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EiNCYCLIQUES

ENDURCISSEMENT

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d’Hermès. Ihid., n. 163-1-1639. Plus célèbre encore est l’encyclique Quanta cura du même pape, publiée le 8 décembre ISfil, pour la répression des principales erreurs modernes. IbicL, n. 1688-1699. Léon XIII a écrit une série d’encycliques, qui ont eu un j^rand retentissement, par exemple : Inscniiabilh, du 21 avril 1878, sur les maux des sociétés modernes ; Quod apostolici munc/is, du 28 décembre 1878, sur le socialisme ; .Elcrni Patris, du 4 août 1879, sur saint Thomas d’Aquin et la philosophie scolastiqnc ; Arcanum (livinæ sapientiæ, du 10 février 1880, sur le mariage chrétien et la famille ; Diulurnum illud, du 29 juin 1881, sur l’origine du pouvoir ; Imnwiiale Dei, du ! <" novembre 1885, sur la constitution chrétienne des États ; Libertas præstanlissimum, du 20 juin 1888, sur la liberté ; Bcruin novarum, du IG mai 1891, sur la question ouvrière ; Providentissimus Deux, du 18 novembre 1893, sur les études bibliques ; Sa/(s cof/nitum, du 9 juin 1896, sur l’unité de l’Église ; Miræ caiiUitis, du 28 mai 1902, sur la sainte eucharistie. Pie X a déjà publié plusieurs encycliques : Jucunda sane, le 12 mars 1901, pour le 13 centenaire de saint Grégoire le Grand ; VchemeiUer nos, le Il février 1906, au clergé et au peuple français, sur la séparation de l’Église et de l’État ; Acerbo nimis.le 15 avril 1906, pour recommander la pratique du catéchisme ; Pascendi dominici grcr/is, ]e 7 septembre 1907, sur les fausses doctrines des modernistes ; Communium rcnim, le 21 avril 1909, sur saint Anselme ; Edilx sœpe Dei, le 26 mai 1910, sur saint Charles Borromée.

La secrétairerie des lettres latines et la secrétairerie des brefs aux princes ont la charge latine scribendi acta sumnii pontificis. Const. Sapienti consilio, du 29 juin 1908, iii, 5, Acta nposlolicæ Sedis, 1909, t. i, p. 17. Mais le souverain pontife peut se priver du service de ces deux offices, et Léon XIII collaborait à la rédaction de ses encycliques.

Les anglicans, à l’imitation des usages romains, ont récemment repris l’ancien nom de lettres encycliques épiscopales pour désigner des lettres circulaires du primat d’Angleterre. La réponse des archevêques de Cantorbéry et d’York à la lettre Apostolicæ curie de Léon XIII (13 septembre 1896), sur l’invalidité des ordinations anglicanes, est dans le style des encycliques pontificales, et elle est dénommée par ses premiers mots : Sa’pius officio.

III. Autorité.

Les encycliques des papes ne constituent pas jusqu’à présent des défmitions ex cathedra d’autorité infaillible. Le souverain pontife pourrait cependant, s’il le voulait, porter des définitions solennelles dans des encycliques. L’usage du magistère infaillible dans les encycliques se détermine, pour les cas particuliers, d’après les circonstances et le langage. Si elles ne sont pas des jugements solennels, puisqu’elles n’en ont ni la forme ni les conditions extérieures, elles sont, au moins, des actes du magistère ordinaire du souverain pontife, et elles se rapprochent des jugements solennels, lorsqu’elles portent sur des matières qui pourraient être l’objet de définitions. Sans donner un jugement définitif et absolu ni de définition ex cathedra, le souverain pontife, en publiant une encyclique, veut souvent pourvoir à la sécurité de la doctrine par une direction obligatoire. C’est le cas quand il condamne des erreurs et quand il expose l’enseignement de l’Eglise. Le pape use alors de son pouvoir de docteur et de pasteur de l’Église universelle, non sans doute au degré suprême de son magistère, mais à un degré inférieur, de droit ordinaire. Il propose à toute l’Église une direction et un enseignement qui, sans être définitifs, s’imposent obligatoirement à tous les catholiques. Le privilège de l’infaillibilité peut se rencontrer dans ces actes du magistère ordinaire du souverain pontife. Voir ÏNIa GisTiiiii ; ORDINAIRE. Lorsqu’il ne s’y rencontre pas, comme il arrive le plus souvent, les catholiques doivent donner à l’enseignement pontifical, non pas un assentiment de foi, puisque la vérité doctrinale n’est pas définie, mais un assentiment religieux, qui est fondé sur l’autorité du gouvernement universel de l’Église et qui relève, d’une certaine manière, de la vertu de foi. Il ne suffit pas du silence respectueux qui consisterait à ne pas rejeter ni critiquer l’enseignement donné ; il faut lui accorder, qu’il soit négatif ou positif, respect, obéissance, et assentiment intérieur de l’esprit, motivé sur l’autorité de l’Église. Bien qu’il ne soit pas métaphysiqucment certain, puisque l’enseignement qui y est donné n’est pas infaillible, cet assentiment est cependant moralement certain, fondé qu’il est sur l’enseignement de l’autorité compétente en des matières de son ressort, avec les chances les plus grandes de toute absence d’erreur. Voir t. IV, col. 2209.

