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GRANDE-BRETAGNE ET IRLANDE

que l’on trouve dans les Démonstrations évangéliques de Migne, t. xii, sous ce titre : L’Église romaine défendue contre les attaques du protestantisme. Il laissa aussi Historicalmemoirs of English, Irish and Scotiîsh catholics, Londres, 1819, où il se laisse entraîner par l’esprit de parti : il fut corrigé par Millier. On a aussi de lui des Horæ bibliar. 3 V édit., Londres, 1817. Guillaume Eusèbe Andrews, voir t. i, col. 1186, simple imprimeur de Norwich, travailla de concert avec Milner, et rendit de grands services à la foi catholique par ses revues et ses livres. En Irlande, Jacques Doyle, auguslin, qui mourut évêque de Kildarc en 1834, fut un vaillant champion du catholicisme, qu’il défendit non moins par l’action que par la plume. Il laissa Analysis of the divine jailli, Londres, mais il est célèbre surtout par ses Lettres au D r Magee, archevêque anglican de Dublin, où il fait un saisissant tableau de l’immutabilité de l’Église romaine, en contraste avec les variations des réformateurs.

Deux autres laïques méritent d’être mentionnés. l’Irlandais Thomas Moore († 1852), le célèbre poète, qui fit œuvre d’apologiste très utile dans son livre : Travels of an Irish gentleman in search of a religion, Londres, 1833, et l’Anglais Frédéric Lucas († 1855), quaker converti, qui donna les raisons de sa conversion dans l’ouvrage : Rcasons for becoming a catholic, Londres, 1839, mais qui aida surtout le catholicisme par la fondation du journal-revue The Tablet, qui commença à paraître en 1840, et continue de nos jours à combattre pour la bonne cause. Jean Bell († 1854) mérite aussi d’être mentionné pour son ouvrage : The wanderings of the human intellect, ou dictionnaire des diverses sectes qui ont divisé la religion chrétienne.

A cette époque, vécut un homme qui laisse bien loin derrière lui tous ses contemporains, le cardinal, Wiseman (11865), mais nous ne faisons que le mentionner ici, car l’importance de son action et de ses écrits mérite un article à part. Nous en dirons autant du bénédictin Guillaume Bernard Ullathorne († 1889), évêque de Birmingham, qui travailla d’accord avec lui, et comme lui sut accueillir les hommes éminents que le mouvement d’Oxford ramena dans l’Église catholique. Les deux figures les plus remarquables parmi ces convertis sont les cardinaux Newman ( t 1890) et Manning († 1892), qui auront chacun un article spécial. Frédéric Oakeley († 1880) laissa plusieurs ouvrages d’apologétique et de dévotion. Guillaume George Ward († 1882) qui, bien que laïque et marié, fut nommé parWiseman professeur de théologie dans son séminaire, occupe une place à part dans la littérature catholique par ses écrits de toute sorte. Edgar Estcourt, voir t. v, col. 850, est surtout connu par son étude sur les ordinations anglicanes. Un autre converti célèbre est Thomas Alliez († 1903), qui immédiatement après sa conversion écriv it The Sre of Peter the rock of the Church, où il prouve que toute juridiction vient du Saint-Siège. Son ouvrage principal est The formation of christendom, en huit volumes qui parurent successivement à Londres, de 1865 ; i Î.S96 ; il y traite de la constitution interne de l’Église et de ses rapports avec la société civile. Le rédemptoriste Thomas Bridgett († 1899), outre plusieurs ouvrages d’histoire et de biographie qui se font remarquer par la solidité et l’érudition, a publié History of the holg cucharist in England, Londres, 1881.

