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HÉBREUX


p. 440. Voir encore Sim., v, 5, 2, p. 538, et Heb., iii, 4 ; Vis., il, 2, 7, p. 428, et Heb., xi, 33 ; cf. Mand., xii, 3, 1, p. 512 ; G, 2, p. 518 ; Sim., viii, 10, 3, p. 574 ; ix, 13, 7, p. 602 ; Vis., iv, 2, 4, p. 462, et Heb., xi, 33 (citation de Daniel, vi, 22). Th. Zahn, Der Hirt des Hermas, p. 439452. Saint Justin, Apol., i, 12, P. G., t. vi, col. 345, donne au Christ le titre d’apôtre, qu’il n’a que Heb., m, 1. Dans le Dialogue avec Tryphon, il parle plusieurs fois de Melchisédech, prêtre du Très-Haut, 19, 32, 33, col. 517, 545 ; il cite plusieurs fois le Ps. cix, 4, ou il y fait allusion pour prouver qu’il y a un sacerdoce selon l’ordre de Melchisédech, 63, 118, col. 620, 749, et il dit expressément que le Christ est prêtre et roi, 83, col. 672, roi de Salem et prêtre du Très-Haut selon K ordre de Melchisédech, 113, col. 737. Le Christ crucifié est àpytEpeûç, 34, col. 547, (5aaîXeù ; xa ! UpEuç, 36, col. 553, et toujours avec l’épithète aîwvio ;, ce qui est une idée propre à l’Épître aux Hébreux, v, 10 ; vi, 20 ; vu, 1-26. Le Christ offre un sacrifice de louanges, 118, col. 749. Cf. Heb., xiii, 15. Th. Zahn, Geschichte des Ncutestamentlichen Kanons, Erlanp.en, 1888, t. i, p. 576577. Saint Théophile d’Antioche fait parfois allusion à l’Épître aux Hébreux : Ad Autol., ii, 16, P. G., t. vi, col. 1077, 1080, deux fois à Heb., vi, 7 ; Ad Autol., ii, 25, col. 1092, à Heb., v, 12, 14 ; Ad Autol., i, 4, 5, col. 1029, 1032, à Heb., xi, 2 ; Ad Autol., ii, 33, col. 1105, à Heb., i, 1 ; iii, 7 ; Ad Autol., iii, 9, 18, 23, col. 1136, 1145, 1156, à Heb., ni, 12. Voir Th. Zahn, op. cit., t. i, p. 299. Eusèbe, H. E., v, 26, P. G., t. xx, col. 509, rapporte que saint Irénée citait l’Épître aux Hébreux dans des sermons qu’il avait lus. Des allusions à l’Épître ont été relevées dans le Contra hærescs : 1. II, c. xxx, n- 9. P. G., t. vii, col. 822, et Heb., i, 3 ; L II, c. xxviii, n. 7, col. 810, et Heb., i, 13 (Ps. cix, 2) ; 1. II, c. ii, n. 5, col. 715 ; 1. III, c. v, n. 5, col. 825, et Heb., iii, 2, 5 (Num., xii, 7) ; 1. IV, c. viii, n. 2, 3, col. 994, 995, et Heb., vii, 2 ; 1. IV, c. xi, n. 4, col. 1003, et Heb., x, 1 ; 1. IV, c. xiv, n. 3, col. 1011-1012 ; c. xxxii, n. 2, col. 1071 ; 1. V, c. xxxv, n. 2, col. 1220 : caractère typique du tabernacle de l’ancienne alliance ; 1. IV, c. xxviii, n. 2, col. 1062, et Heb., x, 26-31 ; 1. V, c. v, n. 1, col. 1134, et Heb., xi, 5. Saint Irénée connaissait donc l’Épître aux Hébreux ; mais, au vie siècle, Etienne Gobar disait que l’évêque de Lyon ne l’admettait pas comme l’œuvre de saint Paul. Photius, Bibliolheca, cod. 232, P. G., t. ciii, col. 1104. Cf. Camerlynck, S. Irénée et le canon du N. T., Louvain, 1896, p. 3 sq. On connaissait donc l’Épître aux Hébreux à Rome, à Alexandrie, en Asie Mineure et en Gaule, dés la fin du I er siècle jusqu’au commencement du iiie siècle.

Témoignages explicites.

1. En Orient. — a) A

Alexandrie. — Le plus ancien témoignage direct provient de Pantène, chef de l’école catéchétique d’Alexandrie. II a été rapporté par son disciple, Clément d’Alexandrie, dans ses Ihjpotijposes et conservé par Eusèbe, H. E., vi, 14, P. G., t. xx, col. 552. Pour expliquer l’absence du nom de saint Paul en tête de cette Épître, Pantène disait que le Seigneur, apôtre du Tout-Puissant, ayant été envoyé aux Hébreux, par respect pour lui, Paul, qui avait été envoyé aux gentils, ne s’est pas dit l’apôtre des Hébreux, quoique, en dehors de sa mission propre, il leur ait adressé une lettre. Pantène admettait donc l’origine paulinienne de l’Épître aux Hébreux. Ce ne peut guère être une conclusion critique, puisque l’Épître ne contient rien de positif au sujet de son origine apostolique. C’est par une tradition historique que Pantène sait et reconnaît que l’Épître est de saint Paul, bien que l’apôtre n’ait pas inscrit son nom au début. — Clément d’Alexandrie admettait la même origine de la lettre, mais il ajoutait qu’adressée aux Hébreux, elle avait été écrite en hébreu et que Luc l’avait soigneusement traduite en grec et éditée pour les Grecs ; aussi remarquait-on la même couleur de style

