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1840
GRÉGOIRE DE LYON — GRÉGOIRE DE NAZIANZE


sortes de personnes, curieuses de sçavoir les vérités de nôtre religion, in-12, Lyon, 1696 ; ibid., 1698 et 1704.

Bernard de Bologne, Bibliotheca scriptorum ord. min. capuccinorum, Venise, 1717 ; Obiluaire des capucins de Lyon, dans le Bulletin historique du diocèse de Lyon, Lyon, 1900, t. i, p. 165.

P. Edouard d’Alençon.

22. GRÉGOIRE DE NAPLES était docteur in ulroque et chanoine de la métropole de SaintJanvier, quand il prit l’habit religieux chez les frères mineurs capucins, en 1576. Par esprit de pénitence il ne portail pas même de sandales, ce qui le fit nommer le Scalzo. Sa compétence théologique était si bien reconnue que l’archevêque de Naples l’avait mis au nombre des reviseurs des ouvrages qui s’imprimaient dans cette ville ; il était également versé dans la connaissance de la théologie mystique, dont il a laissé un traité manuscrit. Après une vie édifiante le P. Grégoire mourut dans sa patrie le 26 octobre 1601. On a de lui : Enchiridion sive. prœparalio quæ pertinct ad sacramentum pivnitenlice cl ordinis sacri. Edita a quodam religioso viro, et tandem ti/pis calcographis tradita, … ecclesiasticis omnibus ac u. j. docloribus maxime ulilis ac necessaria, in-8°, Naples, 1585. Comme il avait laissé imprimer le livre sans y mettre son nom, le P. Grégoire fut réprimandé et mis en pénitence, aussi la seconde édition portait le nom de l’auteur, in-8°, Venise, 1588. Il publia ensuite, comme seconde partie de Y Enchiridion, une exposition de la double règle franciscaine des frères mineurs et des clarisses, dont il montrait le même esprit, sous le titre de Regola unica del serafico S. Franccsco, con la dichiaralione fatta da diversi sommi pontefici : E la Regola délia beata verg. S. Chiara con l’esposilione dell’una, e dell’altra, con sedici Avertimenti per i morienli, e altri devoti discorsi, in-8°, Venise, 1589. Les seize avertissements pour les mourants furent réimprimés en 1595 et en 1617, à la suite du Ricordo del ben morire du dominicain Barthélémy de Angelo, puis séparément, avec des additions à Venise, 1600 et 1606. Enfin le P. Grégoire donna une troisième partie de son Enchiridion, qu’il intitulait : Epilome di privilegii cstralto dal Compendio di privilegii délia rcligione di S. Fran cesco, in-8°, Naples, 1594. Cet abrégé, qui avait été revu par D. Ferdinand Romeo de Naples, est un extrait du Compendium privilegiorum jratrum minorum et aliorum mendicanlium, du franciscain Alphonse da Casarubios (voir t. ii, col. 1821), dont son confrère le P. Jérôme de Sorbo, avec lequel il collaborait, préparait une nouvelle édition. La bibliothèque nationale de Naples conserve parmi ses manuscrits (VII. E. 49) une Istruttione mystica del P. Gregorio da Napoli, dont un petit traité : Meditationi sopra sclte virlu di Crislo Signor nostro per imilarli, a été édité à Sant’Agnello près Sorrente, 1887. Il avait aussi, peut-être avant son entrée en religion, classé les archives du chapitre de Naples et dans sa famille religieuse il recueillit des mémoires, aujourd’hui perdus, sur la fondation des couvents de la province de Naples.

Bernard de Bologne, Biblioliieca scriptorum ord. min. capuccinorum, Venise, 1747 ; Apollinaire de Valence, Bibliotheca /r. min. cap. provinciæ Neapolitance, Naples, 1886. P. Edouard d’Alençon.

