Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 5.djvu/187

Cette page n’a pas encore été corrigée
349
350
EPIGRAPHIE CHRETIENNE


cenlrale, Pnris, ISfiS sq., p. 82, 87, etc. Dans sa salle à manger saint Augustin fit placer l’inscription suivante : Qiiisqnis aniat diciis abscninm rodcre viiam Hanc men.sam indignam novcril esse suam. De Rossi, Inscripl. christ., t. lia, p. 270, n. 4. Voir encore, pour ce paragraphe, Diilger, IX0YC, p. 243-257, 262-350. Une autre pratique consistait à s’engager par vœux à une bonne couvre, pour s’obliger davantage et être plus agréable à Dieu : un haut personnage de l’Afrique romaine promet de construire une basilique et remplit sa promesse d’accord avec les siens. Corp. insc. lai., t. viii, n. 9255 ; Dichl, op. cit., p. 21, n. 99. Un fidèle d’Aquilee contribue au pavé de l’église. Corp. insc. lai., t. v, n. 1608 ; Dielil, op. cit., p. 22, n. 103. La fin qu’on se propose, c’est la gloire de Dieu, riionneur des saints, et surtout le salut éternel, PRO SALUTE SUA ET OM NIUM SUORUM. Corp. /nsr. M., t. V, n. 1600 ; Diehl, op. cit., p. 23, n. 108, 109.

6. La fuite du monde.

Le inonde est un obstacle à notre salut. Mieux vaut y passer le moins longtemps possible, comme cette fille dont il est dit : …ADEO B(re)VIUS VIXIT IN SECOLO (sic), UT SANCTIOR MIGRARET AD (Domiiîum)… CUI HOSTIA EST DE-CATA (d(ca^<(). Corp. insc. M., t. v, n. 8958 ; Diehl, op. cit., p. 26, n. 126. Le monde est faux. Une certaine Mandrosa se félicite d’y avoir échappé : TRAN-SEGI II FALSI SECULI VITAM. De Rossi, Inscripl. christ., t. I, p. 392, n. 882. Au moment de la mort on quitte ses illusions : xÔTao-j t.}.7.-/Yi-i T.po’/.ir.dyi. Kaibel, Inscripl. græc, n. 463. En le fuyant on se garantit la possession du ciel, comme le dit l’inscription du pape Célestin à Sainte-Sabine : … QUI BONA VIT/E || PR/ESENTIS FUGIENS MERUIT SPERARE FUTU-RAM, De Rossi, Inscript, christ., t. iirt, p. 24, n. 27 ; ou encore cette autre : QUINTILIANUS-- || AMANS CASTITATEM || RESPUENS MUNDUM ; | REQUIES-CET. .. Lcclcrcq, Dictionnaire d’arch. chrél., t. ii, col. 2576. En pratique, il faut donc suivre le conseil (le saint Cyprien, De habita virginum, c- xxii, P. L., t. IV, col. 462, qui se retrouve également sur une très ancienne épitaphe d’Autun : PER S/tCULUM SINE S/ECULI CONTAGIONE TRANSIVIT. Le Riant, op. cit., t. r, p. 26 ; t. ii, p. 603 ; De Rossi, Bullcl., 1892, p. 16. Cf. plus haut.

7. La pureté.

Elle nous assure la vie éternelle, ciiuinie l’indiquent plusieurs textes du iv » siècle : INTEGER ADQUE (sic) PlUS VITA ET CORPORE PURUS II yETERNO HIC POSITUS VIVIT CONCOR-DIUS /EVO, Kaufinann, .Icnsritsdrnkmâli r, p. 98 ; CASTULA… I PROPER.’| ANS. KASTITA. TIS. SU-IVIE ij RE. PREMI ! A. DIGNA || MERUIT jj IMMAR-C (c, M)IB j| ILE(m). CORONA( ; » ) ; PERSEVERA’NTI-BUS. TRIBU : | ET. DEUS GR ! | ATIA(/n). IN PAGE. ^Vilpcrt, .lungfraucn’, p. 49 ; DATILL/E.. jj CUIUS ANIMAM PRO CASTO SAN(f)TO (/’(V.r /)roposî70) || NENO (= nemo) DUBITA(0 CŒLUM PE{liisse). De I’, ossi, Inscripl. christ., t. i, p. 320, n. 737. L’inscription africaine d’Euelpius, du iii<e siècle, ai^pellc leschrétiens FRATRES PURO CORDE ET SIMPLICI. Renier, Inscripl. romaines de l’Algérie, p. 189, n. 4025 ; Mon. lit., n. 2808.