dans cette Épître et dans les Actes des apôtres. Si l’apôtre ne s’est pas nommé au début, c’est à dessein et pour une bonne raison : les Hébreux à qui il s’adressait avaient de lui une mauvaise opinion et le tenaient en suspicion ; par prudence, il s’est gardé de se nommer pour ne pas les éloigner, dès les premiers mots, de la lecture de sa lettre. Eusèbe, H. E., vi, 14, P. G., t. xx, col. 549. Clément cite ailleurs l’Épître sous le nom de Paul ou de l’apôtre. Strom., I, 4 ; II, 2, 4 ; VI, 8 ; VII, 1, 10, P. G., t. viii, col. 717, 940, 944 ; t. ix, col. 284, 405, 481. Comme Pantène, il admet l’attribution de l’Épître à saint Paul, mais il explique autrement, quoiqu’il rapporte l’explication de son maître, l’absence du nom de l’auteur, et il affirme que la lettre a été écrite en hébreu et traduite en grec par saint Luc. Il mêle la critique à la tradition de on Église. — Origène est aussi préoccupé par les problèmes critiques que soulève l’attribution de la lettre à saint Paul. Dans ses Homélies sur l’Épître, il disait que le style de la lettre n’a pas la vulgarité de parole qui est propre à l’apôtre, lequel reconnaît lui-même qu’il est grossier et peu habile dans son langage, c’est-à-dire dans sa manière de dire. Mais pour le choix des expressions, l’Épître est d’un grec plus pur, ainsi que le reconnaîtra quiconque peut apprécier la différence du style. De plus, que les pensées en soient admirables et qu’elles ne soient en rien inférieures aux écrits admis partout, c’est ce que croira vrai tout homme qui examine avec soin les ouvrages apostoliques. Puis, exposant son sentiment personnel, Origène disait que les pensées sont de l’apôtre, mais que la phrase et la disposition des pensées sont de quelqu’un qui s’est souvenu des enseignements de l’apôtre et qui a mêlé ses scolies aux explications de son maître. Si donc quelque Église tient cette Épître comme de Paul, qu’elle soit approuvée même en cela, car ce n’est pas sans raison que les anciens l’ont transmise comme étant de Paul. Mais quel est celui qui a écrit cette lettre, Dieu sait la vérité. Il est venu jusqu’à nous comme une tradition historique que quelques-uns disent que Clément, qui est devenu évêque de Rome, l’a écrite, et que quelques autres disent que c’est Luc, le même qui a écrit l’Évangile et les Actes. Eusèbe, H. E., vi, 25, P. G., t. xx, col. 584-585. Origène connaît donc la tradition antérieure favorable à l’origine paulinienne, mais il connaît aussi d’autres attributions à Clément et à Luc. LIne Église, comme celle d’Alexandrie est donc autorisée à recevoir la lettre comme étant de saint Paul. Personnellement, il n’ose dire quel est l’auteur, mais il reconnaît que, si le style de l’Épître diffère de celui de l’apôtre, le fond est digne de Paul. Il admet donc une origine médiatement paulinienne. A propos du supplice d’Issue par la scie, il cite Heb., xi, 37, 38 ; mais il sait que tous n’admettent pas cette lettre comme l’œuvre de Paul, et il déclare que, dans ce cas, le supplice du prophète serait mentionné dans un livre non canonique, tandis que pour ceux qui admettent l’origine apostolique de l’Épître, il en est autrement. In Matth. comment, séries, xxiii, 37, 38, P. G., t. xiii, col. 1636, 1637. Cf. In Matth., tom. x, ibid., col. 831, où il rappelle sans hésitation ce qui est écrit sur Isaïe dans l’Épître aux Hébreux. Dans sa lettre à Jules Africain, n. 9, P. G., t. xi, col. 65, 68, Origène parle encore de ceux qui n’admettent pas l’Épître comme l’œuvre de saint Paul, et il laisse entendre qu’il voudrait prouver contre eux qu’elle est de lui. D’ailleurs, il la cite expressément sous le nom de Paul. In Joa., tom. ii, c. vi ; tom. x, c. xi ; Selecta in Ps., iv, 6 ; viii, 6 ; Selecta in Threnos, iv, 26, P. G., t. xiv, col. 132, 332 ; t. xii. col. 1148, 1185 ; t. xiii, col. 660.

L’Église d’Alexandrie a conservé sa tradition au sujet de l’origine paulinienne de l’Éoître aux Hébreux. Au iiie siècle, saint Denys cite Heb., x, 34, comme témoignage de saint Paul. Epist. ad Fabian., 2, dans