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ÉPHÈSE (CONCILE D’)


comptait plasicurs pélagicns dans le camp des Orientaux. Maiisi, ibid., col. 1330, 1334, cf. col. 1426. A la fin de la lettre au pape, on annonce que les actes des Occidentaux contre Pelage, Célestius et leurs disciples, ont été lus au concile et approuves par lui. Mansi, ibid., col. 1338.

7° Vl^ session. — Les actes de la vi^ session, qui se tint dans la maison de Memnon, le 22 juillet, ne nous sont pas parvenus intégralement. On se demande pourquoi le concile se fait lire le symbole de Xicée, puis les mêmes extraits des Pères et des écrits de Nestorius qui avaient été produits à la i""’session. Tillemont, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique, Paris, 1709, t. xiv, note 53, p. 772-773, insinue que ces actes ont peut-être été bouleversés par le successeur de Cyrille sur le siège d’Alexandrie, Dioscore, qui fit lire cette i^ session au Brigandage d’Éphèse. Quoi qu’il en soit, il n’y eut de nouveau dans cette session que la défense faite par le concile de présenter ou de composer une formule de foi autre que celle qui avait été fixée par les Pères de Nicée. Mansi, t. IV, col. 1361 sq. Nous examinerons plus loin la portée de cette décision, qui fut occasionnée par le récit d’un clerc de l’Église de Philadelphie, Charisius, rapportant qu’un certain Jacques, imbu de nestorianisme, avait fait signer à des quartodécimans convertis une profession de foi hérétique. Mansi, ibid., col. 1345-1362 ; cl. t. v, col. 606-610, 694-702.

go v//e session. — D’après les actes, ce lut le 31 août que se tint, dans l’église Sainte-Marie, la vu et dernière session ; mais beaucoup de savants, à la suite de Garnier, Marii Mercatoris opéra, P. L., t. xLviii, col. 729, trouvent cette date inacceptable et proposent de lire le 31 juillet. On s’y occupa d’abord de la requête des évêques cypriotes demandant au concile de sanctionner de son autorité l’indépendance de l’Église de Chypre vis-à-vis du patriarche d’Antioche, qui tout récemment avait fait appel à l’autorité séculière pour se réserver le droit d’ordonner le métropolitain de l’île. Le concile demanda des explications sur l’usage antérieur ; sur celles qui lui furent fournies, et dans la mesure même de leur conformité à la réalité des faits, il octroya aux cypriotes l’autonomie qu’ils réclamaient. Mansi, t. iv, col. 1465-1470. Voir plus haut, t. ii, col. 2429-2130. On rédigea ensuite une lettre circulaire très courte, adressée à tous les évêques, clercs et laïques, pour notifier la sentence d’excommunication et de déiiosition portée contre Jean d’Antioche et les siens. Mansi, ibid., col. 1470 sq. Après cette lettre viennent six canons soumettant aux peines ecclésiastiques ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont accejjté ou accepteront les erreurs de Nestorius et du pélagien Célestius. Mansi, t. iv, col. 1471-1474. Ces canons furent signés par tous les évêques. Dcnys le Petit ne les inséra pas dans sa collection latine, sans doute parcc qu’ils ne présentaient pas un intérêt général.

Plusieurs documents nous a|)prennent que le concile eut à régler certaines affaires particulières, sans qu’on puisse dire en quelle session cela fut fait. N’oir là-dessus Hefele, Jlistoirc des conciles, édit. Leclercq, t. II, p. 340-342.

Après la VU’session, le concile est terminé, mais non son histoire, qui se complique de plus en plus. Nous croyons inutile de rai)pcler ici les longues et pénibles négociations que les deux partis rivaux, le parti des Orthodoxes et celui des Orientaux, durent poursuivre avec la cour impériale, et qui aboutirent finalement, après de douloureuses péripéties, au triomphe du vrai concile dans la iirincipale de ses décisions : la condamnation de la doctrine de Nestorius et sa dé()osilion du siège de Constantinople. Voir 1. III, col. 2IH1 2483. Dans l’édit de clôture, adressé à

