clamer plus explicitement la vérité, comme Daniel à la cour de Darius affirme l’inégalité éternelle contre l’éternité unique mazdéenne.
6o La théologie juive extra-canonique du iie siècle avant Jésus-Christ jusqu’à la fm du / « " de noire ère.— Pour plus de brièveté nous suivrons un ordre systématique. Les apocrypiies juifs distinguent équivalemment pour les mécliants après leur mort la peine du dam et la peine du sens, comme les deutérocanoniques, et ils décrivent ces deux peines. Voir Démon, t. IV, col. 328-330.
1. Le nom des damnés est eftacé du livre de vie. Hénoch, cviii, 3 ; Jubilés, xxxvi, 10. Pour eux, plus de vie heureuse, Hén., xcix, 1 ; plus de paix, Ilén., v, 4 ; XII, 5 sq., etc. ; pas de souvenir au jour de miséricorde pour les justes, Ps. de Salomon, iii, 11 ; xiv, 9 ; mais la perdition, aucoXeia, l’s. de Salomon, xv, 9, 10, etc. ; //en., V, 5 ; X, 12 ; xii, 6 ; Testament des douze patriarches, Lévi, 18 ; Juda, 25 ; la mort éternelle et sans fm, Ilén., xcix, 11 ; cviii, 3 ; Philon, De posteritale Cctini, 39, t. i, p. 233 ; De præm. et pœn., 70, t. ii, p. 419. Pour les damnés, il vaudrait mieux n’être jamais nés. Ilén., xxxviii, 2 ; Secrets d’Hénoch, XLI, 2. Cf. Apocalypse de Baïuch, xxx, 5 ; xxxvi, 11.
2. Les cliâtiments positifs de l’enfer sont terribles. Il y en a pour l’âme, honte, terreur, crainte, désespoir, Ps. de Sal., ii, 31 ; Jub., xxxvi, 10 ; Apoc. de Paruch, 37 ; Philon, />p/cTm.e/po ?n., 69-71, t. ii, p.419 ; Quod detcr. poliori insid., 140, t. i, p. 218. Les damnés verront la félicité des justes, Hén., cviii, 15, pour leur plus grand désespoir ; ou bien, au contraire, ils disparaîtront de la vue des bons, Hén., xlviii, 9 ; Liv, 1 ; lx, 18 ; lxii, 12 ; lxxvii, 3, etc. ; esséniens d’après Josèphe, De bello judairo, IT, viii, 11.
Mais les théologiens juifs se complaisent surtout dans la description des sui)pliccs corijorels de l’enfer ; ils y déploient leur imagination. Hén., lui, 3 sq. ; lvi, 1 sq., ctc. ; IVMach., ix, 9 ; xii, 12 ; xiii, 14 ; Testament, Aser, VI, 5. En particulier, ils mettent en enfer le froid et la soif. Secrets d’Hénoch, x, 2 ; cf. Josùpe, Dc bell. jud., If, VIII, 11 (croyance des esséniens) ; mais surtout le feu, Hén., x, 6 ; xviii, 11-10 ; xxi, 1-0 ; liv, 1, 6 ; xcviii, 3 ; c, 9 ; ciii, 8, etc. ; Secrets d’Hénoch, x, 42 ; Lxiii ; 4 ; IV Mach., ix, 9 ; x, 10, 15 ; xii, 12 ; IV Hsd., vi. 1-14 ; VII, 36, 38 ; et les ténèlircs, Hén., xlvi, 6 ; lxiii, 6 ; ciii, 8 ; cviii, 14 ; Jubilés, vii, 29 ; Ps. de Salomon, XIV, 9 ; XV, 10 ; Secrets d’Hénoch, x, 2. R. II. Charles, lac. cit., col. 1302, trouve dans Hénoch, xci-civ, un enfer purement spirituel, à cause des i esprits jetés dans la fournaise de feu. »
3. Ces supplices sont proportionnés aux pécliés et même appliqués spécialement aux divers membres, instruments du mal : feu, langue, yeux, etc., soufre, bitume, suspension, etc. Voir surtout l’Apocalypse d’Élie, Steindorff, Die Apokuli/pse des Elias, dans7"e.r/c und Untersuchungen, Leipzig. 1899. t. xvii, fasc. 3, p. 30. Voir t. I, col. 1491 ; Revue bénédictine, 1908, p. 149-160.
4. La durée de l’enfer, c’est l’éternité. Jubilés, xxxvi, 10 ; Ps. de Salomon, ii, 31, 34 ; iii, Il sq. ; xv, 12 sq. ; IV Mac, ix, 9 ; xiꝟ. 12 ; XIII, 15 ; Hén., xxii, 11 ; xxvii, 2 ; LUI, 2, etc. ; Secrets d’Hénoch, x, 6. ( ; f. IV Esd., VM, 42-45, 105 ; Philon, De chcrnbim, ! ; De exec.r., 6 ; Josèphe, toc. cit. ; Tcstam., Zabulon, 10 ; Aser, 7.
5. Qui sont les damnés ? Des anges déclins et tous les mécliants, spécialement les Juifs apostats. Hén., x, 13-14 ; xxvii, 1 ; liv, 6 ; xc. 21-20 ; Assomption de Moise, X, 10 ; IV ICsd., vii, 35 ; Tcstam., Siméon, 6 ; Zabulon, 9. Les démons torturent les liommes. Hén., lui, 3, 5 ; i.vi, 1-4 ; Secrets d’Hénoch, x, 3 ; Testam., P.uben, IV, 6.
