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EUGENICOS


ibid. Réfutation du décret dogmatique de Florence, long traité publié par Dosithéc, patriarche de Jérusalem, Tôivo ; -/.a-a/, ), aY ?. :, lassy, 1692, p. 206-273. V. Loch, Das Dogma der griechisciten Kirche vom Purgatorium, Ratisbonne, 1842, p. 113-115, en a édité un fragment. Plusieurs passages avaient déjà été cités par Allatius, De purgalorio, Rome, 1655, p. 61, 140, 220, 241. Corriger d’après ces données ce que dit A. Ehrhard dans Krumbacher, Geschichte der byzantinischen Lilteratur, 2e édit.. Munich, 1897, p. 117.

6° Descriptions ou âxçpdc’jsïç. exercices de rhétorique puérile où se délectaient les beaux esprits byzantins. Voir rénumération dans les Échos d’Orient, 1910, p. 114.

7° Monodies, autre genre d’exercices littéraires très en vogue chez les Byzantins, sorte d’oraisons funèbres non débitées en chaire. Signalons, à cause de son importance historique, la monodie sur la prise de Constantinople, publiée par S. Lambros dans Néo ; E).)r, vo[j.vr|[j.wv, Athènes, 1905, t. ii, p. 219-226.

8° Une préface pour les Éthiopiques d’Héliodore, publiée par Bandini, Catalogus codicum bibliothecse Lamenlianæ, t. iii, col. 322-323.

9° Début de testament, réflexions sur l’inéluctabilité de la mort, cod. Paris. 2075, fol. 316 v°.

10° Lettres. — « Le cod. Paris. 2075 contient trentesix lettres proprement dites ou rapports sous forme de lettres ; un certain nombre sont.'i l'état de minutes. De ces intéressants documents, dix-huit ont été publiés par E. Legrand dans l’appendice de son recueil Cent dix let’res grecques de François Filelfe, Paris, 1892. » La plupart de ces lettres sont très importantes pour l’histoire des controverses religieuses au xve siècle. Jean Eugenicos s’y montre aussi fougueux antiunioniste que son frère Marc, qu’il présente d’ailleurs à ses correspondants comme le héros de l’orthodoxie. En dépit de l’exil et des persécutions que lui et ses partisans subissent et dont il se plaint amèrement, nous voyons le nomophylax exercer toute son influence pour dénoncer dans l’union avec Rome la cause de tous les maux de l’empire. Sa haine pour les latins et pour les unionistes se trahit presque à chaque page, parfois dans les expressions les plus grossières et les plus violentes. C’est ainsi qu’il exhorte Gennade Scholarios, fol. 320 ^-321, « à soutenir par ses paroles et ses écrits la faiblesse des fidèles, à imposer silence à ceux qui cherchent à les détourner de la voie droite, à ne pas suivre ces hypocrites qui sont plutôt des bœufs ou des bêtes féroces que des hommes, et qui ne sont pas plus des chrétiens que lui, Jean, n’est un nègre. » Échos d’Orient, 1910, p. 280. « Quant aux loups, au milieu desquels ils se trouvent tous les deux, » est-il dit dans une autre lettre, fol. 304 v-305, « c’est-àdire les unionistes, Jean s’en moque, comme Scholarios lui-même. » Ibid., p. 278. Il félicite, fol. 318319, 1e grand ecclésiarque Syropoulos, qui avait signé l’acte d’union à Florence, de s'être rétracté à son retour. Il lui recommande de travailler à prémunir les fidèles contre les latinisants et à se montrer ainsi le digne émule de Marc d'Éphèse. Il se plaint à un confesseur nommé Isidore, fol. 319-319 V, et que Legrand, op. cit., p. 294, identifie à tort avec Isidore de Kiev, de ce que « le peuple réclame encore pour pasteur l’apostat qui erre à Méthone ou dans l’Achaïe, prêchant l’union ; on peut craindre que ce démon n’entraîne tout le monde après lui, car il se vante d’avoir pour partisans tous les sénateurs et ce peuple imbécile et traître par intérêt aux traditions de ses pères. » Ibid., p. 279.