8. Le péché.

Il est le grand obstacle à notre salut. Une épitaphe romaine nous en donne la raison : Nam lUST^ mentes foventiir turc avlesti. Xystus, o/). cit., t. iirt, p. 103. C’est pourquoi les enfants morts on bas âge entrent directement au ciel : (Eusc)-BIUS INFANS PER /ETATEM SENE(=.s//ic) PECCA {to acc)EDENS AD SANCTORUM LOCUM (= le ciel) IN PA il (ce qui) ESCIT, De F.ossi, lUillcl., 1875, édit. franc., p. 30 sq. ; Suovo hutlet., 1901, p. 81 ; MAGUS. PUER INNOCENS, ESSE lAM INTER INNOCENTES CŒPISTI. Musée du Lalran, p. ix, n. 31. C’est ]h une grande consolation pour les pa rents : SE D QUONIAM NULLA MACULATUS SORDE RECESSIT, il NULLI FLENDUS ERIT, QUEM PA-RADISUS HABET, Le Riant, op. cit., t. ii, p. 507 ; SPES /ETERNA TAMEN TREBUET (sic) SOLACIA LUCTUS II /ETATES TENERAS QU(o)D PARADISUS (/i)ABET. Corp. insc. lai., t. xiii b (1905), p. 483, n. 7652 ; Tîom. Quarlalschrift, t. xxiv (1910), p. 80. Notons pour les adultes cette belle prière qu’on lit sur une épitaphe égyptienne d’un certain Schnoudi, mort en 344 et différent du grand saint copte du mc’me nom (331-451) : …uiv à(xâpTo ; j.a || uap’aù-oO (le titulaire) irpayOèv).oy’! >) spYw > ! "’-a II xà Stâvotav, tô ; àyaOo ;, xai itXivOpwTro ; Osôç, n-jy [| yw^r^tn-i oti oùx eoTtv avOpwTTo ; o ; Çti^î || ra ; xal o’J/’àij.apf^cï !. au f^P i.6’iOi ©EÔç II zaf TtaT/- ; à|XxpTta ; èv.To ; vjrctp/îi ;. Kaufmann, loe. cil., p. 68 sq.

Vertus familiales.

Le mariage chrétien, nous

l’avons vii, se distingue par la sainteté et la pureté de l’union, la paix et l’amour mutuel des époux, la vie de famille, par l’amour entre les parents et les enfants. Les manifestations en sont tellement multiples qu’il est inutile d’entrer dans des détails. Leclcrcq, Dictionnaire d’arch. chrél., t.ii, col. 1020-1045. Notons ici un seul point : le soin de beaucoup de jiarents d’oïïrir et de consacrer de bonne heure leurs enfants à Dieu et à ses saints. Saint Paulin de Noie, Poem., xxi, 66 sq., 314 sq., P. L., t. i.xi, col. 574, 584, et Prudence, Peristeph., ii, 521-524, P. L. t. i.x, col. 330, nous attestent cet usage qui est confirmé par les monuments. Sur un marbre du Latran, p. viir, n. 14, on dit d’un certain Prætextus âgé de 9 ans : NUTRICATUS DEO, CRISTO(sjV), MARTURIBUS(s/c). De Rossi, Ballet., 1877, édit. franc., p. 29.

Vertus civiques.

Les premiers chrétiens n’oubliaient

pas leur patrie terrestre. Abercius, au ii" siècle.célèbre sa petite ville natale qu’il appelle èx), E/T>, , /priatri Tro)t :, et il se souvient de la caisse municipale, quand il fixe l’amende à payer par ceux qui violeraient son tombeau. On était bien loin de refuser par principe les charges municipales, les places olTicielles. L’épigraphie nous fournit des noms de consuls, de préfets, de sénateurs, de hauts fonctionnaires à la cour, d’officiers supérieurs. De Rossi, Bulht., 1888, p. 54 ; IMarucchi, Éléments, t. i, p. 157, 160 ; De Rossi, Inscripl. christ., t. i, p. 61, n. 101. Un certain 1-1. Ursicianus a été MILITANS IN OFFICIO MA-GISTRI. Musée du Latran, p. xii, n. 10 ; Perret, ()/). cit., 1)1. 36, n. 116 ; Le Blant, op. cit., t. i, p. 323, n. 223. Un f nm/or f/(’(7n/i.s est nommé sur un marbre de Rolsène de 376. Leclercq, Dictionnaire d’arch. chiél-, t. II, col. 991. D’un certain Felicissinuis il est .lit : … MILITAVIT ANN(os) XXXVI IN OFF(jfjo) VICARII INLIBATUS. Perret, op. cit., t. vi, p. 162. Les titres des llamines municipaux ou de sacerdotes provinciæ, titres dépouillés de toute compromission avec l’idolâtrie, se retrouvent encore plus tard. De Rossi, BuUrt., 1878, édit. franc., p. 28-40. « L’opposition entre les devoirs du chrétien et ceux du citoyen paraît n’avoir pas été soupçonnée ; on aimait sa ville natale ; ou se plaisait à rappeler les charges qu’on y avait exercées ; on confiait â ses archives la copie de son testament ; on se souvenait de son budget qu’on instituait son héritier éventuel. La conservation du monument funéraire rentrait dans le même ordre d’idées â peine modifiées par le christianisme. » Voir les prcuves monumentales données par dom Lcclircq, Dictionnaire d’arch. chrét., t. i, col. 80. Saint ( ; iément de Rome nous avertit qu’on prie pour ceux cpii détiennent le pouvoir. Au temps de Juslinien on pouvait lire sur l’architrave de la porte principale de Spalalo : + DEUS NOSTER + PRO-PI (OIUS ESTO + Il REI PUBLIC/E ROMAN/E. Diehl, op. cit., p. 39, n. 199. Le prêtre Silvius édifie un