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GRADES THÉOLOGIQUES — GRAFF

1690

qui avaient enseigné pendant quatre ans la théologie scolastique. Au xviiie siècle et depuis quelque temps déjà, les bacheliers n’enseignaient plus la théologie, ni les autres sciences. Schmalzgrueber n’en fait plus état dans sa définition du bachelier : Veniunt baccalaureorum nomine Mi, qui sui in scientia profectus primum lestimonium publicum sunt conseculi ; il ajoute, d’après le canoniste Mandosi (vers 1554), qu’en Italie on ne requiert plus le baccalauréat comme préliminaire au doctorat. Jus ecclesiasiic, t. v, p. 220, in lit. De magislris, §1, n. 1. Après le baccalauréat, l’étudiant continuait de travailler afin de se préparer à la licence.

La licence était moins un grade qu’un examen de passage. C’était l’état du baccaluureus formatus qui, après un certain supplément de travail, avait demandé la licenlia docendi au chancelier, le permis d’enseigner en son nom propre et non plus sous l’immédiate direction d’un maître, et de recevoir le doctorat. De fait, le droit d’enseigner n’était pas réservé exclusivement aux docteurs, et l’on vit, à Bologne même, le juriste Aldric enseigner avec grand succès sans être docteur. Mais c’est là un exemple un peu exceptionnel. D’ordinaire, la licence n’était pas à proprement parler un grade. Voici, en efïet, la définition qu’en donne encore Schmalzgrueber : Licenlicdi ila dicti a licentiaquæ in hoc gradu conceditur promoto, ut, qiiandociimque velit, possit ascendere ad gradum docloris vel magistri… Veniunt hoc nomine illi quibus collata est licenlia, seu facilitas gradum supremum seu matjislerium, docloralum, in aliqua Jacullaie, cum volueriul, capessendi. Ibid., n. 2. Ce serait seulement à partir du xvii° siècle que, pour éviter les frais du doctorat, beaucoup de candidats se seraient bornés à la licence.

Ces grades ne peuvent être conférés es sciences canoniques et pour valoir au point de vue de la discipline ecclésiastique que de par l’autorité de l’Église, qui seule a compétence pour examiner et apprécier la doctrine. Historiquement, toutefois, il est possible que des universités de simple érection royale ou impériale aient délivré valablement ces diplômes. Aujourd’hui, la discipline est très ferme, l’Église n’a point reconnu les grades délivrés par les facultés de théologie reconstituées par la seule autorité civile de l’État en France, et elle ne confère qu’à des universités ou à des séminaires qui dépendent d’elle le droit d’accorder ces grades.

De plus, elle impose la profession de foi à tous ceux qui sont promus à un grade académique. Pie IV, bulle In sacrosancta, 13 novembre 1564.

Mais, comme compensation, elle accorde aux gradués certains privilèges. On a indiqué déjà, voir Docteur, les privilèges du gracie suprême ; les autres en ont reçu aussi quelques-uns. Le concordat de 151(3 entre Léon X et François I er faisait, dans la collation des bénéfices, une part de faveur aux baccalaurci formati de théologie, et à tous les gradués accordait une préférence dans la collation des bénéfices. Mais, en général, les textes ne parlent que des licenciés et des docteurs. Aux églises cathédrales on devra promouvoir des licenciés ou des docteurs, concile de Trente, sess. xxii, c. ii, De reform. ; licenciés et docteurs seront préférés pour les dignités et fonctions d’écolàtre, sess. xxiii, c. xviii, De reform. ; aux licenciés et docteurs seront autant que possible réservées toutes les dignités et la moitié au moins des canonicats dans les cathédrales et dans les collégiales insignes, sess. xxiv, c. xii, De reform. : le chanoine pénitencier sera licencié ou docteur, ibid., c. viii ; docteurs ou licenciés seront les archidiacres, ibid., c. xii ; licencié ou docteur, le vicaire capitulaire ; licenciés ou docteurs, les examinateurs synodaux, ibid., c. xviii. D’ailleurs l’enseignement affirmait assez communément que les licenciés jouissaient de tous les droits et privilèges des docteurs, et ce pour une raison

qu’énonce ainsi Schmalzgrueber : … quodjura illæl privilégia docloribiis compelant non ratione solemnilalis adhibitse in promotione, sed ratione excellenlis doctrinee, quie per examina manifestatur, et per licentiee concessionem légitime approbatur ; in promotione autem, cum ea absque novo cxperimento fiai, non creseil, nec magis apparct. Ce que le docte auteur conclut ainsi : dicendum licentialos jure doclorum censeri in favorabilibus, non ve.ro in odiosis : conscqucnler, admillendos ad dignitates, bénéficia et officia ad quse admitluntur doclorcs, nisi expresse requiratur promolionis qualitas. Loc. cit., n. 35 et 36.