2° Écriture sainte, histoire ecclésiastique, ascétique, liturgie. — Nous avons peu d’auteurs à citer sur tous ces sujets. Il est triste de constater que les catholiques anglais n’ont ni introduction à l’Écriture sainte, ni commentaire de la Bible dans leur langue. Il y a eu des essais ; en 1852, paraissait à Dublin A gênerai introduction lo the sacred scriplures par Joseph Dixon, archevêque d’Armagh, mais on ne rencontre ce livre nulle part maintenant, pas plus que l’édition de la

Bible de Douai que Georges Haydock donna à Manchester, 1812-1814, avec des notes extraites de divers commentateurs. Après eux, nous ne trouvons personne jusqu’au jésuite Coleridge († 1893) qui écrivit The life of our life, vie de Jésus-Christ en de nombreux volumes, qui est plutôt un ouvrage ascétique qu’une explication de l’Evangile, et qui a été traduit en français. La même année mourait Guillaume Clifford, évêque de Clifton, dont les opinions spéciales sur la cosmogonie mosaïque furent publiées en 1881 dans la Dublin review.

L’histoire fut un peu plus cultivée à cette époque. Joseph Berington († 1827), malgré ses opinions erronées sur beaucoup de sujets, a laissé des ouvrages historiques de valeur, entre autres, A lilerary hislorg of the middle âges, Londres, 1814. Jean Daniel († 1823) écrivit Ecclesiastical hislorg of the Brilons and Saxons, Londres, 1815 ; nous avons déjà parlé de Charles Butler et des corrections que lui fit Milner ; celui-ci fit aussi œuvre d’historien en même temps que d’apologiste dans son Hislorg civil and ecctesiaslical and Survcij of the anliquities of Winchester, 1798-1801.

L’Irlande eut aussi ses historiens ecclésiastiques à cette époque. Jean Lanigan, qui au siècle précédent avait été professeur d’hébreu et d’herméneutique à Pavie, revint en Irlande où il écrivit An ecclesiastical hislorg of Ireland lo the xiii cenlurg, ouvrage érudit d’une sage critique, Dublin, 1822-1829. Robert King publiait A primer of the history of the holg catholic Church in Ireland, 1834 ; Cotton donna Fasli Ecclesiæ hiberniese, Dublin, 1847-1860 ; d’autres s’occupèrent de diocèses particuliers.

Mais le plus illustre des historiens catholiques anglais fut sans contredit John Lingard, dont les deux ouvrages : Hislorg and anliquities of the Anglo-Saxon Church, et A hislorg of England font autorité même auprès des protestants, et sont en même temps un monument d’apologétique. Thomas Flanagan († 1865) écrivit A historg of the Church in England depuis les origines jusqu’au rétablissement de la hiérarchie en 1856 ; ouvrage court, mais bien fait et fort utile. Le jésuite Georges Oliver s’occupa surtout du diocèse d’Exeter et du comté de Devon, et Marc Tierney continua l’histoire de l’Église d’Angleterre de Dodd. Deux jésuites, Jean Monis († 1893) et Guillaume Waterworth († 1882), écrivirent divers ouvrages sur des points spéciaux de l’histoire de l’Église catholique en Angleterre.

On trouve beaucoup de matériaux pour l’histoire ecclésiastique d’Irlande dans The pastoral lelters ami other wrilings of cardinal Cullen, Dublin, 1882, et dans les Lettres, sermons et discours de Jean Mac Haie, archevêque de Tuam, Dublin, 1883 et 1888. Le jésuite Denis Murphy, outre Our martyrs, Dublin, 1896, où il raconte la vie de ceux qui souffrirent en Irlande sous les lois pénales, a publié The Armais of Clonmacnois, ou histoire d’Irlande depuis les origines jusqu’en 1408, Dublin, 1896.

Parmi les nombreux auteurs de livres de piété qui ont écrit en Angleterre, nous ne signalerons que Faber, voir t. v, col. 2045, et Ullathorne, dont nous avons déjà parlé.

L’archéologie chrétienne et la liturgie ont été très étudiées en Angleterre à notre époque, surtout, il faut bien l’avouer, par des anglicans. Quelques catholiques cependant se sont fait un nom dans l’une et l’autre science. Guillaume Maskell († 1890), qui devint catholique en 1850, avait publié avant sa conversion The ancient liturgg of the Church of England, où il met en parallèle avec la liturgie romaine les anciens rites de Sarum, Bangor, York et Hereford, Londres, 1811 ; 2e édit., Oxford, 1882 ; et Monumenta rilualia Ecclesiuanglicanæ, extraits des anciens rituels, pontificaux, etc., de Salisbury avec dissertations et notes, Londres, 1846 ;