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171.’.

GRANDE-BRETAGNE ET IRLANDE

1716

Philippe Repington, qui, après avoir soutenu Wiclef, le combattit, et mourut, en 1434. évêque de Lincoln et cardinal. Le plus rude adversaire de Wiclef, au xv c siècle, fut Thomas Netter, de l’ordre des carmes, mort en I 130, dont les œuvres furent un véritable arsenal poulies théologiens qui, à l’âge suivant, combattirent le protestantisme. L’augustin Jean Bury, vers le milieu du siècle, combattit Beginald Peacock, évêque de Saint-Asaph, qui enseignait beaucoup d’erreurs et qui fut déposé dans un synode de Lambeth, en 1457.

A la fin du siècle, il faut citer l’augustin Thomas Penket, qui savait Scot par cœur († 1487), et au commencement du suivant, l’Irlandais Maurice O’Fihely, mineur conventuel, archevêque de Tuam, qui, lui aussi, fut un scotiste convaincu, et mourut subitement en 1513.

Théologie pratique.

 C’est à peine si à cette

époque on trouve un théologien qui se soit appliqué d’une manière spéciale aux questions de morale. Ces questions sont traitées avec la théologie dogmatique et le droit canon. Nous citerons ici quelques auteurs qui n’ont pas traité le dogme d’une manière expresse. Saint Edmond de Cantorbéry, voir t. iv, col. 2103, nous a laissé des constitutions synodales et un Spéculum Ecclesiæ où il parle des sacrements, de la discipline et des rites ; Barthélémy, évêque d’Exeter († 1184), avait composé un pénitentiel, tandis que trois canonistes, Gilbert l’Anglais, Alain et Jean de Galles, faisaient des collections de Décrétales au commencement du xme siècle. Un peu après, Richard l’Anglais, qui mourut évêque de Durliam en 1237 après avoir occupé plusieurs autres sièges, laissait un Ordo judiciarius et des Distincliones sur les décrets, où il avait rapproché de chaque décret les divers endroits où la même question était traitée. Au siècle suivant, Jean de Burgo († 1386) écrivit un traité intitulé : Pupilla oculi, où il traite de l’administration des sacrements, du décalogue, et de plusieurs autres points utiles pour le ministère pastoral. La liturgie est représentée par saint Osmond († 1099), évêque de Salisbury. Il nous a laissé un Liber ordinalis, et a doté son Église d’une liturgie qui s’est répandue dans tout le sud de l’Angleterre et même en Irlande, et y a été la forme de la prière publique jusqu’à la Réforme. Les anglicans cherchent maintenant à la faire revivre. Nous devons aussi mentionner Gilbert, abbé de Bangor, puis évêque de Limerick, mort quelque temps après 1139, qui, dans une lettre De usu ecclesiaslico, exhorta le clergé irlandais à se régler sur le rite romain.

Enfin nous clorons cette période par deux auteurs ascétiques, l’Écossais Adam, de l’ordre de Prémontré, voir t. i, col. 389, et le franciscain irlandais Malachic Mac Aeda, mort en 1348 archevêque de Tuam, qui a écrit Septem peccalorum mortalium venena.

Écriture sainte.

Les auteurs qui ont traité de

l’Écriture sainte ex professo sont assez clairsemés pendant cette période, mais on doit se souvenir que l’Écriture sainte formait le fond de tout l’enseignement théologique. Il faut dire aussi que beaucoup de commentaires écrits à cette époque sont encore enfouis <lans les manuscrits, d’où plusieurs mériteraient d’être tirés.

