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DAVID D’AUGSBOURG — DAVID DE DINAN


doit débarrasser la société à tout prix, à moins qu’ils ne viennent à résipiscence.

B. Fr. David de Augusta, 0. M., pia et devota opuscula, Augsbourg. 1596 ; Dibliotheca luaxima Patrum, Cologne, 1618, t. xiii, col. 413-479 ; P. L., t. clxxxiv, col. 1189-1198 ; Wadding, Scriptores ordinis minorum, 2e édit., Rome, 1732, t. iv ; Trithème, Scriptores ecclesiastici, cité dans la Bibliotlieca meuvima Patrum ; Pfeiffer, Deutsche Mystiker, Leipzig, 1845, t. i ; Deutsche Mystiker, dans Zeitschrift fur deutschen Alterthum, 1853, t. ix ; Preger, Geschichte der deutsche Mystiker, Leipzig, 1874, t. i, p. 268 sq. ; Tractatus Fr. David de inquisitione hæreticoruni, dans les Abhandlungen der Munchener Akademie, 1879, t. xiv, p. 181 sq. ; Denifle, dans Historisch-politische Blàtter, t. lxxv, p. 672 sq. ; Kirchenlexikon, t. iii, col. 1413-1417 ; Realencyklopiidie, t. iv, p. 503-504 ; U. Chevalier, Répertoire. Bio-bibliographie, 2e édit., t. I, col. 1555-1556.

G. Bareille.

G. DAVID DE DINAN (ou DE DINANT). - 1. Vie. II. Erreurs.

I. Vie.

Ainsi nommé, selon l’usage, du lieu de son origine ; mais est-ce Dinan en Bretagne ou Binant, sur la Meuse, en Belgique'.' "On ne le sait pas, et on ignore la date exacte de sa naissance et de sa mort. Ce qu’il y a de certain, c’est que son nom paraît à côté de celui d’Amaury deBène, une première fois dans le jugement du concile de la province de Sens, tenu à Paris, en 1210, et une seconde fois dans le règlement, donné en 1215 par le légat du pape, Robert deCourçon, à l’université de Paris. Denifle, Chartularium unîversit. Paris., Paris, 1889, t. i, p. 70, 79. Relativement à Amaury, le concile parisien ordonne que ses restes seront exhumés pour être jetés hors de la terre bénite, et que, dans toutes les églises de la province (ecclésiastique de Sens), sera promulguée la sentence d’excommunication portée contre cet hérétique ; relativement à David, il ordonne que ses Quatemuli soient remis, avant la fêle de Noël, à l'évéque de Paris, qui les brûlera, et que quiconque, après la dite fête, aurait retenu quelque exemplaire, sera tenu pour hérétique. De son côté, le légat pontiBcal interdit à l’université de Taris de lire les ouvrages de David de Dinan, d’Amaury de Chartres et de Maurice d’Espagne.

II. Erreurs.

Condamnation de ses ouvrages.


L’interdiction prononcée par Hubert de Courcon contre les ouvrages de David autorise à dire qu’on les regardai ! atout le moins comme un danger pour l’enseignement. Contenaient-ils aussi quelque hérésie ? Elle n’en parle pas. Mais, à son défaut, la sentence du concile de Paris est assez explicite et permet de répondre affirmativement. Sans doute elle ne qualifie pas David d’hérétique en termes expies, comme elle le fait pour Amaurv de Chartres ; mais, du moment qu’elle déclare que quiconque détiendrail ses Quatemuli Bera réputé hérétique, c’est que la doctrine qui s’j trouve est regardée comme contraire a la foi et entachée d’hérésie. Pour en juger en connaissance de cause, nous n’avons plus

ces Quatemuli, ni le De tomis, aulr vrage de David ;

llsonl disparu dans les flammes du bûcher. Et dès lors, >i nonne pouvons pas douter de l’hétérodoxie de David, il est malaisi de savoir en quoi consistait eiac tement son héi

Salurede rg. — A coup sûr, son nom n’a

ti fortuitement rapproché de celui d’Amaurj dans la mi nce de condamnation et d’interdiction :

mais encore est-il qu’un tel rapprochement ne constitue point par là même une présomption en raveur d’une relation étroite, encore moins d’une identité, entn rine et celle d’Amaury ; sans quoi, nous

urions d i ml dans le résumi de

erreurs dont furent con aincuslei disciples d’Amaury,

Denifle, Charl. unir Pa ii, t. i. p. 70. el dans |.

