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ÉPIPHANE (SAINT) — EPISCOPALIENNE (ÉGLISE)

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et plusieurs autres écrits sont manifestement apocryphes. De la vaste correspondance du ^aint, deux lettres ont été sauvées par la version latine, col. 379392, l’une à Jean de Jérusalem, l’autre à saint Jérôme, toutes les deux relatives à la querelle origéniste. La première, traduite par saint Jérôme, se trouve dans sa correspondance. Epist., li, P. L., t. xxii, col. 517-527.

Dom Pitra a donné des fragments grecs d’une troisième lettre. Analerla sacra, 1888, t. i, p. 72-73.

Plus positive que spéculative, la théologie de saint Épiphane est éminemment traditionnelle. Son style est négligé, terne, très prolixe.

I. Éditions.

- La première édition de saint Épiphane, qui comprenait le Panarion, le résumé, l’.lncora/us, le De mensuris et ponderibus, a été publiée par Jean Oporinus, in-lol., Bâie, 1544. Le même éditeur avait fait imprimer au même lieu, l’année précédente, la version latine qu’avait faite de ces quatre ouvrages James Cornarius. Les rééditions, faites à Bâle, 1545, 1560, 1578, et à Paris, 1564, contiennent, en outre, le De vita proplielarum, traduit par .Vlljan Torini et l’EpistolaadJoannem Hierosolymilanum, d’après la version de saint Jérôme. L’édition faite à Paris oal612contenait, enplus, le P/iysio/oi/iJsengrecet en latin, âes homélies sur les Rameaux, sur la sépulture du Christ. Le jésuite Denys Petau donna, 2 in-fol., Paris, 1622, une édition gréco-latine avec notes, qui fut reproduite avec quelques additions, à Leipzig (Cologne, selon l’imprimé), en 1682, et par Migne, P. G., t. xli-xliii. Dindorf en fit une nouvelle en grec seulement, Leipzig, 1859-1862. F. Œhler a édité le Panarion dans Corpus hæreseologicorum, Berlin, 1859-1861, t. ir et m. Des extraits sont dans Diels, Doxographi grœci, Berlin, 1879, p. 585 sq. Une traduction allemande de VAncoratus et de son résumé, faite par C. Wolfsgrueber, a paru dans Bibliothek der Kirchenvàter, Kempten, 1880.

IL Sources et travaux. — La Vila S. Epiphanii, P. G., t. XLi, col. 23-116, qui serait des disciples du saint, .lean et Polybe, est plus légendaire qu’historique. Voir Socrate, //.£., 1. VI, c. x, xii, xiv ; Sozomène, H. E., 1. VI, c..xxxii ; 1. VII, c. xxviii ; 1. VIII, c. xiv, xv, P. G., t. i.xvir, col. 693, 696, 700, 701, 705, 708, 1389, 1392, 1.501, 1504, 1552-1556 ; S. Jérôme, De viris illiislribus, 114 ; Liber contra Joannem Hierosolymilanum ; Apologia adversus libros Ruflni, 1. II, n. 21, 22 ; 1. III, n. 23 ; Vita S. llilarionis, n. 1, P. L., t. xxiii, col. 707, 355 sq., 444-446, 474475, 29 ; Epist., lvii, n. 2, ad Pammachium ; lx.xxii, ad Thcophilum, P. T.., t. xxii, col. 569, 736-743.

Tillemont, Mémoires, t. x, p. 484 sq., 802 sq. ; Acla ^anctorum, t. iir maii ; P. G., t. xli, col. 115-152 ; Gervais, L’hisloireella vie de saint Êpiplianc, Paris, 1738 ; B. Ebcrhard, Die Beleiligung des Epiphanius an dem SIreile iXbcr Origenes, in-S", ’Trêves, 1859 ; Lipsius, Zur Quellenkritik des Epiphanius, Vienne, 1865 ; Fabricius, Bibliottieca greeca, édit. Harles, Hambourg, 1802, t. viii, p. 255 sq. ; P. G., t. XLI, col. i-xiv ; Kirchenlcxikon, t. iv, col. 713717 ; RcalencyclopUdie, t. v, p. 417-421 ; Bardenhewcr, Palrologie, 2e édit., Fribourg-cn-Brisgau, 1901, p. 271 : J75 ; trad. franc., Paris, 1905, t. ii, p. 130-136 ; Hurler, J’omenclator, 3e édit., Iiispruclt, 1903. t. i, col. 23, 3-239.

