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GNOSTICISME — GOAR


Valentin et Marcion. Us cherchent bien à se rattacher aux apôtres, mais ils ne remontent jusqu’à eux que par des sectes que les apôtres ont condamnées, ibid., 33, col. 45 ; et par là même ils sont condamnés, eux aussi. Ibid., 34, col. 47. Voyez, dit-il, les Églises apostoliques de Corinthe, de Philippes, de Thessalonique, d’Éphèse. Voyez Rome, cui totam doclrinam aposloli cum sanguine suo pro/uderunt. Ibid., 36, col. 49. Et ici il rejoint saint Irénée, après avoir opposé aux gnostiques une fin de non-recevoir, et forgé ce qu’il appelle si bien ce cuneus veritalis. Admirable argument qui montre que l’Ecriture elle-même, l’une des sources de la révélation, dépend, pour son interprétation légitime et authentique, de la tradition. Il sera repris, complété, mais il a été formulé par saint Irénée et par Tertullien pour combattre le gnosticisme ; et il vaut contre toute hérésie.

Pour les points de détail, spécialement traités par Clément d’Alexandrie contre les gnostiques relativement à la foi et à la gnose, à la recherche philosophique, rrJ7r|<jtç, au vrai gnostique, à l’Écriture, à la tradition, à la règle de foi, à l’Église, à la morale, à l’ascétisme, au martyre et à l’eschatologie, voir Clément d’Alexandrie, t. ni) col. 137-200.

Massuet, Disserlationes in quinque Irenwi libros, P. G., t. vii, col. 23-382 ; Le Nourry, Disserhdiones de omnibus Clementis Alcxandrini operibns, P. G., t. ix, col. 797-1481 ; Tillemont, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique des six premiers siècles. Paris, 1(593-1712 ; Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, Paris, 1729-1763, 1858-1863 ; Matter, Histoire critique du gnosticisme, Paris, 1828 ; Strasbourg, 1843 ; Baur, Die christlichc Gnosis, TuNngue, 1835 ; N’eander, Gnosliche Entwickelung der vornehensten gnostisebische System, Berlin, 1815 ; Lèques, Les caractères du gnosticisme (thèse), Toulouse, 1850 ; Lipsius, Der Gnosticismus, Leipzig, 1860 ; Laurin, Du gnosticisme (thèse), Aix, 1878 ; Harnack, Zur Quellenkritik der Geschichle des Gnosticismus, Leipzig, 1873, dans Zeilschrift furdiehistorische Théologie, 1874, t. xliv, p. 143-226 ; Geschichle der altchristlichen l.itleratur bis Eusebius, Leipzig, 1893-1897 ; Die Ueberlie/erung, Leipzig, 1882, t. i, p. 144231 ; Th. Mansel, The gnostic luvresies, édit. J. Lightfoot, Londres, 1875 ; Mœhler, Gesammelte Sehriften, Batisbonne, 1839, t. i, p. 403 sq. ; Hilgenfeld, Die Ketzergeschichle des Vrchristenlhums, Leipzig, 1884 ; E. Amélineau, Essai sur le gnosticisme égyptien, Paris, 1887 ; Kunze, De historiée gnoslicismi fontibus noviv qua’sliones critica.’, Leipzig, 1894 ; L. Duchesne, Les origines chrétiennes (édit. lith.), Paris, 1886, p. 130-170, 248-251 ; Histoire ancienne de l’Église, Paris, 1906, t. i, p. 153-194 ; Dôllinger, Beitrâge zur Sektengeschichte des Mittelalters, Munich, 1890 ; E. de Faye, Gnostiques et gnosticisme. Etude critique des documents du gnosticisme chrétien aux IIe et IIIe siècles, Paris, 1913 ; Kirchenlcxiknn, l. v, p. 765-775 ; Realencyklopàdic fiir proteslanlische Théologie und Kirche, t. vi, p. 728-738 ; Dulionary oj Christian biographg, Londres, 1877-1887 ; U. Chevalier, Répertoire. Topo-bibliograhie, col. 1312-1313.

G. Bareille.

    1. GOAR Jacques##


GOAR Jacques, dominicain français et célèbre helléniste du xvii c siècle. Il naquit à Paris en 1601 ; après des études très approfondies surtout en grec et en latin, il entra dans l’ordre de saint Dominique au couvent de l’Annonciation, sis faubourg Saint-Honoré. Il y prit l’habit, le 2 mai 1619 ; le 24 mai de l’année suivante, il y fit profession entre les mains du P.Georges Laugier, vicaire général de la congrégation occitaine. Ses études de philosophie et de théologie achevées, il devint lecteur au couvent de Toul. Il n’avait pas cessé de s’adonner à l’étude de la littérature grecque et désirait en faire sa principale occupation. Il profila de la visite du maître général, Nicolas Ridolfi, en France et de son séjour à Paris, pour demander d’aller en Grèce dans le but de se perfectionner dans la connaissance de la langue. Ridolfi le lui permit et il partit en 1631 pour l’île de Chio ; il fut nommé prieur du couvent de Saint-Sébastien de la ville de Chio,