Voir Smalzgrueber, op. cit. ; Reilïenstuel, Jus canonicum, l.V Décret., in tit. v, De magistris, et les commentateurs des Décrétales, à ce titre ; P. Hinschius, Das Kirchenrecht, t. iv, p. 650, 689 ; Du Cange, Glossarium média’et infimoIntinitatis, au mot Baccalarius, etc. ; Kirchenlexikon, au mot Universitât ; Realencyclopàdie, ibid. ; Catholic encgclopedia, au mot Arts ; Thurot, De l’organisation et de l’enseignement dans l’université de Paris au moyen âge, Paris, 1850 ; H. Denifle, Die Univcrsitâten des Mitlelalters, Berlin, 1885.

A. Villien.

    1. GRADI Etienne##


GRADI Etienne, issu d’une famille noble de Raguse, fut abbé de Saint-Cosme et Saint-Damien et préfet de la bibliothèque Vaticane sous Alexandre VIL En 1664, il accompagna à Paris le cardinal Chigi, envoyé par le susdit pontife son oncle, pour terminer les difficultés survenues entre les deux cours. Il mourut à Rome, le 2 mai 1683, âgé de soixante-dix ans. On a de lui des poésies latines éditées à part, comme le De laudibus reipubliciv Veneise et cladibus palriæ suæ carmen, Venise, 1675, ou bien dans les recueils, par exemple, Fcstinalio bealæ. Virginis Elisabclam invisentis, latine, grsece, oralorie ac poelice pertractata a Slephano Gradio Ragusino, Oclavio Cusano Mediolancnsi, Francesco Maria Rho Mediolancnsi, in-4°, Rome, 1631 ; et les Seplem virorum illuslrium poemata, Amsterdam, 1672 ; des discours : Oratio de eligendo summo pontifice sede vacante posl obitum Alexandri VII, in-4°, Rome, 1667 ; Amsterdam, 1672 ; In fiincrc Cœsaris Rasponi S. R. E. cardinalis, in-1°, Rome, 1676. Il publia, sous le nom de Marini Statilii, une Responsio ad Joli. Christoph. Wagenselii et Hadriani Valesii dissertationes de Traguriensi Pelronii fragmento, in-8°, Paris, 1666 ; Amsterdam, 1670. Il donna à son compatriote, Jean Lucius de Trau, Appiani Alexandrini romanorum hisloriarum île bello illijrico liber c græco-latinc reddilus, qui parut avec l’ouvrage de Lucius De regno Dalmatiæ et Croatia-, Amsterdam, 1668. Le cardinal Mai a édité dans le t. vi b de la Nova Patrum bibliotheca, Rome, 1853, le commencement d’une I.eonis Allatii vila, dont il avait retrouvé le manuscrit. Voir t. i, col. 830. Son dernier travail fut la Dispulalio de opinione probabili cum P. Honorato Fabri Socielatis Jcsu theologo, in-4°, Rome, 1678 ; Malines, 1679. Cette discussion n’est point écrite, comme le dit Hurter, contre le Pitanophilus de Fabri, Rome, 1659, mais contre V Apologeticus doclrinæ moralis Socielatis Jesu, Lyon, 1670, voir t. v, col. 2052, et à la suite de controverses entre eux au sein de la S. C. de l’Index, dont Gradi était consulteur, au sujet de la Theologia moralis de Vincent Baron. Voir t. ii, col. 425. Il y prend la défense de Baron et de Fagnan, voir t. v, coi. 2067, contre les attaques de Fabri. On lui attribue aussi des Dissertationes phijsico-malhemalicæ, Amsterdam, 1680.

Sébastien Dolci, Fasli lillcrario-ragusini, Venise, 1767 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1910, t. iv, col. 613-614. P. Edouard d’Alençon.

    1. GRAFF Gabriel##


GRAFF Gabriel, jésuite hongrois, né à Pribor, le 20 mars 1696, entra au noviciat de la province d’Autriche à l’âge de 17 ans ; après avoir élé appliqué à l’enseignement des mathématiques et s’être fait remarquer par son esprit généralisateur, il occupa une des chaires de philosophie à Tyrnau, puis la