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GRAVESON

1768

année rcvinl-il à Paris pour entrer en licence ? II y a divergence entre les auteurs. D’après Echard, il aurait reçu le bonnet île docteur le 26 février 1700, Seriplores ord. prsed., t. il, p. 805 ; cependant d’après le registre des nominations des bibliothécaires de la Casanate, à Rome, on voit que Graveson fut élu le 15 décembre 17<>."> à la fonction de second bibliothétt il se trouve déjà qualifie de doclor sorbonicus. Cependant, il peut se taire qu’il soit ainsi désigné par anticipation. Pourtant il n’était point encore arrive à Rome, lorsque le P. Massoulié, qui occupait dans le collège des docteurs de la Casanate le poste de théologien pour la nation française, vint à mourir, 23 janvier 1700 ; le 10 février suivant, Graveson fut nommé pour lui succéder. Echard, loc. cit., et à sa suite tous lis auteurs se trompent, lorsqu’ils disent que Graveson fut chargé d’enseigner la Somme de saint Thomas à la Casanate. Il ne remplit jamais cet office, réservé aux deux chargés de cours. Les ouvrages qu’il publia alors ne sont pas le moins du monde, comme ces auteurs le prétendent, le fruit de ses leçons, mais ils furent composés, comme il le déclare formellement lui-même, en faveur de François Eorghèse, qui fut plus tard cardinal, et dont Graveson avait accepté de diriger les études. C’est de cette époque que datent ses premiers ouvrages : Tractatus de myslcriis et annis Christi servaloris noslri dissertedionibus dogmalicis ci chronologicis, neenon observaiionibus hisloricis et erilicis, juxta germanam divi Thomas mentem illuslralus et <"/ usum seholæ accommodatus, ad cujus cakem, in rem chronologie sac ne studiosorum, attexuntur apparalus, cl canon chronologicus per sex mundi œlales cl pnecipuas periodos ac nobiliores epochas a creatione mundi usque ad ascensionem Christi Domini digeslus, in-4°, Rome, 1711, 1724 ; 2 in-4°, Venise, 1728, édition revue et augmentée de trois dissertations et de beaucoup de notes historiques et critiques ; 1733, 1742, 1761. C’est encore pour son élève François Borghèse qu’il publia quatre années après, en 1715 : Tractatus de Scriplura sacra, in quo ex ipsius revelatione, inspiralione et antiquitale evincitur contra ethnicos Jcsum Christum esse verum Messiam, et omnium librorum cum Veleris huit Novi Testamenti, quos sacro canoni accensu.it concilium Tridenlinum.divina auclorilas contra hsereticos asseriiurac vindicatur. Exhibentursacrorum librorum primigeniitextus, versiones, sensus, auciores, idioma, analysis et oracula, quiv ad Jcsum Christum verum Messiam rejeruntur, in-4°, Rome, 1715 ; Venise, 1761. Graveson était plus particulièrement enclin aux recherches historiques. 1 Hja Noël Alexandre avait publié son Histoire ecclésiastique, lorsque Graveson entreprit sur un plan analogue, c’est-à-dire en procédant par centuries, de donner une nouvelle collection qu’il intitula : Historia ecelesiastica variis colloquiis digesla ubi pro theologiw candidulis res prœcipuæ, non solum ad hisloriam, sed eliam ad dogmala, criticam, chronologiam, et Ecclesise disciplinam pertinentes, per brèves inlcrrogaliones et responsioncs perstringuntur cl in prseclaro ordine collocantur, 9 tomes in-8°, Rome, 1717-1722 ; 9 tomes in-8° en 5 vol., Venise, 1720, avec les notes de Mansi ; 9 in-l’ol., Augsbourg, 1728-1738 ; 2 in-fol., 1752, 1756, 1762, avec les notes de Mansi jusqu’à l’année 1760 ; 9 tomes in-4°, Venise, 1771 : in-4°, Venise, 1703. L’histoire ecclésiastique de Graveson parut aussi à Lausanne et à Genève en 12 lomes in-l’ol., 17IÎ7, en même temps que l’ouvrage suivant : Historia ecelesiastica Veleris Testamenti in rem theologise candidalorum per sex mundi niâtes ab orbe condilo ad natale usque Jesu Christi, seruatoris noslri, conlinenti ordine producla variisque colloquiis digesla. Ubi res pnrcipuæquæ vel ad hisloriam sacram et ejus chronologiam, legem ac disciplinam Hebrœorum speclanl, vel quse ad prophelarum gesla, valicinia in Jesu Christo ad amussim implela, et ad divinam sacrorum

