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KPIIÈSE (CONCILE DM


on lut en iiiite une série de passages patristiqucs touchant l’union des deux natures en JésusClirist. Pierre d’Alexandrie, Athanase, les papes Jules I^ et Félix ! « ’, Tiicopliile d’Alexandrie, saintCyprien, saint Ambroise, saint Grégoire de Nazianze, saint l : iasilc, saint Grégoire de Nysse, Atticus de Constantinople, Ampliiloque d’Iconium vinrent successivement déposer contre l’hérésie de Nestorius. Mansi, ibicL, col. 1183-1195. Il ne restait plus qu’à prononcer la sentence de déposition et d’excommunication : « Pressés, disent les Pères, par les canons et par les lettres de notre très saint père et collègue, Célestin, évêque de Rome, nous avons dû, avec larmes, en venir à cette triste sentence : Le Seigneur Jésus-Christ qu’il a blasphémé décide par ce saint concile que Nestorius est privé de la dignité épiscopale et de la communion sacerdotale. » Mansi, ibid., col. 1211. Cf. Le livre d’Héradidc, p. 235236. Le peuple d’Éphèse, très dévot à la vierge Alarle, accueillit avec enthousiasme la condamnation de l’adversaire du esoténo ;. La ville illumina et les évêques furent conduits à leurs demeures avec des flambeaux et des cassolettes d’encens. Cf. Le livre d’Héraclide, p. 236-237.

Le conciliabule des Orientaux.

Le lendemain,

23 juin, le concile notifia à Nestorius, au peuple d’Éphèse et au clergé de Constantinople la sentence qu’il avait portée. Mansi, col. 1227, 1443. Le comte Candidien manifesta son mécontentement en déclarant nul tout ce qui avait été fait et en envoyant à l’empereur un rapport hostile au concile et à ses chefs. De son côté, Nestorius écrivit aux empereurs pour se plaindre ; dix évêques de ses amis signèrent la lettre. Mansi, col. 1231 sq. Les membres du concile envoyèrent aussi leur rapport à la cour avec les actes de la session. Mansi, col. 1235 sq. Ils eurent soin de rappeler que leur sentence ne faisait que reproduire celle que le pape Célestin avait déjà portée. Mansi, ibid., col. 1239. Cf. Le livre d’Héraclide, p. 106-116. Plusieurs d’entre eux adressèrent au peuple des discours sur l’incarnation pour entretenir ses bonnes dispositions à l’égard de l’assemblée. Mansi, t. iv, col. 1246 sq. ; t. V, col. 218 sq.

C’est le 26 ou le 27 juin que Jean d’Antioche arriva enfin à Éphèse avec plusieurs évêques. La députation que lui envoya aussitôt le concile fut très mal accueillie et eut à souffrir les mauvais traitements de la garde aux ordres du comte Irénée, ami de Nestorius. Candidien se montrait, de son côté, de plus en plus hostile aux Pères, tandis qu’il entourait Jean d’Antioche de ses prévenances. Celui-ci réunit aussitôt dans sa maison un conciliabule comprenant quarante-trois évêques, qui déposa Cyrille et Memnon et excommunia tous leurs partisans, comme coupables d’hérésie arienne et apollinariste. Mansi, t. iv, col. 1259 sq. Sur Nestorius on gardait le silence. Candidien avait honoré l’assemblée de sa présence et avait même motivé sa sentence par son récit des événements antérieurs. Le conciliabule envoya plusieurs lettres à la cour, au clergé, au sénat et au peuple de Constantinople pour faire connaître sa décision, en même temps qu’il sommait les membres du vrai concile de se séparer de Cyrille et de Memnon et de se joindre à Jean. Mansi, ibid., col. 1270-1280 ; Le livre d’Héraclide, p. 237-239.

Les divers rapports qu’il avait reçus de part et d’autre produisirent sur l’empereur Théodose une impression déplorable. Sans retard, il dépêcha à Éphèse le magistrat Pallade avec une lettre fort sévère, qui frappait de nullité tout ce qui s’était fait jusqu’alors, et interdisait aux évêques de quitter Éphèse, avant qu’une enquête sur ce qui s’était passé n’eût été faite par ses officiers. Mansi, ibid., . col. 1378 sq. Chacun des deux partis écrivit à l’em pereur pour essiyer de le prévenir en sa faveur et justifier sa condiile respective. Mansi, (61V/., col. 1379, 1386, 1422.

