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DANS I.

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éveiller les susceptibilités de son entourage, el s’attirer l( censun et la malveillance du milieu mondain que, vu son rang, elle est obligée de fréquenter.

I.cs nombreux auteurs précédemment cités et qui, dans une si large mesure, tiennent compte de la coutume comme circonstance atténuante, Boni cependant unanimes a déclarer coupable de péché mortel une femme qui arriverait au bal ainsi décolletée, quand ce n’est pas l’habitude, ou qui ferait des efforts pour introduire une mode : i ussi dangereuse et aussi répréhen sible. Sa présent {.citerait certainement les passions

mauvaises, el l’on ne pourrait plus, pour l’excuser, invoquer l’axiome : ex consuetis non fit libido. Ce <|ui est extraordinaire, en effet, attire davantage l’attention, et provoque à un plus haut degré la concupiscence : insolita enim magie movent. Cf. Lessius, De justitia et jure, l. IV, c. iv, dtib. xiv, n. 112, p. 654 ; Tamburini, Explicatio decalogi, I. VII, c. viii, §8, n. 7, t. i, p. 207.

5. A la question du costume se rattache celle des bals masqués, ou travestis. Plusieurs auteurs les condamnent a priori et très sévèrement, à cause du periculum peccandi, qui s’y trouve presque constamment, d’après eux. Cf. Gousset, Théologie morale, Traite du décalogue, VIe partie, c. i, n. 651, 2°, t. 1, p. 29.">. Masqués, les danseurs et danseuses peuvent plus facilement, sans riquer d'élre reconnus, se donner des libertés qu’ils n’auraient pas osé prendre à visage découvert. Sous le masque donc se glissent quelquefois une intention plus mauvaise et un plus pressant danger. Est-il vrai cependant que les déguisements, sous lesquels se cachent danseurs et danseuses, sont toujours une occasion favorable à de plus grands, ou à de plus nombreux désordres ? Il en est souvent ainsi ; ce serait une erreur de le nier ; mais cette règle est loin d'élre sans exception. On a même prétendu, et non sans fondement, car l’expérience en fait foi, qu’il n’y a de danger, dans les bals masqués, que pour ceux ou celles qui l’y cherchent délibérément. Très souvent, en effet, non seulement la figure est cachée par le masque, et tout décolletage en est nécessairement banni ; mais même la taille la plus élégante est dissimulée sous un ample domino. La coquetterie ne subsiste que dans la chaussure, t’n bas tricoté à jours, un soulier de soie ou de satin, sont le critérium, parfois bien trompeur, par lequel on cherche à deviner l'âge et les charmes de la personne ainsi travestie. Telle qui a déjà près de cinquante ans prolite de ce subterfuge pour laisser croire qu’elle n’en a qu’une vingtaine. Pour elle, un bal ordinaire où elle paraîtrait ce qu’elle est réellement, ne présenterait aucun danger. Un bal masqué, au contraire, peut illusionner son danseur, et l’illusionner elle-même. Si une passion de quelques heures nait de cette double illusion, c’est parce qu’elle a été volontairement provoquée, et que, d’une part, une ruse féminine, et, de l’autre, l’imagination, ont considérablement exagéré des attraits qui, en réalité, se réduisaient à bien peu de chose, ou peut-être même n’existaient absolument pas.

Si ce danger se rencontre, c’est surtout dans les bals masqués publics, où l’erreur est plus facile. Mais il 5e trouve plus rarement dans les bals travestis des salons, ou des réunions de famille. C’est, alors, simplement un genre d’amusement particulier, qu’on ne doit pas, en général, considérer comme une excitation au mal. Ces travestissements, parfois bizarres, peuvent devenir un danger, sans doute ; mais souvent, aussi, ils ne sont qu’une innocente récréation. (X Berardi, De i-ecidivU et occasionariiSj part. il. c. t, a. I, q. i. seci. ii, n. 177, obj. 8°, t. ii, p. 218.

