Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 5.djvu/48

Cette page n’a pas encore été corrigée
71
72
ENFER D’APRÈS LES PÈRES


passible bcatitiule ; mais à ceux qui ne scs’Tonl pas du loul purifiôs, connue à l’or souillé, il est clair qu’il leur faut la fournaise (lans]^lacjuclle, après liquéfaction, le vice mélan<, ’é sera séparé, Dieu se conservant leur nature puriliée pour les siècles futurs. Cf. c. viii, col. 36, curalio in jyrsesenli vilii, vcl in julura vita, et il parle de la chute générale de l’humanité ; c. xxvi, col. 68, le Christ est venu sauver, non seulement l’homme qui avait péri, mais encore celui qui nous avait apporté la mort ; la vie, la pureté, en eflet, revivifie, repurifie tout ce qu’elle approche de mort et de souillé ; comme le feu restitue l’or dans sa splendeur avec de la peine et du temps ; ainsi la vertu divine ; et le démon même ne pourra douter que tout cela(renfer) est juste et salutaire, s’il vient à en comprendre le bienfait ; mais le travail est long et pénible ; à la fin tout étant purifié, et ceux qui gisent maintenant dans le mal ayant été rétablis dans leur l)rcmier état, toute créature rendra grâce à Dieu d’une seule voix. Ainsi le Christ a accompli son œuvre, en délivrant l’homme du péché et en guérissant le vice dans son inventeur. On trouve des textes aussi expressifs. De anima et rcsurr., P.G., t. xlvi, col. 100, 101, 104, 105, 152, 157-160, la différence d’une vie vertueuse et d’une vie coupable consiste en ce que la première atteint plus vite, la seconde l)lus tard à la béatitude promise à tous ; Orat. de morluis, ibid., col. 524, 525, 536 ; Contra Ariiini et Sabellium, P. G., t. xlv, col. 1292, 1293 ; De hom. opif., c. XXI, P. G., t. XLiv, col. 201 ; Oratqiiando sibi siibjecerit omnia, P. G., t. xliv, col. 1313 : Aliqiiando ad nihilum Iransibit mali natura, plene et perfecte delela ex rerum essentia, divinaque et ub omni interiiu aliéna boniias in se continebit omneni naliiram ratione prsedilam, nuilo ex iis qui a Deo facti sant excidente a rcgno Dci, quando omni vitio qnod rebiia facrat immistum, ianqiiam aliqua materia, pcr ignis purgalorii consumpto fusionem, omne quod a Deo orlum habiiil taie /aetum /iieiit, qnale crat ab initia ; le Christ est le premier ; tous suivent, de plus ou moins prés, donec ad extremnm finem mali, boni progressas vilium abolendo pervenerit, etc.

Sur la nature du feu de l’enfer, saint Grégoire de Nysse repousse-t-il le réalisme. De anima et resitrr., P. G., t. XLvi, col. 67 sq. ; Oral, catech., c. xl, P. G., t. XLV, col. 106 ; Orat., m. De resurr. Domini, P. G., t. xi-vi, col. 679 ? Voir Feu.

Saint Jean Chrysostome, de 375 à 404 (dernier exil), ne cesse de prêcher et la vérité de l’enfer éternel, jamais peut-être, en Orient du moins, n’a été inculquée avec tant de force et [de fréquence que par lui. Il développe une théologie spéculative très riche à certains points de vue, et c’est évidemment une mine incomparable de théologie pastorale ; il fait des descriptions sobres de détails imaginaires et fidèles à la méthode exégétique littérale. Enfin, il mène une campagne sans trêve contre l’incrédulité et les opinions erronées et scandaleuses qui circulaient çà et là et qui étaient contraires à l’éternité de l’enfer. Avec saint Basile, il dissipe pour l’Orient les dernières ombres de l’origénisme universaliste et met définitivement en plein jour le dogme de l’enfer.

Ces idées sont simultanément traitées, il faut donc parcourir les textes. Ad Theodor. lapsiim, i, 9, 10 ; II, 3, P. G., t. XLvii, col. 277 sq., 313, conciliation de la violence extrême du supplice de l’enfer avec sa durée sans fin pour le corps et pour l’âme ; In Epist. I ad Thess., homil. viii, P. G., t. lxii, col. 441 sq., il résout cette objection : les textes scripturaires ne sont que des menaces, en répondant que c’est un raisonnement satanique, qu’il réfute ensuite avec clarté, en multipliant les preuves positives : nécessité morale, consentement universel et l’histoire montre

