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EUSÈBE DE CÉSARÉE

écrits sur Constantin, le discours à l’occasion de ses tricennalia (335), P. G., t. xx, col. 1315-1440, et la Vita Constantini, col. 905-1230, œuvres de panégyriste plus que d’historien. Mais ici même on doit tenir pour authentiques les documents rapportés. La Vie de Pamphile et un recueil d’anciens Actes de martyrs sont perdus ; on trouve, en appendice au l. VIII de l’Histoire ecclésiastique, un précieux opuscule sur les martyrs de Palestine, tableau des exécutions qu’Eusèbe avait vues de ses yeux, dans les années 303-310. Une seconde recension syriaque des Martyrs de Palestine a été publiée par Cureton, Londres, 1861.

2o  Exégétiques. — Eusèbe avait une vive prédilection pour les études exégétiques ; mais disciple et trop souvent plagiaire d’Origène, son herméneutique manque de netteté et de sûreté. Au Commentaire sur les Psaumes, édité par Montfaucon, P. G., t. xxiii, qui allait, avec bien des lacunes, jusqu’au ps. cxviii, les découvertes de Mai, P. G., t. xxiv, col. 9-76, de Pitra, Analecta sacra, Paris, 1883, t. iii, col. 365-520, et de G. Mercati, Alcune note di letteratura patristica. Milan, 1898, ont apporté un supplément considérable. Nous avons en grande partie le Commentaire sur Isaïe, P. G., t. xxiv, col. 89-526, ainsi que des morceaux importants du Commentaire sur saint Luc. Ibid., col. 529-606. Dans le domaine de l’introduction biblique, nous possédons, en dix tables, une sorte d’harmonie des Évangiles, P. G., t. xxii, col. 1275-1292, des restes considérables, mis au jour par Mai, des Questions et solutions évangéliques, ibid., col. 879-1016, qui préludèrent au De consensa evangelistarum de saint Augustin, ainsi qu’un chapitre d’une topographie de Jérusalem et de la Palestine, catalogue alphabétique des noms de lieux mentionnés dans l’Ancien Testament, indiquant la position de chaque lieu et les noms qu’il a portés successivement. Saint Jérôme a traduit et complété ce précieux Onomasticon. D’un travail Sur la fête de Pâques, à l’occasion de la discussion qui eut lieu à Nicée, le cardinal Mai a découvert quelques pages, renfermant un précieux témoignage pour le saint sacrifice de la messe. P. G., t. xxiv, col. 693-706.

3o  Apologétiques. — Eusèbe consacra à la défense du christianisme plusieurs importants ouvrages, dont le caractère saillant est encore une immense érudition. Dans les quinze livres de la Préparation évangélique, P. G., t. xxi, il met en lumière l’incomparable supériorité du christianisme ainsi que du mosaïsme sur les religions polythéistes et les systèmes philosophiques de l’antiquité. La Démonstration évangélique fait voir dans la religion chrétienne le fruit providentiel de la révélation mosaïque. Des quinze livres de ce travail il ne reste que les dix premiers avec un fragment du XVe. P. G., t. xxii, col. 13-794. L’auteur donna un court précis de ces deux vastes ouvrages dans les cinq livres Sur la théophanie. Une ancienne version syriaque, éditée par Lee, Londres, 1842, a sauvé ce dernier écrit, dont on a ramassé aussi quelques fragments grecs. P. G., t. xxiv, col. 609-690. Une version arménienne en a été donnée par Djarian, Venise, 1877. Ce devait être aussi une apologie que l’Introduction générale élémentaire ; mais il n’en a survécu que les quatre livres d’Extraits prophétiques, où Eusèbe s’attache surtout à l’interprétation des prophéties messianiques. P. G., t. xxii, col. 1021-1262. Photius, Bibliotheca, cod. 11, 12, 13, P. G., t. ciii, col. 53, 56, mentionne d’Eusèbe trois autres ouvrages apologétiques, une Préparation ecclésiastique, une Démonstration ecclésiastique et une Apologie et réfutation. Ils sont perdus, ainsi que le grand ouvrage en vingt-neuf ou trente livres contre Porphyre. Dans l’opuscule Contre Hiéroclès et le parallèle établi par lui entre Jésus-Christ et Apollonius de Tyane, Eusèbe montre, avec une pénétrante et mordante critique, que la source d’Hiéroclès, la biographie d’Apollonius par Philostrate, n’est qu’un tissu de fables. P. G., t. xxii, col. 795-868.

