Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 5.djvu/176

Cette page n’a pas encore été corrigée
327
328
EPIGRAPIIIE CHRETIENNE


Léon I « ’avait fait meltrc surlccanUiare de Saint-Paul les vers suivants : … Unda lavât carnis maculas, sed crimina puryat piirificalquc animas mundior amne fldes. I Quisquis suis mcritis veneraiula sacrai ia Pauli] ingrcdeiis supplcx, abluc fonle manus. De Rossi, Inscripl. clirisl., t. lia, p. 80 sq., n. 1.3. La sainteté des édifices du culte ressort encore de leur consécration, de la déposition de reliques dans leurs autels. Nous en reparlerons à l’art. Saints (Culte rfes). Notons ici que deux inscriptions africaines, l’une de 359, l’autre de 4r)2, nous attestent cet usage. De Rossi. Inscriptchrist. , t. I, p. VI ; Mélanges d’arch. et d’hist., t. x (Rome, 1890), p. 440 sq.

II. L’ÉPIGHAPBIE chrétienne et I.A TUliOLOniE DOG MA TIQUE spÉciA i.E. — °Dieu ; la Trin iié. — 1. Le grand dogme du cliristianisme, c’est Z’((/)(7(’, /’» / !  ; cj7é dcDieu. Au rapport de Lactance, D(î’. ^/î.s^, l. V. c. xi, les clirctiens furent souvent appelés adorateurs de Dieu, cultores Dei, par les païens polythéistes qui aimaient à s’intituler cullorcs deorurn. P. L.. t. vi, col. 587. Dans répigraphie, la formule monothéiste in nomen ou in nominc Dei est assez fréquente, par exemple, sur deux marbres du iiie siècle conservés au Latran.p. viii, n. 1, 2, sur une brique assez ancienne, etc. De Rossi, Bullct., 1877, édit. franc., p. 20 ; 1884, p. 37. C’est, comme le fait observer. De Rossi, Bullet., 1877, toc. cit., ’la formule initiale de tout acte chrétien solennel, la religion du Christ étant le culte par excellence du Dieu véritable et unique et la négation essentielle du polythéisme. » On peut dire la même chose de la simple mention du nom de Dieu au singulier qu’on rencontre dès le 11’e siècle sur un nombre très considérable de pierres. Mais les textes les plus explicites qu’on connaisse se trouvent, l’un dans Boldetti, l’autre au musée Kircher, à Rome. Sur le premier, de la première moitié du iii’e siècle, il est dit du défunt : IN. UNU.(m).

DEU(m). Il CREDEDIT (sic). IN PACE ||)^.Boldetti, op. cit., p. 456 ; De Rossi, Bullet., 1860, édit. ital., p. 87. Dans le second texte, composé vers 200, on conjure les clirétiens PER || UNUWl DEUM de ne pas molester le mort. Rattachons à cela la formule si ; âe^ç qu’on rencontre souvent en Egypte et surtout en Syrie, et qui doit tirer son origine du verset du Deutéronome, VI, 4, par lequel débutent les conmiandements. Les Juifs en faisaient usage et Jésus également. Dcut., VI, 9 ; S.Cyrille de Jérusalem, Cat., x, 2, P. G., t. xxxiii, col. 661 ; Marc, XII, 29. Cf. Dictionnaire d’arch. chrét., t. I, col. 2402.

Ce seul Dieu, les monuments nous le font connaître davantage. Ils l’appellent le Maître par excellence, Dominus, K-Jp-.oç, par exemple, sur deux marbres du 111e siècle, l’un de Domitille, où il est dit : WI. REST(z7)-UTUS FECIT(/î)YPOGEU (m) SIBI ET SUIS FIDEN-TIBUS IN DOMINO ; l’autre trouve à Porto, où l’on

adresse au défunt le salut tout apostolique : èv -/.to (=-/’jf : (i)) yaipeiv. De Rossi, Bullet.. 1865, édit. ital., p. 95 ; 1869, édit. franc., p. 48 ; 1866, edit. ital., p. 41. C’est le Dieu Très-Haut, Œo ; j4(ten : o ;. Mon. lit., n. 3304. Ce nom que les Juifs donnaient à Jéliovah revient souvent sur les monuments d’Orient. Un marbre opistographe du musée de Bucharest, du ii’e siècle ( ?) d’après Laclercq, Diciicnnaire, t. i, col. 1816, nomme

Dieu TOV ÛECIV’J’I/LITTOV, TOV xÛptOV Tfôv 7TVE’J(J.àT(0V "/.al

(japxô ; Ttiu/] ;. Il est l’Être suprême, sammitas, comme l’appelle une épitaphcromaine du iii<e siècle. De Rossi, Bonia sotlcr., t. iii, pl. xxiv-xxv, n. 32 ; Bullet., 1865, édit. ital., p. 11. Il est tout-puissant : dans une inscription priscillienne du 11"e siècle on demande, UT DEUS OMNIPOTENS AGAPEN j = ladéfunte)IN S/E-CULA SERVET.Un graflito àSiiinte-Balbine exprime une prière analogue : Deus omnipotens, custodi Sapricium. De Rossi, Bull., 1884, p. 72 ; Ronia sotterranea.

