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FILIOQUE


rokatolUzizin pod zaschitoiii o. P. Svicllova, SaintPétersbourg, 1906 ; Tchto razdielialo i razdidiæl vostotchno-pravoslewnuiii i zapadniiia slarokatolitcheskiiiii (zerki’i, Kharkov, 1910. Sont du même avis Mgr Serge, archevêque de Finlande, l’arcliiprêtre Eugène Smirnov, etc., Pruvoslaven U starokatolitzijziu, dans Yiera i Raziim, 1893, t. ii, p. 388-440, 470-522, 523-559, 597-646, 669-679.

Le général Alexandre Kiriéev († 1910) a été, au moins pour ses nombreux écrits, le chef de l'école théologique russe qui ne voit pas dans le Filioqiie un obstacle à l’entente doctrinale entre les orthodoxes et les vieux catholiques. A propos d’un article inséré dans le Tzerkovniji Vicstnik, où l’on faisait ressortir les dilhcultés dogmatiques qui rendaient diflicile cette union, Razrnijchleniia pravoshwnago khristianina po voprosii o socdinenii starokalolikov s prcwoslavnoin Tzerkoviu, 1896, col. 1429-1431, le général Kiriéev montrait que les vieux catholiques avaient fait preuve d’une sage condescendance à l'égard des orthodoxes, parce qu’ils s'étaient décidés à supprimer le Filioquc du symbole et à rejeter la valeur dogmatique de cette fonnule. Les orthodoxes ne devaient donc pas trop insister sur le caractère dogmatique de leur formule ex Patrc solo. Dans une lettre adressée au directeur du Bogoslovsky Viestnik, Teu<i officielle de l’académie ecclésiastique de Moscou, K starokatolitcheskonui vopiosu, 1897, t. i, p. 320-334, il soutenait que le Filioquc contenait une certaine dose de vérité partielle : niekotoraia tchastilcliaia istina. Par un heureux développement de l’argument théologique latin, il démontrait que la mission du Saint-Esprit par le Fils, bien qu’elle s’explique dans le temps, est un acte éternel de la part du Hls. Malheureusement, Kiriéev ne voyait pas que cette doctrine, qu’il appelait la vérité partielle du Filioquc, aboutit logiquement à la procession éternelle du Saint-Esprit du Fils. Le docteur Gousev réfuta le général Kiriéev, qui lui répondit dans le Bogosloi’skij Vicstnik, 1897, t. II, p. 418-426 ; 1898, t. i, p. 101-135 ; t. ii, p. 125140. Les écrits du général théologien sur cette question ont été recueillis par l’archiprêtre D. Jakchitch, dans le t. i* des œuvres complètes de Kiriéev, Solchineniia, Saint-Pétersbourg, 1912, p. 62-378. Il est utile de remarquer que le général Kiriéev tirait les dernières conséquences des concessions faites au vieux catholicisme par l’archiprêtre.Janychev. Celui-ci avait d’abord soutenu qu’il ne fallait point parler de vérité renfermée dans le Filioquc ; que l’Eglise orthodoxe ne pouvait pas rouvrir la question dogmatique de la procession du Saint-Esprit, parce que les conciles l’avaient résolue ; ciuc l’union était impossible si l’on révoquait en doute la vérité exclusive de la formule ex solo Paire. Mais plus tard il reconnut que, si le Saint-Esprit procède du Père, il dépend à la fois du Père et du Fils, quant à sa mission éternelle et temporelle. La dépendance du Saint-Esprit du Père et du Fils, pour ce qui concerne la vie immanente de la divinité, peut donc être tolérée par l'Église orthodoxe. Sokolov, J. D. Junijchcv, kak dicialel po slarokalolilcheskomu voprosu, Khristianskoe Tchtenie, 1911, t. i, p. 242-245.

La condescendance doctrinale ; l'égard des vieux catholiques était prônée aussi par l’archiprêtre P. Svietlov dans deux brochures : O novom mnimom prepialstvii k edincniu starokalolikov i pravoslavnykh, Serghiévo, 1903 ; Gdie vsclenskaia /le/Vcoy, Serghiévo, 1905.

