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1837
1838
GRÉGOIRE (SAINT) — GRÉGOIRE DE LYON


par un Arménien. Le Martyre de saint Grégoire

devient, au x° siècle, les Acta S. Gregorii Armeni de Siméon Métaphraste, P. G., t. cxv, col. 943-990 ; il a fourni aussi le fond d’une Vie latine de l’Uluminateur, qui semble du ixe siècle, insérée dans les Acta sanctorum de septembre, t. viii, p. 402-413. L’auteur original, qui prend lui-même le nom d’Agathange, sans doute parce qu’il apporte la bonne nouvelle de l’évangélisation de son pays, prétend être le propre secrétaire du roi Tiridate. Mais, visiblement, nous sommes en présence d’un faux littéraire. Il y a toutefois, à côté de légendes incroyables et de bévues énormes, des récits vraiment historiques, dignes de foi. Voir t. i, col. 558-559, 1934.

Kraus, Histoire de l’Église, nouv. édit. franc., Paris, 1904, t. i, p. 443 ; Bardenhewer, Les Pères de l’Église, nouv. édit. franc., Paris, 1905, t. iii, p. 98 sq. ; H. Gelzcr, Die Anfùnge der armenischen Kirche, dans les comptes rendus de l’Académie royale de Saxe, 1895, t. xlvii, p. 109 ; Thumaian, Agathangelos et la doctrine de l’Église arménienne au Ve siècle, Lausanne, 1879.

P. Godet.

18. GRÉGOIRE D’AGRBGENTE(Saint)estnéen Si cile vers 559. Dans sa jeunesse, il passa en Afrique, puis à Jérusalem, dont l’évêque l’ordonna diacre à l’âge de vingt ans. Après avoirvisité les monastères de Palestine, il se rendit à Antioche et à Constantinople, puis vint a Rome en 589 ; l’année suivante, il fut choisi comme évêque de Girgenti, sur la côte méridionale de la Sicile. Bientôt accusé par ses ennemis, il fut mis en prison ; mais saint Grégoire le Grand revisa sa cause, lui rendit la liberté et le combla de bienfaits. Il mourut vers 630. Nous avons sous son nom un vaste commentaire en grec de l’Ecclésiaste, P. G., t. xcviii, col. 741-1182. Un de ses jeunes contemporains, « Léonce, prêtre, moine et supérieur du couvent de Saint-Sabas à Rome, » ainsi qu’il se désigne lui-même, nous a laissé une biographie grecque de saint Grégoire d’Agrigente que le jésuite Cajetan a publiée en partie, Vilee sanctorum Siculorum, Païenne, 1657, et qui est en entier, P. G., t. xcviii, col. 549-716.

Smith et Wace, A dictionary o/ Christian biography, t. ii, p. 776-777 ; Bardenhewer, Les Pères de l’Église, nouv. édit. franc., Paris, 1905, t. iii, p. 53 sq. ; Kireheirfexikon, t. vii, col. 1824 ; Hurtcr, Nomenclator, 1903, t. i, col. 576 ; P. L., t. xcviii, col. 1181-1228.

P. Godet.

19. GRÉGOIRE DATHÉVATZI naquit à Vaïotztzor en 1340. Consacré dès son enfance à la vie monastique sous la direction du grand vartabed (docteur) Jean Orodnétzi, il se signala bientôt comme orateur et lui succéda après sa mort au couvent d’Abragouni. Les troubles qui furent la conséquence des invasions de Tamerlan (Timour-leng) l’obligèrent à quitter bientôt le couvent et à mener une vie errante : il trouva enfin un asile au couvent de Dathève (ou Sdathève) dont il prit le nom. Il mourut en 1411, âgé de 71 ans. Dathévatzi fut un des plus grands représentants du parti opposé aux /rares unileurs, voir 1. 1, col. 1904, qui, croyait-on, latinisaient la langue, le rituel et reprochaient à l’Église arménienne d’être hérétique. Par esprit de patriotisme il combattit dans ses écrits cette tendance, ce qui lui inspira cette polémique ardente que nous rencontrons souvent dans ses ouvrages, dont les principaux sont : Livre des questions (Kirk harlzmanlz), divisé en dix chapitres, dont les trois premiers traitent des hérésies ; les autres, des créatures en général, de l’homme, de l’incarnation, du monde et du jugement dernier : c’est à la fois une réfutation et un commentaire théologique, Constantinople, 1729 ; Livre des sermons (Kirk Karozoutiantz) en deux volumes intitulés Amar (Été), Tzemère (Hiver) : c’est au fond l’apologie de toute la doctrine de l’Église arménienne ; le t. n’Tzemère), Constantinople. 10 jan vier 1710 ; t. i (Amar), ibid., 25 février 1741 ; un Manuel de théologie dogmatique (Osképorigh), (Constantinople probablement) ; une Explication de l’introduction de Porphyre, Madras, 21 mars 1793 ; Partie du rituel (Kirk Kavazan dalo), traitant de l’ordination des vartabeds (docteurs), Constantinople, 1752.

