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1975 GUILLAUME D’AUVERGNE

GUILLAUME DE CHAMPEAUX 1976

1874, p. 26, qui sont à l’honneur de l’évêque — celles de Thomas de Cantimpré furent extraites, au xve siècle, de son Bonum universelle de apibus. 1. I, c. xix, lv, et on en forma un recueil intitulé : Determinatio Parisiensis de pluralitale beneficiorum — Roger Bacon le mentionne avec une sympathie qu’il a rarement pour ses contemporains. Opus tertium, c. xxiii, dans J.-S. Brewer, Fr. R. Bacon opéra quædam haclenus inedita, Londres, 1859, p. 74-79. Cf. F. Picavet, Roger Bacon. La formation intellectuelle d’un homme de génie au XIIIe siècle, dans la Bévue des Deux Mondes, 1 er juin 1914, p. 656-657. Son opinion était invoquée, au concile œcuménique de Vienne, par Guillaume Durand le jeune. Tractalus de modo gencralis concilii celebrandi, part. II, tit. xxi, Paris, 1671, p. 110. Dans un traité Contre la pluralité des bénéfices, où il s’inspirait de Guillaume d’Auvergne, Denys le Chartreux l’appelait « ce docteur que beaucoup ne craignent pas d’égaler à saint Thomas ou à saint Bonaventure » . Raoul de Presles, La cité de Dieu, 1. XV, c. xxiii, louait sa lutte contre les superstitions. Pierre d’Ailly, De legibus et sectis contra superstitiosos astronomos, dans Gerson, Opéra, édit. E. du Pin, Paris, 1706, t. i, p. 781, reproduisait un chapitre du De fuie et legibus. La Rhétorique divine et la Pénitence furent traduites en français et l’imprimerie multiplia de bonne heure les éditions de ses divers traités.

Comme la plupart des hommes illustres du moyen âge, Guillaume d’Auvergne passa pour s’être adonné à la magie. On prétendit qu’à l’imitation du pape Sylvestre II, de Robert de Lincoln, d’Albert le Grand et de Roger Bacon, il avait fabriqué des statues parlantes. Cf. G. Naudé, Apologie pour tous les grands personnages qui ont été faussement soupçonnés de magie, Paris, 1625, p. 491, 493. On le proclama un adepte convaincu des rêveries des hermétistes. Il est possible ; comme le conjecture N. Valois, Guillaume d’Auvergne, p. 328, que cette étrange réputation que l’on a faite, après coup, à Guillaume vienne de ce qu’il a cité avec complaisance les ouvrages du pseudo-Hermès Trismégiste. En tout cas, la métamorphose était complète qui transformait en initié de l’hermétisme et en magicien un adversaire déclaré de la superstition et de la magie.

I. Œuvres. — Il y a deux éditions générales des œuvres de Guillaume d’Auvergne, celle de Venise, 1591, et celle d’Orléans et Paris, 1674, 2 in-fol. On donne souvent à cette dernière le nom du chanoine de Chartres Le Ferron, qui communiqua à l’éditeur la copie de plusieurs manuscrits de Chartres. Sur les éditions anciennes des œuvres isolées, voir L. Hain, Repertorium bibliographicum, Stuttgard, 1827, t. il, n. 8225-8323 ; Copinger, Supplément lo Hain, Londres, 1895, t. i, n. 8228-8319 ; t. n a, n. 2856-2878 ; t. n b, n. 8314.