Librorum, quibus continctur historia Veleris Testamenti, auctoritalem allaient, per brev s interrogationes et responsioncs pcrslringuntur et in prseclaro ordine collocantur, 3 in-8°, Rome, 1727 ; 3 in-fol., Augsbourg, 1727 ; 9 in-fol., 1728-1738, en même temps que V Historia ecelesiastica, 4 vol., Venise, 1732. Naturellement ces divers travaux historiques du P. Graveson ne sont plus à consulter dans leur ensemble, bien qu’au temps où ils parurent, ils méritèrent d’être estimés. Le style en particulier, bien que parfois trop oratoire, est d’excellente qualité. Ils furent néanmoins fortement critiqués par les adversaires de l’école thomiste, qui y retrouvaient en plusieurs endroits l’apologie directe des matières alors si controversées de la prémotion physique. Graveson jouit de la faveur particulière du cardinal dominicain Vincent-Marie Orsini, qui, une fois devenu pape sous le nom de Benoît XIII, se plut à le consulter souvent. Il fut aussi un des agents de l’archevêque de Paris, Antoine de Noailles, avec lequel il entretint une correspondance active. Il influa beaucoup sur la décision de l’archevêque de recevoir enfin la bulle Unigenitus. A raison même de ces relations et aussi à cause de ses réfutations du molinisme, il fut accusé de partialité en faveur du jansénisme et il dut se défendre de ces insinuations. Il prit une part active dans les disputes du temps. Il publia : 1° Oralio de usu et abusu Iheologiæ variœquc orediones, quas in laudem baccalaurcorum regularium licentiandorum in setera facullale Parisiensi die 4 mensis martii 1696 habuil R. P. Ignatius Hijacinlhus Amalus de Graveson, ordinis priedicalorum. Vna cum epislola qua idem auclor sese vindieal a cedumniis, quas Trivollini in Gallia crilici perperam ci impegerunl, in-8°, Cologne, 1727 ; 2° Epislola apologclica, Lyon, 1722. Ces deux écrits furent reproduits dans un ouvrage posthume de Graveson : Trias disserlationum in quibus agitur de recta melhodo addiscendi et docendi theologiam scholasticam, positivam et moralem, s. d. n. 1. ; Bassano, 1773. Il entra plus avant dans les polémiques du temps par trois séries de lettres qui parurent successivement en 1728, 1729 et 1730 sous ce titre : Epistolse ad Amicum scripte theologico-hislorico-polemicse, in quibus doctrina de gratia se ipsa cfjicaci et de prædestinatione gratuita ad gloriam ante omnem prævisioncm mcrilorum contra scholæ thomislicse adversarios asseritur ac vindicatur. Classis prima. La seconde série de lettres est particulièrement dirigée contre les Pères Gabriel Daniel et Lievin de Meyer, S. J., qui avaient taxé de janséniste et de calviniste la thèse thomiste de la grâce efficace per se et déterminante. Enfin dans la troisième série des lettres, Graveson montrait combien les doctrines molinistes de scienlia média, de gratia congrua et de prædestinatione ad gloriam post prævisioncm mcrilorum s’écartent de la doctrine authentique de saint Augustin et de saint Thomas. Ces trois recueils parurent encore, 3 in-4°, Venise, 1734, puis de nouveau en 1761. Hurter, Nomenclator, t. iv, col. 1189, paraît encore attribuer à Graveson un ouvrage anonyme paru sous ce titre : Laqueus conlritus sous le pseudonyme à’Em. Picardi a S. Augustino, Lyon, et auquel J.-B. Velle. S. J., répondit par un autre ouvrage : Dcpulsio calamniarum, Louvain, 1740. Cette attribution n’est point justiliée. Enfin, comme théologien de la Casanate, Graveson eut l’occasion d’émettre plusieurs votes sur diverses consultations. Ils sont demeurés manuscrits. Citons : 1° Ccnsorium judicium de proposilionibus excerptis ex mandata illuslrissimorum episcoporum A’. N., in quibus opinioncs theologorum scholæ Molinse proponuntur tanquam continentes puram et genuinam doclrinam, quarn Ecelesia tribuil sancto Augustino dum ipsius opéra sua auctoritate approbavil. Graveson conclut : Quaproplcr hæc proposilio ut jacet, et ut annexa est cum