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EPIGRAPIJIE CHRÉTIENNE


vEÔçxjToç, vE03(j)Tt(îrô( :, rcnovalus, àvaxaiviaŒÎç, gratiam accipere, conscqui. Quand le texte épigrapliique mentionne le baptême solennel et désigne ainsi l’initiation chrétienne complète, la confirmation doit être comprise dans ces termes. C’est ce que nous pouvons admettre pour un monument de 463 publié par De Rossi, Inscript, christ., t. i, p. 353, n. 810, et ainsi libellé : NATUS SEVERI NOMINE PASCASIUS DIES PASCALES PRID(/e) NON(o.s) APRIL (es i)N Il DIE JOBIS FL (avio) CONSTANTINO |1 ET RUFO

V. C. C. QUI VIXIT II ANNORUM vTPERCEPIT ||… ET ALBAS SUAS || OCTABAS PASC/E AD SEPUL-CRUM II DEPOSUIT. Peut-être pourrait-onencore citer les monuments mentionnés par Le Blant, Inscript, chrét., t. I, p. 478, 479. Un texte romain du iw siècle, publié par De Rossi, Biillcl., 1869, édit. franc., p. 30, et mal expliqué par Kaufmann, Jenseitsdenkmàlcr, p. 87, porte que la défunte était ointe dans les bains du Seigneur avec de l’huile sainte et impérissable, AOYTPOIC XPeiZAIVieNH XY"(= Xpt(7ToO) Il IVIYPON A*eiTON ArNON. Il s’agit d’une partisane du gnosticisme. Indirectement ce texte prouve en faveur de la confirmation, parce que l’onction pratiquée par les gnostiques était étrangère à leur principe et empruntée au rite catholique. S. Irénée, Contra hær., 1. I, c. XXI, n. 3, 4, P. G., t. vii, col. 661 sq. Pour d’autres textes l’application à la confirmation est au moins douteuse. Rom. Quartalschrijt, t. xix (1905), p. 6-8, 10-12, 15, 17, 32. Il en est tout autrement d’une épitaphe spolétaine de 367, donnée par De Rossi, Ballet., 1869, édit. franc., p. 23, 24 : PICENTI/E || LEGITIM/E II NEOPHYT/E || DIE V KALSEP || CONSIGNAT>€ || A LIBERIO PAPA MARITUS… POSUIT. Ici, comme partout ailleurs, le verbe consignare est employé pour désigner le sacrement de confirmation. Plus explicite encore est l’inscription suivante, à peu près contemporaine, qui ornait une chapelle, où l’on confirmait les nouveaux baptisés, infantes, De Rossi, Ballet., 1867, édit. franc., p. 34, 88 ; 1869, édit. franc., p. 30 ; Inscript, christ., t. iia, p. 139, n. 26 ; Ihm, op. cit., p. 77, n. 73 :

Istric insontes cœlesti flumine lotas Pastoris summi dextera signât oves.

Hue undis generate veni, que sanctus ad unum Spiritus ut capias te sua dona vocat.

Tu, cruce suscepta, mundi vitare procellas Disce, magis monitus hac ratione loci.

Il y est manifestement question d’une action symbolique distincte du baptême, présupposé en même temps que la naissance à la vie de la grâce. Cette action consiste dans un rit en forme de croix, dont on signe le front du fidèle et qui, par la vertu du Saint-Esprit, produit dans l’âme un effet surnaturel : les dons de l’Esprit-Saint et surtout celui de la force contre les tentations et les orages de la vie au milieu du monde. Un rapprochement de notre texte avec la lettre d’Innocent I^’(402-417) à Decentius, évêque de Gubbio, P. L., t. xx, col. 554 sq., nous montre qu’il s’agit vraiment de la confirmation. Conformément aux indications du pape, l’évêque — le pape Libère et le siimnuis pastor de Rome dans les monuments mentionnés — est le ministre ordinaire du sacrement. S’il n’y est pas explicitement question du saint-chrême, on en parle au moins dans l’inscription gnostique susdite et peut-être aussi dans un texte de Tolentino, du iv’e siècle, où l’on dit de deux époux : QUOS DEI SACERDOS ( !) PROBIANUS LAVIT ET UNXIT. Un témoignage plus sûr est l’épitaphe de Clovis I", où l’on dit du défunt : MOX PURGATUS AQUIS ET CHRISTI FONTE RENATUS || FRA-GRANTEM GESSIT INFUSO CHRISMATE CRINEIVI. L’authenticité de ce texte, mise en doute parLeBlant,

