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DIEU (SA NATURE D’APRÈS LES PÈRES)

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elle s’oppose à la théologie philosophique ou démonstrative. Et c’est hien dans ce sens que saint Maxime a entendu la distinction, t. iv, col. 564. Cf. Jean Cyparissiotes, op. cit., préface, P. G., t. clii, col. 744 ; Petau, op. cit., 1. I, c. v, n. 4.

Que sont plus exactement ces deux théologies, et que comprennent-elles ? Leur définition se déduit facilement des noms que Denys leur donne et de l’opposition qu’il met, en théorie et en pratique, entre leurs procédés. Elle a, du reste, été formulée par saint Maxime, loc. cit. La théologie démonstrative est celle qui consiste dans la considération des créatures ou de certaines œuvres de la providence 1, et dans l’exposition spéculative de ce qui est dit de Dieu dans les saintes Écritures : ~r ; i 5 : i Tr, ; y.aTavoT|17eto ; xcov LTfTjxàtwv, xai rtvtôv Œicov o ! xovo(xi(ôv, -Loù rr|ç 6ea)p7)Tiy.ïj ; e^y^tem ; tûv irep 0eoO).îyo[/iviov èv -rav ; Fpacpaî ; auvi(TTafiévY)v. Elle comprend donc toute connaissance de Dieu qui s’appuie directement sur notre raisonnement, sur les opérations de notre intelligence spéculative.

La théologie mystique est celle qui procède par sym. boles : -r t -/ S ; à ajy.66u> TsXou[iivT]v ; comme sont, ajoute saint Maxime, les mystères du culte mosaïque et du nôtre. Il y a là toute une conception des symboles où des éléments complexes interviennent. Denys suppose une tradition sacerdotale qui, à l’instar des divins oracles, cache ce qui est intelligible sous ce qui est matériel, ce qui surpasse tous les êtres sous le voile de ces êtres mêmes ; il suppose en même temps l’aptitude spéciale dont jouit la représentation symbolique ou allégorique pour nous faire atteindre ici-bas, jusqu'à un certain point, les réalités spirituelles dans leur simplicité et leur unité. De divin, nom., i, 4, col. 592 ; De cselesti hieearchia, i, 3, col. 121. Allusion est faite souvent à une influence particulière d’illumination divine, comme privilège des âmes pieuses et pures, De <Hv. nom., i, 2 ; ii 9, col. 588, 673 ; souvent aussi à la manière dont l’esprit procède dans la théologie symbolique, non par l’exercice de l’intelligence spéculative ou par actes discursifs, mais d’une façon plus simple et plus relevée, dont le terme est une union <iui dépasse l’activité intellectuelle, £mèp voepàv évépys'.av IvwOévteç. Ibid., ii, 7, col. 66 ! ). Par là Dens ne prétend |>a^ exclure toute connaissance ; on peut s’en rendre compte par un autre passage, iiv 2, col. 868 sq., où parlant de Dieu, il dit également qu’il n’a pas d’opérations intellectuelles, oùx £L » voepàç ei’aç ; non qu’il ignore quoi que ce soit, mais parce qu’il atteint tout par une connaissance d’ordre supérieur, rij JlivtCOV ïlr^.fiirr, yjtoatl.

Dans cette méthode, il faut distinguer la voie et le terme. La voie, c’est précisément l'étude des symboles, relatifs à Dieu et aux choses divines, qui sont contenus dans les saintes lettres ou transmis par la tradition. Symboles qui sont empruntés non seulement aux créatures spirituelles, mais iux matérielles,

même les plus infimes, De csel. hierarch., Il, 2, col. 137. Denys parle d’une 77. ymbolique

qu’il aurait composi laquelle il aurait exposé

If-noms divins empruntés aux choses sensibles, rt les diverses représentât ! n ou expressions symboliques le la divinité ou se rapportant a la divinité : figures, membres et instruments ; lieux et ornements ; affections de toute sorte, comme tri

sommeil et réveil, i U De Iheolog. myst., iii, col. 1033. On peut juger de la méthode par les échantillons qui

trouvent dans I v rages qui' nous possédons, par

nemple, De cselesti hierarch., n..">, /« di

IX, 5 ; Epi$l., ix, presque en entier, col. 144, 913,

1104 sq.

