- GUEVARA Joseph##
2. GUEVARA Joseph, théologien espagnol, né
le 14 mars 1719 à Rexas, diocèse de Tolède, entra
dans la Compagnie de Jésus le 31 janvier 1732 dans
la province du Paraguay. Déporté en Italie avec
6 000 jésuites espagnols en avril 1767 par ordre de
Charles III, le P. Guevara, pourvu d’un canonicat à
Spello après 1772, se livra à des études d’apologétique
et de controverse dont les principales ont été
publiées : Dissertalio aniiblasiana seu Blasius admonitor
in Blasiiim commonitorem, Venise, 1775, qui
contient la défense du culte du Sacré-Cœur ; Disscrlazionc
sopra gli oracoli nella quale si fa manifeslo contra
Fontanelle che il demonio ebbe parte negli oracoli degli
anlichi, Foligno, 1789 ; Dissertalio historico-dogmatica
de sacrarum imaginwn cultu religioso quatuor epochis
complectens dogma et disciplinam Ecclesiæ, in-fol.,
Foligno, 1789 ; Risposla ull’anonimo délia lellera sopra
la vicinanza del giudicio unioersale, Foligno, 1790.
Un immense ouvrage en 8 in-8° sur la superstition est
resté manuscrit. Son importante histoire du Paraguay
a été publiée à Buenos-Ayres en 1836 par Pedro de
Angelis. Le P. Guevara mourut le 23 février 1806.
Sommervogel, Bibliothèque de la C » de Jésus, t. iii, col. 1923 sq. ; Caballero, Bibliothcra scriptorum S. J., t. ii, p. 45 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., Inspruck, 1913, t. v, col. 1059.
P. Bernard.
GUI DE PERPIGNAN (TERRENI), qui mourut, le 21 août 1342, évêque d’Elne (Pyrénées-Orientales), non loin de Perpignan, son lieu de naissance, entra très jeune dans l’ordre des carmes. Ses supérieurs l’envoyèrent étudier la théologie à Paris, où il conquit de la façon la plus brillante le grade de docteur. La cour romaine se trouvait alors à Avignon. Le Père Gui Terreni y fut appelé pour professer la théologie au palais apostolique. Bientôt ses confrères le choisirent pour supérieur provincial, et en 1318, peu après la mort de Gérard de Bologne, le chapitre général des carmes, réuni à Bordeaux, l’élut à l’unanimité supérieur général. Moins de trois ans après, en 1321, le pape Jean XXII, qui l’avait en haute et affectueuse estime, le nomma évêque de Majorque. Le nouvel évêque eut à s’opposer aux empiétements du pouvoir civil sur les franchises ecclésiastiques et, en 1332, il demanda et obtint d’être transféré au siège d’Elne. Le pape le mandait souvent à Avignon et l’y retenait pour s’éclairer et s’aider de la science et des conseils de ce grand théologien. L’on croit, sans en avoir la preuve certaine, que Gui Terreni mourut à Avignon. Il avait acquis une grande notoriété auprès de ses contemporains, et l’université de Paris se faisait gloire de l’entendre nommer par antonomase doctor Parisiensis. Il sut mettre au service de l’Église les riches dons qu’il avait reçus de Dieu et l’autorité que lui avaient valu sa vertu et sa science. Parmi ses travaux restés manuscrits, il faut signaler, outre de nombreux commentaires sur divers traités d’Aristote et sur les IV livres des Sentences, un livre de Quodiibeta ; un autre de Quæstiones ordinariæ ; De perfectione vilae. catholicæ, traité des conseils évangéliques adaptés à toute vie chrétienne, commencé à Majorque, terminé a Elue, et dédié à Jean XXII ; Correclorium Decreli (jraliani, entrepris sur les instances de ses amis en vue de mieux ordonner la compilation du célèbre bénédictin ; c’est peut-être son meilleur ouvrage. Nous avons cependant de lui Quatuor unum, œuvre de grande valeur, qui fut publiée plus de deux siècles après sa composition, par les soins du carme allemand Jean Seiner, sous le titre de Concordia Evangeliorum, in-fol., Cologne, 1531 ; Expositlo in tria canlica evangelica, dédiée à Jean XXII, in-fol., Cologne, 1531 ; Summa de hseresibus et earum conjulationibus, in-fol., Paris, 1528 ; Cologne, 1521. L’édition de Paris de ce
dernier ouvrage est, dit-on, remarquable pour sa typographie ; quant au fond, certains critiques ont très vivement reproché à l’évêque d’Elne d’attribuer, sans un contrôle suffisant, telle hérésie à tel peuple. Ce reproche n’est pas fondé, ainsi que le démontra péremptoirement Cosme de Villiers, Bibliotheca carmelilana, Orléans, 1752, t. i, col. 584-585. Cette importante encyclopédie des erreurs de tous les temps jusqu’au xive siècle est une œuvre remarquable non seulement par la hardiesse de sa conception, mais encore par l’étendue des connaissances et la sûreté de doctrine de son auteur.
