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FABRI (JEAN) — FABRI (PHILIPPE)


<l’autres traductions latines, Cologne, 1557 ; Vienne, 1558 ; Anvers, 1559 ; Paris, 1558, 1564, 1567 ; trad. franc., Paris, 1563, 1564. Dans sa dédicace au roi Feidinnnd, 19 aviil 1555, Jean Fabri donne "a division du livre en cinq parties : 1° ce qu’est la messe ; de la réalité de la chair et du sang de Jésus-Christ, sous les apparences du pain et du vin ; 2° du sacrilice de la messe ; S" de la communion, et en particulier de la communion avec une seule espèce ; 4° des cérémonies de la messe où il est aussi parlé de la sainte réserve pour les malades et des cérémonies particulières de la Fête-Dieu ; 5° des objections et des attaques formulées contre le saint-sacrement. Dans cet ouvrage, Jean Fabri conjurait les partisans de l’erreur de revenir à la vérité, pour l’honneur et le bon renom du peuple allemand. Cette note patriotique se retrouve dans tous les écrits de Fabri, qui très volontiers prennent un tour oratoire.

Pour rappeler les catholiques à l’esprit de pénitence, Fabri publia, en 1557, une série de sermons sur le prophète Joél, prêches à Augsbourg : Johcl der Prophel Christenlich uud trewlich zn besseriing der glaubigen aiisgelegl und geprcdiget, in-40, Dillingen, 1557 ; trad. lat., Louvain, 1563 ; Paris, 1578 ; Anvers, 1582, 1589. Pour défendre, en même temps, la Bavière plus spécialement visée dans un écrit hérétique, intitulé : Lûslcrbiich, paru sous l’anonyme de Scklenmcister. .Jean Fabri compose un avertissement au noble pays de Bavière : Ein ernstliche Christliche ermaining an das Edel Baijerland widcr das Lastcrbuch, so cin Sedmaisler haimlich on ein namen listiger weiss im Fiirslentamb Baijern hin und her ausgebraii liai, in-4°, s. 1. n. d. (Dillingen, 1557) ; 1558, s. 1. (Dillingen).

Cependant l’ouvrage de Fabri sur la messe avait été attaqué par Flacius IWyivcu ?, , Refiilalio missæ, etc., in-4°, s. 1., 1557, qui ne proposait par moins de 23 arguments à faire valoir contre Fabri. Celui-ci répondit par un écrit assez considérable, intitulé ; Anlwort auff das unnûlz, unrain, inig geschwelz Mathie Flaccii lllyrici, so er geschiiben wider das Biichlein genanl Rechler weg, etc., in-40, Dillingen, 1558. En une page qui est comme le résumé de toutes les luttes soutenues à cette époque par l’orthodoxie contre l’erreur, Fabri cite les principaux champions de la foi catholique : John Fisher, Jean Eck, Jérôme Emser, Georges Wizel, Jean Cochlaîus, Michel Helding, Jean Groppcr, Ambroise Pelargus, Frédéric Nausea, Michel Vehe, Hosius, Jean Faber, évêque de Vienne, Conrad Wimpina, Mensing, .Schat-îger, Cajetan, Hochstraten, Herborn, KôUin, Ambroisc Catharin, Clichtovcus, Latomus, Pierre de Soto, Hofmeister, Tilman (Smeling), de Siegburg, J. Driedo, Paul Hirschbeck, Jean Pcssclius, .Jean Slotanus, Sedelius (Seidl), D Michel Dornfogel, D' Conrad Bram, Lindanus, Barthélémy Kleindienst, etc. Cette énumération est des plus instructives et va contre l’idée préconçue que le protestantisme fut accueilli partout avec enthousiasme et sans résistance. Dans la suite de son écrit, Fabri réfutait, l’un après l’autre, chacun des 23 arguments d’Illyricus ; il s’efforçait, en particulier, de redresser les erreurs sur le culte des saints, dont le rôle est de pure intercession ; il vengeait les prêtres du reproche de dire la messe pour de l’argent, etc., etc. L’ouvrage était dédié ù l’archiduc Ferdinand de Tyrol (6 janvier 1658) ; quelques semaines après, le 27 février, Jean I*'abri était emporté par la mort. Il n’avait que cinquante <|uatre ans. II fut enterré dans l'église de son ordre, à Augsbourg. Son tombeau portait cette épitaphe : Anno MDLVIII die xxvii februarii obiit | Rêver. Pater Pr. loannes Fabri j ad llailbrunn, ord. pried. S. theolo. giœdoctor, El culhedralis ecclesiæ Aiigustanæ Conrionalor calholicus et /aniosus. Anno œtatis susc i.nii. Veith, Dibliolheca Auffiistana, t. i, p. 66.