Inscript, chrèl., t. i, p. 287, 288, est parfaitement reconnue par De Rossi, Ballet., 1869, édit. franc., p. 30. Un dernier texte nous est fourni par l’éloge du prêtre Maréas, mort en 555, De Rossi, Ballet., 1869, édit. franc., p. 17 sq. : TUQUE SACERDOTES DOCUISTI CHRISMATE SANCTO H TANGERE BIS NULLUM lUDICE POSSE DEO. Nos connaissances historiques nous obligent à écarter l’idée qu’il pourrait s’agir ici de la répétition du sacrement de l’ordre. Nous dirons donc avec De Rossi, Ballet., 1869, édit. franc., p. 30, 31, ou avec M. Dolger, Bôm. Qaartalschrift, t. xix (1905), p. 19, qu’il y est question d’une défense faite aux évêques ou prêtres, sacerdotes, en vertu d’une autorité supérieure, jadice Deo, soit de réitérer le sacrement de confirmation soit de le conférer, tout en n’étant que simple prêtre.

3. La pénitence.

Les péchés sont remis par le baptême. Un autre moyen, extraordinaire celui-là, pour obtenir la rémission des péchés graves commis après le baptême, était le martyre. Sur la tombe de saint Eutychius qui avait d’abord renié la foi, saint Damase plaça les vers suivants, Ihm, op. cit., p. 32, n. 27 ; Bùchclcr, op. cit., t. i, p. 149, n. 307 : …sanctas lavât omnia sanguis || vaincra, qaæ intaleral mortis meluenda potestas. Un autre moyen était le pouvoir des clefs s’étendant même aux trois grands péchés canoniques. On sait par l’histoire combien les papes Calixte, Corneille et d’autres avaient à lutter contre les rigoristes comme Tertullien, Novatien et leurs partisans. Les luttes aux environs de l’an 300, où intervenait surtout un certain Héraclius, nous sont connues par les inscriptions que saint Damase fit placer sur les tombes des papes Marcel et Eusèbe. Du premier on dit : Veridicus rector lapsos quia crimina flere prædixit, miseris fait omnibas hostis amaras, Ihm, op. cit., p. 51, n. 48 ; du second : Héraclius vetuit lapsos peccata dolere, || Eusebias miseras docuit sua crimina flere. Ihm, op. cit., p. 25, n. 18. Le schismatiquo Héraclius niait le pouvoir de l’Église, mais le pape qui enseigne la vérité, veridicas rector, maintenait son droit malgré l’opposition qu’il devait rencontrer et la peine de l’exil qu’il devait endurer. — Quant aux autres monuments rares et d’une époque postérieure, le mot pœnilentia qu’on y rencontre n’a pas toujours la même signilication. L’expression pœnitentiam accipcre, consequi désigne très probablement la réception du sacrement. Nous avons constaté une formule analogue pour le baptême, et un passage parallèle de Grégoire de Tours, Hist. Franc, 1. "VI, c. xxviii, P. L., t. Lxxi, col. 395, qui dit d’un malade : lateris dolore detenlus capul totondit atqae pœnitentiam accipiens spiritum exhalavit, conlirme peut-être notre affirmation. Sur un monument d’Aix, de l’an 492, on nomme un certain Adjutor qui POST ACCEPTAM P/ENITENTIAM MIGRAVIT AD DOMINUM. Le Blant, Inscript., t. ii, p. 487, n. 623. Une épitaphe de Lyon, de l’année 508, porte : … VIXIT (une certaine Susanne) AN NUS (s/c) H XX PENITEN-TIA (m) CONSECUTA ; H EST OBIET (sic) IN PACE. Le Blant, op. cit., t. i, p. 144-146, n. 66. Par contre, sur d’autres monuments, où on dit du défunt qu’il a été pirnitens, ou qu’il a fait pénitence, agit pœnitentiam, pendant un certain nombre d’années, ce n’est pas le sacrement qu’on vise, mais plutôt la vie pénitente, probablement pratiquée dans des conditions particulières. Voir De Rossi, Inscript, christ., t. lia, p. 490 (an. 463) ; Le Blant, Inscript, chrét., t. ii, p. 549, n. 663 (an. 589) ; p. 589, n. 697 (vie siècle) : Hubner, Inscript. Hisp., p. 9, n. 29 (an. 627) ; p. 10, n. 33 (an. 578). Un marbre de Ravenne, de 523, porte à côté du nom propre le titre de PA (c) NITENTIALIS. Faut-il y voir, avec Diehl, loc. cit., p. 11, n. 44, le prêtre pénitencier, dont nous parlent les auteurs