, loc. cit. ; Cedrenus, P. G., t. cxxi, col. 693 ; Théodore le Lecteur, III, 27, parut pour la première fois à l’église, le peuple réclama à grands cris l’abolition du schisme, la destitution de Sévère d’Antioche et le rétablissement du concile de Chalcédoine. Le nouveau patriarche proclama du haut de l’ambon cette destitution et ce rétablissement, Mansi, Concil., t. viii, col. 1057-1 066. Voir P. Bernardakis, loc. cit., p. 122-123,

Restait à abolir le schisme et à renouer les relations avec Borne. L’empereur Justin, secondant les efforts du patriarche, ordonna le retour des évêques orthodoxes précédemment exilés, et l’expulsion des prélats hérétiques. Les chefs des monophysites, Sévère et Julien, s’enfuirent en Egypte où leur secte continuait à avoir le dessus. Liberatus, Brcviarium, c. xix ; Théophane, loc. cit. ; Yita S. Sabæ ; Cedrenus, loc. cit. ; Zonaras, xiv, 5. De l’Hénotiqueil ne fut plus question désormais.

Le peuple et les moines de Constantinople poussaient vivement au rétablissement de la communion avec Rome. L’empereur et le patriarche y étaient tout à fait disposés. Dès son avènement, Justin avait écrit au pape, 5 août 5 ! 8 ; un mois plus tard, 7 septembre, il lui demande d’envoyer des légats à Constantinople pour le rétablissement de l’union, appuyant et confirmant, d’ailleurs, la requête du patriarche et du synode.

Saint Hormisdas félicita le nouveau basileus et le loua de son zèle pour la cause de l’union. Mansi, Concil., t. viii, col. 434-435. Au patriarche Jean II il exprima son approbation pour la profession de foi présentée, mais il demanda avec énergie, comme exigée par cette profession de foi elle-même, la condamnation d’Acace avec ses successeurs Euphémius et Macédonius. En effet, disait le pape, accepter le concile de Chalcédoine avec la lettre de saint Léon, et en même temps défendre le nom d’Acace, c’est soutenir chose contradictoire : quiconque condamne Dioscore et Eutychès ne saurait soutenir l’innocence d’Acace. Mansi, ibid., col. 437. Il exigea, en outre, la signature du formulaire déjà présenté à d’autres évêques et souscrit par eux, stipulant un complet accord avec la doctrine de l’Église romaine et l’obéissance à ses décisions, Ibid., col. 451.

Le comte Gratus, envoyé de l’empereur, avait reçu la mission spéciale de traiter la question de la mémoire d’Acace, sur laquelle on n’avait pas encore voulu céder. A côté de la condamnation d’Acace, le saintsiège demandait aussi celle de ses deux successeurs Euphémius et Macédonius, qui, malgré leurs faiblesses, étaient demeurés orthodoxes de doctrine et avaient même souffert l’exil pour leur orthodoxie. Ces dernières circonstances rendaient plus délicate la condamnation d’Euphémius et de Macédonius, dont les noms venaient, du reste, d’être rétablis dans les diptyques par Jean II. Pour atténuer cette difficulté, l’on eut recours à un expédient, que le pape a consigné dans l’instruction à ses légats. Dans le cas où l’empereur et le patriarche consentiraient à la condamnation d’Acace, mais non à celle d’Euphémius et de Macédonius, les envoyés pontificaux devraient d’abord déclarer n’être point autorisés à modifier la formule mentionnant les partisans du condamné avec le condamné lui-même. Si les grecs persistaient dans leur manière de voir, les légats devaient faire cette concession : dans l’anathème spécial contre Acace, les noms de ses successeurs ne seraient point mentionnés, mais ils seraient pourtant rayés des diptyques. Quant aux évêques orientaux en général, le pape tenait avant tout à ce qu’ils souscrivissent sa formule : les légats ne devaient aucunement demeurer en communion avec ceux qui refuseraient de la signer. Indiculus « Cum Deo propilio » , dans Mansi, t. viii, col. 441.

La cour byzantine eût désiré la présence d’Hormisdas en personne. Le pape se contenta de députer, selon l’usage de ses prédécesseurs, une légation spécialement solennelle, composée des évêques Germain et Jean, du prêtre Blandus, des diacres Félix et Dioscore. Il adressa en même temps des lettres à l’empereur, à l’impératrice Euphémie, au très influent comte Justinien, au patriarche. A ce dernier il recommanda de sceller l’œuvre de la paix ecclésiastique par la condamnation d’Acace avec ses adhérents (cum sequacibus). Epist., xxviii, xxix. dans Mansi, t. viii, col. 4 1$1-$2 16. Il insistait, avant tout, sur cette idée qu’il ne demandait rien de nouveau, ni d’insolite, ni d’injuste, puisque l’antiquité chrétienne avait toujours évité ceux qui s’étaient attachés à la communion avec les condamnés. Quiconque enseigne la même doctrine que Rome doit condamner ce qu’elle condamne ; quiconque révère ce que révère le pape doit abhorrer ce qu’il abhorre. Une