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1207 EUCHARISTIE D’APRÈS LES MONUMENTS DE L’ANTIQUITÉ CHRÉTIENNE 1208

pert, Malereien, pl. 114, sur les pyxicics de Berlin, de Bologne, Stuhlfaiith, op. cit., pi, i, et sur quelques sarcophages. — 2. Monuments originaux. — Aucun texte ne parle en faveur des prétendus autels de la cène, de saint Pierre, de saint Jérôme, de saint Grégoire, etc., qu’on conscrve’encore aujourd’hui à Rome, et leur forme nous oblige à les attribuer à des époques beaucoup plus récentes. Holtzinger, Die attchristtiche Architektur, Stuttgart, 1889, p. 115 sq. ; Kraus, Real-Encyclopddie fiir clirislliche Allertiimer, 1882, t. I, p. 35, 41, 42 ; Leclercq, dans le Dictionnaire d’archéot. chrétienne, t. i, col. 3158, 3187 ; Nuovo buliet., 1897, t. III, p. 19 sq. Les autels dont nous avons à parler appartiennent à l’époque de la paix. Les plus anciens, parmi lesquels il faut ranger ceux de Saint-Victor de Marseille et d’Auriol, les autels de la catacombe de Saint-Alexandre, sur la voie Nomentane, et de Baccano, sur la voie Cassia, etc., sont du iv « et ve siècle. Ils consistent généralement en une plaque de marbre carrée reposant sur 1, 4 ou 5 pieds et sont décorés de différents ornements. Parfois on a utilisé des monuments païens désaffectés qu’on couvrait d’une plaque de marbre qui servait de table d’autel. Trois cippes de marbre conservés au musée de Latran rentrent dans cette catégorie. De Rossi, Buliet., 1877, pi. iii-iv. Plusieurs autres se trouvent en France et ailleurs. Kraus, op. cit., t. i, p. 42 ; dom Leclercq, loc. cit., t. i, col. 3175 sq. Quelques autels en forme de cippe sont d’origine chrétienne et remontent très haut. Leclercq, loc. cit., col. 3177, 3178. Enfm, il est probable que l’une ou l’autre des tables d’agapc, nvnsæ agapes, trouvées en Afrique, a servi pour la confection de l’eucharistie dans les oratoires où elles étaient placées. Wieland, op. cit., p. 152-154 ; Nuovo buliet., 1900, t. VI, p. 128, 129 ; Leclercq, art. Agapc, dans le Dict. d’archéol. clirét. t. i, col. 775. Quelques autels richement décorés sont attribués au ive siècle par M. Schultze, dans Realencyclopàdie fiir protest. Théologie und Kirche, Leipzig, 1896, t. i, p. 394. — Nous traiterons la question des reliques placées dans l’autel ainsi que celle de l’oblation de la messe en l’honneur des saints, à l’art. Saints (Culte des). — 3. Nappes d’autels. — L’usage des nappes est un usage profane : on l’a adopté pour la table liturgique. Au ive siècle, plusieurs auteurs nous en parlent, par exemple, saint Optât de Milève, De schismat., vi, 1, P. L., t. xi, col. 1077 ; saint Ambroise, De virg., 1. I, c. xi, n. 65, P. L., t. XVI, col. 206. Saint Jean Chrysostome, Homit., L, n. 4, in Matth., P. G., t. lviii, col. 509, mentionne des bordures en or. M. Marucchi, Le dogme de l’eucharistie, p. 18, a voulu voir la représentation d’une nappe sur la table de la Fractio panis. Cette explication est à tout le moins fort douteuse. Des nappes ornées de riches bordures figurent sur les tables eucharistiques ou autels dans les inosaïques déjà citées de Ravenne. Une épigraphe africaine, du v ou vie siècle, les mentionne avec des reliques déposées dans l’autel :

+ SVB HEC (sic) SACRO H SCO BELAMINE ALTA ||

RIS SVNT MEMORI/E SCOR… De Rossi, Buliet., 1894, p. 39. Voir Leclercq, dans le Diction, d’archéol. chrét., t. i, col. 3155-3189. Voir aussi plus haut, t. i, col. 2578-2584.

7° Chants et lectures à l’office liturgique. Diptyques et vêlements liturgiques. — - 1. Gomme monument antérieur à Gonstantin, on ne peut citer qu’un marbre de Bithynie, du iiMiie siècle, où on dit du titulaire qu’il a charmé le troupeau du Très-Haut et formé les fidèles au chant des psaumes et à la lecture des saints Livres : ©eOY (û.i || laT) OY nOIMNCIA TePn{„>v)i| YAAMOIC Te AreiOlC K(ai tiva)JirN0OC-MACIN nANTAC EGICcov). Cabrol et Leclercq, Monum. liturgica, Paris, 1902, t. i, n. 2785 ; Leclercq,

dans le Dictionnaire d’archéol. clirél., t. iii, col. 345. A partir du milieu du iv<e siècle, les témoignages épigrapliiques augmentent sensiblement. Par l’inscription de l’évêque africain Alexandre nous apprenons que le peuple tout entier prenait part tau chant. Antérieurement déjà, à Rome, un certain Léon rehaussait le culte par son chant : psallere