Le terme où t< tel imme il déjà

dit, l’union avec I ineffable lumii t ustv, au-dessus et en dehors d( l’activiU Intellec DICT. DE TBÉOL. CATIIOL.

tuelle. Cf. De div. nomin., iv, 11, surtout De myst. theol., I, 1 sq., col. 708, 997 sq. Nous nous retrouvons en face de ce que Denys appelait plus haut « la connaissance de toutes la plus divine, celle qu’on a de Dieu par voie d’ignorance, … quand l'âme, quittant toutes choses et s’oublianl elle-même, reçoit les rayons célestes et, dans l’insondable abîme de la sagesse, est inondée de lumière, Y.oi-ù.xij.n6}].vjo ; . » De div. nomin., vu, 3, col. 872. Ce dernier mot peut nous faire soupçonner qu’en théologie mystique, le terme d’ignorance est susceptible d’un sens métaphorique. C’est ce que Denys explique, EpisL, i, col. 1065 ; parlant précisément de cette ignorance, il avertit son correspondant d’y attacher l’idée, non de privation, mais d'étninence : TOtOra C/TTEpo/tzàK, à).), à j.'r y.arà <jT£py ( <71v âxXaêcâv. Aoir les notes de Corder, ibid., et de saint Maxime, t. iv, col. 527.

L’Aréopagite est d’ailleurs assez sobre d’explications sur l'état, manifestement extatique, qu’il place au terme de la voie mystique. On saisit seulement au passage, en dehors des notions déjà rapportées, quelques ternies expressifs ; .par exemple, contemplation de Dieu dans la mesure du possible, upbç tr|v è<ptxt7|v jej-o-J Oswptav, De div. nomin., i, 2, col. 616 ; connaissance expérimentale des choses divines, iraOùv xà 8eîa, ii9, col. 648 ; union de l'âme à l’Inconnaissable par la plus noble partie d’elle-même, xarà rb xpEΗov évo-j[j.svo ; . De myst. theol., i, 3, col. 1001. Faut-il songer à" une perception de Dieu immédiate, intuitive'.' On l’a dit, parfois avec exagération manifeste, comme .1. Niemeyer, op. cit., p. 15, note 3 : Excedit ctiani haie divinarum rerum contemplatio cam ipsam bealorum ; parfois d’une façon plus modérée, comme II. Koch qui rapproche, sur ce point, la doctrine de Denys et celle de saint Grégoire de Nysse, Das myslisehe Schauen beim hl. Gregor von Nyssa, dans Theologische Quartalschrifl, Tubingue, 1898, t. i.xxx, col. 397 sq. L’assertion paraît douteuse, pour l’un comme pour l’autre ; mais l'étude approfondie de ce problème délicat ne rentre pas dans le cadre du présent article.

Il faut cependant ajouter quelques mots sur la relation qui existe, d’après Dems, entre les deux théologies et la triple voie d’affirmation, de négation et d'éminenec. L’usage est de procéder par affirmation dans la théologie démonstrative, el par négation dans la mystique. De dit', nomin., i, 5, col. 628 ; Demyst.theolog., n, col. 1025. Mais il n’y a là rien d’absolu. Le triple procédé peut s’appliquer aux deux théologies. C’est même en parlant de la connaissance naturelle qui va du monde visible à Dieu, que l’auteur des Noms divins a donné cette formule, déjà rappelée : bv rij jwtvrtDv ifatpécret, xal JTrspoy/, , xa’i » v xr) reavTtov aitiï. Du reste, quand il s’agit de la divinité, les trois voies se compénètrent, pr.îce surtout à la voie d'éminence qui participe des deux autres et qui les relie. Ainsi Dieu est la cause de tout ce qui est. Ttccvrtdv |ièv rtnv ffvTtov xi’Tiov (causalité ou Bi&rmation), mais il n’est rien de ce qui est, xlr', 8) ovôiv (négation), tant son être l’emporte sur tout autre, << : itavruv Ù7tepovo(b>< iEr, pT]|14vov feiiiinencn. i. 5, col. 593. C’est d’après les mêmes principes, ajoute Denys, que les théologiens déclarent Dieu s ; ms nom, iv « ovu|*OV, et pourtant lui appliquent tous les noms, xal âx t.xt.'<> ; v/oyaTo.-. L’affirmation lui convient pour son universelle causalité, et la négation pour son éminence : v>(.> ; oîv, rf] iràvTwv « it(o, xal j-tp navra rôm…, i. 6, 7. col. 686" ; cf. n. 8. col

Par ii ncilient tant de locutions en appan

contradictoires, dan lies que noua avons

/ llariua ictorin, col. I 104. Rittt i al

les ai i 1 " qui "t' 1 epti cisme "ii d’agnosticisme auraient du con Idérei que,

dam le pi l< de cel auteur, la aé( ation 1 1 t afl

IV.