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1565 EUSTATHE D’ANTIOCHE (SAINT) — EUSTATHE DE SÉBASTE 1566

du De engastrimijtho. Cavallera, S. EusUUhii episcopi Antiocheni in Lazarum, Mariam et Martham homilia christologica iiunc priniume codice Gronoviano édita cum commentario de fragmentis eustailiianis, Paris, 1905. Cf. Saltet, Les sources de /"Kjav.TTI. ; de Tliéodoret. II. Un document perdu du concile d' Èphèse de 431, dans la Revue d’histoire ecclésiastique, 1905, t. VI, p. 517, 520-521.

III. Travaux.

Allatius, Préface et notes à son édition, r.yon, 1629 ; cf. P. G., t..xviii, col. 609-1066 ; Galland, Bibliotlieca veterum Patrum, 1768, t. iv, x.xiv ; Fabricius. Bibliottieca græca, Hambourg, 1728, t. viii, p. 166-189 ; t. v, p. 256 ; t. VII, p. 436, 736 ; t. viii, p. 781 ; t. ix, p. 476 ; t. xiil, |). 821 ; Tilleniont, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiasligue, Paris, 1700, t. vii, p. 21-31, 646-656 ; Boschius, Comiitentarius historicus de S. Eustacliio Antiocheno ('725), dans Actasanctoruni, l. ivjulii, p. 130-144 ; Historia clironologica putriarcliarum Antioclienurum, n. 24, ibid-, p. 34-38 ; Ceillier, Histoii-e des auteurs sacrés et ecclésiastiques (1733), 2e édit., Paris, 1865, 1. m. p. 158-168 ; Oudin, Scriptores ecclesiastici, 1722. t. i, p. 317-319 ; Cave, Historia literaria, 1741, t. i, |). 187-189 ; Dupin, Nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, Paris, 1707, t. ii (ive siècle), p. 132 sq. ; A. Jahn, Des Iteiligen Euslathius, Erzbisctiofs von Antiochieu, Beurtlieilung des Origenes betr. die Auffassung der Walirsagerin I Kôn (Sam.), 28, und die diesbeziigliche Homilic des Origenes, aus der MUnchenener Hds 331 ergànzt u. verb., mit krit. und cxeget. Anmerkungen, dans Texte und Untersuchungen zur (iescltichte der altcliristl. Litcratur, Leipzig, 1886, t. ii, fasc. 4 ; l’Cssler-JungiTiann, Institutiones patrologiie, Inspruck, 1890, t. I, p. 427-431 ; Batillol, La littérature grecque, Paris, 1897, p. 271 ; Bardenhewer, Les Pères de l'Église, Paris, 1899, t. ii, p. 33-34 ; Krumbacher, Geschichte der byzantinischen Litteratur, 2e édit., Munich 1897, p. 206 ; de Broglie, L'Église cl l’empire romain au ive siècle, Paris, 1850-1859, t. ii, p. 294 sq ; Venables, art. Eustathius, dani> Smith, Dictionary >f Christian biography, Londres, 1880, t. Ii, p. 382-383 ; Sihleyer, dans Kirchenlexikon, Fribourg-en-Brisgau, 1886, (. IV, col. 1016-1017 ; Loofs, dans Realencyklopadie fiir prolistanlisclie Théologie und Kirche, Leipzig, 1898, t. v, p. 626(327 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1903, t. i. col. 203206 ; Cavallera, Le schisme d’Antioche (iv'-ve siècle), Paris, 1905 ; Duchesne, Histoire ancienne de l'Église, Paris, 1907, I. II, p. Kil sq.

On trouvera quelques autres indications bibliographiques, concernant des ouvrages anciens, dans U. Chevalier, Htpertoire des sources liistoriques du moyen âge. Bio-bibliographie, "2e édit., Paris, 1905, t. i, col. 1424.

S. Sal.wille. 2. EUSTATHE DE SÉBASTE, ascète et évêque du IVe siècle, contemporain de saint Basile dont il resta longtemps l’ami, mais duquel le séparèrent ensuite de fâcheux dissentiments dogmatiques. Ce personnage ayant été très diversement apprécié, il ne sera pas inutile de mettre en parallèle, dès le début de cette notice, les deux jugements opposés qu’ont portés sur lui des auteurs récents : ils éclaireront l’esprit du lecteur pour tout l’exposé qui suivra.