Il exhorte l’empereur Constan fin Paléologue, fol. 288293 v", à rompre l’union avec Rome, œuvre de son frère Jean ; lui fait l'éloge de Marc d'Éphèse ; affirme que la majorité des grands est unioniste, mais par

intérêt, et qu’ils ne se gênent d’ailleurs pas pour recourir aux services du clergé de l’autre parti. Celui-ci est écarté de Sainte-Sophie et des autres églises de Constantinople depuis dix ans, et ne fait pas mémoire de Constantin. Cette diatribe a été écrite à Constantinople même, en 1419. Ibid., p. 277. l’ne autre lettre à l’empereur, fol. 301-301 v » , traite de la procession du Saint-Esprit. « La doctrine des latins, bien qu’ils rejettent l’erreur de Sabellius et la dualité des principes, est contraire à l’enseignement de saint Jean Damascène et inconciliable avec la doctrine grecque. » Ibid., p. 278. Une exhortation au despote « pour l'Église du Christ, » fol. 312-312 v°, 317317 v° (par suite d’une interversion dans les feuillets du manuscrit), envoyée du Péloponèse à Constantin Dragasès vers 1442, renferme une sorte de profession de foi antilatine. Jean Eugenicos « maintient avoir fait œuvre pieen tout ce qu’il a dit, écrit et signé contre les doctrines nouvelles. Il justifie par des exemples tirés de l'Écriture la haine qu’il éprouve pour les latins. C’est avec l’autorisation du despote qu’il a combattu son évêquo, défendant au peuple de le suivre. Mais le pays aura bientôt toutes les idées de la capitale : Lacédémone, Amyche, Monembasie, Maine et Hélos sont en danger. Que le despote continue à protéger la religion avec le zèle dont lui et son épouse font preuve maintenant ; il n’y a rien à craindre quand on n’a pour adversaires que deux ou trois moines. Constantinople ne s’est déclarée pour l’union que par crainte des Francs, des Turcs, du pape et du patriarche Grégoire. Dieu a mis Constantin sur le trône pour sauver son peuple du latinisme. Jean indique à l’empereur les moyens à prendre : il faut déposer les évêques favorables à l’union, s’ils ne veulent pas se soumettre. Ces évêques sont ceux de Caryopolis, peut-être guérissable encore, et d’Amyclæ celui-ci incurable ; parmi les sufïragants de Monembasie, ceux de Maine et d’Hélos, partisans entêtés du latinisme. » Pétridès, loc. cit., p. 279.

Avec le grand-duc Notaras, le nomophylax parle controverse, fol. 294-299. Il admet huit conciles œcuméniques et adjoint complaisamment au chœur des grands docteurs de l'Église, Grégoire Palamas ainsi que son propre frère Marc d'Éphèse. Il engage Notaras à ne plus fréquenter le patriarche Grégoire, inguérissable latinisant ; le conjure de suivre l’exemple de ses parents et des chrétiens demeurés fidèles, qui attendent de Dieu seul la fin de leurs maux, mais non point, comme les latinophrones, do quelques vaisseaux et de l’or de l’Occident. « Notons encore une vive critique de l’empereur Jean, qui favorise le latinisme pour éviter le péril musulman, sans voir que le latinisme est un péril plus grave. Si Notaras n’a pas prononcé la fameuse parole : Plutôt le turban que la tiare, Jean Eugenicos, lui, a écrit textuellement : « Il est impossible de trouver plus grand danger et plus générale calamité que le gouffre de l’impiété ; or, nous croyons absolument que le latinisme n’est pas autre chose : tant qu’il reste le maître, c’est une vraie captivité, plus amère que toute conquête et que toute captivité de la part des barbares. » Pétridès, loc. cit., p. 277278. Le même personnage est exhorté ailleurs, fol. 310310 v°, " à combattre vigoureusement les novateurs, au lieu de les appuyer, comme il en avait d’abord eu l’idée. » C’est encore auprès du grand -duc que Jean proteste, fol. 311, qu’il ne changera jamais d’avis au sujet de ce qu’il croit être la vérité, dût-il rester seul de son opinion. « Que Notaras adresse à d’autres ses insinuations. »

L’infatigable champion du schisme envoie, de son exil, l’oraison funèbre de Marc d'Éphèse au despote David, fol. 302 v » , et à Georges Amiroutzis, fol. 303303 vo, pour eux et pour l’empereur. Cf. Legrand