part. I, ; i.l, q.ii-Y ; a.2, (j.i. Ailluurs.il dit encore : Quia
vero corpus Christi bcatum et gloriosum non potest
dividi in partes suas, nec separari ab anima ncque a
divinitate summa, ideo sub ulraquc specie est unus
Cliristus et lotus et indiuisus, scilicet corpus et anima et
Deus. Breviloquium, part. VI, c. ix. Saint Thomas
(16veloi)])c la doctrine sur le mode de présence du
Christ dans l’eucharistie. In IV Sent., 1. IV, dist. X,
a. 2, 3 ; Sum. iheol., III’, q. lxxvi. Il distingue la raison
d’être des diverses parties du Christ sous chaque
espèce, soit ex vi sacramenti, conformément au sens
des paroles de la forme, soit ex naturali concomilantia,
par l’union réelle avec l’objet direct de la conversion.
Or, ex vi sacramenti, le corps du Christ est présent
sous l’espèce du pain et son sang sous l’espèce du vin ;
mais la divinité et l’âme du Christ ne sont sous les
deux espèces que ex naturali concomilantia. Sous
l’espèce du pain, il n’y a pas que la chair du Christ ; son
corps y est tout entier, scilicet ossa, nervi et alla Imjusmodi.
Sous cette espèce, le sang n’est présent que ex
reali concomilantia, comme le corps sous celle du vin.
Quant à la manière d’être, substanlia corporis vel
sanguinis est sub hoc sacraniento ex vi sacramenti, non
autem dimensiones corporis vel sanguinis Christi.
Unde palet quod corpus Christi est in hoc sacramento
per modum substanliæ, et non per modum quanlitatis. Sa
quantité dimensive n’y est que exvircalisconcomitantiæ.
Il en résulte que, la nature de la substance étant tout
entière sous chaque partie de ses dimensions, talus
Cliristus est sub qualibel parle specierum panis, eliam
hoslia intégra manente, et non solum quum frangitur.
Par suite, saint Thomas repousse la comparaison du
miroir brisé, parce qu’il n’y a pas de resseniblance
parfaite entre les deux termes de la comparaison. Ce
n’est pas la fraction, c’est la consécration qui produit
cette présence du corps de Jésus sous chaque partie de
l’espèce. Alexandre de Halès, Summa Iheologix, part.
IV, q. x, m. IX, et saint Bonaventure, In IV Sent.,
1. IV, dist. XII, part. I, a. 3, avaient déjà enseigné que
le corps du Christ n’est pas brisé dans la fraction de
l’hostie. Albert le Grand admettait la réalité de la
fraction, non dans le corps du Christ, mais dans les
formes seulement, c’est-à-dire dans les accidents du
pain. In IV Sent., 1. IV, dist. XIII, a. 1, 2. En outre,
pour saint Thomas comme pour ses prédécesseurs,
le corps’du Christ n’est dans l’eucharistie, ni circumscriplive
ni définitive. Il n’y est donc pas comme
dans un lieu. Par suite, il n’y est pas mû et il ne peut
être vu que par l’œil glorifié d’un bienheureux.
Pour Richard de Middletown, le corps du Cinist est présent primo et per se et immédiate sous l’espèce du pain ; sa quantité, l’âme et la divinité du Seigneur n’y sont que par concomitance, quoique la divinité pourrait être encore propler simplicilalem et immensilalem suam, per quæ ubique lola est sub specie. De même, sous l’espèce du viii, il n’y a proprement que le sang ; le corps et sa quantité, l’âme et la divinité s’y trouvent en raison de leur union au sang. La quantité du corps du Christ n’est pas circonscrite par la quantité de l’espèce parce qu’elle y est présente per subslantiam suam. Donc le corps du Christ n’est pas localisé dans les espèces, quoique Dieu aurait pu vouloir ce mode de présence. Par suite, il peut être présent en plusieurs lieux à la fois. In IV Seul., 1. IV, dist. IX, a. 2, q. i-iii. Il ne peut être mû que par accident, en raison de sa présence sous les espèces qui sont mues ; il ne peut être touché immédiatement ni vu, soit par un esprit créé soit par un œil corporel. Ibid., a. 4, 5. Il est tout entier sous chaque partie, mais pas sous chaque point indivisible de l’hostie, a. 6.
Sur le mode de présence du corps du Christ dans l’eucharistie, Duns Scot s’écarte notablement du sentiment de saint Thomas, qu’il critique vivement.
