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183 EUCHARISTIE D’APRÈS LES MONUMENTS DE L’ANTIQUITÉ CHRÉTIENNE 1184

(baristie, Paris, 1669-1674 ; Boilcau, De adorationc eucliarislim, Paris, 1685 ; Darrcl, A Irealise o/ Uxe rcal présence, Londres, 1721 ; de Cordemoy, J a méthode dont les Pères se sont servis en traitant des mystères, Paris, 1083 ; Traité de l’eucharistie, Paris, 1686 ; Duguel, Traité dogmatique sur l’eucharistie, Paris, 1727 ; Gerbert, 371eo/ogia velus et nova circa præsenliam Christi, Fribourg-en-Brisgau, 1756 ; Kôhlcr, Ilislorische Abhandhing ither dicWorie des Erlësers im letzen Abendmahl, Mayence. 181 : i ; TtôWmgcr, Die Eucharistie in den drei ersten Ja/ir/mnrfeWc/i, Ratisbonne, 1826 ; Rotliensco, Die Abendmahlslehre durch katholisclie und nichtkatholischc Zeugnisse aller und neuer Zeit beleuchtel, Mayence, 1830 ; Régler, Die Eucharistie nach Schrift und Tradition, Bamberg, 1845 ; Wiseman, 1 ectures on the real présence of Jésus Christ in the blessed ei(c/i « ris(, Londres, 1842.

Travaux récents : parmi les protestants : Pusey, The doctrine of the real présence as contained in the Fathers, Oxford, 1855 ; Steitz, Die Abendmahlslehre der grieschischen Kirche in ihrer geschichilichen Entwickelung, dans Jarbucher far deustche Théologie, 1864-1868, t. ix-xiii ; Harnack, Le/irfcuc/i (/f/’Doffmengesf/ncft/e, 3e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1894 sq. ; Loofs, leitfaden zum Sludiuni der Dogmengeschichte, Halle, 1893 ; art. Abendmahl, dans la Realencyklopàdie fiir protestantische Théologie und Kirche, 3e édit., t. i, p. 38 sq. ; J. Réville, Les origines de l’eucharistie, Paris, 1898 ; Gore, Dissertations on subjects connecled with the Incarnation, 3e édit., Londres, 1907 ; The body of Christ, 3e édit., Londres, 1903 ; Watterich, Die Gegenwart des Herrn im heiligen Abendmahl, Heidelberg, 1900 ; W. B. Frankland, The earhj eucharist (A. D. 30-180), Londres, 1902 ; J. Hoffmann, -Dos Abendmahl im L/rc/instoiJum, Berlin, 1903 ; A. Andersen, Das Abendmahl in den zwei ejslen Jahrhundcrten nach Christus, Giessen, 1904 ; 2e édit., 1906 ; M. Goguel, L’eucharistie, des origines à Justin, martyr, Paris, 1910 ; — parmi les catholiques : Schanz, Die Lehre des hl. Augustinus iiber die Eucharistie, dans Theologische Quartalschrifl, 1896, p. 79-115 ; ’Nægle, Die Eucharislielehre der hl. Johannes Chrysoslomus, Fribourg-en-Brisgau, 1900 ; Hehn, Die Einsetzung des hl. Abendmahls, als Beweis fiir die Gotlheit Clvisti, Wurzbourg, IQOO iScheiwUer, Die Elemente der Eucharistie in den ersten drei Jahrhunderten, Mayence, 1903 ; A. Struckmann, DieGegenwart Christi in der hl. Eucharistie nach den schriftlichen Quellen der vornicànischen Ze17, Vienne, 1905 ; Blank, Die Lehre des hl. Augustinus vom Sakramenie der Euchwistie, Paderborn, 1906 ; Mahé, L’eucharistie d’après saint Cyrille d’Alexandrie, dans la Revue d’histoire ecclésiastique, Louvain, 1907, p. 677-690 ; Adam, Die Encharistielehre der hl. Augustin, Paderborn, 1908 ; Rauschen, Eucharistie und Busssakrament in den ersten sechs Jahrhunderten der Kirche, Fribourg-en-Brisgau, 1908 ; trad. franc., par Decker, Paris, 1910 ; Baur, S. Jean Chrysostome et ses œuvres dans l’histoire littéraire, Louvain et Paris, 1907 ; A Struckmann, Die Encharistielehre des hl. Cyrill von Alexandrien, Paderborn, 1910 ; Batiffol, Études d’histoire, 2° série. L’eucharistie, la présence réelle et la transsubstantiation, 3^ édit., Paris, 1906 ; Taxeront, LIistoire des dogmes, 2’^ édit., Paris, 1909 ; J. Lebreton, art. Eucharistie, dans le Dictionnaire apologétique de la foi catholique de d’Alès, Paris, 1910, t. I. col. 15671576.

G. Bareille.

III. EUCHARISTIE D’APRÈS LES MONUMENTS DE L’ANTIQUITÉ CHRÉTIENNE. — I. Les monuments. II. Leur valeur au point de vue du dogme, du culte et de la liturgie.