Théologiques. Lettres. Homélies. — Les deux livres Contra Marcellum sont dirigés contre le sabellianisme de Marcel d’Ancyre. P. G., t. xxiv, col. 707-826. Dans les trois livres Sur la théologie de l’Église, Eusèbe entreprend l’exposition plus complète et la démonstration de la vraie doctrine du Logos. Ibid., col. 825-1046. Socrate, H. E., i, 8, P. G., t. lxvii, col. 69, 72, et Théodoret, II. E., i, 11, P. G., t. lxxxii, col. 940 sq., nous ont conservé la lettre d’Eusèbe à ses diocésains sur son attitude à Nicée et sur le sens de ὁμοούσιος. Voir t. I, col. 1797, 1800-1801. Le patriarche Nicéphore († 826), dans ses Antirrhctiea, c. ix, dans Pitra, Spicilegium Solesmense, Paris, 1852, t. i, p. 383-386, reproduit, pour les combattre, les principaux passages d’une lettre d’Eusèbe à Constantia, sœur de l’empereur Constantin, sur les images de Notre-Seigneur. Quatorze homélies que nous n’avons qu’en latin, P. G., t. xxiv, col. 1047-1208, sont, du moins en partie, apocryphes.

I. Éditions. — 1o  Éditions complètes. Migne a donné la première édition complète des œuvres d’Eusèbe, P. G., t. xix-xxiv, en réunissant toutes les œuvres précédemment publiées. L’Académie de Berlin en a commencé, en 1902, une édition critique, texte grec et traduction allemande. Eusebius Werke. Le t. ier, édité par Heikel, comprend la Vie de Constantin, le Discours de Constantin ad sanctum cœlum et le discours d’Eusèbe pour les tricennalia de Constantin, Leipzig, 1902. Le t. II, en trois parties, Leipzig, 1903, 1908, 1909, contient l’Histoire ecclésiastique, par E. Schwartz, avec la traduction latine de Rufin, par Th. Mommsen. Le t. iii, Leipzig, 1904, renferme l’Onomasticon avec la traduction de saint Jérôme par E. Klostermann, la Théophanie, fragments grecs et traduction allemande de la version syriaque par H. Gressmann. Le t. iv, Leipzig, 1906, a le traité Contra Marcellum, la Théologie ecclésiastique et les fragments de Marcel, par E. Klostermann.

Éditions partielles. — 1. Ouvrages historiques. — L’Histoire ecclésiastique a été éditée par H. de Valois, 3 vol., Paris, 1659-1673 ; 2e édit., 1677 ; rééditions, Francfort-sur-le-Mein, 1672-1679 ; Amsterdam, 1695 ; par Reading, 3 vol., Cambridge, 1720 ; réédition, Turin, 1746-1748 ; par Stroth, Halle, 1779, t. i (seul paru) ; par Zimmermann, Francfort, 1822 ; par Heinichen, 3 in-8o, Leipzig, 1827, 1828 ; 2e édit., 1868-1870 ; par Burton, 2 in-8o, Oxford, 1838 ; par H. Lämmer, six fascicules, Schaffouse, 1859-1862 ; par Schwegler, Tubingue, 1852 ; par Dindorf, Leipzig, 1871 ; par E. Grapin, texte grec de Schwartz et trad. française, 2 in-12, Paris, 1905, 1911. La version syriaque a été publiée par Bedjan, Leipzig, 1897 ; par Wright et Mac Lean, Cambridge, 1898 ; une traduction allemande a été donnée par E. Nestle, dans Texte und Untersuchungen, Leipzig, 1901, t. xxi, fasc. 2. La version arménienne des l. VI et VII a été traduite en allemand et publiée par E. Preuschen, ibid., 1902, t. xxii, fasc. 3. Cf. A. Halmel, Die Enstehung der Kirchengeschicide des Eusebius (progr.), Bâle, 1898. Une traduction anglaise a été faite par Me Giffert.

La Chronique a été traduite en arménien au Ve siècle, sur la version syriaque. Le mékitariste J. B. Aucher a publié cette traduction en latin, 2 in-4o, Venise, 1818. Le texte arménien a paru à Venise, en 1877. Le texte grec avait été édité par Pontaeus, 1604, par Scaliger, 1606 ; il l’a été par A. Schœne, 2 in-4o, Berlin, 1866, 1875, avec une collation de la traduction arménienne par Petermann, ainsi que le Canon des temps avec traduction latine de la version arménienne par Petermann, version latine de saint Jérôme, version latine de l’Epitome syriaque par Rœdiger. Cet Epitome syriaque, extrait de la Chronique de Denys de Tel-Mahar, a été édité par G. Siegfried et H. Gelzer, in-4o, Leipzig, 1884. Cf. A. von Gutschmid, Urtersuchungen über die syrische Epitome der Eusebianischen Canones (progr.), Stuttgart, 1886, ou dans Kleine Schriften, édit. Fr. Rühl, Leipzig, 1889, t. I, p. 483-529 ; A. Schöne, Die Weltchronik des Eusebius in ihrer Bearbeitung durch Hieronymus, in-8o, Berlin, 1900. Une traduction allemande des Martyrs de Palestine, faite par Stigloher, a paru dans Bibliothek der Kirchenväter de Thalhofer, Kempten, 1870, et une version de la Vita Constantini