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119 KNFKH (SYNTHÈSE DE L’ENSEIGNEMENT THÉOLOGIQUE) — ENGELBERT 120

ment dans leurs discours. Dira-t-on qu’à ces ^-poqucs barbares, il fallait dos chocs violents pour (^branier l’esprit des fidèles, mais que les chrétiens modernes très adoucis, très conscients de l’iiKlèpendancc et de la dignité personnelles, ne veulent céder qu’à l’amour et n’aiment pas les menaces. On s’évanouit maintenant d’ellroi en entendant prêcher sur l’enfer ou bien la sensibilité aflolée par la peur tombe dans le désespoir. Il est certain qu’il vaut mieux aller à Jésus par l’amour, mais la crainte peut conduire à l’amour, même la crainte de l’enfer. Il faut tempérer la crainte par l’amour, mais aussi exciter l’amour de Dieu jiar la crainte de ses châtiments et éloigner du péché par la pensée de la sanction divine de l’enfer. Or, cette crainte est aujourd’hui nécessaire comme au temps de saint Chrysostome, de saint Césaire, de saint Pierre Damien, de Bourdaloue, parce que la nature humaine est au fond toujours identique. Les prédicateurs doivent donc omettre seulement les descriptions de pure imagination. Les données de la révélation suflisent à faire imiucssion sur [les âmes croyantes. Mais écarter systématiquement de la chaire chrétienne la préoccupation, qui doit être constante, des fins dernières et de l’enfer éternel, c’est ignorer radicalement l’esprit du christianisme ou même la notion de la créature, de l’état de voie et de l’état de terme, puisque la vie chrétienne doit aboutir inévitablement au ciel ou à l’enfer.

Il est impossible de dresser un catalogue complet sur un sujet qui a été la préoccupation constante de l’esprit humain. Voici, avec les travaux signalés au cours de l’article, les principaux écrits à consulter.

I. TnviTKs cÉNKRMX.

Pour les anciens théologiens, saint Thomas, puis les commentalcurs des Sp ; i/e ;  ! Cf, s ou de la Somme, Suarcz, Salmanticenscs, etc. ; spécialement Petau, De anyelis, 1. III, c. iii-viii, dan^ Do(im<italheologic(t. Paris, 1866, t. iv. p. 74-120 ;.1. V. Patuzzi, De juhiroimpiorum statu, 1. III, Vérone, 1748 ;.Jer. Drexelius, ^£/crni/ns infeliisiiie supplicia œlerna damnatortim, Anvers, 1643 (descriptions imaginaires épouvantables) ; Bœttcher, De injeris rebiisque post moitem luturis, 1846 (riche bibliographie) ; Passaglia, 13c œteinitate pœnariini deque iqnr injcrno, Rome, 1854. Les cours récents de théologie traitent de l’enfer dans le De novissinii^. habituellement le dernier de leurs traités ; cependant Pcrrone, Mazzella, Einig l’adjoignent encore au De Deo créante, de homine ; on pourra consulter ces divers auteurs, par exemple, Hurter, Pcsch, Jungmann, Paquet, Tanqueroy, Fci, Lottini, etc. ; comme monographies détachées, Billot, De nooissimis, Rome, 1905 ; D. Palmieri, De novissimis, Rome, 1908 ; en langue vulgaire, Souben, Les fins dernières ; L.LabauchcL’/ionime, Paris, 1909, IVi^ partie ; H. Martin, La vie future d’après la foi et suirant la raison, 3’"édit., Paris, 1870 ; Cari, Du dogme catholique sur l’en/er, Paris, 1842 ; 1. Baulz, Die Ilolle, 2’édit., Mayence, 1905 ; W. Schneider. Dus andere Leben, 8e édit., Paderborn, 1905 ; I. H. Oswald, Eschatologie, d. i. die letzlen Dinge, 5>' édit., Paderborn, 1893 ; Salmond, C/ir(s(zrm doctrine o/ Immortalitij, 5’édit., Edimbourg, 1903, très complet ; Ocsterly, Tlie doctrine o/ LasI Tliings. Londres, 1908. Voir aussi Bautz, Ilôllc, duns Kirclienlexikon, t. vi.col. 112-124 ; J. Hontheim. Ilell, dans r/ieC « » io)Kfncve ; o/)e(i(Vi, NewVork, 1910, p. 207-211 ; P. J. Toner, Eschatologtj, ibid., 1909, t. v, p. 528-534,

II. Travaux spixrvcx.

Sur Venfer et la raison.


Trois études magistrales : Enfer de D’J. D. ; surtout Éternité de l’enfer, de A. Dupont, dans le Dictionn<tirc apologétique de la foi catliolique de Jaugey, Paris, 1890, t. i, col. 1062-1068, 1076-1118 ; Enfer de Paul Bernard, dans le même Dictionttaire, 4e édit., 1910, t. i, col. 13771399, avec bibliographie. Voir encore F. Hettinger, Apologie du christianisme, 2e édit., Paris, Les dogmes, t. ii, c. XV, p. 387-414 ; A. Nicolas, Études philosophiques sur le christianisme, ! ’édit., Paris, 1851, 1. ii, c. viii, ]i. 458 sq., et les études générales d’apologie de Gcnoude, Exposition dn dogme catholique, Paris, 1840, c. xii, p. 251-274 ; de Du Clot, 7.a sainte Bible vengée, 2e édit., Lyon. 1841, t. iii, p. 454463 ; Bougaud, Lechristianisme et les temps présents, Paris, 1889, t. v, p. 336-361 ; doni Sinsart, Défense du dogme catholique sur l’éternité des peines, Paris, 1748 ; Clarke, iî/frnai pu nishment and infinilive Loue, dans The Monlh, 1882, t. XLIV, p. 1 sq., 195 sq., 305 sq. ; Rieth. Der moderne Vnglaube und die en>igen Strafen, dans Stimmen aus Maria-Laach, 1886, t. XXXI, p. 25 sq., 136 sq. ; (iibbons, Our c/ins/ian héritage, Baltimore, 1889, c. xiv, p. 216 sq. ; de Bonnitit, Le problème du mal ; H. Brémond, La conception catholique de l’enfer^ 9e édit., Paris, 1907 ; Th. Ortolan, La fausse science contemporaine elles mgstéres d’outre-lombe, S édit., Paris, 1900.

