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HAY — HAYMON
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Nîmes qui refusèrent d’engager une discussion publique, portaient sur l’Église et l’autorité de l’Écriture, sur les images et la présence réelle. L’Académie de Nîmes chargea Jean de Serres de les réfuter. Il publia : Académies Nemausensis brevis et modesta responsio ad professorum Turnoniorum Societatis, ut aiunt, Jesu assertiones quas théologiens et philosophicas appellant, Nîmes, 1582. C’est le premier Anli-jesuita de Jean de Serres. Le second parut le 14 septembre 1583 sous ce titre : Academise Nemausensis expostulatio de jesuitavam Turnoniorum bis cocta crambe. Ces deux ouvrages qui font époque dans l’histoire des controverses protestantes furent répandus à profusion et insérés par les pasteurs de Nîmes dans leur célèbre recueil de pamphlets : Doctrinse jesuilarum prweipua capita, La Rochelle, 1584, 1. 1, p. 503 sq., 643 sq. Jean Hay défendit les droits de la vérité catholique. Ses Dispulalionum libri duo in quibus calumnim et captiones ministri anom/mi Nemausensis contra assertiones philosophicas et theologicas discutiuntur, Lyon, 1583, furent combattus avec la même ardeur par Jean de Serres dans ses deux derniers Anti-jesuita, 1586. Théodore de Bèze aiguisa lui-même ses meilleures armes. Jean Hay fit face résolument aux attaques et publia successivement : La défense des demandes proposées aux ministres de Calvin, touchant ses blasphèmes et mensonges, contre le libelle de Jaq. Pineton de Chambrun, Lyon, 1596 ; Elleborum Joanni Serrano Calviniano ; L’antimoine aux réponses que Théodore de Bèze fait à trente-sept demandes des deux cents et six proposées aux ministres d’Ecosse, Tournon, 1588. La gravité des troubles survenus en France à la suite de la journée des Barricades et de l’assassinat du duc de Guise mit fin brusquement à ces controverses retentissantes. Le P. Hay consacra ses loisirs à une édition nouvelle de la Bibliotheca sancta de Sixte de Sienne, in-fol., Lyon, 1591-1592 ; Paris, 1610. Le texte du P. Hay a encore été suivi dans l’édition de Cologne, 1625. On a en outre, du P. Hay, d’importants recueils de lettres des missionnaires du Japon, de la Chine et du Pérou, traduites en latin par ses soins ou empruntées à Henri Cuyck, évêque de Ruremonde, à Guillaume Huysmann, professeur de langue latine à Louvain, et à d’autres écrivains, source précieuse de documents pour l’histoire religieuse de ces divers pays. On en trouvera la liste dans le P. Sommervogel. Professeur de théologie scolastique et de controverse au scolasticat de Lyon, en 1588, il eut pour élève le P. Pierre Coton qui devint à son tour, grâce aux leçons de son excellent maître, un des plus habiles controversistes de son temps. Le P. Jean Hay mourut à Pont-à-Mousson le 21 mai 1607 d’après Sottwell, en 1608 d’après les archives de la Compagnie.

Sommervogel, Bibliothèque de la C ie de Jésus, t. iv, col. 161-167 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., Inspruck, 1907, t. iii, col. 459 sq. ; Will. Forbes-Leith, Narratives o/ Scotlish Catholics, Londres, 1889, p. 141-165 ; Abram, L’université de Pont-à-Mousson, Paris, 1870, p. 22 ; Boero, Storia délia vita di S. Stanislao Kotska, Rome, 1685, p. 281 ; Stothert, Catholic Mission in Scoiland, Londres, 1888, p. 364 ; Th. Dcmpster, Historia ecclesiastica genlis Scolorum, Bologne, 1627, p. 361 ; Sacchini, Historia Societatis Jesu, Rome, 1651, t. iv, p. 131 ; Carayon, Documents inédits, Paris, 1863-1870, doc. v, p. 103 ; H. Fouqueray, Histoire de la C" de Jésus en France, Paris, 1913, t. ii, p. 127, 257.