2 » Actes : attouchements, rapprochements, enlacements. Quand le genre de danse adoptée donne lieu i des gestes inconvenants, à des attouchements indls ciels, a des rapprochements trop intimes entre ad i des deux - « es, à di - postures déshonn. ente nte ou embrassements amjde.ius, qui les passions charnelles, il est évident que ladai ne reste plus danbs limites d’un simple arnusen mais qu’elle constitue, pour les danseui dan seuses, comme aussi pour les spectateurs, un dai véritable et une occasion prochaine de péclp'-. Ces danses ne -auraient donc, en aucune façon, rat ntodi saltandi, être permises, ou tolérées. Mais qui sont celles qui rentrent nettement dancelti de danses mauvaises et illicil.

Pour répondre à cette question avec la précision sirable, il n’est pas nécessaire de faire ici l’exposé taillé de toutes les danses usitées de nos jours. Les anciens Grecs avaient plus de deux cents espèces de danses. Cf. Athénée, Dipnosophistes, xiv, p. Sous ce rapport les peuples modernes ne sont pas moins riches. L'Ângli terre, à elle seule, en avait plus de cinq cents, au début du XVIIIe siècle. Cf. Dani Mas ter, 2 in-8°, Londres. 1710. Chaque nation, parfois chaque province, a eu, el a, souvent encore. favorites. Ces danses nationales et locales., nt. bien di fois, franchi les frontières des contrées qui les virent naître. Transportées ailleurs, et plus ou moins modil par les caprices de la mode et l’inlluence des milieux, elles ont eu leur temps de vogue et d'éclat. Puis, elles ont décliné, et ont laissé la place à d’autres plus faveur ; mais, ordinairement, sans disparaître complètement, et en se fusionnant avec celles-ci, de façon à former peu à peu une infinité de variétés. Pour les décrire toutes, même d’une manière sommaire, il faudrait plusieurs volumes. Ce serait, en outre, absolument inutile pour le but que nous nous proposons. Au point de vue théologique, le seul que nous dewons envisager ici, il suffit de les ranger en trois classes parfaitement distinctes : I. les danses honnêtes ; 2. les danses franchement mauvaises, par leur indécence et leur oh-e nité : IS. les danses douteuses et dangereuses. Ce n’est que par rapport à ces dernières qu’il peut y avoir des difficultés pratiques à porter un jugement. Les premières, en effet, sont évidemment permises, et honni soit qui mal y pense. Les secondes iK.i i ment prohibées, sans exception possible. Mais les autres ? Et celles-ci sont lésion, car, entre les n rondes de l’enfance, ou les honnêtes divertissements en usage dans les familles qui se respectent, et les inventions lubriques des milieux interlopes, il y a | pour une série indéfinie de termes intermédiaire rapprochant plus ou moins de ces deux extrémi différents : la simple récréation, le jeu. le délassement, et la corruption savamment org miterne.

Parmi ces danses considérées comme douteuses, il y en a peu où le danseur ne soit amené à stisir la danseuse par la main. A moins qu’il n’y mette de la passion, ou une intention mauvaise, cet acte n’est pas. en soi, pecca in i neux. In rlmreis autem leviter apprehendere manuni fœminse, vel non r>it culpa, vel ad summum venialis, S. Alphonse. Theologia moralis, I. IV. Ir. IV, c. n. dub. U, n. 12 ! >. I. ii, p. 2*0. Cf. S.lmantirsus theologia : moralis, tr. XXVI, De sexto et nono decalogi prsecepto, c. tu, p. i. n. IS, t. vi. p. 107

Mais certaines dan n vogue île nos jours.

telles que te valse, la polka, la mazurka, la rédowa, la scottish, le galop, etc. sont bien pli ! bien au trement dangereuses. D’après les lois qui en régissent l’ordonnance, elles exigent, en effet, non seulement que le danseur tienne par la main la danseuse, el entrelace -es doigta avec les siens : mais qu’il s’approche de plus en plu* d’elle, jusqu'à la saisir par la taille, l’enlacer dans ses bras, el la serrer sur sa poitrine. Quelquefois la tête de la danseuse se penche voluptueusement sur