Kircliliches Handtexil<on, Munich, 1907, t. i, p. 1310 ; The calholic cncyclopedia, art. Encijclical, New York, s. d. (1909), t. V, p. 41.S-414 ; les recueils des lettres apostoliques de Pie VII, de Grégoire XIII, de Pie X et de Léon XIII, mentionnés t. ii, col. 1249 ; Acta PU X, Rome, 1909 ; Acla aposloliae Sedis, P.onie, 1909, t. i, p..333-388 ; 1910, t. II, p. 357-403 ; d’Airas, Léon XIII d’après ses encycliques, Paris, 1902 ; Pégues, dans la Heinie thomiste, novembre-décembre 1904, p. 530-531 ; L. Clioupin, Valeur des décisions doctrinales et disciplinaii-es du Saint-Siège, Paris, 1907, p. 24-29.

E. Maxgexot.

    1. ENDURCISSEMENT##


ENDURCISSEMENT. ~ I. Xotions et définitions. IL (controverse. III. Démonstration. IV. Objections. I. Notions et définitions.

L’endurcissement dont il est ici question, est l’obstination dans le péché, c’est encore une disposition de la volonté par laquelle le pécheur adhère tellement au mal qu’il ne veuille plus revenir au bien.

L’endurcissement est parfait, lorsqu’il est incompatible avec la conversion de l’âme, et tel est le cas des damnés ; l’endurcissement imparfait rend simplement la conversion très difiicile. Sur cette terre, remarque saint Thomas, le pécheur peut être obstiné, en ce sens que sa volonté est si fortement attachée au péché, qu’elle ne produise plus que de faibles mouvements vers le bien ; et cependant ces bons mouvements, si faibles soient-ils, sont pour lui le moyeu de se préparer à la grâce et à la conversion. Quæsl. disp., De vcritatc. q. XXIV, a. 2. Nous nous occuperons uniquement de l’endurcissement imparfait.

Cette obstination dans le mal est diamétralement opposée à la grâce actuelle. Celle-ci, en effet, comprend [ un droit jugement par rapport au bien honnête et une I inclination de la volonté à réaliser ce bien, tandis que I l’endurcissement suppose le jugement perverti et la j volonté portée au mal. Nul mieux que Lessius, De perfect. div., 1. XIII, n. 76, 81, n’a décrit l’endurcissement. Il y a d’abord, dit-il, l’aveuglement (excsej catio). qui consiste non seulement dans la privation 1 de la lumière divine, mais encore dans une perversion I positive du jugement Ces deux éléments sont nécessaires pour constituer ce triste état de l’âme. L’effet I du premier est de rendre l’intelligence inapte à percevoir les vérités surnaturelles, ou du moins à les percevoir d’une manière utile et efficace pour le salut. On ne tire plus aucun fruit des sermons, des conversations ou des lectures iiieuscs. L’effet du second élément est de fausser le jugement sur les choses concernant le salut. On tient le faux pour vrai, le mal pour le bien, l’obscurité pour lumière, le doute l)our certitude et réciproquement. Il semble que, par rapport aux choses de Dieu, l’optique mentale soit faussée.

L’endurcissement est la conséquence fatale de l’a-