I. Les monuments. — Ils sont de trois sortes : représentations symboliques, monuments épigraphiques et autres que nous ne citerons que dans la seconde partie.

i. iiErnÉSENTArjONs SYMBOIJOUES. — Les symboles de l’eucharistie se divisent en deux classes, selon qu’ils ont ou qu’ils n’ont pas de prototypes bibliques.

— 1° Prototypes bibliques. — 1. La muUiplication des pains et des poissons. Matth., xiv, 15 sq. ; Joa., vi, 1 sq. — Les scènes qui représentent ce sujet, et dont les plus anciennes mêlent encore au symbolisme des détails réalistes, se sont développées à peu près dans l’ordre suivant. Ce qu’on a d’abord eu en vue, c’était la communion symbolisée par le repas de la foule. Il fallait donc représenter le repas où l’on servait du pain

et des poissons. La présence, en nomlire variable, des paniers symboliques montre le caractère surnaturel et merveilleux de la nourriture. Les assistants sont régulièrement au nombre de sept, nombre sacré, choisi à dessein pour indiquer l’ensemble des fidèles. Par exception, on en voit douze sur une fresque du ive siècle. Wilpcrt, MaUreien, p. 539, pl. 267. D’après Wilpert, le monument le plus ancien en date est la Fractio panis, découverte en 1893, à Sainte-PrisciJIe. La fresque (fig. 2) montre le moment qui précède immédiatement la communion. Un homme barbu, assis sur un petit banc, tient dans ses mains un pain. Devant lui un calice et deux plats avec deux poissons et cinq pains posés sur une table en forme de sigma, à laquelle sont assis six convives, dont une femme portant le voile. La peinture remonte aux premières années du ii*e siècle. Wilpert, Malereien, p. 286, 287, pi. 15, n. 1 ; Fractio panis, édit. franc., p. 8 sq.. pi. xiii-xiv. La multiplication miraculeuse se retrouve en miniature sur une paroi de la crypte de Lucine, à la catacombe de Saint-Cahxte. De chaque côté d’un médaillon, dont la peinture, aujourd’hui détruite, représentait probablement le repas sjTnbolique de la communion, on voit, placé devant le poisson couche sur le sol, un panier rempli de pains et dont le milieu est occupé par un verre rempUde vin (fig. 3). La fresque est de la même époque que la précédente. Wilpert, op. cit., p. 288, 289, pl. 27, 28. Ailleurs, c’est l’acte de manger ou le repas, qui forme le centre de la composition, par exemple, à Saint-Galixte, dans les chambres dites des sacrements A^ et A^ qui ne sont postérieures que de quelques années à la fresque de la Fractio panis. Wilpert, op. cit., pl. 14, n. 3 ; 15, n. 2 ; 41, n. 4. Dans l’une (A^), on voit (fig. 4), à la suite deux scènes symboliques du baptême, la scène dite de la consécration où un homme étend les mains pour bénir les pains et les poissons posés sur un trépiedautel, à la droite duquel une orante est debout (fig. 5), puis le repas symbolique de la multitude représentée par les sept, et, faisant pendant à la consécration, le sacrifice d’Abraham. Voir 1. 1, col. 104, fig. 5. Sur la voûte de la chambre A^, le trépiedautel revient encore (fig. 6). l est chargé de deux pains et d’un poisson et entouré des sept paniers symboliques. Sur le mur on a peint, après les scènes symboliques du baptême, le repas des sept disciples sur le lac (fig. 7).

Dans les autres chambres des sacrements qui ne sont postérieures que de quelques années aux deux premières, il ne reste plus que le repas symbolique : le réalisme a disparu. — Avec le iiie siècle, le repas disparaît à son tour. Sur un grand nombre de monuments, la scène biblique prend la forme suivante : le Christ, muni généralement du bâton de thaumaturge, touche im des paniers placés devant lui ou à ses côtés et opère ainsi le miracle. Sur les 28 (29) peintures romaines publiées par Wilpert, six appartiennent encore au iiie siècle. Op. cit., p. 292-300. Enfin, Jésus est représenté bénissant les pains et les poissons que lui présentent les apôtres pour qu’il les multiplie. Cela fait, ils les emportent avec empressement pour les distribuer aux foules absentes. Cette dernière composition se rencontre fréquemment sur les sarcophages du ive siècle. Nuovo bulleltino, Rome, 1901, t. VII, p. 271, pl. x ; 1904, t. x, p. 273 ; Marucclii, I monumenlidelmuseo crisiiano Pio-Laleranense, ^Milan, 1910, passim ; Le Blant, Étude sur les sarcopimges chrétiens antiques de la ville d’Arles, Paris, 1878, pl. i, III, X, XXII, etc.

C’est à tort que certains auteurs ont contesté le symbolisme eucharistique de la multiplication des pains et, en partie aussi, du miracle de Cana, dont nous parlerons bientôt. Baumstark, dans VOriens chrisiianus, 1903, t. iii, p. 539 ; Kaufmann, Handbuch