t. I, p. 271. L’inscription des martyrs de Marseille, antérieure à Constantin, se termine par l’acclamation : REFRIGERET VOS Q((/( omnj’a po)TEST. Le Blant, op. cit., t. II, p. 305. Une autre de Salone, de la première moitié du iv<e siècle, renferme l’expression DEUS OMNIPOTENS REX. Kaufmann, Jcnsci/srfen/r/nâ/cr, p. 157. Il est appelé : Oco ; po)’/, sur une épitaphe de l’an 200 environ, Mon. lit., n. 2789 ; ôsô ; àsî^wo ;, Dieu toujours vivant, sur un monument syrien antérieur à la paix de l’Église, Litclcrcq, Dictionnaire, t. ii, col. 618, 619 ; Dieu immortel, àOàvxTo ; Œôç, sur un marbre d’Apamée, de 259, Leclercq, toc. cit., t. i, col. 2519 ; le Dieu qui règne au ciel, (leôv tôv £7ro-jpâviov, sur un marbre d’Acha’ie, du iiie siècle, Leclercq, Dictionnaire d’arch. chrét., t. i, col. 332 ; le Dieu saint et éternel, DEO SANCTO AETERNO, Leclercq, loc.cil., col. 627 ; le Dieu juge, tôv /.piTri’/ Oîôv, sur un monument d’Apamée, du iiie siècle. Mon. lit., n. 2798 ; Leclercq, Dictionnaire, t. i, col. 2519. Mais il est bon et il aime les hommes, àyaôôç /a ; çO.ivOpfoîto ; ôsôç ; il ne connaît pas le péché, il est la justice et la vérité : dû yap |J.ôvo ; 6£Ô ; y.ai Tzinr^z à|j.apTt’x( ; ex.TÔ ; ’jTKxpyei ;, xa Tf ôixaioij-ùvri aou ï] à).r, 9eia, comme le dit l’épitaphe de Schnoudi, de 344. Kaufmann, Jenseitsdenkmàlcr, p. 68 sq. Pour Justin et Clément d’Alexandrie, Dieu est-natrip Tù)v K ; àvT(ov. La même expression se retrouve sur un marbre du même temps. De Rossi, Bullet., 1888-1889, p. 31 sq. Enfin son nom est grand et saint, lj.£ya ovo[j.a, SANCTUM NOMEN. Mon. lit., n. 2798, 10 ; De Rossi, BuZW., 1877, édit. franc., p. 36.

2. La Trinité.

Le terme trinitas se trouve pour la première fois sur un marbre du Vatican, de l’an 403. De Rossi, Inscript, christ., t. i, p. 222, n. 523. La croyance au mystère est attestée bien antérieurement. Dans les mots INDDETSPIRITO (sît) SANTO(sj() sur l’épitaphe de l’évêque calabrais Julien, qui vivait au iiie siècle. De Rossi voit " une invocation à la sainte Trinité qui doit se lire : in Deo, Domino et Spiritu sancto. » Bullet., 1876, édit. franc., p. 105 sq. Une inscription antéconstantinienne de la région d’Ampliatus, à Sainte-Domitille, porte avec les suppléments du même archéologue le texte suivant : (lu) CUN-DIANUS (qui eredidit) IN CRISTUM (sic) JESU (m, vivit, in || Pair)E ET FILIO ET SP (irito sancto). Bullet. , 1881, édit. franc., p. 71. Une autre de Syracuse termine par la prière : (jivi, (r6r, aou à 6sb ; xa’i 6 yçnaTÔç v.cà. TÔ âysio ; (sic) llvE-jf ;.a. Strazzula, op. cit., p. 192,. n. 371.’Toutes les trois personnes sont expressément nommées dans la doxologie que présente une inscription de Syrie citée plus haut. Leclercq, Dictionnaire d’arch. chrét., t. i, col. 2406 ; Revue bénédictine, t. XXII (1905), p. 433. Les trois personnes sont appelées Dieu ; on leur attribue des actions divines.

— Le Père. — Une inscription priscilienne, probablement du II'e siècle, commence ainsi : DIXIT ET HOC PATER OMNIPOTENS… Cettedernière expression se retrouve encore sur un monument de la’Villa Borghèse, du iiie siècle. De Rossi, Bullet., 1884, édit. franc., p. 72 sq. ; Inscript, christ., t. lia, p. ix. Peutêtre est-ce surtout à lui qu’il faudrait appliquer le titre ô Tr-xr/jp Tùv TrâvTDv mentionné tantôt. On lui rend grâce pour les bienfaits reçus du ciel : PATRI DEO OMNIPOTENTI… OMNI(/i)ORA GRATIAS AGIMUS, dit une inscription de Porto. De Rossi, Bullet., 1866, édit. ital., p. 49. — Le Fils. — Il est Dieu comme le Père. On nomme l’un et l’autre sur le marbre priscillien cité plus hmit. Le Fils est le Christ du Père. Sur une inscription publiée par De Rossi, Bullet., 1866, édit. ital., p. 49, onlit : DEO PATRI OMNIPOTENTI ET XPO (Cliristo) El US ; sur une autre on affirme du défunt : REQUIEM ACCEPIT IN DEO || PATRE NOSTRO ET CHRISTO El US. Gruter, Inscript., p. 1052, 12 ; Corp. insc. lat., t. iii, n. 4221. Aussi oa