ET IN POPULIS VOLUI MODULANTE PROFETA (Si’c),

tandis que l’épitaphe contemporaine du diacre Redemptus dit du titulaire : dulcia nectareo prome BAT MELLA CANCRE, | PROPIIETAM CELEBRANS DULCI

MODULAMINE SENEM. Dc Rossi, Roma solter., t. iii, p. 240 et 239 ; Ihm, Damasi epigrammata, Leipzig, 1894, p. 38, n. 35*, p. 28, n. 21*. Pour d’autres épigraphes, voir de Waal, Le chant liturgique dans tes inscriptions romaines, dans le Compte rendu du III" congrès scientifique international des catholiques, ii « section, Bruxelles, 1895, p. 310-317 ; Leclercq, dans le Diction, d’archéol. chrél., t. iii, col. 351-357. — 2. La pratique de nommer les personnes mortes ou vivantes pour lesquelles on demandait pendant le saint sacrifice les prières des assistants est très ancienne. Wilpcrt, Fractio panis, p. 53 sq. Saint Gyprien, £’p(s/., i, 2, édit. Hartel, t. m 6, p. 466, 1a connaît. A cet usage se rattachent les diptyques liturgiques, ou plaquettes d’ivoire, qui portaient le nom des personnes en question. Quelques-uns des monuments encore conservés avaient d’abord une destination profane qui n’a été changée que plus tard, par exemple, le diptyque Barberini, ceux de Kovare et de Brescia. D’autres étaient destinés dès le commencement à l’usage religieux, par exemple, le « livre d’ivoire » de la cathédrale de Rouen, du v^" ou vie siècle, celui de Tongres, etc. Voir Kraus, Real-Encyclopâdie, t. i, p, 364-372 ; Leclercq, Manuel d’archéologie chrétienne, Paris, 1907, t. ii, p. 342-344, avec la bibliographie, en attendant l’art. Diptyque, dans le Dictionnaire d’archéologie chrétienne. — 3. Pour les vêtements liturgiques, voir Wilpert, Die Gewandung der Christen in den ersten Jahrhunderlen, Gologne, 1898, p. 33-58 ; Braun, Die liturgische Gewandung im Occident und Orient, Fribourg, 1907.

Pour Tépitaplic d’Abercius, voir plus liaut, 1. 1, col. 362 ; pour les inonuments de la troisième catégorie, calices, autels, etc., voir les indications bibliographiques sommaires dans chaque paragraplie de la seconde partie. Nous ne citons pas non plus in extenso le titre des manuels et dictionnaires d’arclicologie chrétienne, tels que Martigny, Allard, Kraus, Kautmann, Marucclii, Scaglia-Xystus, Cabrol, etc., qui consacrent tous un certain nombre de pages à l’archéologie de l’eucharistie.

Baring-Gould, Ow inlieritance, an accoiinl o( tlie eucharistie service in tlie firsl three centuries, Londres. 1888 (cité par Kvaus, Geschiclite der cliristliclien Kunst, Fribourg, 189(3, t. i, p. 165, n. 2) ; Bilezewski, Êiicaris/i’a illnslrala da monumenti lelterari, epigrafici, iconografici delta crisliana antichila (paru en langue polonaise) ; cf. Commentarius authenlicus du 11’^ congrès d’archéologie chrétienne, tenu à Rome, 1900, p. 158 ; Bulir, Un frammento di bassoritievo rappresentante il calice eucaristico, dans Bulleltino di arclicologia e.storia dalmala, 1906, p. 39-45 ; Cavedoni, La credenza delta primitit’a Cliiesa modenese nel dogma aiigustissiino del sacramento dell’cucarislia comprovato con duc monumenti del terzo secolo, dans Opnscoli religiosi, 2’série, 1863, t. i, p. 321-3T ? ; Congrès (dixième) eucliarislique inlernalional tenu à Paray-le-Monial, 1897, p. 464-475 ( : 2 articles de Dory et Gauthey) ; Corblet, Histoire dogmatique, lituryique cl ai-cltéologique du sacrement de l’eucharistie. 2 vol., Paris, 1885-1886, surtout, t. ii, p. 478-551 ; Dechent, Die Bcdeulung der Speisungsgescliiclde auf den Denlimàlern altcluistliclier Kunst, dans Clirislliclies Kunstblatl, 1878 ; Didiot, Ln tlicologie des catacombes, dans la Revue des sciences cccli’s., 1864, t. X, p. 616sq. ; Dobbert, piix Abendmald in der bildenden Kunst, dans Repertorium fiir Kunslivissenscliafl, 1890, l. XIII, p. 281 sq., 363 sq., 123 sq. ; Dolger, IXeYC, Das Fisclisjimbol in fiidicliristliclier Zeit, Rome, 1910, t. i ; les premiers chapitres du livre ont paru comme articles dans