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GÉORGIE


Acla PU IX, 1. 1, p. 110 sq. Les Arméniens calholiques cherchèrent dès cette époque à s’emparer des églises latines et de leurs biens, allant pour cela jusqu’à prétendre qu’il n’y avait jamais eu de Géorgiens catholiques, mais seulement des Arméniens. L’empereur Alexandre III travaillait du reste à faire disparaître le caractère national des Géorgiens au profit de leurs ennemis : il interdit en janvier 1886 de se servir de la langue géorgienne dans les cérémonies du ciille catholique ; on ne pouvait plus ni prêcher ni prier publiquement dans l’idiome national. En 1893, il enleva aux Géorgiens, pour la donner aux Arméniens, l’ancienne église de Tiflis, qui ne fut rendue que sur les énergiques représentations du Saint-Siège. Malgré ces persécutions de la part des Arméniens catholiques soutenus par les pouvoirs publics, le nombre des Géorgiens unis à Rome n’a pas cessé d’augmenter. En 1903, ils ont pu construire une magnifique église a Batoum. On en compte actuellement 40 000 environ, dont <S 000 suivent le rite arménien, souvent malgré eux, et 32 000 le rite latin. Le rite gréco-géorgien "est sévèrement interdit aux catholiques, bien qu’ils aient une dizaine de prêtres de leur race. Les fidèles dépendent toujours de l’évêque de Tiraspol qui réside à Saratov.

Depuis une dizaine d’années, il se produit en Géorgie un mouvement assez puissant qui porte la nation tout entière à se détacher de l’Église officielle de Saint-Pétersbourg. La plupart des séparatistes voudraient s’unir ù Rome, des démarches avaient même été commencées dans ce but. Malheureusement, elles ont cessé, à cause de la difficulté que Rome semble mettre à reconnaître le rite gréco-géorgien, peut-être à cause de l’opposition irréductible des Russes. Si les pouvoirs ecclésiastiques compétents se ne décident pas à admettre la légitimité de ce rite, qui a une douzaine de siècles au moins d’existence, il est bien à craindre que le mouvement d’union n’échoue complètement. Outre que les préoccupations politiques n’en sont pas absentes, il y a aussi une minorité qui préomise l’entente avec l’Église anglicane. Cette idée n’a cependant pas jusqu’ici obtenu beaucoup de faveur.

C’est pour venir en aide à ses compatriotes catholiques qu’un prêtre d’Akhaktzikhé, le P. Pierre Carischiaranti († 1890), fonda à Constantinople en 1861 la congrégation de l’Immaculée-Conception. La nouvelle famille religieuse s’établit dans le quartier de Féri-Keuy, où l’église de Notre-Dame de Lourdes qu’elle y construisit est devenue un lieu de pèlerinage très fréquenté. L’œuvre avait surtout pour but de former un clergé national qui pût travailler efficacement à l’extension du catholicisme en Géorgie. C’est pour cela qu’au début les Pères suivirent le rite arménien ou le rite latin, suivant qu’ils s’adressaient à des Géorgiens de l’un ou de l’autre de ces rites. On devait aussi adopter le rite gréco-géorgien, mais l’autorité ecclésiastique n’en a pas encore permis l’usage, au moins pour la messe. En effet, les Pères récitent l’office en géorgien, administrent le baptême dans le rite géorgien, mais ils disent tous la messe latine, sauf un vieillard qui célèbre en géorgien. Notons cepen lant que leur supérieur actuel a obtenu de chanter quelquefois la messe dans le rite national, pour certaines solennite’s. La congrégation, qui suit la règle de saint Benoit, comptait, au début de 1914, 1. » prêtres, dont 7 étaient missionnaires en Géorgie ! 2 frères convers, 7 no virus, 2 postulants convers et Il petits séminaristes originaires du Caucase. Outre le cuvent de Féri-Keuy, elle possède encore a Constanlinople uneécole du langue française dans Je quartier de Papas-Keupru.

Le P. Carischiaranti a fondé aussi une communauté de femmes sous le vocable de l’Immaculée-Conception.

La maison-mère est à Fcry-Keuy. La congrégation possède encore une école de langue française aux Dardanelles et une autre en Géorgie. Il y a 15 à 20 sœurs en tout.

I. Ouvrages généraux.

Bacradzé, Histoire de la Géorgie (en géorgien), Tiflis, 1889 ; Brosset, Histoire de la Géorgie, 3 vol., Saint-Pétersbourg, 1849-1858 ; Additions à l’histoire de la Géorgie, Saint-Pétersbourg, 1851 ; Bibliographie analytique des ouvrages de M. M.-l’Brosset, Saint-Pétersbourg, 1887 ; Djanachvili, Histoire de l’Église géorgienne (en géorgien), Tidis, 1866 ; Histoire de la Géorgie (en géorgien), Tiflis, 1904 ; Jordania, Chroniques (en géorgien), 2 vol., Tidis, 1893 ; Khakhanoff, Aperçu géographique et abrégé de l’histoire et de la littérature géorgiennes, Paris, 1900 ; Tamarati, L’Église géorgienne, Rome, 1910, ouvrage très documenté, mais qui ne se dégage pas toujours du parti pris national.