Osberne de Gloncester, vers 1150, composa un commentaire en forme de dialogue sur l’Hexateuque, sauf le Lévitique ; vers la même époque, Clément de Llanthony faisait une concordance des Évangiles qui fut traduite en anglais par Wiclef, et Gilbert de Hoyland continuait les sermons de saint Bernard sur le Cantique des cantiques. Gilbert Foliot, mort en 1188 évêque de Londres, commenta aussi le Cantique des cantiques. Alexandre Neckam, chanoine régulier de Saint-Augustin (j 1215), a laissé une œuvre scripturaire considérable, encore en manuscrit : de même Robert Bacon

(† 1248), un des premiers dominicains anglais, et Thomas Wright († 1249), trinitaire, archevêque de Tuam. Nous ne saurions oublier Etienne Langton, archevêque de Cantorbéry († 1228), à qui nous sommes redevables de la division de la Bible en chapitres que nous conservons encore avec quelques retouches. Il la fit lorsqu’il enseignait à Paris, et son œuvre se trouve dans le manuscrit 14417 de la Bibliothèque nationale. On a attribué, mais à tort, cette division à Hugues de Saint-Cher ; celui-ci se servit, pour composer sa concordance, de l’aide de deux dominicains anglais, Richard de Stevenesby et Jean de Darlington, qui fut depuis archevêque de Dublin. Jean Peckam, franciscain, archevêque de Cantorbéry († 1292), laissa une concordance d’une autre sorte, qui fut publiée à Paris en 1513, et à Cologne en 1513 et en 1541 sous ce titre : Collectarium diuinarum sententiarum Bibliæ. Les textes de la Bible y sont groupés sous certains titres qui en font une compilation utile pour les prédicateurs. Une compilation du même genre, où les mots de la Bible sont disposés par ordre alphabétique, et expliqués suivant les différents sens qu’on peut donner à l’Écriture, a pour auteur un certain Maurice dont on sait très peu de chose. Richard de Hampoole († 1349) traduisit le Psautier en anglais et fit un commentaire sur les Psaumes, traduit en anglais de nos jours, et publié à Oxford en 1884. D’autres, comme le franciscain Guillaume Briton († 1356), qui pourrait bien avoir été cistercien, et le bénédictin Roger (vers 1360), surnommé Computisla, s’appliquèrent à donner le sens des mots de la Bible.

Au xve siècle, nous trouvons un certain nombre de commentateurs anglais, mais leurs ouvrages sont restés inédits, sauf une lourde exposition des Lamentations de Jérémie par le franciscain Jean Lathbury, 1482, s. 1. Dans les premières années du xvie siècle, nous n’avons à signaler que le célèbre doyen de Saint-Paul, Jean Colet, voir t. iii, col. 362, et Robert Shirwoode, qui donna des notes sur l’Ecclésiaste, Anvers, 1523.

Histoire ecclésiastique et hagiographie.

Les historiens

sont légion. Il serait impossible de les énumérer tous dans un article comme celui-ci ; nous devrons nous contenter de nommer les principaux, et de renvoyer pour le reste au Dictionnaire d’histoire ecclésiastique. Il n’y avait guère de monastère qui n’eût sa chronique ; on y racontait au jour le jour les événements qui intéressaient la communauté, mais le chroniqueur s’intéressait aussi souvent aux événements contemporains, et plusieurs d’entre eux, qui avaient vraiment le sens historique, nous ont donné des ouvrages de grande valeur.

Nous rencontrons d’abord un Irlandais, Tigernach, abbé de Clonmacnois († 1088), qui composa des Annales irlandaises vraiment remarquables. Il les écrivit dans la langue de son pays, mais elles furent traduites en latin et publiées sous cette forme par O’Connor, Rerum hibernicarum scriplores. Elles furent continuées par Augustin Mac Grady († 1405), puis par un autre jusqu’en 1407. Son disciple Marianus passa en Allemagne, et vécut comme reclus à Mayence pendant treize ans ; il y composa un Chronicon, comblé de louanges par Orderic Vital, qui a eu de nombreuses éditions. P. L., t. cxlvii.

En Angleterre, il nous faut signaler, entre beaucoup d’autres de moindre note, deux hagiographes, moines de Cantorbéry, l’un, Osberne, au temps de Lanfranc, l’autre, Eadmer, voir t. iv, col. 1977, au temps de saint Anselme, dont il écrivit la vie, outre celle de plusieurs autres saints.

Guillaume de Malmesbury dépasse les autres historiens anglais du xii° siècle par ses Gcsta regum anglorum, Londres, 1840, 1887, et ses Gesla pontificum anglorum, Londres, 1870. Guillaume de Newburgh, de