C. VlîRSCIIAFFEL.

    1. EPISCOPALIENNE (ÉGLISE)##


EPISCOPALIENNE (ÉGLISE). On appelle de ce nom une communion chrétienne qui prétend occuper une sorte de position intermédiaire entre le catholicisme et le protestantisme. Klle conserve de nombreuses institutions catholiques, la hiérarchie entre autres, d’où le nom sous lequel elle est généralement désignée. En même temps, privée d’une autorité spirituelle capable de s’imposer, elle a peine à se défendre contre les influences protestantes. La lutte entre la « haute Église » (hii/li Chiirch), plus « romanisante » , et la - basse Église » (loiu Clnirrh), plus rapprochée du protestantisme continental, : i|iparait à toutes les époques de l’histoire de l’épiscopalisme. Partout ailleurs qu’en Angleterre, dit justement.M. C. V. Langlois, où les institutions, même peu viables en principe, durent quand elles sont établies, quitte à se transformer et à s’adapter à de nouveaux modes

d’existence, l’établissement anglican se serait décomposé de bonne heure ; la moitié de ses fidèles serait retournée au catholicisme romain…, l’autre moitié l’aurait abandonné pour le protestantisme proprement dit. » Art. Église dans la Grande encyclopédie, t. XV, p. C31.

C’est, en effet, en Grande-Bretagne, dans les colonies anglaises et aux États-Unis, que l’Église épiscopalienne a réussi à se maintenir et à se développer, malgré les éléments de dissolution qu’elle porte en elle. En Angleterre, elle prend le nom de Churcli of Engtand. Voir Anglicanisme, t. i, col. 1281 sq. En Irlande, celui de Chiirch of Ire.land. En Ecosse où la religion officielle est le presbytérianisme, celui de ScollislHEpiscoped) Clmrch. Aux États-Unis depuis 1785, son nom officiel est : Prolestant episeoped Cliurcli, mais en 1877, ; i la convention générale, la majorité des ecclésiastiques présents votèrent le changement de ce nom en celui de American brandi of Ihe Chiirch Calholic. Voir Amérique, t. i, col. 1050, 1074 sq.

Des synodes « panauglicans » réunissent de temps à autre des représentants des diverses liranches de l’église épiscopalicnne. Le plus récent, le plus brillant aussi, s’est tenu à Londres du 15 au 21 juin 1908 ; il compta plus de 7 000 délégués laïques ou ecclésiastiques et 240 évêques. A la cérémonie de clôture, « service d’action de grâces » , qui eut lieu à Saint-Paul de Londres, le 24 juin, les métropolitains présents se groupèrent sur les degrés, devant le grand autel, dans l’ordre suivant : premier degré, l’archevêque de Canterbury ; second degré, les archevêques d’York et de Dublin, et le primus de l’Église épiscopalicnne d’Ecosse ; troisième degré, l’archevêque de Hupertsland, l’évêque président des États-Unis, l’archevêque de Toronto ; quatrième degré, l’archevêque de Brisbane, l’archevêque de Melbourne, l’archevêque de Sidncy, l’évêque de Oalcutta, l’archevêque des Indes occidentales. L’archevêque de Cantcrbury, qui officiait, donna seul la bénédiction, reçue à genoux par les autres métropolitains. Du 6 juillet au 5 août, LS 240 évêques présents tinrent une Conférence au palais de Lambeth. Le congrès n’émettait pas de vœux et se bornait à un échange de vues ; les rapports, fort intéressants, do ses sept sections ont été rassemblés par la Society for promoling Christian knowledge, en sept vol., Londres, 1908 : Pananglican congrcss, gênerai report. Les articles très soignés du Times, qui rendaient comple cliaque jour des séances, ont été réunis dans une broclmre, plus abordable au commun des lecteurs et munie d’un utile Index : The pananglican congrcss, Londres, 1908.

La Conférence de Lambeth a publié une encyclique et des résolutions officielles, précédées des rapports des commissions et suivies d’intéressants appendices : Conférence of tlie bishops of the anglican communion, Londres, 1908.

Rien ne peut mieux donner une idée de la vitalité de l’Église épiscopalicnne, do la magnillquc floraison de ses œuvres économiques, charitables, éducatrices, comme aussi de son incurable faiblesse dans le domaine proprement religieux. Qu’il s’agisse <U’l’authenticité des Livres saints, de l’administratio :) des sacrements, de l’admission de tel ou tel formu laire de foi, c’est toujours la même impuissance à réaliser cette « unité sans uniformité » que le congrès a])pclait de tous ses vœux. Un rédacteur de la grande revue catholique le Tablct concluait en ces termes une étude fort sympalhitiue consacrée au congrès et à la conférence : « Deux cents évêques instruits, pieux, zélés à leur manière, ont traversé mers et terres pour tenir une conférence, » rasseniblés, nous dit-on, pour de hauts débals, groupés pour une action cilicacc. >