1697
GRANDE-BRETAGNE ET IRLANDE
|l, !)S
La persécution fit rage après la décapitation de Charles I er jusqu’à la mort de Cromwell. Charles II eut d’abord la pensée de tolérer les catholiques, et de leur permettre l’exercice de leur culte dans les maisons particulières, mais il céda devant l’intransigeance du parlement, et les lois pénales furent de nouveau mises en vigueur. Plusieurs catholiques furent mis à mort sous ce règne, entre autres le vénérable Olivier Plunkett, archevêque d’Armagh, qui fut exécuté à Tyburn en 1681. Son sang fut le dernier versé pour la religion en Angleterre. Depuis Henri VIII, trois cent quarante-deux martyrs avaient scellé leur foi de leur sang.
Sous Jacques II, qui était catholique, l’exercice de la religion n’eut plus aucune entrave, et le Saint-Siège divisa l’Angleterre en quatre districts, à la tête de chacun desquels il mit un vicaire apostolique. Le roi favorisait ses coreligionnaires de tout son pouvoir, mais son zèle mal réglé, que Rome même trouvait intempestif, lui aliéna le cœur de ses sujets, et son court règne de trois ans finit par la révolution de 1688.
4° De la révolution à la fin du ixe siècle. — Le règne de Guillaume III s’ouvrit par le Bill oj righls, d’après lequel aucun prince catholique ou marié à une catholique ne pouvait régner en Angleterre, et afin d’obvier à toute fraude, le souverain fut obligé de faire publiquement à son couronnement et devant tout le parlement une déclaration que le parlement de Charles II avait exigée de tous ceux qui recevaient une charge
Cependant un esprit de tolérance commençait à prévaloir, à cause surtout des progrès de l’indifférence religieuse au xviii c siècle. En 1778, une première loi fut votée, qui allégeait un peu le joug des catholiques ; elle fut complétée, en 1791, par une autre loi qui prescrivait aux catholiques un serment de fidélité compatible avec leur conscience. En retour, ils étaient dispensés du serment de suprématie ; plusieurs de leurs incapacités légales étaient abolies, et on tolérait leurs écoles et leur culte.
La Révolution française eut un bon résultat pour le catholicisme dans les Iles Rritanniqucs. Les collèges fermés sur le continent furent rouverts en Angleterre ; les communautés religieuses fondées à r étranger rentrèrent dans leur pays, et les prêtres français émigrés — il y en eut plus de 8 000 — contribuèrent à l’extension de la religion tant par l’exemple de leur pieuse vie que par leurs travaux apostoliques.
Enfin les catholiques anglais furent à peu près complètement émancipés en 1829, grâce à l’agitation excitée et entretenue en Irlande par O’Connell. En 1840, Grégoire XVI porta le nombre des vicaires apostoliques de quatre à huit, et dix ans plus tard Pie IX rétablissait la hiérarchie. L’Angleterre fut érigée en province ecclésiastique, composée du siège métropolitain de Westminster et de douze évêchés sufïragants ; des dédoublements portèrent dans la suite ce nombre à quinze.
DIOCESES
I. Westminster
Northampton
Nottingham
Portsmouth
Southwark
II. Birmingham
Clifton
Menevia
Newport
Plymouth
Slirewsbury
III. Liverpool
Hexham et Newcastlc.
Leeds
Middlesbrough
Salford
Total
PRÊTRES
séculiers réguliers
391 66 88 90
271
206 58 27 13
71
79
316 208 157 75 251
- 400
ISO
20
47
208
319
107 73 00 49 55 12
141 49 35 37 80
1472
ÉGLISES
ÉCOLES
et chapel.
publiques
second.
192
76
77
12
98
13
101
32
222
78
153
32
71
19
48
9
76
4
77
18
60
12
185
29
148
11
116
10
68
11
145
21
1 837
387
5 929
332
576
1 838
5 077
1 036 839 110 383
451
3 300 880 822
1 027
1 529
24 129
ECOLES
primaires
1 183
ÉLÈVES
117
34 401
25
3 584
47
8 004
53
6 320
110
20 894
122
26 576
30
3 718
16
2 090
1 1
13 446
28 »
43
11 558
181
80 000
114
40 592
67
25 658
45
10 874
141
55 757
POPULATION CATHOLIQUE
343 472
256 200
14 899
37 000
51 388
150 000
85 000
20 750
9 987
59 890
23 000
58 641
371 767
200 787
119 281
51 856
295 000
1 805 446
civile ou militaire, afin d’écarter les papistes. Par cette déclaration le souverain niait la transsubstantiation et déclarait que « l’invocation de la Vierge Marie ou de tout autre saint, ainsi que le sacrifice de la messe, suivant l’usage actuel de l’Eglise de Rome, sont superstitieux et idolâtres. » Puis, par différentes lois, les catholiques fuient frappés de beaucoup d’incapacités légales qu’il serait trop long d’énumérer ; la plus exorbitante fut celle qui le. empêchait de recevoir des terres en héritage ou de les acheter, à moins de renier leur foi ; s’ils refusaient de le faire, leur propriété pendant leur vie passait à leur plus proche paient protestant. En même temps tous les prêtres étaient frappés d’emprisonnement à vie, et s’ils étaient convaincus d’avoir dit la messe, celui qui les dénonçait recevait une récompense de cent livres. Ces lois exorbitantes furent mises en force dans beaucoup de cas.
D1CT. DK TIIÉOL. CATIIOL.
5° /’/(// actuel de l’Église catholique en Angleterre. — En 191 1, Pie X a divisé l’Angleterre en trois provinces ecclésiastiques.
La province de Westminster se compose de l’archevêché de Westminster, avec les quatre évêchés suffragants de Northampton, Nottingham, Portsmouth et Southwark.
La province de Birmingham se compose de l’archevêché de Birmingham, avec les cinq évêchés sufïragants de Clifton, Newport, Plymouth, Slirewsbury, et Menevia dans le pays de Galles.
La province de Liverpool se compose de l’archevêché de Liverpool, avec les quatre évêchés sufïragants d’Hexham et Newcastle, Leeds, Middlesbrough et Salford.
Le tableau ci-dessus donne la statistique générale.
Il faut remarquer que le nombre extraordinaire des
VI. -.’, 1