l’assemblée des Orthodoxes, vers la fin d’octobre 431, Théodose II tient pour non avenue la sentence portée par le concile contre Jean d’Antioche et les siens ; mais tout le reste est tacitement approuvé. Mansi, t. IV, col. 1465. En laissant la porte ouverte à des négociations ultérieures entre les Orthodoxes et les Orientaux, Théodose II agissait sagement. Bientôt, quand les passions irritées se furent un peu calmées, et qu’on pût discuter à tête reposée sur le sens des formules, on arriva à s’entendre, car, du point de vue théologique, il n’y avait qu’une divergence de terminologie, et non de fond, entre la doctrine de saint Cyrille et celle de Jean d’Antioche et de la plupart des siens. Un symbole d’union fut accepté de part et d’autre, en 433. Cf. Le livre d’Héraclide, p.239294.

III. Actes.

Les nombreux documents relatifs au concile d’Éphèse, tels qu’ils se présentent dans les collections conciliaires, peuvent se répartir en trois groupes. Un premier groupe comprend divers écrits que fit éclore la controverse nestorienne, depuis ses débuts jusqu’en juin 431, c’est-à-dire jusqu’à l’ouverture du concile. Les lettres et les traités de saint Cyrille remplissent la plus grande partie de ce recueil. Mansi, t.iv, col. 567-1 122. Les actes proprement dits du concile, rà up^xTr/.à tîj ; (j-jvoSo-j, mélangés avec les actes du conciliabule et les discours que certains Pères tinrent au peuple d’Éphèse dans l’intervalle des sessions, forment une seconde partie, où l’on remarque bien des lacunes. Ces lacunes sont particulièrement scnsiljles jiour la vi" session et pour ce qui regarde l’activité du concile contre les pélagiens. Beaucoup de pièces relatives aux laborieuses négociations des deux partis avec la cour impériale, ajirès la vil session, font aussi défaut. Mansi, ibid., col. 1023-1478. Comme le concile d’Éphèse ne mit point fin à la querelle entre les Orthodoxes et les Orientaux et que les discussions théologiques se l)oursuivirent encore pendant plusieurs années, les éditeurs des conciles ont réuni un troisième groupe de documents se rapportant à ces débats postérieurs. Mansi, t. v. col. 1-428, 1022 1062.

De ces diverses pièces nous possédons l’original grec, plusieurs traductions latines, quelquefois incomplètes, quelquefois plus riches que le texte grec et le complétant, et des fragments d’une version copte. Les actes grecs furent édités pour la prcmière fois l)ar Jérôme Commclin, à Ileidelberg, en 1591 : Ta TipaxTixà Tr, ; oîxovjj.Evtxf, ; xpit/ ;  ; » t’jv68’/U tt, ; èv’K^éiM nyjfY.pozrflticr, ; … grivce nunc primume Rcuchlinianae bibliotheræ exemplari pervetuslo ftdeliter e.rpres.sa. Toutefois, ce n’est pas cette première édition qui a servi de base aux collections postérieures, mais bien l’édition romaine de 1608 : Tùv àyîwv oixo-JiJ.svf/.(.>v Tjvô5(ov Tf, ; xa90/.ixr|î èxx), r|iTi’a ; « TiavTa, Concilia gènendia Ecclesiæ catholicæ, l’auli V ponl.ma.r. auctoritate édita, ainsi que celle de Labbe, Sacrosancta concilia ad regiam editionem cxacta, Paris, 1672, t. m.

l’ne ancienne version latine du concile d’Éphèse, due au traducteur des actes du V" concile œcuménique et conservée dans plusieurs manuscrits, fut (l’abord publiée par Antoine le Conte : Sanctum magnum ICphesinum concilium nunc primum latine edilum. Paris 1574. Deux ans jilus tard, le jésuite Théodore PePanus édita le même texte, en lui faisant subir de-i corrections d’après des manuscrits grecs :.Sorrosanrti magni et œeumenici roncilii ICphesini primi acia omnia, Ingolstadt, 1576. Peltanus mit le texte grec en regard de sa traduction, dans ime nouvelle édition parue à Ileidelberg, en 1604.

Cette version latine ne contenait rien que l’on ne connût par l’original. Il n’en étail pas de même du riche recueil de pièces se rapportant à la controverse