1 charge qu’il conserva pendant six années. Là, tout en exerçant les fonctions de missionnaire apostolique, il étudiait de près les rites de l’Église grecque, s’enquérant des usages, entrant en rapport avec les personnes le plus capables de le renseigner. Cependant, il ne semble pas qu’il ait pu séjourner dans l’île après mars 1637, ainsi que le montre une lettre du 25 mars. Probablement cette même année 1637, il revint à Rome où il fut fait prieur du couvent de Saint-Sixte ; il eut alors l’occasion d’entrer en relations avec un certain nombre de personnages, savants hellénistes, tels que Léon Allatius, Basile Falasca, procureur général des basiliens, Georges Coresio, Pantaléon Ligaridio, etc. En 1642, il était de retour à Paris, où il est chargé de la formation des novices ; mais dès l’année suivante, il reprend le chemin de Rome, où il arrive dans le mois de novembre 1643. En route, il visite toutes les bibliothèques qu’il peut, pourexaminerleurs collections grecques. Ce n’est qu’à son retour à Paris, le 24 juillet 1644, qu’il décida de se mettre à la composition d’ouvrages, pour lesquels il recueillait des matériaux depuis si longtemps. Le 20 avril 1653, au chapitre d’Amiens, il fut élu vicaire général de la congrégation occitaine ; confirmé à Rome dans cette charge le 10 juin, il inaugura son gouvernement le 19 septembre. Malheureusement il mourait dès l’année suivante, le 23 septembre. Les travaux de Goar sur la liturgie et les cérémonies de l’Église grecque sont des plus importants, surtout par l’érudition et les recherches minutieuses qu’ils révèlent. Ils ont servi de base à tous les autres travaux de ce genre. Voici les principaux ouvrages de Goar, dont les titres un peu longs sont pourtant d’un grand intérêt : 1° Ej/ovciytov, sive Riluale grwcorum complcctens rilus et ordines divinæ lUurgiæ, officiorum, sacramentorum, consecralionum, benediclionum, junerum, oralionum, etc., cuilibel personæ stalui vd tempori congruens. juxta usum orientalis Ecclesiæ : cum scleclis bibliotheeee regiæ, barberinæ, Cryptœ-Ferratæ, sancti Marci Florenlini, lilliunæ, allaiian.se, coresianæ. et aliis probalis ms. et edilis exemplaribus collatum. Inlerprelationc lalina, nec non mixlo burbararum vocum brevi glos sario, œneis figuris et observationibus ex antiquis PP. et maxime græeorum theologorum expositionibus illustration, Paris, 1647 ; 1676, avec un nouveau titre ; Venise, 1530 (2e édit.) ; 2° Georgii Ccdreni compendium hisloriarum ex v ; rsione Guilielmi Xilandri cum cjusdem annotationibus. Accedunt huic edilioni præter læunas 1res ingénies et alias expletas, in Ccdrenum P. Jacobi Goar ord. præd. notæ posteriores, et Caroli Annibalis Fabrolti J. C. glossarium ad eumdem. Item. Joanncs Scylitzes Curopalates excipiens ubi Ccdrenus desinit, nunc primum græce edilus ex bibliotheca regia, in-fol., Paris, 1647 ; 2 in-fol., Venise, 1729 ; 3° Georgius Codinus Curopalala, de officiis magnæ Ecclesiæ el Aulæ Conslantinopolilanæ. Ex versionc P. Jacobi Grclseri, Soc. Jesu, cum ejusdem in Codinum commentariorum libris tribus, et de Imaginibus non manujaclis opère. In hac edilionc pruier comparalum cum regiis mss. grircum lexlum, et reparatam latinam versionem, accedunt inedili ex regia et Mazarina bibliotheca offlcialium catalogi, et ad Codini menlem locupletes notæ. Adjunguntur rccentiores orienlalium episcopatuum nolilia’, voces honorariæ, appcllaliones, dignilalum indices, quibus postremis sœculis ecclesiaslici vel aulici proccres salulabantur, infol. , Paris, 1648. Cf. Sommervogel, Bibliothèque de la C 10 de Jésus, t. iii, col. 1802. 4° Georgii monachi et S. J’. N, Tarasii palriarchæ C.P. quondam syneelli Chronographia ab Adamo usque ad Dioclclianum (nunc primum) el Niccphori palriarchæ C. P. breviarium chronographicum ab Adamo ad Michælis et cjus P. Theophili lempora. Ilis tabulæ ehronologicæ. et annolaliones addilse, in-fol., Paris, 1652. 5°.S. P. N. Theophanis Chronographia et Leonis grammatici ville recentiorum