3° 11^ session. — Lt lettre d> l’empereur n’empêcha pas Cyrill » de faire tenir une seconde session, le 10 juillet, dans la demeure épiscopale de Memnon. Elle fut motivée par l’arrivée des trois légats du pape, qui remirent au concile une lettre du pape Célestin et insistèrent sur ce point que, l’aTaire de Nestorius ayant déjà été réglée à Rome, le concile n’avait qu’à s’unir à la décision papale et à Ui promulguer. Les Pères se firent lire la lettre que Cél’slin leur adressait et l’approuvèrent en disant : « Voilà le véritable jugement, actions de grâces au nouveau Paul, Célestin, au nouveau Paul, Cyrille, à Célestin, le gardien de la foi. » Mansi, t. iv, col. 1287. Conformément aux ordres qu’ils avaient reçus du pape, les légats demandèrent communication des actes de la session, afin qu’ils pussent les confirmer, "va Peoxic’xtiou.ev. Mansi, ibid-, col. 1289.

40 /// « session. — Le lendemain, Il juillet, se tint la iii" session, toujours dans la maison de Memnon. Les légats du pape déclarèrent avoir lu les actes de la I" session et avoir trouvé tout à fait canonique et conforme à la discipline ecclésiastique la sentence portée contre Nestorius. Ils demandèrent ensuite, pour obéir aux instructions de Célestin, la lecture publique des actes ; on accéda à leur désir. Puis chacun d’eux fit un petit discours, où il approuva la condamnation de Nestorius. Le prêtre Philippe prit le premier la parole et parla en termes magnifiques de la primauté de Pierre « qui continue à vivre et à juger dans la personne de ses successeurs. » Mansi, ibid., col. 1295.

Après que les trois légats eurent signé les actes des trois sessions déjà tenues, le concile envoya à l’ernpereur une lettre souscrite par tous les évêques présents, dans laquelle on déclarait que l’Occident était d’accord avec l’Orient pour condamner Nestorius, comme venaient de le témoigner les légats du pape. On demandait aussi à l’empereur d’autoriser l’élection d’un nouvel évêque de Constantinople et le retour des membres du concile dans leur pays. Mansi, ibid., col. 1301. Une seconde lettre était adressée au clergé et au peuple de Constantinople. Mansi, ibid., col. 1303.

5° IV’^ session. — La ivsession, 16 juillet, se tint, comme la I-^S dans l’église Sainte-Marie. Cyrille est toujours déclaré tenir la place de l’évêque de Rome. Après la lecture d’un mémoire composé par Cyrille et Memnon sur le concile et le conciliabule, on envoya au patriarche Jean une députât ion de trois évêques pour l’inviter à comparaître. Jean refusa toute audience. Une seconde députation n’obtint pas plus de résultat. Le concile annula alors la sentence du conciliabule contre Cyrille et Memnon comme anticanonique, et l’on décida l’envoi d’une troisième délégation auprès du patriarche Jean. Mansi, ibid., col. 1305-1316.

6° V « session. — Le lendemain, 17 juillet, la V session s’ouvrit dans l’église Sainte-Marie. Comme on l’avait décidé la veille, on députa à Jean troisévêques accompagnés d’un notaire pour le sommer de comparaître, lui et ses amis, afin d’établir le bien-fondé de leurs accusations contre Cyrille et Memnon. Jean se déroba encore une fois. Le concile prononça alors l’excommunication avec privation de toute juridiction contre les « Orientaux » qui étaient en tout trente-sept. Deux rapports, adressés l’un au pape, l’autre à l’empereur, firent connaître le résultat des deux dernières sessions. Mansi, ibid., col. 1235-1338. Ces deux lettres répètent ce que le concile avait déjà dit dans la lettre du 1° juillet adressée à l’empereur, que l’on