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1981
1982
GUILLAUME DE RENNES GUILLELMITES


Voir Scriptores ordinis prædicatorum, édit. Coulon, xviiie siècle, p. 424.

Echard, Scriptores ordinis prædicatorum, Paris, 1719, t. I, p. 130-131 ; B. Hauréau, Histoire littéraire de la France, 1885, t. xxix, p. 602-606 ; F. Lot, dans la Romania, 1899, t. xxviii, p. 329-333 ; Schulte, Geschichte der Quellen und Litleratur des can. Rechts, t. ii, p. 413 ; Denille-Chatelain, Charlularium universilatis Parisiensis, t. iii, p. 649 ; Denille, Archiv fur L.iteratur und Kirchengeschichle, Berlin, 1886, t. il, p. 232 ; Stintzing, Geschichte rom.-canon. Rechts Deutschlands, 1867, p. 500-503.

R. Coulon.

    1. GUILLAUME DE SAINT-AMOUR##


7. GUILLAUME DE SAINT-AMOUR.Voir Saint-Amour.

    1. GUILLAUME DE SAONT-THIERRY##


8. GUILLAUME DE SAONT-THIERRY, contemporain de saint Bernard, dont il fut l’ami intime et presque l’émule, théologien éminent par la piété comme par la science, écrivain d’une logique sûre et d’un style empreint d’onction, naquit à Liège dans les dernières années du xie siècle, vers 1085 ; il était d’une noble famille. Élevé dans le monastère bénédictin de Saint-Nicaise de Reims, il y prit l’habit de saint Benoît et fut élu, en 1119, abbé du monastère de Saint-Thierry, près de Reims, qu’il gouverna sagement et avec fruit. Gallia christiana, Paris, 1751, l. ix, p. 187 sq. En 1735, soit santé languissante, soit aspirations à une contemplation et à une paix plus profondes, malgré les conseils de saint Bernard, il se démit de sa charge et il entra dans l’abbaye cistercienne de Signy, au diocèse de Reims Là il vécut, nonobstant la persistance de son état maladif, une vie très édifiante ; mais son zèle pour la pureté de la foi l’arracha fréquemment aux douceurs et aux charmes de la contemplation. Ce fut lui qui, vers 1140, dans une lettre émue, P. L., t. clxxxii, col. 531 sq., attira l’attention de saint Bernard sur les erreurs d’Abélard, en montrant qu’elles allaient à détruire toute la doctrine chrétienne. « Il ne s’agit de rien moins, écrivait-il, que de la foi en la sainte Trinité, de la personne du médiateur, du Saint-Esprit, de la grâce de Dieu et du mystère de notre rédemption. Vous vous taisez ; mais, je vous le déclare, tout cela est dangereux. Regardons-nous donc comme de peu d’importance que la foi soit falsifiée ? » Il a écrit une Dispulatio advcrsus P. Abœlardum, P. L., t. clxxx, col. 249-282. Cf. J. Rivière, Le dogme de la rédemption, Paris, 1905, p. 330-332, 463-465, sur les erreurs d’Abélard touchant la doctrine de l’expiation et les droits du démon, signalées et réfutées par Guillaume de Saint-Thierry. L’humble moine s’élèvera pareillement contre Guillaume de Conches, De erroribus Guillclmi de Conclus, P. L., t. clxxx, col. 333-340, et contre Gilbert de la Porrée. Sa mort a précédé certainement celle de saint Bernard ; on la date ordinairement de l’époque du concile de Reims, et du 8 septembre 1148.

Les ouvrages ascétiques ou théologiques de Guillaume de Saint-Thierry, catalogués par lui-même d’une façon incomplète, P. L., t. clxxxiv, col. 303 sq., se retrouvent pour la plupart, P. L., t. clxxx, col. 205 sq. ; mais quelques-uns d’entre eux figurent ailleurs sous d’autres noms auxquels on les a faussement attribués. Parmi les écrits principaux de notre auteur on remarque : le De contemplando Deo, publié sous le nom de saint Bernard, P. L., t. clxxxiv, col. 365-380 ; le De natura et dignitate amoris, ibid., col. 379-408 ; le De sacramento allaris liber, P. L., t. clxxx, col. 341-366, que Guillaume soumit, avant de le faire paraître, à l’examen de saint Bernard, et dans lequel il avait ramassé les textes patristiques relatifs à l’eucharistie, ceux en particulier de saint Augustin, qui ne laissaient pas d’inquiéter lésâmes ; le Spéculum fidei, ibid., col. 365-398, traité des vertus

