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ESTHER (LIVRE D’)


traductions araméennes du livre hébreu d’Esllier. Le premier (rischon), aclævé vers l’an 700 de notre ère, n’ajoute à l’original que quelques mots et de petites phrases pour la clarté. Le second (scheni) renferme de plus longs développements légendaires et peu cohérents entre eux ; il est un peu plus récent que le premier (vers 800 au plus tôt).

Voir, pour le targum I, Posner, Das Targiim Rischon zii deni biblischen Bûche Eslher, Erestau, 1896 ; pour le targum II, J. Reiss, dans Monalsschri/l fîir Geschichte und Wissenscha)t des Jiidentiinis, 1876, p. 161 sq., 276 sq., 398 sq. ; 1881, p. 473-177 ; P. Casscl, Aus I.ileialiir und Geschichic, Leipzig, 1885 ; S. Gelbhaus, Das Targum scheni zum Bûche Esther, Franctort-sur-le-Mein, 1893 ; W. Bâcher, Zur jùdisch-persischen I.ileratur, dans Jewisch quarterUj reuicw, t. xvi, p. 525 sq. (second targum d’Esthcr).

Éditions : du targum I, dans les Polyglottes d’Anvers et de Paris, avec traduction latine. La Polyglotte de Londres donne un texte amplifié, publié déjà dans la Bible rabbinique de Bomberg, 1518. Tayler a traduit ce texte en latin, le nommant larrium prius, avec le targum II, voir ci-aprés. De Lagarde, daas Jlagioç/rapha chaldaicc, Leipzig, 1873, a reproduit l’édition de Bomberg. — Du targum II : de Lagarde, loc. cit., p. 223 sq. ; L. Mimk, Turgum scheni zum Bûche Eslher, Berlin, 1876 ; P. Cassel, Zweiles Targum zum Bûche Esther, 1878. texte et trad. allemande ; Moritz David, Das Targum scheni zum Bûche Esther, Berlin, 1898 (la meilleure). Traduction latine sans les textes araméens, Tayler, Targum prius ac pnsterius in Eslher…, Londres, 1055.

Il existe aussi en araméen une paraphrase de la prière d’Fsthcr (addition) dans le Songe de Mardochce (xe siècle). Cf. Ryssel, loc. cit., p. 195 sq.

4. Version syriaque.

La Peschito ne contenait pas primitivement le livre d’Esther, pas plus que les deutérocanoniques. Ce livTe manque même en entier dans les manuscrits de la reccnsion orientale ou nestoriennc. Les deutérocanoniijues ont été traduits en syriaque d’après le grec au ive siècle. Ils ont été édités dans la Polyglotte de Londres et par P. de Lagarde, Leipzig, 186L

5. Les manuscrits hébreux IIG, 117, IIS et 127 de la Bibliothèque nationale contiennent, jointe au texte hébreu, ime traduction persane d’Esther parmi d’autres livres de l’Ancien Testament.

6. Vulgate latine.

Saint.Jérôme traduisit en latin le livre « comme il est dans l’hébreu, » verbiime verbo. Precf. in lib. Esther, P. L., t. xxviir, col. M.SSsq. Ace premier travail il ajouta la traduction latine des additions, selon qu’il les trouva » dans l’édition courante (in edilinne vulgata) » de la Bible grecque. Vulg., avant x, 4. Il les traduisit fort librement et d’après la recension du codex Alcxandrinits, les « marquant d’un obèle. » Ibid.

2° Vers(o/is dérivées. — 1. Ancienne latine. — Son texte n’est pas une traduction, mais un simple résumé de tout le livre d’après une reccnsion grecque proche parente de celles des niiuiuscrits Alexandrinus et Vaticanus, avec des remaniements et des enrichissements qui font les additions plus longues que dans le grec. La langue en est rude et grossière. Voir Fritzsche, Ilandlmch, p. 75 ; Jacob, op. cit., j). 219 sq.

Les trois premiers chapitres de cet ancien texte latin ont été édités par Tommasi, Sacronim Biblioritm jiixia editionem seuLXX interprctum seti h. Ilieronijmi réfères tituli. Home, 1688, part. I, p. 92-9.3 ; Optra nmnia, édit. Vezzosi, Borne, 1717, t. la, p. 138141, d’après le manuscrit, aujourd’hui perdu, de la Valliccllane, H. 7. Biauchhii les a réédités, Vindiriie canonicarum Scripturarum vet. lai. edil., Bome, 1710,

p. CCXCIV-CCXCIX.

