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HALL — H ALLIER


grade de maître es arts. Il quitta l’Angleterre sous le règne d’Elisabeth, et se réfugia d’abord en Flandre, puis à Rome, où il fut reçu docteur en théologie. A son retour en Flandre, il devint professeur d'Écriture sainte à l’abbaye Sainte-Rietrude de M ar chiennes, puis chanoine de Saint-Géry à Cambrai. Les guerres civiles l’obligèrent de se retirer à Douai, où il enseigna longtemps l'Écriture sainte au collège anglais qui venait de se fonder en cette ville (1576). Il devint ensuite chanoine de Saint-Omer et officiai du diocèse, charges qu’il occupa jusqu'à sa mort en 1603. Outre un certain nombre d’opuscules théologiques, il a écrit De quinquepartita conscientia : 1° recta, 2° erronea, 3° dubia, 4° opinabili, seu opiniosa, et 5° scrupulosa, libri III, Douai, 1598. Il a aussi laissé une Vie de John Fisher, évêque de Roches ter, qui n’a jamais été imprimée, et dont il existe plusieurs exemplaires manuscrits.

Hurler, Nomenclator lilerariiis, 1907, t. iii, col. 598 ; Dictionary of national biography.

A. Gatard.

HALL1ER François naquit à Chartres en 1585. Il était de bonne famille. Mais, la fortune ayant tourné, il dut, très jeune, entrer au service des grands. Il fut donc, pendant deux ans, page chez la princesse douairière d’Aumale. Heureusement il put continuer ses études, dont le succès lui permit d’enseigner en différents collèges de l’université. Il fut ainsi pendant plusieurs années maître de philosophie. C’est à cette science qu’il consacra ses premiers ouvrages, un recueil d’odes philosophiques, qui parut à Paris, en 1618, sous le titre de Philosophia moralis lyricis cantionibus absolutissima, ct un manuel de logique destiné aux étudiants, Anahjsis logiez :, Paris, 1630.

Mais il s'était déjà tourné vers les études théologiques. Simple bachelier, il fit partie de la petite communauté de Saint-Nicolas du Chardonnet, fondée par Bourdoise en 1612. Il passa sa licence en 1624. A cette époque, il était socius de la maison de Sorbonne. Mais avant même d’avoir pris le bonnet de docteur, il entra dans la maison de Villeroi comme précepteur de l’abbé d’Alineourt, Ferdinand de Neufville, qui mourut évêque de Chartres. Il accompagna son élève à Rome, à Naples, à Athènes et en Angleterre. Ces voyages lui permirent de nouer d’utiles relations, entre autres avec le pape Urbain VIII.

De retour à Paris, il reprit son enseignement et professa en Sorbonne. Il allait être entraîné, par cette situation même, dans une série de polémiques. L’affaire de Richard Smith, évêque d’Angleterre, venait d'éclater. Smith, dont la présence en Grande-Bretagne était considérée, surtout par les ordres religieux, comme la principale cause de la persécution des catholiques, s'était retiré à Paris sur l’ordre du Saint-Siège. De là toute une série d'écrits dans lesquels certains religieux émirent, sur la hiérarchie et la constitution de l'Église, des idées déplaisantes à l'égard du clergé séculier. Ces idées étaient développées en particulier dans l’ouvrage du P. John Floyd, de la Compagnie de Jésus : An apology of the holu Sea Apostolick’s proceedings for the government of the Catholicks of England during the lime of persécution, publié à Rouen en 1620 et, en latin, à Cologne en 1631. La faculté de théologie de Paris censura cet ouvrage, le 15 février 1631, en même temps qu’un certain nombre de propositions dues à des moines irlandais, et qui exprimaient les mêmes idées. Floyd répliqua immédiatement, sous un pseudonyme : Hermunni Lœnelii Antvcrpicnsis Spongia qua dihiuntur calumniæ nomine facullatis Parisiensis imposita : libro qui inscribitur Apologia, Saint-Omer, 1631.