2°.Sur l’enfer dans l’Écriture sainte. —.tzbergcr. Die christliche Eschatologie in den Sladien ilirer Offenbarung im Allen und euen Jestamente, Fribourg-cn-Brisgau, 1890, p. 36 sq., 61 sq., 84sq., 97 sq., pour l’Ancien Testament, p. 136-156, pour la théologie juive ; p. 282-298. pour le Nouveau Testament ; abondante bibliographie ; S. D. F. Salmond, Ilell, dans Dictionary of the Bible, Edimbourg, 1902, t. ii, p. 343-346 ; Vigonroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., Paris, 1896, t. iv, p. 517-528, 585-595 ; A. Vacant, Enfer, dans le Dictionnaire de la Bible, t. ii, col. 1792-1790 ; Vacant, .me, lV, destinée d’après la Bible, ibid., t. I, col. 461-473 ; Hetzenauer, Tlicologia biblica, Fribourg-en-Brisgau, 1908, p. 612 sq. ; au point de vue protestant orthodoxe, A. Wabnitz, £n/cr, dans VEncgclopédic de Lichtenbcrgcr, Paris, 1878, t. iv, p. 425-433, courte bibliographie protestante orthodoxe ; au point de vue libéral, Milton S. Terry, Biblical dogmatics. Londres, 1907, p. 122136 ; longue bibliographie, p. 583-593 ; au point de vue rationaliste, Charles, £sc/i « /o/og ! /, dans Encgclopsedia biblica^ Londres, 1901, t. ii, col. 1335-1390, et les nombreuses théologies bibliques récentes ou les histoires de la religion juive.

Sur l’enfer dans la tradition.

.tzberger, Geschichte der christlichen Eschatologie innerhalb der vornicdnischen Zeit, Fribourg-en-Brisgau, 1896 ; Alger, The destiny of the .^oul, a critical history of the doctrine of a future life, 14e édit., . New York, 1889, très riche bibliographie pour les ouvrages anciens, exposition inexacte de la doctrine catholique ; Charles, Critical history of the doctrine of a future life in Israël, in Juduism and in Christianity, Londres, 1899 ^ F. Tournebizc, trois articles sur la tradition et l’enler, feu, universalisme, conditionalismc, dans les Éludes, . 15 décembre 1893, t. LX, p. 621 sq. ; mai, juillet 1904 ; Id.^ Opinions du jour sur les peines d’outre-tombe, 1e édit., Paris ; Turmel, Histoire de la théologie positive, Paris, 1904, t. I, p. 187-194, 250-251, 356.

4° Sur l’éternité de l’enfer, voir G. Cordemoy, L’éternité des peines de l’enfer contre les soeiniens, Paris, 1697 ; Sachs^ Die ewige Dauer der Ilôllenstrafen, Paderborn, 1900 ; sur le lieu de l’enfer, .3. V. Patuzzi, De scde infcrni in terris quærenda dissertatio, Venise, 1763 ; S. Gretser, De sublerraneis animarum receptaculis, Ingolstadt, 1595 ; sur lespeines du sens, Gutberlet, Die pœnasensus, dans Der Katho ! ik, 1901, t. II, p. 305 sq., 385 sq.

M. Richard.

    1. ENGELBERT##


ENGELBERT. théologien et historien allemand, bénédictin, né à Volekerstorfï vers 1250, d’une famille noble, mort le 12 mai 1331. Il embrassa la vie religieuse au monastère d’Admont en Styrie. A Prague, il étudia la grammaire, la logique et la physique ; à Padoue, la philosophie et la théologie. En 1297, il fut élu abbé d’Admont. Il mourut dans une petite dépendance de son monastère où il aimait à se retirer pour se livrer plus librement à la prière et à l’étude. Il avait résigné sa charge abbatiale en 1327. Engelbert a composé un grand nombre d’écrits (38), dont lui-même a donné l’énumération dans une lettre à. Ulrich, scholastique de Vienne : De sliidiis et scriptis suis, cjue dom Bernard Pez publia, Tfiesaiints anecdoloriim novissinms, in-fol., Augsbourg, 1721-1729, t. I a, col. 429. Dans ce même recueil se trouvent publiés les ouvrages suivants de l’abbé d’Admont : De gratiis clvirtutibiis B. Mariæ Virginis, t. i, col. 503762 ; De causis longœinlatis Iwmimim ante diliiinum, ibid., col. 439-502 ; Traclcitiis de libero arbitrio, t. iv b, col. 110-147. Dans sa Bibliotheca ascclica anliqiionova, 12 in-12, Ratisbonne, 1723-1740, dom Bernard Pez a encore publié : Spéculum »irtutum ad Alheriuin cl Olioiicm duces Ausiriæ, t. iii, p. 3 ; Tractalus de providenlia Dci, t. vi, p. xlix ; De passione Domini sccundum MaKItœuni, t. vii, p. 67 ; De stalu defuncloruin, t. IX, p. 117. Le traité d’Engelbert, De orlu, pro-