Mitions : P. Sabaticr l’a publiée, llil>lipruni snrrorum latinst iirrsinnrr. nnliquir…, Hcims, 1753, t. i. p. 796-825, d’nprés le manuscrit de Corbic (Bibliolhéquinationale,

1J549) ; dom Calmet avait reçu de dom Martianay une copie de ce manuscrit de Corbie, et il en a publié quelques variantes dans son Commentaire lillrral sur le livre d’Esther ; S. Berger, Histoire de la Vulgnle, p. 22, 62, 138. signale le livre d’Esther selon le texte de l’ancienne latine parmi d’autres livres du texte de la Vulgate, dans les manuscrits suivants : coder Complutensis (première Bible d’Alcala), ms. 350 de Lyon (spécimen dans Berger, Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale et autres bibliothèques, t. xxxiv, 2’^ partie, p. 145-1 17 ; tirage Ci part, p. 31-33), mss 6225, 6239 de Munich, ms. n. 35du Mont-Cassin, ms. de Bobbio (Ambros. E, 26 in/.), ms. de Carcassonne (perdu).

2. Autres versions.

Sijro-hexaplairc. — Le livre d’Esther figurait dans le manuscrit de cette version signalé par Masius († 1573), à qui il appartenait. Ce manuscrit est aujourd’hui égaré. — Arabe. — Celle qui est publiée dans les Polyglottes de Paris et de Londres a été faite sur les Septante. — Arménienne. — Amsterdam, 1666 ; Constantinople, 1705 ; Venise (J. Zohrab), 1805 ; Pères méchitaristes, 18591860. — Coptes. — D’Esther nous n’avons dans la sahidique que iv, 3-4, 6-12 (ms. British Muséum^ addit. 17183). — Éthiopienne. — A. Dillmann avait annoncé la publication du livre d’Esther en éthiopien ; faute de ressources, il n’a pu tenir sa promesse. La Bibliothèque nationale de Paris n’a aucun manuscrit de la version éthiopienne d’Esther. — Géorgienne. — Moscou, 1743 ; Saint-Pétersbourg, 1816, 1818. — Slavonne. — Esther traduit de l’hébreu.

IL Canoniciti’:. — I. cuEz LES jvirs. — Si le livre d’Esther fut écrit dans les derniers temps de l’empire persan, l’omission d’Esther et de MardochéC ; faite par l’auteur de l’Ecclésiastique, vers l’an 180 (ou 145) avant notre ère, dans le catalogue des personnages qui ont illustré l’histoire d’Israël, Eccli., xiiv, 10 sq., ne jirouve pas la non-canonicité absolue de ce livre, mais seulement qu’il n’était pas connu de l’auteur, ou qu’il n’était pas encore canonique. Les centaines de prescriptions que l’on trouve dans la Mischna et les deux Talmuds, relativement à la transcription et à la lecture du petit « rouleau » d’Esther, comme ; i la céléljration de la fête des Piirini, ]irescriptions qui remontent au commencement de notre ère, l’importance extrême que l’on attache, à cette époque, à la lecture même de ce rouleau, la faisant passer avant l’étude de la loi et le service de l’autel, attestent à leur manière la canonicité. Tahnud de Jérusalem, traité Megillah, i, 1-5, trad. Schwab, Paris, 1883, t. vi, p. 198-208 ; Talmud de Babvlone, Megillah, a, 2b 5fc, 16 6, etc. Selon Neteler, Comm. zii Esra, Nehemia und Esther, Munster, 1878, et quelques autres, Josèphe, qui placc les ordonnateurs du canon, Esdras et Néhémie, au temps de Xerxès, Ant. jiid., XI, V, a placé le livre d’Esther au temps d’Artaxerxès, « successeur de Xerxès » , Cont. Apion., I, VIII, pour marquer sa non-canonicité, « les écrits parus depuis les jours d’Artaxerxès ne jouissant pas du même crédit que ceux qui les ont précédés ; » cf. aussi Ant. jud., XI, vi. Mais le contraire est aussi logicfuc, sinon plus : Josèphe, identifiant l’Assuérus du livre d’Esther avec Artaxerxès et l’Artaxerxès du livre d’Esdras avec Xerxès père de celui-ci, et tenant Esther pour canonique, se voit forcé, ce livre étant le plus récent de la série, d’étendre la suite des écrits prophétiques (canoniques) « jusqu’aux jours d’Artaxerxès. » Il n’est point dit, du reste, que Josèphe tint lOsdras pour l’ordonnateur du canon. Il est vrai qu’un membre induent de l’école de Janinia (Jabné), B..losué, entendit exclure Esther du canon, et qu’un jieu plus tard, B. Samuel et IL Juda, celui-ci rapportant les paroles du premier, prétendirent que ce livre " ne souillait pas les mains » (n’était pas saint et sacré) ; mais le même B..Samuel