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ENCRATITES — ENCYCLIQUES


n’est millement une^fornication. Ceux qui soutiennent le contraire ont déjà été repris par le Saint-Esprit comme l’a marqué saint Paul, I Tim., iv, 1-5. Ibid., col. 1185.

Les encralites ont donc tort d’interdire le mariage ainsi que l’usage de la viande et du viii, Sans doute, l’apôtre a dit : « Ce qui est bien, c’est de ne pas manger de viande, de ne pas boire du viii, » c’est-à-dire de ne rien faire « qui soit pour autrui une occasion de chute, Il Rom., xiv, 21, de scandale ou de faiplesse. Il a dit aussi que c’est un bien de rester comme lui, sans épouse. Mais, observe Clément d’Alexandrie, ce sont là des conseils, non des ordres. Car toutes les épîtres apostoliques qui recommandent la modération et la continence, contiennent également de nombreux conseils relatifs au mariage et aux enfants, et n’ont jamais interdit l’usage lionnête et modéré du mariage en laissant parfaitement d’accord la Loi et l'Évangile. Ibid., col. 1188.

Inutile de poursuivre la réfutation des autres textes scripturaires allégués par Taticn. Voir Slrom., III, 13-16, P. G., t. VIII, col. 1192-1205. Ce qui vient d'être dit suffit amplement pour montrer combien Taticn s’abusait pour soutenir contre toute évidence une mauvaise cause. Choix de textes plus ou moins favorables, interprétation forcée de quelques-uns, silence complet ou négligence voulue quant aux passages défavorables, exégèse fantaisiste sur la question de l’encratismc, c’est ce que l’on peut reprocher à Taticn. Il admettait du moins les Épîtres de salut Paul, tandis que Sévère les rejetait. Quelle qu’ait été la nuance qui distinguait la doctrine de leurs chefs, les encra tites, en soutenant l’abstinence de la viande et du vin dans l’alimentation et des rapports conjugaux dans le mariage, non comme un moyen de mieux pratiquer les vertus de tempérance et de continence, mais comme un devoir de la vie chrétienne qui s’impose à tous sans exception, dépassaient abusivement le cadre de la morale évangélique et tendaient à transformer le monde en un cloître et cliaque chrétien en moine. De plus cet excès de rigorisme Impliquait une méconnaissance de la nature humaine, s’inspirait de principes contraires à la vraie foi et aboutissait à des conséquences fâcheusesDe toute façon il devoit être condamné. L'Église ne pouvait pas tolérer que l’on réprouvât ainsi le mariage, car c'était blâmer une cliose naturelle, voulue de Dieu, sanctinée par le Christ et ordonnée surnaturellement pour la sanctification des époux chrétiens et pour la multiplication des enfants de Dieu ; c'était mettre en oppositlon radicale l'Évangile et la Loi, le Christ et.Jéhov.ih, le Dieu bon et le prétendu démiurge d’invention gnostique ; c'était en un mot détruire la nature, l'économie et l’existence du christianisme.

I. Soi’nc.F.s. — S. Irénée. Conl. hær., i. 28, P. C, t. vii, col. G^O-mi ; rhilnaophoiwienti. VIII, 1(1, 20, édit. Cruicc, Paris, 1860, p. 110, 121 ; psciidoTerliillipii, De pricsniiilionibiis, .')2, /*. /, ., t. it, roi. 72 ; Cléinciil dvlcxandrio, Paning., ii, 2 ; Simm., I, 1.3 ; III, 'y, 0, 9-18, /'. C. l. viii, col. 429, tu » , II 10, ll, -, 2, 1165-121.3 ; VU, 17, /'. G., t. ix, col..533 ; S. lîpiphiine, Ilrrr., xi.v, xi.vi, xi.vir, P. G., t. xi.i, col. 839-853 ; Eiisobe, II. IC. iv, 28, 29, P. G., t. XX, col. 400, 401 ; S. l’hilastriiis, Ilirr.. 48, 72, /'. /, ., l. xii, col. 1164, 1182 ; S..ii « iistiii, De h ; rr., 21, 2.'i, P. r.., t. xr.n, col. 30 ; S..Jérôme, De viris ill., 29, P. /, ., l. xxiir, col. 615 ; In Gai, I. III, c. VI, S, P. /.., t. XXVI, col. 431 ; Th-'odorol, Uvrel. lab., I, 20, 21, P. a., t. i.xxxiii, col..369-.372.