II. Travaux.

E. du Pin, Histoire des controverses et des matières ecclésiastiques traitées dans le Mile siècle, 2e édit., Paris, 1701, p. 229-239 ; F. Vivant, De re beneficiaria sive de non possidendis simul pluribus beneficiis, Paris, 1710 (rétablit la doctrine de Guillaume) ; C. Oudin, Commentarius de scriptoribus Ecclesiæ antiquis illorumque scriptis, Leipzig, 1722, t. iii, p. 100-105 ; dom R. Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, Paris, 1763, t. xxiii, p. 460-482 ; Daunou, dans V Histoire littéraire de la France, Paris, 1835, t. xviii, p. 357-385 ; X. Rousselot, Études sur la philosophie dans le moyen âge, Paris, 1841, t. ii, p. 168-172 ; Javary, Guillelmi Alverni, episcopi Parisiensis, psychologica doctrina ex eo libro quem « De anima » inscrlpsit exprampla, Orléans, 1851 ; A. Sevestre, Dictionnaire de patrologie, Paris, 1852, t. ii, col. 1609-1626 ; B. Hauréau, dans Notices et extraits des manuscrits, Paris, 1865, t. xxi b, p. 204-212 ; Histoire de la philosophie scolastique, Paris, 1880, t. il a, p. 143-170 ; Notices et extraits de quelques manuscrits latins de la Bibliothèque nationale, Paris, 1891, t. i, p. 186, 374 ; t. ii, p. 105, 190 ; t. iii, p. 272 ; t. iv, p. 31, 200-207 ; t. v, p. 55, 59-60, 72-73, 138-139, 142-143, 151, 154, 101-102, 171-172, 190-200 ; t. vi, p. 228-229 ; K. Werner, Die Psychologie des Wilhelm von Auvergne, Vienne, 1873 extrait des Sitz ungsberichte der k. Akademic der Wissen schaften, Vienne, 1873, t. i.xxiii, p. 257-326 ; Wilhelms von Auvergne Verhàllniss zu den Platonikern des XII Jahrhunderls, Vienne, 1873 (extrait des Sitzungsberichle, 1873, t. lxxiv, p. 119-172) ; N. Valois, Guillaume d’Auvergne, évêque de Paris (1228-1249). Sa vie et ses ouvrages, Paris, 1880 ;.1. Guttmann, Guillaume d’Auvergne et la littérature juive, dans la Revue des études juives, Paris, 1889, t. xviii, p. 243-255 ; Die Scholastik des Mil Jalirhunderls in ihren Beziehungen zum Judentum, Breslau, 1902, p. 13-32 ; M. Baumgartner, Die Erkennistslchre des Wilhelm von Auvergne, Munster, 1893 (Beilràge zur Geschichte der Philosophie des Mittelallcrs, t. Il a) ; P. Férct, La faculté de Virologie de Paris et ses docteurs les plus célèbres. Moyen ûge, Paris, 1894, t. i, p. 211-221, 252-262 ; G. BQlow, Des Dominicus Gundissalinus Schrift von der Unsterblichkeit der Scele, nebst einem Anhange enthaltend die Abhandlung des Wilhelm von Paris (Auvergne) De immortalitate animée, Munster, 1897 (Beitrdge zur Geschichte der Philosoiihie des Mittelalters, t. n), cf. N. Valois, dans la Bibliothèque de l’Ècoledes chartes, Paris, 1898, t. lix, p. 408-410 ; S. Schindele, Zur Geschichte der Unterscheidung von Wessenheit und Dasein in (1er Scholastik, Munich, 1900 ; Beitrdge zur Metaphysik des Wilhem von Auvergne, Munich, 1900 ; dans le K irchenlexikon, 2° édit., Fribourg-en-Brisgau, 1901, t. xii, col. 1586-1590 ; Borrelli de Serres, Livre de dépenses d’un dignitaire del’église de Paris en 1248, Paris, 1904 ; Ueberweg-Heinze, Grundriss der Geschichte der Philosophie der patristischen und scholastischen Zeit, 9e édit., Berlin, 1905, p. 279, 280, 283-284 ; M. de Wulf, Histoire de la philosophie médiévale, 2e édit., Louvain, 1905, p. 285, 289-293 ; C. Henry, ComYibution à l’histoire de la distinction de l’essence et de l’existence dans la scolastique, dans la Revue thomiste, Paris, 1911, t. xix, p. 446-450 ; Ziesché, Die Sakramentlehre des Wilhelm von Auvergne, dans Weidenauer Studien, Vienne, 1911, t. iv, p. 149-226 ; J. de Guibert, Le texte de Guillaume de Paris, sur l’essence du sacrement de mariage, dans les Recherches de science religieuse, Paris, mai-juin 1914, p. 422-427.

F. Vernet.

    1. GUSLLAUME D’AUXERRE##


2. GUSLLAUME D’AUXERRE, archidiacre de Beauvais et célèbre professeur de théologie à Paris vers le commencement du xiiie siècle, a écrit sur les quatre livres des Sentences une Summa aurea qui jouissait en son temps d’une très grande vogue ; elle parut à Paris d’abord en 1500, puis en 1518, et à Venise en 1591. Guillaume d’Auxerre est, dit-on, le premier qui, dans la théorie des sacrements, se soit servi des termes caractéristiques de matière et de forme. Il a aussi composé une Somme liturgique, restée inédite, où Durand l’Ancien, l’auteur du Ralionale divinorum offidorum, et, après lui, Martène, dans son De antiquis Ecclesiæ ritibus, ont l’un et l’autre beaucoup puisé. Appelé à Rome, en 1230, par les affaires de l’université de Paris, Guillaume ne tarda pas à mourir, entre 1230 et 1232, mais non pas à Rome même.

Denille-Chatelain, Charlularium universilatis parisiensis, Paris, 1889, t. i, p. 145 sq. ; P. Féret, La faculté de théologie de Paris. Moyen ùge, Paris, 1894, t. i, p. 225-228 ; Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1906, t. ii, col. 263-264.

P. Godet.

    1. GUILLAUME DE CHAMPEAUX##


3. GUILLAUME DE CHAMPEAUX, de Cam pellis ou Campellensis, ainsi nommé du village de Champeaux, en Brie, près de Melun, où il était né vers l’an 1068, nous apparaît, dans les premières années du xiie siècle, en possession à Paris de la chaire du cloître Notre-Dame. Élève de Roscelin, il ne laissait pas de contredire nettement son ancien maître et d’enseigner le réalisme le plus décidé. D’après lui, les genres sont des choses, res. Le genre se trouve le même, essentiellement, tout entier simultanément dans tous les individus qui composent le genre. En sorte que ces individus, identiques quant à l’essence, quorum nulla est in essenlia diversilas, diffèrent seulement par les éléments accidentels, sola multiludinis accidenlium varictate Guillaume professait avec un immense éclat, lorsqu’en 1108, éclipsé par son disciple Abélard dans la discussion du pro-