théologales ; l’opuscule de YJEnigma fidei, ibid., col. 397-440 ; sur l’excellence et la simplicité de la foi ; deux commentaires du Cantique des cantiques, dont saint Ambroise et saint Grégoire le Grand forment en quelque sorte le tissu, P. L., t. xv, col. 18511962 ; t. clxxx, col. 441-471 ; une courte explication du même livre, ibid., col. 473-540 ; une Explication de l’É pitre aux Romains, ibid., col. 547-624 ; un opuscule Sur la nature du corps et de l’âme, ou sur la connaissance de soi-même. Ibid., col. 695-726. Le moine de Signy avait aussi commencé d’écrire une vie de saint Bernard ; son travail, inachevé, ne dépasse pas l’année 1130, P. L., t. clxxxv, col. 225 sq. De sa vaste correspondance nous n’avons plus que de rares débris, elle a péri presque tout entière. La lettre Ad fralres de Monte Dei, P. L., t. clxxxiv, col. 298-394, est de lui. Voir Guigues I er. col. 19(6. Le livre des Sententise de fide, emprunté notamment à saint Augustin et dirigé contre Gilbert de la Porrée. est resté inédit.

Histoire littéraire de la France, 1763, t. xii, p. 312 sq. ; Tissier, Bibliotheca cisterciensis, t. iv, p. 1 sq. ; Fabricius, P. L., t. clxxx, col. 185-206 ; dom Ceillier, Histoire générale des auteurs ecclésiastiques, 2e édit., Paris, 1863, t. xiv, p. 386-390 ; Kutter, Wilhelm von St. Thierry, Giessen, 1898 ; Hurter, Nomenclator litercwius, Inspruck, 1899, t. iv, col. 78-80 ; Chevalier, Répertoire et Supplém., au mot Guillaume de Saint-Thierry.

P. Godet.

    1. GUILLAUME RUBION##


9. GUILLAUME RUBION, que les Aragonais disent leur appartenir et que les Catalans revendiquent, en assurant que le nom de Rubion, inconnu en Aragon, est fréquent chez eux, était frère mineur et fut, dit-on, disciple de Scot avant d’enseigner à son tour. Il reste de lui des commentaires sur les Sentences, imprimés sous le titre : F. Guillclmi de Rubione venerabilis admodum palris et theologi facile doctissimi, provinciæ Aragonicæ quondam ministri, Disputatorum in quatuor libros Magistri Sententiarum libri quatuor, 2 in-fol., Paris, 1518. Cet ouvrage avait été examiné par quatre théologiens au moment du chapitre général tenu à Assise en 1334, auquel l’auteur s’était probablement rendu comme ministre de la province de Castille, dont celle d’Aragon ne fut séparée que plus tard, et il était approuvé par le général Gérald Odon, le 25 mai. II parut par les soins du P. Alphonse de Villa Sancta, qui se plaît à faire remarquer que son confrère, Jean de Quintana, quondam prior Sorbonicus, eminentissimus doctrinæ scoticæ magisler, tenait en haute estime l’ouvrage de Rubion. Celui-ci, sans jurer in verbo magistri, est en général scotiste assez fidèle, tout en donnant sa propre opinion.

Wadding et Sbaraglia, Scriptores ordinis winoriim, Rome, 1906, 1908 ; Félix de Latassa, Bibliotheca antiqua de los escritores Aragoneses, Saragosse, 1796, t. I, p. 306 ; Félix Torres Amat, Memorias de los escritores Catalanes, Barcelone, 1836, p. 306.

P. Edouard d’Alençon.

    1. GUILLELMITES##


GUILLELMITES. — I. Histoire. IL Doctrines.

I. Histoire.

Vers 1271, était arrivée à Milan, en compagnie d’un enfant qui était son fils, une étrangère, du nom de Guillelma (Guillemette, Guillemine). Elle passa pour bohémienne, fille du roi de Bohême Przémisl et de Constance. Les Annales Colmarienses majores, dans Monumenta Germanise hislorica. Scriptores, Hanovre, 1861, t. xvii, p. 226, la disent anglaise et vierge ; le premier renseignement n’inspire pas plus de confiance que le second. Qu’elle ait été bohémienne, et de la famille royale, nous n’avons, pour le prouver, que peut-être son affirmation, sûrement celle d’un de ses principaux disciples, André Saramita, lequel attesta être allé en Bohême, après la mort de Guillelma, et en avoir rapporté une entière conviction à cet égard. Cf. sa déposition du 20 juillet 1300 devant l’inquisiteur, dans F. Tocco, // processo dei gugliclmiti