Il admet la présence simultanée de ce corps au ciel et dans l’eucharistie, parce que Dieu peut faire que le même corps soit localiter en plusieurs lieux. Il fait consister la présence réelle sous les espèces sacramentelles dans une relation extrinsèque qui appartient à la catégorie ubi. Voir les conséquences qu’il en déduit à l’art. DuNS Scot, t. iv, col. 1918-1919. Cette explication a été adoptée par Pierre d’Auriol. In IV Sent., I. IV, dist. XLVIII, q. i, a. 2. Capréolus a exposé et réfuté leur sentiment. In IV Sent., I. IV, dist. X, q. i, a. 2, §2 ; a. 3, §2.
Occam a enseigné que la quantité n’est pas réellement distincte de la substance et qu’elle est seulement res quanta. Elle peut croître ou diminuer au point que la chose soit comme un point mathématique. Or, le corps du Christ n’a pas de quantité au sacrement de l’autel. Il est au ciel comme dans un lieu, suivant sa nature et quantitativement. Au sacrement, il est présent per modum subslantiie et non per modum quanlitatis, et cela s’explique puisque la quantité n’est pas essentielle à la substance. Il n’y est donc pas circumscriplive, bien qu’il y soit définitive. Il est tout entier dans l’hostie et dans chaque partie de l’hostie. Quodlibet, I, 4 ; De sacramento allaris, 6 ; In IV Sent., 1. IV, q. IV. Le corps du Christ peut être partout comme Dieu est partout. Cf. R. Seeberg, Ockam, dans Realencijclopàdie fiir prolestantische Théologie und Kirche, Leipzig, 1904, t. xiv, p. 276. Biel dit seulement que le Christ est tout entier dans l’hostie, et tout entier dans les parties de l’hostie. Sacri canonis missx exposilio, lect. XLiii.
4° Le sacrement. —
1. Le sacrement lui-même. —
Alexandre de Halès s’occupe de son unité, qui est
réelle, quoique plusieurs choses concourent à le former ;
il relève l’unité d’institution, d’effet et de fin.
S’il y a double espèce, c’est pour différentes raisons, parce
qu’il y a duplex inslitutionis ratio, duplex myslicum,
duplex natura contenta, duplex modus sumendi,
duplex immolalio, duplex effeclus. Le sacramentum est
constitué par les espèces et par leur contenu sous
différents aspects. Summa Iheologiæ, part. IV, q. x,
m. iii, a. 1-3. Albert le Grand distingue le sacramentum
de la res sacramenti, et il soutient l’unité du sacrement,
qui est simpliciter unum. In IV Sent., 1. IV, dist. VIII,
a. 12, 13. Ailleurs, il établit la distinction connue
entre sacramentum, res et sacramentum, res et non
sacramentum. De sacramento cucharisliie, dist. VI,
tr. III. Quant à saint Bonaventure, il distingue trois
choses dans le sacrement : species visibitis, corpus
Cliristi verum et corpus Clirisli myslicum, et il explique
ainsi l’unité du sacrement : eucharistiæ sacramentum
non est unum unilate simplicilatis, sed inlegritalis in
signo, et ordinatur ad unum, scilicet ad unionem corporis
myslici. In IV Sent., I. IV, dist. VIII, part. II,
a. 2, q. i, II. Cf. Richard de Middletown, In IV Sent.,
1. IV, dist. VIII, a. 1, q. i, ii, iv. Saint Thomas répète
la formule d’Alexandre de Halès : unum sacramentum,
licet mulla concurranl. In IV Sent, I. IV, dist. VIII,
q. I, a. 1, sol. 2’. Il explique cette unité dans la Somme
theologique, IIP, q. lxxiii, a. 2. Le sacrement de l’eucharistie
est un : ordinatur cnim ad spirilualem refeclioncm,
quæ corporali eonformatur. Or, pour la réfection
corporelle, il faut cibiis et polus. Deux choses concourent
donc à l’intégrité de l’eucharistie : scilicet spiritualis
cibus et spiritualis polus. Cf. Joa., vi, 56. Ergo
hoc sacramentum mulla quidem est materialiler, sed
unum formaliter et per/ective. Duns Scot explique aussi
à sa façon l’unité du sacrement de l’eucharistie. Voir
t. IV, cal. 1915. Pierre d’Auriol niait l’unité d’intégrité
du sacrement, par cette raison que le communiant
qui recevait seulement le corps du Christ sous l’espèce
du vin recevait cependant tout le sacrement. In IV
Sent., 1. IV, dist. VIII, q. i, a. 2. Capréolus résout