6. Moment de l’entrée en enfer. D’après Josèphe, De bello judaico, II, viii, 11, les esséniens croyaient
cette entrée réalisée de suite après la mort et c’était aussi l’opinion générale chez les hellénistes. Le judaïsme palestinien, au contraire, distinguait presque unanimement une sanction provisoire et une sanction définitive après la sentence du dernier jugement. //én., x, 4-6, 12 ; xviii, 1-6, 12-10 ; XXI, 1-7 ; xxii, 1-9, 11-13 ; IV Esd., VII, 75-101 ; Juôj/és, xxiii, 31 ; Apoc. de Baruch, 37.
7. Le lieu de l’enfer, c’est l’Hadès, Ps. de Salomon, IV, 9 ; XV, 10 ; Secrets d’Hénoch, xl, 12 ; xlii, 1 sq., ou le se’ôi, //é’i., lxiii, 10 ; xcix, 11 ; ciii, 7, etc. ; Jubilés, VII, 29 ; xxii, 22. Il se trouve sous terre, Secrets d’Hénoch. xxxi, 4 ; Jubilés, vii, 29 ; Oral. Manasse, m, 17 ; à l’occident, dans les cavités d’une haute montagne, Hén., xxii ; dans un désert immense où il n’y a pas de terre, Hén., cviii, 3 ; au troisième ciel au nord, en face du paradis, Secrets d’IIénoch, X, 1 ; cf. IV Esd., VII, 36 ; Testam., Lévi, 3. Le Géhinnom est l’enfer même ou la porte de l’Abîme, du gouffre, la gueule de l’enfer, Hén., xxvii, 1, 3 ; liv, 1 sq. ; Lvi, 8 ; xc, 26 ; IV Esd., vii, 30, 38, 84 ; Apoc. de Baruch, xliv, 15 ; Talmud de 13abylone, Erubin, fol. 19, 1 : i< là entre deux palmiers, où l’on voit s’élever de la fumée. » Cf. Targum de Jonathan, Gen., iii, 24 ; Hénoch, xxvi, 1 ; IV Esd., ii, 29.
Dans l’enfer enfin il y a des régions séparées, promptuaria animarum, IV Esd., iv, 41 ; ordinairement au nombre de deux pour la séparation des bons et desméchants, cf. Luc, xvi, 23 ; au nombredequatre, Hén., xxvii, 2 ; lvi ; 4 : deux pour les justes et deux pour les pécheurs dont une temporaire avant le jugement, l’autre définitive, l’abîme de feu éternel après le jugement. Voir les textes cités au sujet de la durée de l’enfer.
8. Pour les rapports des damnés avec Dieu, tous ces livres en indiquent quelques traits. Le IV « livre d’Esdras, iii-xiv, contient e.i particulier une des spéculations les plus élevées de la théologie juive, surtout vii-ix, sur la nature, les causes, les raisons de la damnation. Il est vrai que cet écrit a dû être remanié par une main clirétienne.
9. Bien qu’on l’ait contesté, les Juifs hellénistes sont restés fidèles à la pensée juive sur la doctrine des l’enfer. Le livre de la Sagesse et les textes de Josèphe, De bello jud., 11. viiulUH ; Ant. jud., X’lll, i, 3 ; de Philon, indiqués plus haut, de IV Macli., le prouvent. Cf. Oracles sijbillins, fragm. iii, 43, 49.
Une exploration détaillée dans le maquis touffu du Talmud serait peu utile : c’est un mélange d’opinions d’écoles difficile à démêler. Au sujet de l’enfer, il y a dc-ci, de-là. comme des poussées vers des idées conditionalistes ; mais celles-ci ne sont pas absolues ; ainsi l’école de Hillel croyait à un enfer de douze mois pour les païens : mais pour les minim (chrétiens), les épicuriens, etc., l’enfer était éternel. Cf. Salmond, art. Ilrll, dans Dictionary of the Bible, t. ii, p. 316 ; H. Travers Herford, Christianily in Talmud and Midrash, p. 118. 125, 187, 191. 226. En enfer, il y aurait, d’après le Zohar. du feu et de la glace ; ce feu a été créé le second jour ; ailleurs, il est une des sept choses créées avant le monde. On a jirétendu, d’après Josèphe, que les pliarisi<’ns admettaient la métemjisycose dès le tenips de Notre Seigneur ; la kabbale fut panthéiste ; les.Juifs actuels, mfMne ortliodoxes, sont généralement universalistes. Cf. art. Jndaisni, dans 1 lie calholic Encyclopedia, 1910, t. viii, p. 402.
R. 11. Charles, art. E. ?fftfi<oio( ; i/, (lîins EnciicUipwdia biblira de Clieync, t. ii. col. ].’t5.")-i : t71 ; ]’.. StapJcr, l.cs idées reliflieiiscs m l’nle.ilinc A l’époque de.It’siis-C.lirisl, 2’édit., l’aris, 1878, l>. 1 11-1 ! ! ; L..M/.brrgrr, / ; (> rhri.illirlic EsclwMiiqic in den.Sladien ihrer OHcnhiintiui un.Mien imd Nrtirn Testamentr, l’rihourR-en-Hrisgau, IH’.MI, p. l.’SG-lâfi ;.1. Touzard, dans la Hetnie biblique, 1898, p. 227-241 ; P. Volz, JUdischt