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GEORGIE

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La plupart des évèchés se trouvaient dans les campagnes ou dans les montagnes, parce que la résidence de leurs titulaires était ordinairement dans les monastères. Les évoques et les évèchés tiraient leur nom du lieu de la résidence, ou du titre que portait l'église cathédrale. Le nombre des évèchés varia suivant les époques. Nous donnons ici la liste dressée au xviie siècle par un missionnaire théatin, le P. A. Lamberti, qui séjourna en Géorgie de 1630 à 1649. Sacra sloria dei Colchi (Cole h ide sacra). Naples, 1657, p. 27-35. A l'époque où écrivait cet auteur, beaucoup de ces évèchés avaient déjà disparu à la suite des multiples épreuves qu’avait subies la Géorgie.

Géorgie orientale. Évèchés de la province de Karthlie. 1. Église patriarcale de 11. Tbiléli (de Tiflis).

Mtzkhéta.

12.

Maganéli.

2.

Zalkéli.

13.

(métropolitaine)

î.

Iassiréli.

14.

Gerghitéli.

4.

Manéli.

15.

Santamléli.

5.

Coucouséli.

16.

Nicoséli.

6.

Pamboukélil.

17.

Ourbnéli.

7.

Actaléli.

18.

Nozouéli.

8.

Nakhidouréli.

19.

Rouéli.

9.

Bonéli.

20.

Ertatsmindéli.

10.

Siniskavéli.

Évèchés de

la province

de Kakhêlic.

1.

Allaverdéli (archevêché).

11.

Bodbéli.

2.

Zédadznéli.

12.

Lertéli.

3.

Djvaréli.

13.

Vanéli.

4.

Samébéli.

14.

Arimatéli.

5.

Roustvéli.

15.

Kiziqéli.

6.

Martkoféli.

16.

Cabaléli.

7.

Catatsnéli.

17.

Gaématéli.

8.

Pouznaréli.

18.

Ninotsmindéli.

9.

Nécresséli.

19.

Chéqéli.

10.

Tchiarambéli.

20.

Viginéli.

Évèchés de

la province

de Samtzkhé.

1.

Scaltéli.

11.

Anéli.

2.

Euphratéli.

12.

Ichkhnéli.

3.

Azilakéli.

13.

Ispiréli.

4.

Angéli.

14.

Artona.

5.

Scatbéli.

15.

Iskméli.

6.

Etbéli.

16.

Ortéli.

7.

Surskaléli.

17.

Arzérouméli.

8.

Matsqvréli.

18.

Koumourdoéli.

9.

Dadasnéli.

19.

Erousméli.

10.

Caréli.

    1. GÉORGIE OCCIDENTALE##


GÉORGIE OCCIDENTALE.

Évèchés de la province de Mingrélie.

1. Dandréli.

2. Cagéli.

3. Moqvéli.

4. Bédiéli.

5. Tzaichéli.

6. Tchipouriasséli.

7. Khoféli.

8. Obougéli.

9. Tsqondidéli. 10. Saalindjaqéli.

Évèchés de la province d' Abkhasie.

1. Btsunta, résidence du ca- 2. Djikéli (archevêché), tholicos de la Géorgie 3. Blaéli. occidentale. 4. Anacopéli.

Évèchés de la province de Gouria.

1. Schiamomemédéli. 3. Ninotsmindéli.

2. Blaéti.

Il y avait donc en tout soixante-dix-sept évèchés en Géorgie. Peut-être le P. Lamberti en a-t-il omis qui avaient déjà disparu depuis longtemps. Remarquons en passant qu’il n’y avait pas moins de vingt cinq églises cathédrales consacrées à la sainte Vierge, ce qui indique chez les Géorgiens une grande dévotion pour la Mère de Dieu.

L'Église géorgienne possédait d’immenses richesses qui lui venaient des donations faites par les princes ou par les simples lidèles. Mourier, L’art religieux au Caucase, Paris, 1887, p. 43. Ces donations étaient presque toujours grevées de certaines charges, ordinairement des messes à dire ou des agapes à servir. On entend par agapes, en Géorgie, un repas que l'Église ou les fidèles doivent payer aux clercs, aux pauvres, aux passants, en un mot à tous ceux qui se présentent, en l’honneur des morts. Brosset, Histoire de la Géorgie, Introduction, p. exiv. Cette pratique, qui est probablement d’origine païenne, est toujours en honneur et cause la ruine des familles. L'Église avait, tout comme l'État, des vassaux et aussi des serfs qui faisaient valoir ses propriétés. Brosset, op. cit., p. cxxvi. Ses richesses étaient considérables à la fin du xviiie siècle, malgré les malheurs du pays et les pillages des grands, puisque le gouvernement russe lui a enlevé pour plus de 350 millions de francs d’immeubles. Issari, journal géorgien de Tiflis, 1907, n. 110.

XV. Le régime russe en Géorgie. L’exarchat. — Par le traité du 24 juillet 1783, conclu entre le roi Héraclius II et l’impératrice Catherine II, le gouvernement russe s’engageait à maintenir sur le trône de Géorgie la dynastie régnante et à garantir l’indépendance de l'Église nationale vis-à-vis du saint-synode de Pétersbourg. Dans un nouveau traité passé le 23 novembre 1799 entre le tsar Paul I er et le roi Georges XII, fils d’Héraclius, il revenait déjà sur ses concessions. En effet, Georges XII devait abdiquer et laisser la place à son fils David qui porterait le litre de régent de Géorgie, dignité qui devait se transmettre d’aîné en aîné à ses descendants. Rothiers, Itinéraire de Tiflis à Constantinople, Bruxelles, 1829, p. 64-70. Or, dès le 18 janvier 1801, le tsar Alexandre I er proclamait l’annexion pure et simple de la Géorgie à l’empire russe. La Géorgie occidentale conserva encore pendant quelques années une autonomie illusoire, après quoi elle subit le sort des autres provinces. Nous n’avons pas à nous occuper ici de la manière brutale, coutumière aux Russes, avec laquelle s’opéra le changement de régime, ni des haines terribles que le gouvernement moscovite s’est attirées depuis plus d’un siècle par les vexations qu’il a infligées aux Géorgiens. Nous nous contenterons d’indiquer l’attitude qu’il prit vis-à-vis de l'Église.

L’annexion de la Géorgie entraînait logiquement à ses yeux la disparition de la dignité de catholicos dont l’existence semblait une injure au saint-synode de Pétersbourg et une grave atteinte portée à son autorité. Pouvait-il, en effet, y avoir deux Églises orthodoxes dans l’empire des tsars ? C’est pourquoi l’empereur Alexandre I et écrivit au catholicos Antoine II, le 10 juin 1811, pour lui déclarer que l'Église géorgienne ne pouvait pas rester autonome et que sa dignité à lui n’avait plus aucune raison d'être depuis l’annexion. Il le priait en conséquence de se rendre en Russie où il conserverait les honneurs dus à sa dignité, jouirait d’une pension convenable et prendrait place parmi les membres du saint-synode. Tamarati, L'Église géorgienne, p. 384. Antoine II fut obligé de se rendre à cette invitation qui n'était qu’un ordre déguisé. Il mourut en Russie en 1828. Pour ne pas trop blesser la susceptibilité des Géorgiens, le gouvernement russe nomma d’abord un exarque indigène, Varlaam Eristavi, pour succéder au catholicos. Six ans après, quand il vit son autorité fortement établie dans le pays, il jeta le masque et remplaça Varlaam par un exarque russe, Théophylacte Roussanov (18171821). Depuis cette époque, l'Église géorgienne, incor-