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DIEU (SA NATURE SELON LES SCOL ASTIQUES ;


noté que saint Bonavenlure l’accepta, In IV Sent., 1. 1, dist. VIII, p. I, a. 1, q. ii, et quesaintThoinas en fit autant. In IV Sent., I. I, dist. XIX, q. ii a. 1, ad l" m ; a. 2, ad 3° m ; Sum. llieol., I q. ni, a. 4, ad 2 ura. Il est à remarquer que ces deux docteurs font usage de cette solution comme Averroès, non seulement pour expliquer la simplicité divine, mais aussi pour répondre à l’agnosticisme. Enfin nous avons déjà vu les raisons profondes que saint Thomas a données, en s’inspirant de saint Augustin, de notre mode de connaître par voie de jugement, compositio. Cf. S. Bonaventure, In IV Sent., 1. I, dist. XXVII, p. i, a. 1, q. ni. On peut sur cet exemple se rendre compte du genre de service que les grands scolastiques reçurent des Arabes, et de leur manière de les utiliser ; ce que nous allons dire précisera cette insinuation.

La conclusion d’Averroèsque Dieu est son essence se trouvait dans Pierre Lombard, 1. I, dist. VIII, appuyée d’autorités patristiques ; on l’exprimait couramment sous cette forme : en Dieu il n’y a pas de distinction entre l’abstrait et le concret ; Dieu est vivant, et vie ; ce qui n’est pas dans les créatures. Le lecteur qui a lu les passages allégués de saint Thomas ne peut pas avoir de doute sur ce qu’il doit ici à Averroès. .Mais il faut remarquer qu’il est un point sur lequel saint Thomas préfère suivre Aristote. Pour expliquer la composition objectivement réelle des êtres simples, Averroès recourt à deux considérations : leur existence est participée, leur essence renferme une potentialité logique. Saint Thomas n’a jamais nié cette potentialité logique dans les êtres finis : il y a recours pour établir que la grâce du Christ est finie per essentiam, Deveritate, q. xxix, a. 3, que les anges bien que simples sont finis. De spiritualibus creaturis, q. i, a. 1 ; Sum. theol., I a, q. iiv a. 2 ; q. L, a. 2, ad » "". Mais il s’abstient d’user de ce moyen terme dans la question présente et soutient avec Aristote et Avicenne que dans les êtres simples l’individualité est la nature. Cette formule est souvent répétée par saint Thomas, De potentia, q. ix, a. 1 ; q. vu. a. i ; De. spiritualibus creaturis, <. i, a. 8, ad i lim ; elle lui sert à réfuter diverses erreurs des Arabes et spécialement l’erreur d’Averroès sur l’unité de l’intellect. ]l/id., i. 9 sq. ; De ente et essentia, c. v. C’est là une des phrases de saint Thomas qui a fait verser le plus d’encre ; et, les vues systématiques postérieures aidant, la difficulté de la concilier, je ne dis pas avec le dogme, cf. Sum. theol., III’. q— iv, a. 2, ad 2 0m, mais avee le Quodlibeiinn, II, q. ii a. 2, où il est dit que l’individualité île l’ange est un accident, a donné naissance à di entités ou entia quibus. Cf. Cajetan, /P/ ". q. iii, a. 3 ; Suarez, hisp. metaphys., disp. XXXIV, Bect. m. n. 16 ; Pierre de Bergame, Tabula am-ca, « Dubium. 1 13, 1 1 i. Mais cette question déborde notre Bujet ; il nous suffît ici de retenir que de la double potentialité du Uni limpl rroès, saint Thomas ne retient

qu’une seule, celle qui vient de la composition o ré< de l’essence et de l’existi

A cause du nom 71*1 est et de certaines Formules de iint Hilaire, c’était une tradition dans l’École d’enseigner que Dieu, el lieu seul, est son existence. Or l’attaque ! mtre Avicenm

amené —— 1 occupi 1 di o tte question et à la

ip dm— i— 11 que les chrétiens. Saint

Thomas prouve que Dieu est son existence di laçons. ". Parce qu’il est du concept d’être 1

ter, tandis que cela n’esl du concept d’aucun astre objet. P entia, c… Cf. Algazel, dans

la’h —p.. Pluralitai quinta, roi, 33, ! /< Par

1.n. amen ppd dan

theol., I », q. m. a. i. Enfin c. par l’eflel le plus uni* I et qui 1 I exclusivement pi opre de la causalité divine, I |, /, , ; .