Zarpanalian, Histoire de la littérature arménienne, part. II, 2e édit., Venise, 1905, p. 177-184 ; Tchamtchian, Histoire de l’Arménie, Venise, 1786, t. iii, p. 450, 455 ; Arévelk (journal quotidien), 1896, n. 3619 ; Iéghéghétzi hafastanialz (revue), 1888, p. 152 ; sur la croyance de Dathévatzi, voir Katerdjian, Symbole, p. 39-12 ; Ghazighian, Nouvelle bibliographie arménienne et encyclopédie de la vie arminienne de 1512 à 1905, Venise, 1909, p. 501-507.

L. M. Atdjian.

20. GRÉGOIRE D’ELVSRE ou LE BÉTOQUE

(Saint), évêque d’Etvire en Espagne, prés de Grenade, se fait après 357 l’écho de saint Hilaire de Poitiers contre Osius de Cordoue, après le concile d’Alexandrie (362) s’oppose avec Lucifer de Cagliari à toute tentative de conciliation avec les partisans modérés de l’arianisme. devient après la mort de Lucifer (370371) le chef des rigoristes ou lucifériens. Les deux prêtres lucifériens, Faustin et Marcellin, dans leur Libcllus precum, adressé aux empereurs (383), font son apologie, en même temps qu’ils accusent Osius. II vivait encore (392), lorsque saint Jérôme écrivait de lui dans son De viris illuslribus, 105 : Gregorius, Bœticus, Eliberi episcopus, usque ad exlrcmam seneclulem diversos mediocri sermone traclalus composuit et « De flde » eleganlem librum. Hodieque superessc dicilnr. Son traité De fide a été longtemps attribué à saint Phébade, évêque d’Agen. Dom Morin et dom Wilmart l’ont revendiqué pour Grégoire d’Elvire, tandis que l’abbé Durengues soutient l’attribution à saint Phébade. Dom Morin reconnaît une œuvre de Grégoire d’Elvire dans les Traclalus Origenis de libris sacrarum Scripturarum, publiés pour la première fois par Mgr Batiffol en 1900 et attribués ensuite à Novatien ou à un novatien du ive siècle. M. Tixeront a donné un court aperçu de leur doctrine à propos de Novatien. Histoire des dogmes. I. La théologie anténicéenne, Paris, 1905, p. 357-362. Dom Wilmart a découvert aussi un ouvrage de Grégoire d’Elvire dans les Traclalus in Canlicis canlicorum insérés par Gotthold Heine dans sa Bibliolheca anecdolorum, Leipzig, 1848.

P. L., t. xx, col. 31-65 ; Heine, Bibliolheca anecdolorum seu veterum monumentorum ccclesiasticorum collectio novissima, in-8°, Leipzig, 1848 ; dom Morin, Les nouveaux « Tractatus Origenis » et l’héritage littéraire de l’évêque espagnol Grégoire d’Illiberis, dans la Revue d’histoire et de littérature religieuse*, 1900, p. 145-161 ; Ehrhard, Die altchristliche Literatur, 1900, t. ii, p. 328-332 ; dom Wilmart, Les « Tractaclus « sur le Cantique attribués à Grégoire d’Elvire, dans le Bulletin de littérature ecclésiastique, 1908, p. 233-214 ; Lejay, L’héritage de Grégoire d’Elvire, dans la Revue bénédictine, 1908, p. 435-457 ; dom Morin, L’attribution du « De fuie » à Grégoire d’Elvire, ibid., 1902, p. 229-235 ; Durengues, La question du « De fide » , in-8°, Agen, 1909 ; Bardenhewer, Geschichte der allkirchlichen Literatur, t. ni) p. 396-401 ; Tixeront, Histoire des dogmes. II. De saint Alhanase à saint Augustin, Paris, 1909, p. 258, note 1.

J. Besse.

21. GRÉGOIRE DE LYON, frère mineur capucin, mort dans sa ville natale le 18 mars 1706, avait été maître des novices. C’est tout ce que nous savons de lui ; il mérite cependant une mention pour un petit livre qu’il publiait en 1688, croyons-nous, et dont voici le titre d’après la 5° édition : Le nouveau catéchisme Ihéologiquc, qui donne brièvement et d’une manière particulière les définitions, et l’explication des principales difficultés dont on traite en théologie. Ouvrage très utile non seulement à ceux qui servent aux autels, et qui s’exercent aux fondions de l’Église, mais encore à toutes