M. Paul AUard écrit : Cappadocien comme Basile, mais son aîné d’un grand nombre d’années, Eustathe, évêque de Sébaste dans le Pont, est un des caractères les plus singuliers du ive siècle. D’une grande austérité de mœurs, d’une vertu sans défaillance, charitable aux pauvres, un des premiers propagateurs de la vie monastique en Asie, il avait gagné par tous ces traits le cœur de Basile, qui le reçut dans son monastère des bords de l’Iris, visita en sa compagnie diverses communautés, et reconnaissait en lui « quelque chose « de plus qu’humain. » S. Basile, Episl., ccxii, 2. Mais Hustatlie avait en même temps un esprit incapable de se fixer, « vrai nuage emporté çà et là par tout « vent qui souffle. » Episl., ccxliv, 9. Ayant eu le malheur d'être, dans sa jeunesse, l'élève d’Arius, on l’avait vu passer par toutes les nuances doctrinales, tantôt voisin de l’erreur de cet hérésiarque, tantôt rapproché de la vérité proclamée au concile de Nicée. Des innombrables formulaires que firent éclore les controverses de l'époque, il n’en est pour ainsi dire pas un qui n’ait été signé par lui. Epist., ccxliv, 9. Adepte et transfuge de tous les partis, il demeure un

personnage énigmatique, ondoyant, insaisissable, qui a successivement usé toutes les affections et encouru toutes les haines. » Saint Basile, Paris, 1899, p. 123124.

Le protestant Loofs, au contraire, a pris à tâche de réhabiliter cet homme, « qui serait peut-être devenu, dit-il, un grand saint, si Basile n’avait rendu son nom odieux. Qu’Eustathe ait été élevé dans un milieu arien, on ne peut lui en faire un reproche ; que son esprit en ait gardé quelques tendances fâcheuses, cela est probable, mais nullement prouvé. Tout ce que nous savons de la part prise par lui aux querelles théologiques nous le montre constamment éloigné des partis extrêmes. D’ailleurs, les questions dogmatiques furent toujours pour lui chose accessoire. L’ascétisme fut l’idéal de son existence, et Basile, qui fut en bien des choses son disciple et son imitateur, a en quelque sorte usurpé la réputation de propagateur de la vie monastique qui revient de plein droit à Eustathe. » Ces conclusions de Loofs, Euslathius von Sebaste und die Chronologie der Basilius-Briefe, Halle, 1898, et dans Realencyklopcidie fur protesianlische Théologie und Kirche, t. v, p. 627-630, sont résumées ainsi dans les Analecta bollandiana, 1899, t. xviii, p. 190.

Eustathe était né à Césarée de Cappadoce aux environs de l’an 300. A en croire Socrate, H. E., II, xLiii, 1 ; Sozomène, H. E., IV, xxiv, 9, P. G., t. Lxvii, col. 352, 1192, il serait fils d’Eulalios, évêque de Césarée de Cappadoce. « Mais, écrit Tillemont, comme il ne se trouve aucun évêque de Césarée de ce nom, et qu’il est même dilTicile de prétendre qu’il y en ait eu en ces temps-là, il y en a qui croient qu’au lieu de Césarée il faut Sébaste, parce qu’il se trouve un Eulale ou Euloge de Sébaste dans le concile de Nicée, qui est peut-être celui que Philostorge, Supplementa, P. G., t. lxv, col. 623, met entre les évêques du Pont qu’il jirétend avoir soutenu l’arianisme dans ce grand concile. » Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique des six premiers siècles, Paris, 1703, t. IX, p. 79. Au reste, il se pourrait que la paternité d’Eulalius par rapport à Eustathe, signalée par Socrate et Sozomène, fût simplement une paternité spirituelle.

C’est à Alexandrie qu’Eustathe alla faire ses études. Il y eut pour maître Arius ; saint Basile, Episl., ccxxiii, 3 ; ccxliv, 3 ; cclxiii, 3, le considérait comme un disciple personnel de l’hérésiarque. Il y prit aussi contact avec l’ascétisme et le monachisme égyptien. Saint Athanase, Historia arianorum ad monachos, 4, P. G., t. XXV, col. 700, le mentionne parmi les clercs arianisants que saint Eustathe d’Antioche ne voulut pas admettre dans son clergé (avant 330). < Il semble donc, écrit Tillemont, qu’au sortir d’Alexandrie, il (Eustathe) ait tâché d’entrer dans le clergé d’Antioche, et y ait été reçu depuis par les ariens, c’est-à-dire peut-être par Eulale qui succéda en 331 à Paulin mis à la place de saint Eustathe : et il n’est pas hors d’apparence que cet Eulale, qui pouvait être appelé son père parce qu’il l’avait admis dans le clergé, l’en chassa lui-même, soit parce qu’il n'était pas vêtu d’une manière convenable à un ecclésiastique, Socrate, loc. cit., soit pour quelque autre faute plus considérable. » Sozomène, loc. cit. ; Tillemont, op. cit., p. 80, 619. Socrate et Sozomène font de cet Euîalios qui reçut Eustathe dans le clergé, puis le chassa, un évêque de Césarée. Tillemont, qui a pris la peine de consacrer une note à ce renseignement des deux historiens, croit à une erreur de leur part et donne l’explication qu’on vient de lire concernant Eulalios d’Antioche. Pour exclure Eulalios de Césarée, il raisonne ainsi : « Saint Basile, qui ne pouvait guère ignorer la vie d’Eustathe, et qui s’efforce de le dépeindre tel qu’il était, n’eût jamais oublié une pareille