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EXUPÈRE (SAINT) — ÉZÉCHIEL (LIVRE D’;


de la science sacrée marchait de pair avec le zèle de la perfection monastique. C’est à deux moines toulou- ; sains, Minervius et Alexandre, que saint Jérôme i écrivait : « Sisinnius m’a remis beaucoup de questions ; venant des frères et des sœurs qui sont dans votre province. » Epist., cxix, 1, P. L., t. xxii, col. 966. L’évêque devait donner l’exemple. Il demanda au pape la liste exacte des livres reçus dans l’Église ; il ignorait sans doute la liste déjà dressée par le pape Damase. Quoi qu’il en soit, la liste que dressa le pape Innocent est la reproduction, et presque dans le même ordre, de celle du pape Damase, telle qu’elle se trouve dans le c. i’-"’du décret de Gélase. Cf. Thiel, De clecretali Gclasii papæ, Braunsberg, 1866, p. 21 ; Labbe, Coiuil., 1671, t. iv, col. 1°260. Baruch n’y est pas plus nommé que dans le décret gélasien, vraisemblablement parce qu’on ne le séparait pas de .Jérémie ; mais tous les deutérocanoniques de l’Ancien et du Nouveau Testament s’y trouvent, et ce catalogue est de tous points conforme à notre canon actuel. Voir t. II, col. 1.592. Si, parmi les apocryphes ou les livres condamnés. Innocent signale dans sa réponse ceux qui ont été publiés par Leucius sous les noms de Matthieu et de Jacques le Mineur ou sous ceux de Pierre et de Jean, et par les philosophes Xexocharide et Léonidas sous les noms d’André et de Thomas, c’est sans doute parce que, dans la lettre de saint Exupère, il avait été question deux.

Acta sanctortiw, Paris, 1867, scptembris t. vii, p. 58.3589 ; L’suard, Martijrologiiini, P. L., t. cxxiv, col. 515 ; Baronius, .4nfio/cs, é(iit. Thciner, Bar-le-Duc, t. vi, p. 459 ; dom Devic et Vaissote, Histoire île I.ancjnedoc, Toulouse, 1872 sq., t. I, p. 338, 371 ; t.ii, p. 87 ; Tillenioiit, Mémoires pour servir à l’Iiistoire eccZcsias/if/iic, Paris, 1705-1707, t. x, p. ( ; 17-t>20, 641-643, 825, 826 ; t. xii, p. 258, 285, 322 ; Duauet, Conjérences ecclésiastiques, Paris, 1742, t. ii, p. 5053 ; Smith et Wace, Dictionanj of Christian bioyrapluj ; Realencficlopiidie ; Kirrhenlexikon ; U. Chevalier, fi<’pe ; 701re. Biohiblioçiniphie, Paris, l’J05, t. i, col. 1144.

G. B.^REILLE.

    1. EYMARD Etienne##


EYMARD Etienne, né et mort à Forcalquier(lG971767), oratorien janséniste, publia quelques ouvrages sur les controverses religieuses du temps, comme une Lettre sur ta tliéologie de Poitiers, une Lettre sur les eonférenees d’Angers, et, en collaboration avec Barlliélemy de la Porte, une critique assez motivée sur l’ouvrage de son évêque Lalitau intitulé : La vie et 1rs mystères de la sainte Vierge, 1750.

Koiwelles ecclésiastiques, 1729, p. 216 ; 1739, p. 79 ; 1768, p. 20 ; Ingold, Supplément à la hibliograpliie oratoricnne.

A. IxGOLD.

    1. EYMERIC Nicolas##


EYMERIC Nicolas, né à Gérone en Catalogne vers 1320, prit riiabit de saint Dominique au couvent de sa ville natale, le 4 août 1334. Au commencement de 1357, il succéda à son confrère, Nicolas Boselli, élevé au cardinalat, dans la charge d’inquisiteur général du royaume d’Aragon. Il poursuivit aussitôt un Calabrais fanatique, nommé Nicolas, qu’il livra au bras séculier, le 30 mai de cette année. Le zèle qu’il mit II remplir ses fonctions lui suscita beaucoup d’ennemis. Aussi le cliapitrc de son ordre, tenu à Perpignan en 1360, le changea-t-il de résidence pour faire cesser l’hostilité contre lui. En 1362, il fut nommé,

m chapitre de l-"crrare, vicaire général de la province

d’.ragon. Cette province ayant été scindée en deux, I-^ymeiic avait été nommé provincial ; mais Urbain’n’autorisa pas la scission et écarta les deux provinciaux nommés. Cependant Eymcric se livrait à la prédication et composait de nombreux écrits. En 1366, il fut rétabli dans l’oirice d’inquisiteur, et il poursuivit les disciples de P.aymond Lulle. Dix ans plus tard, le roi d’Arogon, Pierre IV, qui favorisait les lullistes, l’exila de son royaume. I’: ymeric se rendit à Avignon, où il fut bien reçu par GrégoireX I.

