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ESPAGNE (EGLISE D’), ETAT RELIGIEUX

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Depuis 1903, il y a eu certainement une augmentation, parfois considérable, du nombre des élèves.

Les religieuses Escolapias ont, en Espagne (d’après une lettre du 3 avril 1909), 22 collèges, avec 515 sœurs et 5080 élèves.

Les dominicains espagnols soutiennent l’université de Manille, avec les facultés de théologie et droit canon, I)hilosophie et lettres, pharmacie, médecine et carrière d’ingénieur. En 1908, il y avait 660 élèves immatriculés.

A cette université se rattache une série de collèges et d’écoles dirigés, quelques-uns par des dominicains, et tous par des religieux ; on y instruit plus de 2000 élèves. Pour le détail, voir l’Appendice du Calecismo doctrinal y apologetico sobre dcl estado religioso, par le P. Fr. Esteban Sacrest, O. P., Madrid, 1909.

En Espagne, ils dirigent les collèges de Cuevas, Oviedo, Santa Maria de Nieva, Segovia et Vergara. Les dominicains espagnols ont dans leur province de Castille les collèges d’enseignement secondaire de Huelva, Val de Don Juan et Léon qui comprennent chacun douze pères et ime moyenne de 70 élèves. Les collèges de Lianes (Oviedo), Ucles, Talavera de la Reina, Tapia, Santandcr, avec une moyenne de 15 à 18 pères, avaient une moyenne de 110 élèves. Dans leur province de Madrid, ils avaient en 1909 les collèges de l’Escorial (Real Colegio de Alfonso XII, 17 pères, 180 élèves), de Maria Cristina (18 pères, 100 élèves), de Guernica (15-110), de Ronda (11-100), de Palma (13-100), de Portugalete (5-200). Les salésiens avaient (en 1909), en Espagne, 20 collèges et 11 120 élèves (sur 154 collèges et 48 755 élèves dans le monde).

Les dominicaines du P. Coll avaient des collèges et écoles dans les provinces de Barcelone (63 collèges et écoles, 100 élèves en moyenne), Gerona (25-95), Tara gona(3-80), Valencc(10-150).Albacete(l-150), Asturies (7-200), soit environ 12 000 élèves. D’autres dominicaines ont encore des collèges ou écoles à Barcelone, Belchitc, Gerona, Grenade. Huesca (école normale), Madrid, Palma. Pamplonn.Vich, Villa ! a, Saragosse, ctc.

Les sœurs carmélites de la charité ont aussi nombre d’écoles, auxquelles sont joints assez souvent des établissements charitables. En voici le tableau :

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Par ailleurs, l’Église a perdu une partie des éléments qui faisaient d’elle une Église nationale (avec les avantages, mais aussi avec les inconvénients de cette situation). Et d’abord, elle a perdu ses biens fonciers. La tendance à la sécularisation est d’ailleurs fort ancienne en Espagne, mais elle n’a prévalu qu’à partir du xviiie siècle. Les jésuites en furent les premières victimes, en 1767. Après les jésuites, les autres ordres religieux furent atteints ; sous le roi Joseph, les décrets du 4 décembre 1808, des 27 aTil et 18 juin 1809 abolirent tous les ordres et confisquèrent leurs propriétés. Après la Restauration, qui ne releva pas toutes les ruines faites, la naissance du carlisme vint compliquer les questions religieuses et compromettre à son tour le clergé séculier ; en 1834, furent confisqués les biens du clergé carliste ; en 1837, tous les biens du clergé furent confisqués et les dîmes furent supprimées. Mêmeau point de vue financier, l’opération fut mauvaise pour l’État ; en 1840, les biens du clergé séculier furent restitués. Presque aussitôt une nouvelle convulsion révolutionnaire amena le remplacement au pouvoir des modérés par les progressistes, la confiscation des maisons religieuses situées dans le territoire occupé par les cai listes, la vente des églises conventuelles non indispensables au culte, la protestation du Saint-Siège^ et, par contre-coup (2 septembre 1840), la sécularisation des biens mêmes du clergé séculier.

En 1844, les modérés revinrent au pouvoir ; des négociations commencèrent qui devaient aboutir au concordat de 1851, mais les biens de l’Église (sauf une très petite part) ne lui revinrent pas sous forme foncière, mais sous forme d’un budget d’État. Pour cette raison, et comme il était arrive en France sous la Révolution, l’Église s’est trouvée en Espagne dénationalisée dans une certaine mesure.

Mais il y a lieu de faire une distinction entre le clergé régulier et le clergé séculier.

Le clergé régulier a été étroitement associé à l’œuvre nationale grandiose que les Espagnols ont accomplie au delà des mers. La perte de la plus grande partie de l’empire espagnol dans la première moitié du xi.xe siècle, puis de Cuba et des Philippines en 1898^ ont fait refiuer en partie ce clergé loin de son champ d’activité jiropre, et l’ont mis ainsi dans une situation un peu fausse. Les effets de la persécution en France ont également refoulé en Espagne un assez grand nombre d’instituts religieux qui n’avaient pas été fondés spécialement pour les besoins du pays. De là, l’acuité de la question désordres religieux, que les anticléricaux utilisent comme un prétexte.

L’Église séculière reste plus exactement nationale : dans lu mesure légitime, elle adapte ses cadres mêmes à l’organisation nationale ; c’est ainsi que le concordat de 1851 a remanié les circonscripti( ! ns épiscopales, et que le récent diocèse de la ca|utale tend à devenir réellement le clicf de l’Église d’ICspagne. Il est excellent jiour la bonne harmonie qu’un centre ecclésiastique corresponde au principal centre intellectuel et administratif de la nation. On sait que Madrid est une capitale assez artificielle, et il n’est jias étonnant qu’elle n’ait point été, dans la vieille ICspagne chrétienne, une métropole religieuse. Ceprndant, eu fait, le pouvoir civil a réussi à j- établir une capitale, et le concorchtt de 1851 y a établi en principe un siège épiscppal ; l’érection eut lieu réellement en 1884^ accomplie par la bulle Uomani »onli/’icrs(~ mai 1884) ; le chapitre cathédral fut constitué le 24 novembre de la même année. Le siège a eu depuis lors cinq titulaires : .Mgr Izquierdo, grand ami de Castclar, et qui fut assassiné par un prêtre (l’assassin, dit-on, était fou ; peut-être aussi céda-t-il à un mouvement de haine contre le réformateur énergique qu’était Mgr Izquierdo), Mgr Sancha, depuis archevêque de Tolède^