Echard, Scriplores ordinis preedicalorum, Paris, 1719. t. II, p. 161 ; mais surtout N. Paulus, d’abord dans Der Katholik, 1892, t. i, p. 17-35, 108-127 ; 1893, t. ii, p. 221 ; du même. Die deutschen Dominikaner im Kampfe gegen Luther, Fribourg-en-Brisgau, 1903, p. 232-266.

R. CoULON.

    1. FABRI Philippe##


3. FABRI Philippe, savant frère mineur conventuel, était né à la Spianata près de Brisighella, dans les Romagnes, en 1564, mais il est ordinairement dit de Fænza, la ville principale des environs. De condition modeste, ses parents ne pouvaient favoriser ses heureuses dispositions pour l'étude et il avait atteint l'âge de dix-huit ans quand la protection d’un de ses parents, religieux conventuel, lui ouvrit les portes du noviciat de cet ordre. Après sa profession, à Crémone en 1583, il commença ses études à Ferrarc et les co itinua avec tant de succès à Padouc que ses supérieurs l’envoyèrent les achever à Rome au collège de Saint-Bonaventure, établi par Sixte-Quint au couvent des Douzevpôtres. Ses biographes n’omettent point de rapporter la réponse qu’il fit un jour à Clément VIII. Le pape visitait le collège et, interrogeant les étudiants, il leur demandait de lui définir le péché de Lucifer. Fabri répondit en deux mots, qui firent l’admiration des assistants : Luxuria spiritiialis. Destiné à l’enseignement, il débute comme lecteur do métaphysique au couvent de Venise en 1593 ; de là il passe à Crémone et à Parme pour arriver ensuite à Padoue, où il occupera ime chaire à l’université, quand en 1625 le chapitre le nommera provincial, ce qui ne l’arrêtera pas dans la publication de ses ouvrages. Il mourut à Padoue le 27 août 1630.

Le P. Fabri était un fervent scotiste et son principal mérite, au dire d’un de ses panégyris.es, est d’avoir rendu claires et faciles les subtilités de Scot. Il publia d’abord la Philosophia naturalis Joan. Duns Scoti ex quatuor libris Sententiarum et Qnodlibetis colleclu, in theorcmatu dislrib ita et contra aduersarios omnes tam veteres quam reccntiores illustrata… et in cujus fine addilus est Iractatus brcvis in formalitales Seoti, in-4, Parme, 1601 ; 2<= et 3^ édit., Venise, 1606, 1616 ; 4-= édit., Paris, 1622 ; 5° édit., Padoue, 1622. Le Tractatus in formalitatibus emendalns et ampliatus per I. Augustum Gotlmtium Monelianum, observant, parut à Paris en 1604, in-8<>. Fabri donna ensuite ses Disputationcs theologicæ secundum seriem distinctionuni Magistri Sententiarum et quæsiionum Scoli ordinalie, in-fol., Venise, 1613 ; 2<' édit., ibid., 1619. Cet ouvrage est divisé en 4 volumes renfermant chacun un livre des Sentences : il le compléta par les Theologicæ disputuliones de prsedestinatione Dei et alise quæ in primo libre Sententiarum desiderabantar, ibid., 1623. Il fit de même pour le IV « livre et publia successivement : Disputât, theot. complectentes maieriam de pienitenlia, de peecalo, de purgatorio, de suffragiis, de indulgentiis, ibid., 1623 ; Disp. tticol. de restilutione et extrema unctione, ibid., 1624 ; Disp. tlieol. de sacramento ordinis et pœnis ac censuris ecclesiasticis, ibid., 1628. On a encore de lui Adi’ersus impios atheos disputationcs quatuor philosophieæ, ibid., 1627. Après la mort du P. Fabri, son confrère, le P. Mathieu Ferchio, publia les Expositiones et disputationcs in Xlllibros Aristotelis Metaphysicorum, quibus doctrina Scoti magna cum facilitate illuslratur, in-fol., Venise, 1637. Il fit précéder cet ouvrage de la vie de l’auteur et dans l'énumération de ses œuvres il mentionne un traité manuscrit qu’il avait entre les mains, De primatu Pétri et pontificis romani et aliis ecclesiasticis dogmalibus contra Marcum Antonium de Dominis. Franchini dit qu’il le publia, sans donner ni la date ni le lieu de l'édition.

Wadding et Sbaralea, Scriptores ord. minorum ; Franchini, B16Zioso/irte memorie letlerarie di scritlori conventuali,