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GROSSETESTE — GROU

1888

clopédique, et écrivit sur toutes sortes de sujets : théologie, surtout pratique, philosophie, sciences naturelles, astronomie, géométrie, arithmétique, médecine, musique, politique ; son dessein était de mettre toutes ces sciences au service de la théologie ; outre le latin, il savait le grec et l’hébreu ; il fit de larges extraits des gloses hébraïques, et traduisit de nombreux textes grecs. Voici les textes de quelques-uns de ses principaux ouvrages qui ont été imprimés. La collection de ses lettres a été publiée, en 1861, par H. R. Luard dans Rolls séries, Londres. Commentarius in Dyonisii Areopagitæ librum de Myslica theologia, Strasbourg, 1502 ; Commentarius in libros Posleriorum Aristotelis, Venise, 1494, et bien des fois depuis ; Compendium sphæræ mundi, avec d’autres opuscules sur les sciences, Venise, 1508 et 1514 ; Libellus de Phisicis unus, Nuremberg, 1503 ; Commentarius in libros Physicos Arislolelis, Venise, 1506 ; De doclrina cordis et spéculum concionatorum, Naples, 1607 ; Testamenta XII patriarcharum, 1520, Haguenau, 1532, et souvent depuis, fut en partie traduit en français, 1555 ; un fragment du De cessatione legalium parut à Londres, en 1658. Ses ouvrages philosophiques ont été publiés par L. Baur, Des Robert Grosseleste, Bischof von Lincoln, philosophische Werke zum erstenmal vollstandig besorgt, 2 in-8°, Munster, 1912.

On trouvera des articles sur Grosseteste dans les dictionnaires et encyclopédies. Pour sa vie, voir Matthieu Paris et les chroniqueurs contemporains ; Luard, Roberti Grosseteste episcopiquondamLincolniensisepistola’, Rolls séries, Londres, 1861, avec une excellente préface ; Brewcr, A dde M ar iscoepistohr, dans les Monumentafranciscana, même collection, Londres, 1858 ; Pegge, Life of Robert Grosseteste, Londres, 1793 ; Perry, Lije and tintes o/ bishop Grosseteste, Londres, 1871, ouvrage rempli de préjugés protestants ; J. Felten, Robert Grosseteste, Riscliof von Lincoln, Fribourg, 1887 ; Stevenson, Robert Grosseteste, bislwp of Lincoln, Londres, 1899 ; Gasquet, Henry III and the Church, Londres, 1905 ; L. Baur, Das philosophische Lebenswerk des Robert Grosseteste, dans la Drille Vereinsschrift fur 1910de la Gôrresgesellschaft, Cologne, 1910 ; Das Lichl in der Naturphilosophie des Robert Grosseteste (Festschrifl en l’honneur de von Hertling), 1914, p. 4155. On trouvera des détails sur son séjour à Oxford dans Rashdall, Universilies of Europe during the middle âges ; Little, Grey Friars at Orford ; Felder (P. Hilarin de Lucerne), Histoire des études dans l’ordrede SaintFrançois, trad. franc., Paris, 1908. Pour ses ouvrages, voir Tanner, Bibliotheca Britannico-Hibernica, Londres, 1748 ; Histoire littéraire de la France, Paris, 1835, t. xviii ; Hauréau, Histoire de la philosophie scolaslique, Paris, 1880, t. i, et les auteurs cités plus haut. Sur sa traduction grecque de saint Jean Damascène, voir J. de Ghellinck, Le mouvement théologique au XII’siècle, Paris, 1914, p. 256-292.

A. Gatard.

    1. GROSTÊTE DES MAHIS Marin##


GROSTÊTE DES MAHIS Marin, théologien, né à Paris le 22 décembre 1649, mort à Orléans le 16 décembre 1694. D une famille protestante, il alla étudier à Genève, puis à Oxford, et se fit recevoir ministre. En cette qualité il fut envoyé à Authon, dans le Perche, puis à Brionne et à Orléans. Ayant conçu quelques doutes, il voulut avoir des conférences avec les ministres les plus renommés et avec les docteurs catholiques. Après deux années de sérieuses études, après avoir beaucoup prié, il abjura les erreurs protestantes à Paris, le 27 mai 1681, entre les mains de Mgr de Coislin, évêque d’Orléans. Irrité, son père, qui était un des anciens de Charenton, le chassa de sa maison ; mais quelques années plus tard, lui-même avec d’autres membres de sa famille devait venir sous la conduite de son fils à l’Église catholique. Vers 1686, Grostête des Mahis entra au séminaire Saint-Magloire à Paris. L’évêque d’Orléans voulant l’attacher à son diocèse, lui donna un canonicat de sa cathédrale et en 1690 l’ordonna diacre : par humilité il refusa le sacerdoce. Le ministre converti prêcha dans les diocèses de Poitiers et de Luçon afin de ramener les protestants à la véritable