23. GRÉGOIRE DE NAZIANZE (Saint). — I. Vie. II. Ouvrages. III. Doctrine.

I. Vie.

Esprit de haute culture, brillant et gracieux ; âme douce et tendre, mal armée, faute peut-être de sens pratique, pour soutenir les luttes dans lesquelles le hasard de la vie la jettera ; théologien à la fois habile, orateur et poète, Grégoire naquit vers l’an 329 au bourg d’Arianze, près de Nazianze, petite ville du sud-ouest de la Cappadoce, et fut consacré à Dieu dès sa naissance par sa pieuse mère Nonna. Le jeune Grégoire reçut une éducation très

soignée ; il fut envoyé d’abord aux écoles de Césarée en Cappadoce, puis dans Alexandrie, puis dans Athènes, où l’un de ses compagnons de Césarée, le futur saint Basile, ne tarda pas à le rejoindre, et où les deux jeunes gens se lièrent d’une étroite amitié. Il parail que Grégoire prolongea plus que Basile son séjour dans Athènes et qu’il y donna des leçons d’éloquence. Mais, vers 357, il revint à la maison paternelle, reçut le baptême, et partagea depuis lors sa vie entre l’ascèse et l’étude. Ce fut probablement vers 362 que, sur les instances des fidèles, il fut ordonné piètre, un peu malgré lui, des mains de son propre père, qui, de la scete des hypsislariens ou adorateurs de Zeus 1 lypsistos, avait passé, après sa conversion, sur le siège épiscopal de Nazianze. Froissé de la violence qu’il avait subie, et toujours épris de l’amour de la retraite, le nouveau prêtre s’enfuit auprès de son ami Basile dans le Pont. Toutefois il n’y resta pas longtemps, et rentra bientôt à Nazianze, pour y soulager son père dans le gouvernement de son Église. En 363 et 364, un schisme avait éclaté dans Nazianze : le vieil évêque ayant signé, par faiblesse ou par méprise, la formule semi-arienne de Rimini, une partie des fidèles s’était déchaînée contre lui. Grégoire sut décider son père à faire solennellement une profession de foi pleinement catholique, et, grâce à son heureuse intervention, le calme et la concorde refleurirent. Le père et le fils continuèrent quelque temps à prendre soin en commun de l’Église de Nazianze. Mais, quand saint Basile, à la suite de ses démêlés avec l’archevêque de Tyane, Anthime, eut l’idée de créer plusieurs évêchés dans les petites villes de la Cappadoce, il contraignit son ami d’être évêque de Sasima, station postale sur la route de Cilicie, triste localité qui faisait horreur à l’ancien et brillant élève d’Athènes. Bien à contre-cœur, Grégoire se fit sacrer dans Nazianze par saint Basile, peu après Pâques de l’an 372, selon toute apparence. Jamais Sasima ne le verra remplir les fonctions épiscopales, célébrer le service divin, ordonner aucun clerc ; une fois encore il s’enfuira dans la solitude. Seules les supplications de son père le rappelleront à Nazianze, pour l’aider dans son grand âge à porter le poids de sa charge. Lorsque le vieillard mourra en 374, suivi de près dans la tombe par la vénérable Nonna, Grégoire, le cœur brisé et la santé chancelante, dira en 375 adieu à Nazianze, et se réfugiera dans le monastère de Sainte-Thècle, à Séleucie d’Isaurie, afin de s’y vouer à la vie contemplative.

Il ne devait cependant pas jouir du repos après lequel il soupirait. Au commencement de l’an 379, les catholiques de Constantinople, à qui l’empereur Valens avait enlevé successivement toutes leurs églises, mais qui saluaient dans l’avènement de Théodose l’aurore d’un meilleur avenir, implorèrent le secours de Grégoire, et celui-ci ne résista point à l’espoir de rétablir la vraie foi dans la capitale de l’Orient. Par son admirable éloquence et par ses vertus, il lutta contre l’ascendant de l’arianisme, au péril de sa vie et non sans succès. L’Église opprimée respira et grandit. Théodose repoussa le philosophe Maxime, qui s’était fait passer pour un catholique persécuté et sacrer secrètement évêque de Constantinople, reprit aux ariens, le 26 novembre 380, les églises de la capitale et mena lui-même le lendemain Grégoire à l’église cathédrale, à Sainte-Sophie. De fait, Grégoire était l’ôvêque de Constantinople ; il attendit néanmoins, pour en prendre le titre, que le IIe concile œcuménique, ouvert à Constantinople, sur la convocation de Théodose, au mois de mai 381, eût reconnu et affermi ses droits. Ainsi fut fait de prime abord. Mais quand Grégoire vit ses efforts pour éteindre le schisme mélétien d’Antioche se briser contre l’opposi-