Hallier avait pris part aux discussions qui avaient abouti à la censure de l’Apologie de Floyd. Pour cette raison, il fut officieusement chargé de répondre aux

allégations de Floyd. De là son ouvrage : Defensio ecclesiasticæ hiérarchise, seu vindicise censurée facullatis theologiæ Parisiensis, qui parut au commencement de 1632, à Paris. La faculté approuva officiellement l’ouvrage par une décision du 3 février de cette année. La discussion ne prit fin qu’en 1633, sur une déclaration d’Urbain VIII, qui défendit tout nouvel écrit sur ce sujet. Mais Hallier tenait à ses idées. Il les exposa, dogmatiquement et en dehors de toute polémique, dans son traité : De sacris eleclionibus et ordinationibus ex antiquo et novo Ecclesiæ usu, in-fol., Paris, 1636 ; 3 in-fol. ; Rome, 1739. Il y insistait sur les droits et l’autorité fondamentale de la hiérarchie en opposition avec les ordres religieux. Ce traité est reproduit dans le Cursus completus theologiæ de Migne, t. xxiv, col. 157-1616. Sur le traité adverse du Père Cellot, voir t. ii, col. 2089-2090.

La lutte entre la Sorbonne et la Compagnie de Jésus n’avait rien perdu de son acuité. Le succès de la Defensio porta les collègues de Hallier à le charger de composer un ouvrage sur la morale des jésuites. Il commença le travail. Mais, apercevant très probablement le caractère de parti d’une telle œuvre, il passa ses matériaux à Arnauld. De là sortit le célèbre ouvrage : Théologie morale des jésuites, exlrailte fidèlement de leurs livres, contre la morale chrétienne en général, s. 1., 1645. C'était le commencement de la campagne qui devait aboutir aux Provinciales. L’ouvrage parut sous le voile de l’anonymat. Il fut immédiatement attribué soit à Hallier, soit à Arnauld. Aussi les réponses faites par les Pères contre ce libelle attaquentelles nommément Hallier. C’est le cas surtout pour l’ouvrage pseudonyme que le P. Pinthereau publia sous le titre : Les impostures et les ignorances du libelle intitulé la Théologie morale des jésuites, par l’abbé de Boisic, Paris, 1644. Ses idées sur la hiérarchie étaient vivement attaquées. Il répondit par la Défense de la doctrine de M. Hallier… contre les calomnies et impostures du supposé abbé de Boisic, Paris, 1644. Enfin, reprenant dans toute leur ampleur les idées qu’il avait toujours soutenues, il les exposa dans son grand ouvrage : De hierarchia ccclesiaslica libri quatuor, in-fol., Paris, 1646. La polémique, chez lui, se résolvait toujours en dogmatique.

Toutes ces publications, la part active qu’il prenait aux délibérations de l’université, le titre de professeur royal qui lui avait été attribué, la faveur de Richelieu et du cardinal Barberini, avaient fait de Hallier un personnage important. Aussi l’assemblée du clergé de 1645 le choisit-elle comme promoteur. On y discuta une fois de plus la question alors âprement controversée, le problème des rapports du clergé séculier avec le clergé régulier. Hallier composa sur ce sujet un recueil important sous ce titre : Ordinationes universi cleri gallicani circa regulafes, conditæ primum in comitiis gencralibus anno 1625, renovatæ et promulguiez in comitiis anno 1645. Ce recueil, enrichi de commentaires, fut publié seulement après la mort de l’auteur, à Paris, en 1665, par Gerbais. Mais en 1649, Hallier était nommé syndic de la faculté de théologie. Il avait ainsi parcouru tout le cycle des honneurs universitaires.

D’autres l’attendaient. Il avait été nommé, par l'évêque de Chartres, de Lescot, théologal de sa cathédrale. L'évêque de Saint-Malo l’avait choisi comme archidiacre de Dinan. En 1652, il était délégué par le clergé de France, avec les docteurs de Sorbonne Joisel et Lagaut, pour solliciter en cour de Rome la condamnation des cinq propositions. Le jansénisme était devenu un parti dans l'Église et dans l'État. Hallier n'était pas homme de parti. Par cal le lui reprochera durement dans la quatrième Provinciale. Il obtint d’Urbain VIII la bulle Cum occasione qu