que Dieu, de fait, réalise ses menaces les plus terribles ; 7/1.l/ « ///i., homil. XI, 7 ; homil. xiii, 5, 6, P. G., t. i-vii, col. 200, 214 sq., aprés les iireuves, il répond à l’objection : personne n’est revenu de l’enfer, en disant que Jésus-Christ est descendu du ciel pour nous le révéler ; puis en montrant l’insuffisance des sanctions d’ici-bas ; homil. xvi, 7, 8, ibid., col. 218 sq-, il dit qui seront les damnés, tous les pécheurs ; homil. xxxvi, 3, 4, ibid., col. 416 sq., existence, éternité, justice de l’enfer pour un seul péché ; le péch6 est un mal, plus grand que l’enfer ; homil. xliii, 4, 5, ibid., col. 461 sq., la fournaise de feu, l’horrible éternité ; un discours sur l’enfer est attristant, mais nécessaire : homil. xxiii, 7-10, ibid., col. 317 sq., peines du dam et du sens : la première plus terrible que mille géhennes, éternité. In.Joa., homil. xii, 3, /’. G., t. Lix, col. 86, résumé de la théologie de l’enfer. De même. In Epist. ad iîom., homil. xxv, 4-6, P. G., t. Lx, col. 632 sq., il résout l’objection tirée de la bonté divine et de la justice contre l’éternité châtiant la faute d’un instant ; sa réponse propose l’exemple de la justice humaine, et prouve la nécessité morale de cette sanction, autrement Paul, Néron et le diable seraient heureux ensemble ; il démontre l’existence de l’enfer, puis fait une charge à fond contre l’apocatastasis : il n’y a pas d’insensé qui la puisse soutenir ; ceux qui l’affirment en porteront le châtiment terrible, car ils perdent les âmes, de même ceux qui les écoutent ; mais non, revenez à la vérité et craignez la géhenne qui est nécessaire pour vous convertir. De même, homil. xxxi, 4, 5, col. 673 sq.. sortie contre les imiversalistes et démonstration de l’éternité et de l’inégalité des peines ; la racine de l’incrédulité ici, c’est la corruption du cœur ; il réfute les objections des incrédules qui se plaignent de ce que Dieu ne punit pas (ici-bas) et de ce qu’il punit (en enfer) ; le lieu de l’enfer importe peu à connaître ; il doit être, simple opinion, totalement en dehors du monde ; il faudrait parler de l’enfer, partout ; toutes les peines d’ici-bas sont des plaisirs en comparaison de l’enfer ; il résout l’objection des miséricordieux : les incrédules seuls seront en enfer, car les chrétiens auront cru au Seigneur ; la foi sans les œuvres méritera une damnation encore plus terrible : dangers des pensées légères et fausses sur ce sujet, résumé de preuves. In / » ™ ad Cor., h)mil. ix, 1-3, P. G., t. lxi, col. 75 sq., il veut traiter ex professo l’importante question que tous désirent savoir : si le feu de la géhenne aura une fin. Son éternité est affirmée par le Christ et par Paul ; l’objection tirée de la justice est résolue : il y a justice, car le pécheur persiste incorrigible dans sa révolte après tant de bienfaits ; ce discours est terrible, mais nécessaire ; l’orateur tremble le premier ; de multiples r, lisons enlèvent toute excuse aux pécheurs ; la justice humaine agit ainsi. Si on objecte l’amour de Dieu, il répond que Dieu impose des préceptes faciles, toujours possibles et que sa honte offensée exige l’enfer ; si on objecte le texte de Paul : Saluabitur quasi per igncm, il répond que ce texte signifie que les actions mauvaises périront et le pécheur avec elles, puis il observe que le texte dit : sfl/yaft/V/ ! /’, c’est-à-dire que le f)écheur subsistera, qu’il ne sera donc pas anéanti et qu’il sera dans le feu ; In 77 » ’" ad Cor., homil. ix, ibid., col. 463 sq., nouveau sermon avec considérations habituelles ; de même jjIus ou moins complètement In Epist. ad Phil., homil. iii, 4 ; xiii, 2, P. G., t. lxii. col. 203 sq., 279, le dam, plus terrible que le feu. 7/î Epist. Il"’" ad r/iess., homil. 11, 3, 4 ; iii, 1, col. 475 sq., 479, illusion, chez beaucoup sur la terrible éttruité. In 1^"’ad Tim., homil. XV, 3, ibid., col. 5t>3 sq.. enfer. elTet de l’amour de Dieu qui par la crainte conduit au salut ; sans les menaces de la géhenne, nous v tomberions tous ;