II. Origines et notions géographiques, ethnographiques, etc. — E. Babelon, Histoire ancienne de l’Orient, Paris, 1885, t. iv ; Bergeron, Relation des voyages en Tartarie, Paris, 1034 ; Brosset, outre les deux ouvrages cités plus liant, Rapports sur un voyage archéologique dans la Géorgie et dans l’Arménie, 3 vol., Saint-Pétersbourg, 1849-1851 ; divers articles dans les Mélanges asiatiques, t. ir et v ; P. C. de Cara, Gli Hycsos o Re Paslori, Rome, 1889 ; Gli Helhei, Rome, 1894 ; E. Chantre, Recherches anthropologiques dans le Caucase, 5 vol., Paris, 1855-1856 ; Dubois de Montpéreux, Voyage autour du Caucase, 6 vol., Paris, 18391840 ; Quelques notices sur la race caucasique, Paris, 1889 ; P. de Lagarde, Gesammtlisches Abhandlung ; V. Langlois, Essai de classification des suites monétaires de la Géorgie, Paris, 1860 ; F. Lenormant, Les premières civilisations, 2 vol., Paris", 1874 ; Les origines de l’histoire d’après la Bible et les traditions des peuples orientaux, 3 vol., Paris, 1880-1882 ; Recherches sur les populations primitives, 2 vol., 2e édit., Paris, 1881-1887 ; Histoire ancienne de l’Orient, 6 vol., Paris, 1881 ; Sur l’ethnographie et l’histoire de l’Arménie avant les Achéménides, dans Lettres assyriologiques et épigraphiques, 2 vol., Paris, 1892 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, Paris, 1907 ; H. Rawlinson, On the Alarodians oj Raynaldi, Annales ccclesiastici, t. v, x, xi, xiv ; Elisée Reclus, Nouvelle géographie universelle, Paris, 1881, t. iv, vi, ix ; L’homme et la terre, 2 vol., Paris, 1905 ; Tli. Reinach, Milhridate Eupator, roi de Pont, Paris, 1890 ; Vakhoucht, Description géograpliique de la Géorgie (en géorgien), trad. franc, par Brosset, Saint-Pétersbourg, 1812.

III. Histoire du christianisme en Géorgie.

En dehors des ouvrages généraux cités plus haut, signalons : Grégoire Abulpharage, Chronicon syriacum, Leipzig, 1749 ; Baronius, Annales ccclesiastici, Rome, 1583-1588, t. i, ix ; Martyrologium romanum cum notis, Rome, 1536 ; Fauste de Byzance, Histoire, dans Collection des historiens anciens et modernes de l’Arménie, de V. Langlois, Paris, 1867, t. i ; S. Grégoire le Grand, Epist., P. L., t. lxxxvii ; Karbélachvili, Hiérarchie de l’Église géorgienne (en géorgien), Tiflis, 1904 ; R. Janin, Origines chrétiennes de la Géorgie, dans les Échos d’Orient, Paris, 1912, p. 289 sq. ; Les Géorgiens à Jérusalem, ibid., 1913, p. 32, 211 ; Macairc III Za’in d’Antioche, Histoire de la conversion de la Géorgie, publiée par M me Olga de Lébédev, Rome, 1905 ; Moïse de Khorène, Histoire d’Arménie, Venise, 1865 ; Palmieri, La conversione ufjiciale degl’lbcri al crislianismo, dans Oriens christianus, 1902, p. 130 ; 1903, p. 148 ; La Chicsa georgianae le suc iirigini, dans Bcssarione, 2e série, 1901, t. vi ; L. Petit, art. Arménie, t. i ; Rufin, II. E., P. L., t. xxi ; Sabinini, Éden cL la Géorgie (en géorgien), Saint-Pétersbourg, 1852 ; Socratc

et Sozomène, IL E., P. G., t. lxvii ; Taqischvili, Trois chroniques historiques (en géorgien), Tiflis, 1890 ; Vie de sainte Nino (en géorgien), Tiflis, 1891 ; Rounkévitch, L’exarchat de Géorgie, dans l’Encyclopédie tliéologique orthodoxe, Lopoukinc-GIoubovski, Saint-Pétersbourg, 1903, t. iii, col. 717-753.

IV. Missions catholiques en Géorgie.

L. Auvray, Les registres de Grégoire IX, Paris, 1896, t. i ; P. A. Carayon, DiiciiiiKiits inédits concernant ta Compagnie de Jésus, Poitiers, 1869, t. xx ; <i. M. Coltono, De scriptoribus clericorum regulurium, Païenne, 1753 ; Part. Ferro, Istoria délie missione dei chierici regolari, 2 vol., Rome, 170 1 ; 1). Garcias de Silvia Figueroa, L’ambassade en Perse, Paris, 1667 ; Fontana, Sacrum thèatrum dominicanum, Rome, 1666, t. u ; C. Galanus, Conciliatio Ecclesiæ Armenæ cum romana, 3 vol., Rome, 1650-1654 ; Antoine de Gouvea, Relation des