En 1371, il prévint ce pontife que certains religieux aragonais prêchaient les trois propositions suivantes : 1’^ que le corps de Jésus-Christ cesse d’être présent dans l’hostie dès qu’elle tombe dans la bouc ou dans un lieu sale, et que la substance du pain y revient ; 2° de même, si l’hostie est rongée ou mangée par un animal ; 3° aussi, au moment où l’hostie est dans la bouche du communiant, Jésus-Clirist remonte au ciel et ne descend pas dans l’estomac. Cette prédication était de nature à produire du scandale. Grégoire XI ordonna aux cardinaux Pierre Flandrin et Guillaume Noellet d’écrire en son nom aux archevêques de Tarragone et de Saragosse, à leurs sufïragants et aux inquisiteurs, pour qu’ils interdisent la prédication de ces propositions. Leur lettre est datée de Villeneuve d’Avignon, du 8 août. Fleury, Histoire eeclésiastiqtie, 1. XCVII, n. 21, Paris, 1720, t. xx, p. 259-261. Ce pape emmena Eymcric à Rome avec lui en 1377. Après l’élection d’Urbain VI et la fuite des cardinaux français, Eymcric écrivit aux cardinaux réunis à Anagni pour prouver l’invalidité de l’élection d’Urbain VI et il adhéra à Clément VII, élu par eux. Il revint en Aragon en 1378. L’animosité des lullistes contre lui augmentant, le roi Jean, fds de Pierre IV, l’exila de nouveau. Il retourna donc à Avignon en 1393 auprès de Clément VII. I ! soutint aussi Benoît XIII, qu’il défendit contre les théologiens de Paris, en 1395. A la fin de 1397, il rentra dans son couvent de Gérone, où il mourut le 4 janvier 1399. II avait conservé, même pendant son exil, le titre d’inquisiteur général du royaume d’Aragon. Ses nombreux écrits, presque tous inédits, comprennent onze gros volumes. On y remarque un traité de logique, des sermons, des postules ou des commentaires sur les quatre Évangiles et sur les Épîtres aux Hébreux, aux Galates et aux Romains, un traité contre ceux qui invoquent les démons, des ouvrages sur la juridiction de l’Église et celle des inquisiteurs, des traités sur le pouvoir du pape, le péché originel et la conception de la sainte Vierge, sur la double nature du Christ et sur la trinité des personnes, ou le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont-ils dans l’eucharistie, divers écrits contre les disciples de Lulle, contre ceux qui fixent la date de la fin du monde, un Eliicidariurn elueidarii, une Confessio fidei christianæ, un traité de la sanctification de la sainte Vierge, un ouvrage sur 22 articles du Maître des Sentences qu’on n’enseignait plus communément de son temps. Son Direetoriiim inqiiisitoriim, écrit à Avignon en 1376, fut imprimé à Barcelone en 1503, mais l’édition est mauvaise. Fr. Pena le réédita avec des notes et des commentaires, Rome, 1578, 1587, 1597 ; Venise, 1591, 1607. Le P. Denifle a dressé la Uste des manuscrits de cet ouvrage. Arcliiv fiir Litcratnriind Kiretiengeschietde, Fribourg-en-Brisgau, 1894, t. i, p. 143-145. La vie de Dalmace Môner, maître des novices d’Eymeric († 1341), composée par lui, a été éditée par Diagus, Hisloria provinciæ Aragoniæ, Barcelone, 1599, t. i, p. 259-265.

Vie par Peùa dans l’édition du Directorium, Rome, 1578 ; Echard, Scriptores ordinis prxdicatorum, Paris, 1719, t. i, p. 709-717 ; Griibe. dans le Kirchenle.rilwn, 1880, t. iv, col. 1155-1156 ; Hurter, Nomenclator, 3 édit., 1906, t. ii, c^l. 710-712.

E. ManGENOT.

    1. ÉZÉCHIEL (Livre d’)##


ÉZÉCHIEL (Livre d’). Bible liébraïque : Yeliéziiél. Le troisième des.Vc/)i"(m f/ef/ô/î ; ii, « grands prophètes » , cL Eccli., xLvm, 25-xlix, 12 ; le deuxième selon Baba Btdltra, 14 6-15 a, entre Jérémie et Isaïe, parce que « Jérémie ne parlant que de ruine, Ézéchiel commençant par la ruine et se fermant par la consolation, Isaïe ne parlant que de consolation, il faut unir la ruine à la rune et la consolation à la conso-