Église. Il voulut aussi aller de nouveau dans les différents pays où il avait enseigné l’erreur. Grostête des Mahis contribua beaucoup à la formation de la maison des Nouvelles catholiques à Orléans. Il est auteur des ouvrages suivants : Lettre à une personne de la religion prétendue réformée où la présence réelle du corps de Jésus-Christ dans l’eucharistie est prouvée par la sainte Écriture, in-8°, Orléans, 1684 ; Considérations sur le schisme des protestants, in-12, Orléans, 1685 ; La vérité de la religion catholique prouvée par l’Écriture sainte et la tradition, 2 in-12, Paris, 1696 ; parlant de l’auteur de ce dernier ouvrage, Fénelon disait : « Il savait la doctrine des protestants comme un homme qui a été un de leurs plus éclairés pasteurs et celle de l’Église catholique comme un docteur qui aurait été d’abord nourri dans son sein. » En tête de cet ouvrage se trouve un Éloge historique de feu des Mahis, signé de Gilles Jousset, mais qui est du P. Quesnel, de l’Oratoire.

Guil. Prousteau anlecessoris Aurelianensis epistola ad nobilem et clarissimum virum Petrum de Porrade Massiliensem de obitu ac virtutibus Marini Grostête des Mahis, diaconi et canonici Aurelianensis, in-12, Orléans, 1695 ; Journal des savants, 2 avril 1696 ; Dupin, Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques du XVII’siècle, IV’partie, in-8°, Paris, 1729, p. 435 ; Moréri, Dictionnaire historique, t. v b, p. 402 ; Picot, Essai historique sur l’influence de la religion en France pendant le XVII’siècle, in-8°, Paris, 1824, t. ii, p. 222, 251, 260 ; A. Rœss, Die Convertiten, t. viii, p. 209231 ; Hurter, Nomenclator, 1910, t. iv, col. 434.

B. Heurtebize.

    1. GROU Jean-Nicolas##


GROU Jean-Nicolas, jésuite français, né à Calais le 23 novembre 1731, fit ses études dans les collèges de la Compagnie de Jésus, vraisemblablement à Paris, à Louis-le-Grand, et entra au noviciat à l’âge de quinze ans, en novembre 1746. Professeur de grammaire et d’humanités au collège de La Flèche, de 1751 à 1755, il témoigna d’un goût très vif pour la littérature, surtout pour les œuvres de Platon et de Cicéron. Le premier fruit de ces études fut une traduction de la République de Platon, publiée à Paris en 1762, 2 in-12, et qui attira aussitôt l’attention de tous les lettrés. Vint ensuite la traduction des Lois de Platon, 2 in-12, Paris, 1769, et des Dialogues, 2 in-12, Amsterdam, 1770, ouvrages souvent réimprimés et insérés dans plusieurs collections, notamment dans les Œuvres complètes de Platon, publiées sous la direction de M. Emile Saisset, Paris, 1869. La traduction de la République et des Lois a été reproduite, avec quelques corrections, par Victor Cousin dans son édition de Platon. Cf. P. de Bonniot, Le P. Grou chez M. Cousin, dans Éludes religieuses, 1888, t. xlv, p. 569 sq. ; 1889, t. xlvi, p. 50 sq.

Les attaques des philosophes et des jansénistes contre la Compagnie de Jésus se multipliaient alors avec une violence qui ne se contenait plus. Associé dès 1761 au P. Brottier, le célèbre bibliothécaire de Louis-le-Grand, le P. Grou se hâta d’entrer en lice et de dénoncer les erreurs de fait et les falsifications de textes. A propos d’un prétendu édit de bannissement porté par Henri IV en 1595, il publia une première Lettre ù M. *** conseiller au Parlement de Paris, 1763, suivie bientôt d’une Seconde lettre… Toutes deux faisaient justice de la calomnie mise en cours par le Parlement de Paris qui, dans son arrêt du 6 août 1762, rapportait en entier cet édit. Voué tout entier à l’apologie de son ordre, il rédigea et publia avec le P. Sauvage un grand ouvrage qui intéresse spécialement les doctrines de la Compagnie : Réponse au livre intitulé : « Extraits des assertions dangereuses et pernicieuses en tout genre » , que les soi-disant jésuites ont dans tous les temps et persévéramment soutenues, enseignées et publiées dans leurs livres, 3 in-4°, Paris, 1763-1765. Les Extraits étaient l’œuvre du conseiller Roussel de La Tour et des abbés Gouget et Minard. La Réponse