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GUYON


sainte Jeanne Françoise de Chantai n’eussent jamais osé s’attribuer. « Notre-Seigneur a fait connaître à quantité de personnes qu’il me destinait à être la mère d’un grand peuple. »

M me Guy on a eu, après sa mort comme pendant sa vie, un grand nombre de partisans et d’admirateurs, mais ils ne lui venaient pas des rangs de l’orthodoxie. « Ce qu’il y a de plus singulier, dit M, Gosselin, c’est que la plupart de ces admirateurs se trouvent parmi les protestants, généralement assez étrangers aux principes et à la pratique de la théologie mystique. » Analyse de la controverse du quiélisme, a. 2, § 3. « … En ce moment même, les écrits de cette femme célèbre servent d’aliment à la piété des méthodistes d’Amérique. Qu’est-ce à dire ? Et qu’y a-t-il de commun entre M m<J Guyon et John Wesley ? Un trait, si je ne me trompe, mais un trait caractéristique, à savoir, la conviction profonde que c’est aux simples que Dieu parle et se communique… » De là, le mépris doux, mais invincible, de toute discipline et de toute hiérarchie. « Visiblement, elle a pitié de l’ignorance de Bossuet. De là, ce terrible redoublement de confiance en elle-même, en ses visions, en ses expériences, en sa mission. Mais de là aussi, l’étonnement, l’indignation, je puis

dire l’effroi de Bossuet. Cet orgueil du sens individuel, c’est la ruine de la tradition. Il a raison de dire qu’il y va de toute l’Église. » Brunetière, dans la Revue des deux mondes, 15 août 1881.

M mo Guyon, Œuvres publiées en Hollande sous la rubrique de Cologne, en grande partie par les soins du ministre Poiret, 39 in-12 ou in-8°. « Il serait injuste de mettre sur son compte tout ce qu’il y a de répréhensible dans ses livres. » (Gosselin). Bossuet, Œuvres ; voir en particulier dans la Correspondance de Bossuet, édit. Levesque et Urbain, t. vi, p. 531-565 ; t. vii, p. 488-524 ; t. vin ; Fénelon, Œuvres.

Cardinal de Bausset, Histoire de Fénelon, 3 in-8°, 1808 ; 4 in-8°, 1827 ; Phélippeaux, Relation de l’origine, du progrès et de la condamnation du quiétisme répandu en France, 1732 ; Bonnel, De la controverse de Bossuet et de Fénelon sur le quiélisme, in-8°, Paris, 1850 ; A. Griveau, Étude sur la condamnation du livre des Maximes des saints, 3 in-18, Paris, 1878 ; Guerrier, M m » Guyon, in-8°, Paris, 1881 ; L. Crouslé, Fénelon et Bossuet, 2 in-8°, Paris, 1894 et 1895 ; E. Levesque, Bossuet et Fénelon à Issy ou Conférences sur les états d’oraison, in-8°, Limoges, 1899 ; Paul Janet, Fénelon, Paris, 1892 ; Maurice Masson, Fénelon et Madame Guyon, in-16, Paris ; Henri Brémond, Apologie pour Fénelon, Paris, 1910 ; le chanoine Gombault, M m ° Guyon (extrait de la Revue de Lille, 1910).

A. Largent.