II. Tnwvrx.

Tillrmonl, M^moire.i pour sernir à l’histoire rerUsinsliriue tien sir premiers sièries. P.nris, 1701-1709, t. ii, p. 41$1-$218 ; Oillicr. ///s/r)(r<? fi/n^rale îles iiiileiirs sueras et ecclpsiiisliiiiiei, Paris. 1 8.")S- 1 86.3, t. VI, p. 39.3, 391 ; llarnnck, Gesrhirhle tier (illrhristlieheii l.illertiliir bis lùisebiiis, I^ipziK, 1893-1897 ; M « r Dudicsnc, Histoire anrienne de T Eglise, 3e édit., l’nris, 1907, t. i.p. 510 m. ; voir linrnililes ou Talien rliins Smilh et Waco, Dirlionnrij o/ rlirislifin

biograpluj. Londres, 1877 ; Vigoureux, Dictionnaire de la Bible, t. I, col. 159-165 ; Hauck, Rcalencijklopiidic fiir prolestantische Théologie iind Kirche, 3- cdit., Leipzig, 1896 sq. ; Wetzer et Wclte, Kirchenle.rikon, 2e édit., Fribourg-enBrisgau, 1880 sq. ; ir ! Xiis, Real-Iinciiklopàdie der rhristlichen AUerthiimer ; V. Chevalier, Répertoire, Topo-bibliographie, Paris, 1905, col. 998.

G. B.REILLE.

    1. ENCYCLIQUES##


ENCYCLIQUES.— L Xom et définition. IL Histoire. III. Autorité.

I. Nom et définitiox.

Les encycliques (liltene encycUcœ) désignent, étymologiquement, des lettres circulaires, puisque leur nom vient de àv/.J/."I. ! /.o. :, adjectif grec dérivant lui-même du substantif /.>/)'.-, cercle. Autrefois, on désignait sous ce nom les lettres que les évêques ou les archevêques adressaient à leur troupeau ou à d’autres évêques. Cn appelle aujourd’hui lettres pastorales les circulaires que les évêques envoient, spécialement pour le carême, à leurs diocésains. Mais l’usage a restreint le terme d’encycliques exclusivement à une catégorie spéciale de lettres apostoliques adressées par le pape à la chrétienté entière. Elles diffèrent, au point de vue de leur forme technique, des constitutions dogmatiques et des décrets pontificaux, expédiés connue bulles ou connue brefs. Voir ces mots. Elles rentrent dans la catégorie des simples lettres apostoliques, et elles ne s’en distinguent qu’en ce qu’au Heu d'être destinées à desparticuliers ou aux évêques et archevêques d’une contrée, d’un pays, elles sont adressées « aux patriarches, primats, archevêques, évêques et autres ordinaires en paix et en communion avec le siège apostolique > Cependant quelques encycliques ont été envoyées aux évêques et aux fidiles d’une seule contrée, par exemple, l’Italie. Elles sont écrites en latin et parfois elles sont accompagnées d’une version italienne. On les désigne connue les bulles et les autres lettres apostoliques jiar leurs premiers mots. Elles ne promulguent pas de définitions nouvelles, mais traitent de sujets qui intéressent l'Église entière. Le pape y condann.e parfois des erreurs et y signale des dangers que courent la foi et les nururs ; il y exhorte les catholiques à la fidélité et à la constance dans la vérité et la saine doctrine, dont il rappelle les principaux points, et il y indique des remèdes aux maux qui existent déjà ou qui sont à redouter.

IL MisToiiiE. — Bien que les papes aient depuis longtemps l’habitude d'écrire des lettres apostoliques à la cln-élienté entière, ces lettres ne portaient pas le nom d’encyeliques. La prennère qui ait ce titre date du début du pontiliciU de Benoit XIV : le.3 décembre 1710, ce pontife pubihiil une Epislola eixcijdica cl rominntiiloriii <id nmiics rpiscopos sur les devoirs de leur charge. Beiicdicli XIV biilluriiiin, Pralo, 181.'), t. i, p. 3. Le premier extrait d’une encyclkque, qu’on trouve dans l’Hncliiridion de Denzinger-Haimwarl, n. 1475-1 179, est encore d’une lettre de Benoit XI', rencyclique Vix pcrveiiit. du 1<^' novembre 1715, aux évêques d’Italie. On lit aussi dans le même recueil, n. I()n7. 1(>08, des déclarations de Léon XII sur la Société biblique et des conseils aux fidèles pour l’observation des règles de l’Index relatives à la lecture de la Bible en langue vulgitire. rjicyclique Lbi priiiutin du 5 mai 1824. Les encycliques pontificales, d’abord assez rares, se sont nudtipliées de plus cn plus sous les quatre derniers pontificats. Ha])pelons les encycliques Mirciri vos. Singuluri nos, écrites par (irégoire XVI, le 15 août 1832 et le 25 juin 1831. ; ui sujet des erreurs de Lamennais, Denzinger-Bannwarl. lùirliiridion, n. 1013-1017, rencycllfiue du même pontife //i/rr /)rwr/'/)(K(.s, du mai 18H, sur les versions <|n l’I-lcrilure éditées par les Sociétés bibllepies protestantes. Finrhiridion, n. 10.30 1033. Le novend)re 1810, Pie IX écrivait l’encyclùpie Qui pliiribiis contre les erreurs