lu proci - de t ! 10 fail par Guillaume le Breton Di

Philippt [ugusli, à ini flei uni Gallù

. t. xvii, p. 82-83, el p n.t Helsterl

Illustr. mirac. el historia memorabilis, l. V, c. xxii. Cf. Chronicon Laudit nensi s canonici, dans Rerum Callic. scriptores, t. xviii, p. 715. Voir t. i, col. 937938. Il faut donc chercher ailleurs ; et sans les témoignages concordants d’Albert le Grand et de saint Thomas d’Aquin, qui ont connu et combattu l’enseignement de David, nous en serions réduits aux conjectures. Mais, grâce à cette double source que rien ne peut faire suspecter, nous savons un peu à quoi nous on tenir : David de Dinan a professé un panthéisme matérialiste. 3° Son ouvrage, De lomis, id est de divisionibus. — Cet ouvrage, dont parle Albert le Grand, Sum. Iheol., part. I, tr. IV, q. xx, m. ii, rappelle par son titre le Qepi ijacw ; [j.epiT(j.o-j de Jean Scot Érigène. Partant de ce principe que, dans l’ensemble des choses, chaque genre contient la matière des espèces qui lui sont subordonnées, il concluait que le genre suprême, le plus universel des genres, c’est-à-dire l'être, contient la matière de tout ce qui est, celle des corps, celle des âmes et celle des substances séparées ; triple matière, distincte pour nous, mais qui se réduit à l’unité au sein de l'être, qui constitue l'être et. est l'être même, c’està-dire Dieu. Dieu, c’est donc la matière de tous les êtres. Pour partir de ce principe et arriver à cette conclusion, David usait de raisonnements subtils et pleins d'équivoques, dont voici un échantillon tel qu’il est reproduit textuellement par Albert le Grand, lac. cil. « L’intelligence conçoit à la fois Dieu et la matière. Or, l’intelligence ne comprend une chose qu'à la condition de s’assimiler à elle. Il faut donc qu’elle s’assimile à Dieu, à la matière. Mais s’agit-il ici d’une identification complète ou d’une simple assimilation ? Il ne saurait s’agir d’une pure assimilation, carune telle assimilation n’a lieu qu’au moyen d’une forme abstraite de l’objet intelligible, et ni la matière, ni Dieu, n’ont de forme. Si donc l’intelligence les conçoit, c’est parce qu’elle leur est identique. Donc l’intelligence, la matière et Dieu sont une même chose. » On pourrait encore citer d’autres arguments semblables, reproduits textuellement par Albert le Grand ; mais celui-ci suffit pour donner une idée du procédé dialecticien de David. Sa conclusion, toujours la même, c’est qu’il n’y a qu’une substance unique, qui est à la fois matière, intelligence ei Dieu.

Tel est le systè de David de Dinan. Saint Thomas,

qui le caractérise d’un mot assez dur, en le traitant d’insensé, va nous aider à le préciser. Ayant, on effet, à traiter la question de savoir si Dieu entre dans la com| osition des autres êtres, Suni. theol., [ », q. iii, a. 8, il observe qu’il y a trois erreurs sur ce point. Les uns, dit-il, ontavancé, comme on le voit dans saint Augustin, Dr civ. Dei. l. VII, c. vi, P. L., l. xi.i, col. 109, que Dieu est Vâme du monde (Zenon, par exemple, el Varron directement visé par l'évéque d’Hippone et, au XIIe siècle. Pierre Abélard, qui disait que l’Kspril-Saint est l'âme du monde, Denzinger, Enchirùlion, n. 312 les autres, comme Imaurj de Chartres et ses disciples, ont affirmé que Dieu est le principe formel de tout" chose ; d’autres enfin, parmi lesquels David de Dinan, ont follement prétendu qu^ Dieu ne diffère pas de la malu t < première : triple opinion, manifestement lau

car Dieu ne peut entrer dans la composition d aucun.

créature, ni comme principe formel, ni comme principe matériel. El C’est ce que prouve le docteur BHgé lique, ailleurs, ii s'était exprimé ainsi : « L’erreur de

quelque-- anciens philosophes lot d’admettre me -.e commune a Dieu et.. toutes le-- choses. Ils supposaient, en effet, que tontes le. choses sont un seul

être ei ne diffèrent, comme [' « dit Parménide, que par

de simples apparences, au jugement >i ens Celte

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