q. iiv a. 2. Les trois procédés sont d’Averroès, comme le lecteur peut s’en convaincre en les comparant avec ce que nous avons rapporté de celui-ci. Dans le Contra génies, 1. I, c. xxii, la même conclusion est prouvée directement contre Âlgazel. Celui-ci, s’emparant d’une idée d’Avicenne rejetée avec énergie par Averroès et par saint Thomas, à savoir qu’un possible in esse et non esse peut devenir nécessaire peraliucl, raisonnait ainsi : les philosophes admettent qu’avec une existence contingente et un possible réalisé on peut obtenir un être nécessaire per aliud ; de même avec une existence nécessaire, on peut concevoir une essence nécessaire ; ou avec une essence nécessaire, une existence également nécessaire ; ou d’une façon plus générale une essence et des attributs également nécessaires, bien que réellement distincts. Les philosophes répondent, dit Algazel, que dans ce cas il faudrait une cause extérieure ; mais on peut l’éviter en concevant l’essence et l’existence nécessaires comme se conditionnant mutuellement ab œterno. L’unité (unicité et simplicité) de Dieu est d’ailleurs sauve, car Dieu reste un par l’unité, comme il est sage par la sagesse. Averroès comme beaucoup de musulmans voyait dans cette doctrine ou bien la Trinité des chrétiens ou du moins quelque chose qui pouvait favoriser le dogme chrétien, qu’il confondait avec la doctrine des hypostases alexandrines. Aussi, dans sa Métaphysique, après avoir établi l’objectivité des attributs divins et conclu que Dieu est un, vivant et sage, ajoute-t-il : El hoc putaverunt antiqui Trinilatem esse in Deo in subslaulia. El voluerunt evadere per hoc, et nesciverunt evadere : quia cum substantiel fuerit numerala, congrégation erit union per unam inlentionem addilam congregato. Et dixit Alexander. Et hoc simililer conligil loquenlibus in lege Maurorum, ponenlibus inlenliones additas essentia’. Quapropter conligit eis ut ail unit s per unam intenlionem addilam essentise, mater i æ el dispositionibus. Kl utrique dispositioni d ubitatur ac.cidere composilio : et omne composition cal novum, nisi dicani aliqua componi per se. El si aliqua essent qupe componerentur per se, lune exirent de potentia in aetum per se, ri moverentur sine motore per se. Metaphys., 1. XII, coin. 39, fol. loi. Ce texte célèbre précise le sens de la controverse chez les musulmans et les Juifs. Voici maintenant la réponse d’Averroès, Destruclio, disp. VI, fol. 36 sq.

Si l’essence considérée par Algazel n’est pas de sa nature nécessaire, l’existence nécessaire que vous lui joindrez n’en fera jamais une essence nécessaire, esse quod est per se necesse esse. Quoi qu’en pense 1 cenne, on ne peut pas changer la nature des c ! par des additions d’entités ; par exemple, si la chaleur

u’esl pas nécessaire, on n’j fera rien en imaginant

qu’on lui ajoute une existence nécessaire. Mais Algazel

réussir à concevoir un être nécessaire lui de

parties, en imaginant entre ces parties un rapport de

iniiie par exemple on dit chez les péri patéticil us qu’il en existe un entre la matière et la

forme : ulraqui 1 conditio m esse sui

Mais, ou bien de l’existence a nce’comme par exemple nos opération "rient de notre existence. el, dans ce cas. l’essence n’est qu’un accident, elle n est pas < ce n’est donc

pas l’essence du Premier qui n’a pas de cause ; el cela

revient a’lire cornue A irenne que DieU "

quiddité. Ou bien on prétend que de 1 es nce n

sort l’existence. Mais, dans ce cas, il faut une pour produire la n union de l’essème A l’i Omne 710, 1/ lu litionem 1° esse tuo, eo>

pulalio quidei iditionl alterius ;

7111/01 0/17110/

dition U (tonal mu enitn non evadil

quin existai in se absque oopulati