Le résultat de ces polémiques a été nul. Les vieux catholiques n’ont rien gagné en sacrifiant, au moins en apparence, une vérité qu’ils tenaient de la tradition catholique. Le général Kiriéev est mort sans avoir vu l’union qu’il désirait ardemment, et après une lutte théologique de quarante ans, la question du Filioque attend encore sa solution.

Quelques théologiens de l'Église anglicane et de

l'Église épiscopale américaine voudraient aussi renoncer à l’insertion du Filioque dans le symbole pour se concilier les sympathies orthodoxes. Le docteur Nealy rejette sur l'Église romaine la responsabilité du schisme grec. L’addition dn Filioque, qu’on ne saurait guère justifier, mérite d'être retranchée du symbole. Ahistory of theholyeastern Churcli, Londres, 1850, t. ii, p. 1168. D’après Howard, l’addition du Filioque a été une agression papale, The schisma betwcen the oriental and western Churehes, Londres, 1892, p. 88 ; il est donc urgent de la supprimer dans le symbole pour rétablir les bonnes relations entre l’Orient et l’Occident. An english i<icw of the Filioque question, dans la Revue internationale de théologie, 1897, t. v, p. 67 ; Owerbeck, The Filioquc and the american Church, dans The orthodox catholie revient, 1867, t. i, p. 246252. Remarquons toutefois que les théologiens anglicans et américains, tout en réprouvant l’insertion du Filioque au symbole, reconnaissent cependant la vérité théologique de la doctrine exprimée par cette formule. Voir Kerensky, Amerikanskaia episkopalnaia tzerkov, Kazan, 1908, p. 71-75.

Le P. Puller, religieux anglican de la Société de SaintJean-1'Évangéliste, étant allé en 1912 à SaintPétersbourg faire des conférences sur l'Église anglicane, eut l’occasion de discuter avec des membres de l’académie ecclésiastique sur la procession du Saint-Esprit. Le professeur Brilliantolï l’interrogea sur l’insertion du Filioquc au symbole de Constantinople dans l'Église d’Angleterre. Après avoir rappelé, en l’approuvant, ce qui se passa au II « concile de Xicée (787), Puller déclara que les théologiens anglais répudiaient toute idée qu’il y aurait plus d’un principe, àpyj, de la divinité. Voir E. Gibson, The thirly-ninc articles, 1908, p. 213. Le Père est la source première d’où procéda le Fils et par conséquent aussi celle de laquelle procède le Saint-Esprit. Mais le Fils intervient dans la spiration éternelle du Saint-Esprit par une certaine coopération médiate, de sorte que le Saint-Esprit procède éternellement du Père par le Fils. Cf. P. de Régnon, Études de théologie positive sur la sainte Trinité, t. iii, p. 130-150. Il est donc vrai dans ce sens que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils. Aussi les théologiens anglicans regardent-ils la formule Filioque comme équivalente de la formule per Filium. Le professeur Brilliantolï reconnut que cette explication concordait avec celle de l'Église orthodoxe. Quant à l’insertion du Filioque dans le symbole de Constantinople, l'Église d’Angleterre, tout en adhérant au credo sanctionné par le concile de Chalcédoine qu’elle tient pour œcuménique, sait que ce credo n’a pas été composé pour être récité à la messe. Quand il a été introduit dans la liturgie, il a reçu l’addition dû Filioquc, de même que le symbole des apôtres en Occident et celui de Nicée en Orient avaient reçu des additions qu’on croyait avoir le droit de faire. Cette addition faite par les Églises particulières d’Angleterre, d’Espagne, de Gaule, et de Germanie, à une époque où les Églises locales ajoutaient des explications aux divers symboles, a été finalement acceptée par l'Église romaine ; elle était donc légitime, et, de plus, elle n’est pas hérétique, elle est parfaitement orthodoxe. L'évêque de Kholm qui avait présidé les conférences du P. Puller lui déclara que, si les formules des Églises russe et anglicane différaient touchant la procession du Saint-Esprit, leur doctrine était substantiellement identique sur ce peint. F. W. Puller, The conlinuity of the Church of England, Londres, 1912, Préface, p. i.x-xv.

2° Rcjulaiion des théories des vieux catholiques touchant l’addition du Filioque cm syn)bolc. — 1. La théologie des vieux catholiques soutient qu’une Église particulière a le droit de supprimer une formule insérée