P. Bernard.

    1. HAYER Jean Nicolas Hubert##


HAYER Jean Nicolas Hubert, né à Sarrelouis le 15 juin 1708, appartenait à l’ordre des frères mineurs récollets, chez lesquels il fut professeur de philosophie et de théologie. Il mourut à Paris le 14 juillet 1780, laissant la réputation justement acquise d’un des plus ardents et savants apologistes de la seconde moitié du xviii B siècle. Le P. Hayer fut avec l’avocat Jean Soret le principal rédacteur de la publication périodique : La

religion vengée, ou réfutation des auteurs impies, par une société de gens de lettres, 21 in-12, Paris, 1757-1761. II débutait en même temps par son meilleur ouvrage : La spiritualité et l’immortalité de l’âme, 3 in-12, Paris, 1757. Ce traité, écrit d’un style clair, net et facile, est, au jugement de plusieurs, un des mieux composés et des plus complets qui existent sur cette matière, discutée avec solidité et appuyée de tout ce que la religion et la raison fournissent de plus lumineux. A cette même époque il controversait avec le ministre protestant David Boullier, qui publia les lettres qu’ils échangèrent dans son volume intitulé : Le pyrrhonisme de V Église romaine, ou lettres de R. H. B. D. R. A. P. (Révérend Hayer bibliothécaire des récollets à Paris) à M***, avec les réponses, in-8°, Amsterdam, 1758. On a encore de lui : La règle de foi vengée des calomnies des protestants, 3 in-12, Paris, 1761 ; L’aposlolicité du ministère de l’Église romaine, in-12, ibid., 1765 ; Traité de l’existence de Dieu, in-12, ibid., 1769 ; L’utilité temporelle de la religion chrétienne, in-12, ibid., 1774 ; La charlataneric des incrédules, in-12, ibid., 1780.

Michaud, Biographie universelle ; Feller, Dfeftonnaïre historique ; Richard et Giraud, Dizlonario unlversale délie scienze ecclestastiche, Naples, 1846 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1911, t. v, col. 55-56.

P. Edouard d’Alençon.

    1. HAYMON##


HAYMON, évêque d’Halberstadt, né vers 778, mort le 26 ou le 27 mars 853. On ne sait rien de son origine : les uns le font naître en Angleterre, d’autres en France ; il est plus probable qu’il naquit en Allemagne. Quoi qu’il en soit, il embrassa la vie monastique à Fulda où il se trouva avec Raban Maur, le futur archevêque de Mayence. Tous les deux ils vinrent étudier à Saint-Martin de Tours sous la conduite du célèbre Alcuin. De retour à son monastère, Haymon y remplit les fonctions de chancelier et d’écolâtre jusqu’au moment où il fut élu abbé d’Hersfeld. En 841, il fut nommé évêque d’Halberstadt et en cette qualité il assista en 847 au concile de Mayence. Les œuvres d’Haymon d’Halberstadt se trouvent aux t. cxvi-cxviii de la P. L. U avait composé des commentaires sur presque tous les livres de l’Écriture sainte, commentaires qui furent imprimés pour la première fois au cours du xvie siècle. Quelquesuns de ces commentaires, notamment celui des Épîtres de saint Paul, et encore plus les homélies sur les évangiles lui sont justement contestés. Voir Hauck, Kir~ chengeschichte Deulschlands, 3e édit., Leipzig, 1906, t.m, p. 1043-1047. Le commentaire des Épîtres de saint Paul est attribué par les manuscrits à Rémi de Reims. Il est vraisemblablement l’œuvre d’un savant moine français, qui le composa entre 840 et 860. Le commentaire de l’Apocalypse serait du même auteur. Les commentaires sur les Actes des apôtres et les Épîtres catholiques ne sont pas de cet écrivain, mais ceux du prophète Isaïe et des douze petits prophètes, à l’exception de Joëletd’Amos, lui appartiennent. Le commentaire du Cantique, anonyme dans les manuscrits, n’est peut-être pas de l’évêque d’Halberstadt. Valentin Rose a publié, d’après un manuscrit du xiie siècle, quelques fragments de closes sur la Genèse, attribuées à Haymon d’Halberstadt. Die Handschriften-Verzeichnisse der K. Bibliothek zu Berlin, Berlin, 1901, t. xii, p. 3-4. Le commentaire de Remy d’Auxerre sur la Genèse les a utilisés. Ce sont les restes d’un commentaire. Tous ces commentaires sont réellement du moine Haymon d’Auxerre. Le commentaire du Psautier, publié sous le nom d’Haymon d’Halberstadt, a été rapporté par Hauck au xie sièc e. Il n’est certainement pas l’œuvre de l’évêque d’Halberstadt. et on peut le rapporter aux années 1080-1083. Voir H. Denifle, Luther und Lutherthum, Quellenbcleqe. Die abendlandischen Schriftausleger bis Luther, Mayence, 1905, p. 18-22 ; E. Riggenbach, Hislorische Sludien zum