Petrus-Lucius, Carmelitana bibliotheca, Florence, 1593, fol. 32 ; Engelbert de Sainte-Françoise, Brevis séries omnium capit. gênerai, in ordine b. Marias Virginis de Monte-Carmelo, Rome, 1765, p. 91 ; N. Antonio, Bibliotheca hispana vêtus, p. 252 sq. ; Cosme de Villiers, Bibliotheca carmelitana, Orléans, 1752, t. i, col. 581-588 ; Raphaël de Saint-Joseph, Prolegomena in S. theologiam, Gand, 1882, p. 83 ; Daniel de la Vierge-Marie, Spéculum carmelitanum, Anvers, 1680, t. i, p. 134, 143, 263 ; t. ii, p. 889, 898, 923, 924, 1114 ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, Paris, 1824, t. xii, p. 386 ; Le Mire, Bibliotheca ecclesiastica, Anvers, 1639, p. 262 ; Dictionnaire de la Bible, art. Carmes, par le P. Benoît, t. ii, col. 304 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, Paris, 1712, t. iii, p. 315 ; Kirchenlexikon, t. v, col. 1358 ; Hurter, Nomenclator, 1906, t. ii, col. 545-547 ; P. Féret, La faculté de théologie de Paris, Paris, 1896, t. iii, p. 519-523.
P. Servais.
- GUICHARDAnastase##
GUICHARDAnastase.VoirANASTASE7, t.i, col.ll66.
- GUIGUES##
1. GUIGUES. premier de ce nom dans la liste des
généraux de l’ordre des chartreux, était du diocèse
de Valence, de la partie qui est sur la rive droite du
Rhône, en Vivarais. Il appartenait à la famille de
Saint-Romain, dont la résidence et le berceau étaient
au château de ce nom, situé sur le territoire de Saint-Barthélemy-le-Plein,
non loin de Tournon. Cf. Perrossier,
dans les Annales dauphinoises, août 1901 ;
Brun-Durand, Dictionnaire de la Drame ; Rochas, etc.
Guigues naquit vers l’an 1083 et reçut une éducation
conforme à la noblesse de sa naissance et à la piété
de ses parents. Selon quelques auteurs, il embrassa
la carrière ecclésiastique et devint doyen de l’église
cathédrale de Grenoble. A l’âge de 24 ans, il quitta le
monde et entra à l’ermitage de la Grande-Chartreuse,
où se trouvaient encore plusieurs des premiers disciples
de saint Bruno. « Trois ans s’étaient à peine écoulés
apris son entrée en religion, que les pieux compagnons
de sa retraite jetèrent les yeux sur lui pour le mettre
à leur tête. Le sagesse de son gouvernement fit voir
que le Saint-Esprit avait présidé à ce choix. » Histoire
littéraire de la France, t. xi, dans P. L., t. cliii,
col. 581 sq. Dom Guigues admit au noviciat saint
Godefroi, évêque d’Amiens, qui, après trois mois de
séjour à la Chartreuse, fut obligé, à son grand regret,
de rentrer dans son diocèse par décision du concile
de Beauvais réuni en 1114. Il reçut aussi la visite de
ses grands amis, saint Bernard et Pierre le Vénérable,
abbé de Cluny, ainsi que celle de saint Etienne d’Obazine,
du cardinal Haimeric, chancelier de l’Église
romaine, et fréquemment celle de saint Hugues,
évêque de Grenoble. Il jouissait d’une telle estime
auprès d’Innocent II et des plus grands personnages
de son époque, qu’au concile de Reims célébré en 1131
sous la présidence du souverain pontife, une lettre
adressée par lui au saint-père fut lue en pleine assemblée
par Geoffroy, évêque de Chartres, et, selon
Mabillon, le pape et tous les assistants en parurent
extrêmement satisfaits. C’est sous son gouvernement
que la communauté de la Chartreuse commença à
avoir des imitateurs et des fondations d’autres ermitages
en dehors de son désert. Huit maisons nouvelles
surgirent entre 1115 et 1136, dont les plus renommées